Roman de la rupture amoureuse, cahier du pays natal, T out ce qui manque fait le point sur tout ce qui compte. À la manière d'un John Fante d'Intercités, Florent Oiseau ajoute à sa plume une pointe de mélancolie dont le sarcasme flegmatique émeut autant qu'il réjouit.
Le projet m'apparaissait évident, j'utiliserais le village pour tisser un décor, raconter une histoire en apparence inoffensive mais avec, cette fois, un but bien précis : dire entre les lignes tout ce que j'avais cru malin de taire. Ana, tu n'es pas juste une infirmière ; Ana, tu n'es pas une colocataire ; Ana, tu n'es pas une habitude, t'aimer est ma première certitude, l'avoir mal fait est la deuxième, vouloir écrire un livre pour inverser le cours de notre histoire est la dernière.
Les Dragons est l'histoire d'un coup de foudre entre adolescents plus normaux qu'il n'y paraît. Un cri d'amour pour ces enfants que notre société cache, mais qui disent tant de nous.
Jérôme a quinze ans. Il est en colère contre ses parents qui sentent le vieux. Contre le monde qui le rejette. Contre les monstres qui l'empêchent de dormir. Contre lui surtout. Sur décision de justice, il est interné dans un centre de soins pour adolescents.
Là, il rencontre les dragons, ces enfants détruits par leur famille, l'école ou l'époque. Parmi eux, il y a Colette. Crâne rasé, bras lacérés, noir sur les yeux.
Elle veut mourir. Il veut l'embrasser. L'emmener loin d'ici.
Roman d'alpinisme urbain, Vers les hauteurs raconte, avec tendresse et humour, le désir de se hisser au-dessus des contingences.
Il existe deux Paris, celui des rues agitées, et celui des toits déserts.
En bas, règne l'effervescence inquiète des grandes villes surpeuplées ; en haut, s'ouvre un espace de liberté sereine et de douce exaltation. Sur le bitume, s'imposent les banquiers inflexibles et les autorités zélées ; sur les toits, s'élève la poésie des sommets.
Accompagné de Vincent, un écrivain voyageur qui l'a initié à l'alpinisme, Ludovic prend gou^t à l'ascension des fac¸ades. La nuit venue, il s'élance vers les hauteurs et y trouve un refuge aux soucis de la vie ordinaire. Il y découvre aussi un Saint-Germain-des-Prés inchangé, où vibrent la littérature, la liberté et l'amitié.
Est-ce la vie qui cre´e le hasard, ou l'inverse ?
Parce que son voisin, comme le fruit d'un arbre, est tombe´ raide mort a` l'arre^t Popincourt, Pierre se retrouve a` errer sur la ligne du bus 69. « Fanto^me urbain », comme il se de´finit lui-me^me, c'est un type plus tre`s jeune et pas encore tre`s vieux qui cherche des re´ponses dans de grands verres de lait glace´.
De laverie automatique en comptoir de bar kabyle, la liberte´ guide ses pas. Fumer des cigarettes avec les tapins de la rue Blondel, monter une mayonnaise pour une ce´le`bre actrice sur le retour, appeler sa lle Trieste et se rappeler Venise... tout fait aventure quand on regarde bien et qu'on ne regrette rien.
Ne pas faire grand-chose : voila` l'extraordinaire.
"Je lui dis que ma sortie je n'y pense jamais. Jamais. Je lui dis que j'ai cette vie là à aimer et que c'est bien assez. Je lui dis que je ne veux pas de son espoir parce que l'espoir est un poison : un poison qui nous enle`ve la force d'aimer ce qui est là." Solaro traverse les e´preuves de l'existence avec une force que les autres n'ont pas : il sait jouir du moment pre´sent.
Ce livre est son histoire, le roman d'un homme joyeux. C'est aussi une invitation a` la réflexion, à comprendre ce qu'est la « joie », cette force myste´rieuse qui, a` tout instant, peut rendre notre vie exaltante.
La beauté des paysages nous fascine. Un coucher de soleil, le ciel étoilé, une vallée verdoyante peuvent nous laisser muets d'admiration. Pourquoi le spectacle de la nature a-t-il autant d'effet sur nous ?
Pour le savoir, Alexandre Lacroix nous embarque dans un voyage philosophique à travers les disciplines, les âges et les continents. On y croise Épicure, Kant ou Thoreau, mais aussi des peintres, des poètes, des spécialistes de l'évolution et de la biologie.
