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Sur les inconvénients de ne pas parler le Francais
Virginia Woolf
- Escampette
- Le Cabinet De Lecture
- 21 Octobre 2014
- 9782356080738
Alberto Manguel a réuni, pour sa collection, ces textes sur la littérature française que Virginia Woolf a écrits pour des revues ou des journaux et qu'elle n'a jamais publiés en volume.
On retrouvera, tout au long de ces brefs essais, l'humour qui caractérise V. Woolf, ainsi que la culture qui traverse la « bonne » société londonienne de cette époque.
On appréciera, en outre, la qualité de la traduction de Christine Le Boeuf (traductrice habituelle d'Alberto Manguel).
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En première lecture, ce livre est un essai sur le film de james whale (1935), ses origines (le célèbre roman de mary shelley), l'écriture de son scénario, le choix de ses acteurs, la relation avec la censure, etc.
Mais, plus profondément, c'est un essai sur la création, sur les relations du créateur avec sa création, sur la prédominance de l'acte de création sur tout autres considérations philosophiques, religieuses ou morales. c'est aussi un essai sur le mal, sur la tentation de puissance, sur le vertige des interdits. a sa première apparition, le visage du monstre est présenté par manguel comme l'une des icônes de notre temps, au même titre que le visage de greta garbo.
Cela fait partie des nombreuses réussites de ce livre provoquées par ces rapprochements inattendus oú nous entraînent l'intelligence et la culture de manguel. la comparaison, du point de vue de la création pure, entre la fiancée créée par frankenstein et la mariée mise à nu par ses célibataires créée par duchamp est un grand moment d'analyse et de jubilation ! enfin, et d'une façon assez classique dans la littérature et le cinéma fantastiques, la monstruosité n'est peut-être pas là oú on le penserait.
Le monstre n'aspire qu'à une harmonie que la société des hommes " normaux " lui refuse. l'instant de bonheur que connaît le monstre en compagnie d'un vieillard aveugle est une scène magnifiquement décrite.
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Galway Kinnell (1927-2014) est une grande voix de la poésie américaine. Dans la lignée de Walt Whitman, sa poésie s'accomplit non dans l'imaginaire mais dans une relation passionnée à la vie des gens, à leurs douleurs, à leurs plaisirs. Elle est traversée d'un sentiment puissant de la beauté ordinaire et de la solitude. Personne n'écrirait de poésie si le monde semblait parfait, disait-il. Ses textes ont l'étrange propriété, au-delà de la forte émotion qu'ils suscitent, d'inquiéter et rassurer à la fois, comme la voix d'un mineur fraternel au fond d'un boyau sombre.
Prix Pulitzer de poésie, entre autres distinctions aux Etats-Unis, ce grand voyageur né en Providence (Rhode Island) s'est beaucoup engagé dans le mouvement des droits civiques et contre la guerre au Vietnam. Il était l'ami et le traducteur d'Yves Bonnefoy et a traduit en anglais de grands poètes aussi différents que François Villon et Rainer Maria Rilke.
Son oeuvre est peu traduite en français (des Poèmes choisis chez Aubier en 1988 et un roman, Lumière noire, au Mercure de France en 1994).
Ce recueil inédit en français, dans une traduction à la fois élégante et fidèle, fait surgir, des vivants douloureux que nous sommes, une beauté poignante, que révèle peu à peu, en les faisant venir à la lumière, le bain des mots.
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Ned Kelly, espèce de Billy the Kid australien, est un voyou légendaire né en 1854 (ou 55) et condamné à la pendaison en 1880.
Il avait constitué un gang qu'il entraînait dans toutes sortes de méfaits, du vol à la mort d'homme. Lui se considérait comme un justicier en guerre contre l'ordre établi... Avant son ultime affrontement avec la police, il a cherché à faire publier cette lettre par laquelle il justifie ses actions et proclame son innocence ! Parfaitement illettré, il a rédigé un texte qui pourrait être une réussite de l'Art brut en littérature.
Tout y est, à proprement parler, surprenant : le vocabulaire imagé, la ponctuation très approximative, des descriptions de personnages désopilantes.
