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Littérature lusophone
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Cet ouvrage réunit quatre recueils de Florbela Espanca (1894-1930), aujourd'hui considérée comme une des poétesses majeures de la littérature portugaise. Il s'agit de Le livre des chagrins, Soeur Saudade, Bruyère en fleur et Reliquiae. Il est préfacé par un autre grand poète portugais : Al Berto (1948-1997). La traduction a été réalisée par Claire Benedetti.
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Il voulait être marin courir le monde en suivant la route des oiseaux côtiers les mains ouvertes les lèvres écorchées par la vision des voyages il aurait emporté dans ses bagages la chanson somnolente des vents et l'attente sans fin du pays effrayé par les eaux il s'est penché de l'autre côté du miroir où le corps devient diaphane jusqu'aux os la nuit lui a rendu un autre corps qui navigue dans l'abandon d'un secret retour... ensuite il a conservé la passion des jours lointains dans le sac de toile et du fond nostalgique du miroir les yeux de la mer ont soudain surgi des bulots grandissaient sur ses paupières des algues fines des méduses lumineuses se mouvaient à portée de voix et sa poitrine était l'immense plage où les légendes et les chroniques avaient oublié squelettes énigmatiques insectes et métaux précieux un filet de semence nouait son coeur envahi par le varech son corps se séparait de l'ombre millénaire s'immobilisait dans le sommeil antique de la terre descendait jusqu'à l'oubli de tout... naviguait dans la rumeur des eaux oxydées s'accrochait à la racine des épées allait de mât en mât scrutait l'insomnie jetait des feux acides sur le visage incertain d'une mer
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En 1950, il s'engage dans la marine et parcourt le monde.
Il revient au portugal en 1964 et ne cesse d'exposer et d'illustrer de nombreux livres de poètes. parallèlement à sa peinture, il composait dans le plus grand secret une oeuvre poétique dont ses meilleurs amis n'eurent vent qu'au début des années 80... tous les poèmes présentés dans cette anthologie sont inédits en français. ce livre est le premier de cruzeiro seixas publié en france où, en tant que peintre, il n'est pas un inconnu.
La traductrice, isabel meyrelles, elle-même poète et plasticienne, est une très proche amie de l'auteur.
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Al Berto (1948-1997) nous a laissé une oeuvre poétique magnifique, parmi les premières du Portugal contemporain. Grand lecteur de Rimbaud et de Genet, il a parcouru leurs chemins d'errance et n'a cessé de leur faire écho dans sa poésie.
Michel Chandeigne, l'un de ses fidèles amis, le traduit avec élégance depuis quinze ans. L'Escampette poursuit son travail d'édition de l'oeuvre complète d'Al Berto.
Né en 1948 à Coimbra, Al Berto a passé son enfance à Sines (vers la côte sud). Il étudie aux Beaux Arts et lors de la guerre coloniale, s'exile en Belgique pour ne revenir au Portugal qu'en 1975, après la chute de la dictature. Il a été influencé par les mouvements libertaires et par la génération beatnik américaine.
Poésie de la violence du monde et de l'insupportable réalité - cri de révolte et de peur : la force des poèmes tient à cette émotion authentique.
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Bien qu'ayant vécu hors de son pays, Eduardo Lourenço, né en 1923, a toujours maintenu une liaison permanente et étroite avec la réalité culturelle, historique et politique portugaise.
Mais il est aussi, et surtout, un observateur du monde dont il est un des très remarquables analystes. Il développe, avec une originalité et une souplesse assez déconcertantes, une pensée qui procède toujours du mouvement de multiples intercessions entre le conceptuel et le non-conceptuel, entre la philosophie et la métaphore, entre la totalité et l'infini. Ses essais parcourent l'histoire littéraire, artistique et politique des XIXe et XXe siècles, sans cesser de faire des incursions dans le temps et dans l'espace jusqu'à Camões et Montaigne.
On lui doit, par exemple, quelques-uns des textes de référence sur Pessoa. Ses écrits sur l'Europe lui ont aussi valu en 1988 le Prix européen de l'essai Charles Veillon. Il est considéré aujourd'hui comme le plus grand essayiste du Portugal où sa pensée domine depuis plus de quarante ans. La Splendeur du chaos, énorme succès au Portugal, dresse un état du monde d'une pertinence exceptionnelle.
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Fernando Nenhum, voyageur portugais contemporain, semble vouloir réitérer les exploits de ses ancêtres, ces inventeurs du monde ! Ainsi trouve-t-on des traces de son passage de la Chine à l'Inde et de l'Afrique au Brésil. Il traverse ces pays avec une enfantine capacité d'émerveillement et une attention aux mille détails qui font le quotidien. Les récits qu'ils ramènent de ses pérégrinations ont la légèreté d'une aile de papillon.
Ce récit d'un voyage en Inde se présente comme une suite de tableaux qui, par petites touches, nous font connaître les saveurs et les couleurs de ce pays.
Jean-Paul Chabrier était le traducteur idéal de Fernando Nenhum, comme Blaise Cendras celui de Ferreira de Castro. La rencontre a eu lieu pour le plaisir des lecteurs.