On y apprend que la savane est le paysage préféré des humains. On y explore la façon japonaise d'apprécier une fleur ou un rivage. On s'initie à un courant philosophique jusque-là inconnu en France : l'esthétique environnementale. On dialogue avec des chercheurs du MIT ou des aveugles décrivant leurs plus beaux paysages. Et l'on visite certains lieux réputés pour leur beauté en France, en Angleterre, en Italie, en Patagonie...
À mesure que l'enquête avance, nous découvrons que notre sensibilité à la beauté des paysages est constitutive de notre humanité. Mais qu'elle est menacée. Nous ne vivons plus autant que nos ancêtres au rythme du soleil et des saisons ; nos sens s'émoussent. La modernité nous éloigne de la nature. La crise écologique est donc liée à une crise esthétique : rendue insensible à la beauté de la nature, l'humanité se sent autorisée à la saccager.
Aussi érudit que jubilatoire, cet essai permet à chacun de poser un regard plus lucide et plus émerveillé sur les paysages qui nous entourent. Un livre nécessaire, qui nous aide à renouer avec la nature, ses rythmes et sa majesté.
Quoi de plus libre et pre´cieux que l'amitie´ ? Bernard Pivot en sait la valeur, lui qui a le bonheur de compter des amis fide`les, certains de toute une vie.
On connai^t le critique litte´raire, on de´couvre ici l'ami qui s'est toujours garde´ de confondre attachement since`re et copinage. Une ta^che de´licate quand votre influence vous attire les faveurs... Mais Bernard Pivot en sait trop sur l'amitie´ pour se laisser duper. Dans son panthe´on intime, on croise des camarades d'enfance et de lyce´e, des journalistes, des come´diens, quelques e´crivains et un seul e´diteur. Des e´lus, a` jamais dans son coeur.
Dans ces pages vibrantes d'e´motion et de since´rite´, Bernard Pivot nous permet d'approcher au plus pre`s cette myste´rieuse alchimie entre deux e^tres. On a peu de vrais amis. Ceux que Bernard Pivot ce´le`bre ont change´ sa vie. Et en parlant d'eux, il nous dit beaucoup de lui.
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- Caramel ;
- Pompon ;
- Cachou...
Il y a des gens, dans la vie, dont l'unique préoccupation semble d'imaginer des noms de poneys. Alain est de ceux-là. Sa carrière d'acteur au point mort - depuis qu'il en a joué un, dans un polar de l'été, sur TF1 -, le quarantenaire disperse ses jours. Chez Rosie en matinée - voluptés de camionnette - et le dimanche aux Magnolias - où sa grand-mère s'éteint doucement. On partage une part de quatre-quarts, sans oublier les canards, et puis Mamie chuchote :
« J'aimerais que tu m'aides à mourir. » Autant dire à vivre... La seconde d'après, elle a déjà oublié. Pas Alain. Tant pis pour les poneys : il vient de trouver là, peut-être, un rôle à sa portée...
Dans la lignée de Je vais m'y mettre et de Paris-Venise, Florent Oiseau brosse un nouveau portrait de loser magnifique - une parenthèse en Renault Fuego où valsent sandwiches aux flageolets, secrets de famille et cuites à la vieille prune, pour l'amour d'une grand-mère.
Pendant un an, deux grandes nageuses se sont retrouve´es chaque semaine pour tester les quarante-deux piscines de la capitale.
Ensemble, Colombe et Marine ont tout e´tudie´ : adresses, tarifs, qualite´ de l'eau, fre´quentation dans les lignes, proprete´ des vestiaires, tempe´rature des douches, e´le´gance de la construction. Les deux soeurs ont fait des longueurs, elles ont bavarde´ avec les habitue´s, le caissier, les mai^tres-nageurs. Colombe a observe´, note´, Marine a illustre´, avec humour et subtilite´.
Elles ont aussi de´niche´ les bonnes adresses ou` se poser en sortant de l'eau : dans un cafe´, une pa^tisserie, un parc ou un bistro. Ce livre est une exploration ine´dite d'un Paris sportif, vivant et intime.
« - C'est Milan ?
Pris de court, Demba a regardé par la fenêtre et s'est contenté de lire ce qu'il avait aperçu sur un panneau à fond bleu.