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C'est ainsi qu'un jeune noir du Zimbabwe a volé un manuel de physique supérieure ; Doris Lessing en Afrique
Doris Lessing
- Escampette
- Le Cabinet De Lecture
- 22 Mai 2010
- 9782356080226
La caisse de livres est descendue du camion, et souvent reçue avec des larmes.
" Tous ces livres ? Pour nous ? Rien que pour nous ? " La bibliothèque est peut-être une petite case, équipée de quelques rayonnages, mais le plus souvent c'est une planche posée sur de vieilles caisses. Sur ces planches, les livres sont disposés avec déférence. Un bibliothécaire a été choisi pour son honnêteté tout autant que pour ses cinq ou six années de scolarité. Un cahier auquel est attaché un crayon servira à enregistrer les emprunts.
Mais il n'y a pas que ce village, d'autres villages voisins profiteront eux aussi de cette manne. Ils ont déjà dépêché des émissaires : s'il vous plaît, partagez vos livres avec nous. Mais il n'y a que cinquante volumes, peut-être une centaine. Doris Lessing.
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Pinocchio & Robinson réunit trois textes : Comment Pinocchio apprit à lire dénonce l'expérience superficielle de la lecture lorsque les livres ne servent qu'à apprendre et non pas à explorer. La Bibliothèque de Robinson dénonce l'utilisation du livre comme instrument de pouvoir et de prestige. Entre la passivité et l'autorité se meut le lecteur idéal, dans le labyrinthe sans fin des bibliothèques. Le livre se termine par une tentative de définition du lecteur idéal (texte déjà paru en 2003 sous le titre Vers une définition du lecteur idéal dans la Revue de la Maison des Écrivains étrangers et des Traducteurs à Saint-Nazaire).
Ludique, réjouissant, un rien provocateur, ce petit livre est une prise de position politique face à l'uniformisation de l'insignifiance.
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Moi, faucon sur la falaise ; poésie irlandaise ancienne
Jean-Yves Bériou
- Escampette
- 9 Novembre 2017
- 9782356080943
Jean-Yves Bériou, poète que son oeuvre rattache au Surréalisme, vit, écrit et traduit à Barcelone. Il est l'auteur de nombreux recueils dont un certain nombre déjà publiés à L'Escampette, comme Le château périlleux (2003), L'emportement des choses (2010) et Le monde est un autre (2013). L'Escampette a également publié les Lamentations de la vieille femme de Beare en 2006, une translation d'un poème irlandais médiéval qui est reprise à la fin du présent ouvrage.
Passionné par la culture irlandaise, il arpente le Connemara depuis près de quarante ans. Dans la poésie ancienne de ce pays, il a découvert un imaginaire puissant et une énergie vitale fascinante.
Ce nouveau recueil est l'aboutissement d'une démarche peu ordinaire et éminemment poétique. Les poèmes, qui datent du VIe au XIIe siècle, ont été écrits en gaélique (en l'occurrence le vieil-irlandais, puis le moyen-irlandais), c'est-à-dire dans la plus ancienne langue vernaculaire occidentale. J-Y Bériou ne lit pas le gaélique, ni ancien ni moderne. Il a entrepris, à partir des traductions existant en anglais, espagnol et français, et d'une longue familiarité avec le monde qui enveloppe ce chant poétique, de donner une translation originale de ces textes magnifiques. Les auteurs anonymes semblent en être la mer, le vent, les rapaces, les matins radieux et la main sans miséricorde du temps.
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Deux recueils de nouvelles, Les quais de Chicago et L'Histoire de la brume ont déjà été publiés en France. L'Encre des rues est la première traduction intégrale dans notre langue d'un recueil de poèmes paru en 2004 aux États-Unis. Le foisonnement de thèmes (souvenirs d'enfance, misère et violence urbaine, premières amours, philosophie et religion) et de tonalités (lyrisme, humour, cruauté) mène Stuart Dybek à développer une écriture poétique d'une incessante inventivité.
Profondeur humaine, nostalgie mais aussi combat pour exister dans le monde contemporain, font toute la richesse de ce recueil traduit par le poète Philippe Biget.