- Non, monsieur, bientôt, pour le moment nous sommes à Sottopassaggio, dans la banlieue proche.
- Oui, c'est vraiment très proche, j'ai ajouté, pour avoir l'air d'un mec dont ce n'était pas le premier jour, ou qui, du moins, connaissait sur le bout de ses doigts la province lombarde.
Le type s'est fendu d'un rire discret et nous a expliqué avec un brin de condescendance que «sottopassaggio» voulait dire « passage souterrain», mais que le grand panneau «Milano Centrale» qu'on pouvait désormais apercevoir devait vouloir signifier que nous étions bien à Milan. Demba a répondu que c'était une vanne, le passager s'est senti con et s'est avancé vers l'autre porte, au bout du couloir.
- Bonne vanne, j'ai vraiment cru que c'était un nom de ville.
- Pareil. » Roman vient de trouver un job sur le Paris-Venise, le train de nuit le plus en retard d'Europe. Un signe. Lui non plus n'est pas très en avance dans sa vie. À presque trente ans, décrocher ce poste de couchettiste ressemble à une consécration... Les trafics de clandestins, les douaniers avinés, les descentes de pickpockets venus piller la diligence une fois les passagers endormis : tout peut arriver dans ce théâtre ambulant. Même tomber amoureux.
Notre e´chec est grandiose.
Nous pensions que la de´mocratie allait s'e´tendre sur le globe, mais elle est en crise partout.
Nous chantions les bienfaits des e´changes, mais la mixite´ sociale recule et de nouveaux murs s'e´rigent chaque jour.
Nous avions la religion du progre`s, mais le re´chauffement climatique pre´pare la pire des re´gressions.
L'insurrection populiste et le de´sastre e´cologique en cours montrent que le logiciel ne´olibe´ral nous me`ne dans l'abi^me.
Pour ne pas tout perdre, nous devons sortir de l'individualisme et du nombrilisme.
Si nos ai^ne´s ont ve´cu dans un monde sature´ de dogmes et de mythes, nous sommes ne´s dans une socie´te´ vide de sens. Leur mission e´tait de briser des chai^nes, la no^tre sera de retisser des liens et de re´inventer du commun.
Des chemins existent pour sortir de l'impasse. Saurons-nous les emprunter ?
Collection dirigée par Jean-Claude Zylberstein.
La formule a été imprimée sur plus de 20 millions d'ouvrages. 10/18, Grands détectives, Domaine étranger, Pavillons, Texto... Jean-Claude Zylberstein a créé ou dirigé ces collections devenues incontournables avec toujours la même idée : exhumer des auteurs que nul ne se souciait de traduire ou de rééditer. Jim Harrison, Dashiell Hammett, Robert van Gulik, Somerset Maugham, Evelyn Waugh, Primo Levi, Winston Churchill, John Fante et beaucoup d'autres grands auteurs étrangers sont devenus des classiques grâce au travail de ce lecteur au goût si sûr.
Enfant juif caché pendant la guerre, c'est dans le grenier de ses protecteurs que naît sa passion de la lecture. Il fait ses débuts dans la presse comme critique de jazz pour Jazz magazine et Le Nouvel Observateur. Puis il entre dans l'édition en rassemblant les oeuvres complètes de Jean Paulhan et devient directeur de collection grâce à Bernard de Fallois. Esthète à la curiosité insatiable, il exerce ensuite ses talents de dénicheur chez Christian Bourgois, Champ libre, Robert Laffont, La Découverte, Tallandier, Les Belles Lettres... Entre-temps, il est devenu l'un des plus grands avocats en droit d'auteur, défendant Salman Rushdie, Françoise Sagan, Ingrid Betancourt ou Daft Punk, et de nombreux éditeurs.
Avocat, critique de jazz, éditeur, Jean-Claude Zylberstein n'a jamais voulu sacrifier l'une de ces vies, promenant son élégance amusée des couloirs du Palais aux coulisses de l'édition. Ses souvenirs nous font traverser un demi-siècle de vie culturelle et éditoriale et, au-delà, dessinent une bibliothèque idéale. Le trésor d'un chasseur de pépites littéraires.
Fred, la petite quarantaine, surfe sur l'écume des jours. Après des années à enchaîner jobs alimentaires et périodes de chômage, il a renoncé à faire carrière. Il passe désormais ses journées à dormir, manger des Knacki devant les émissions de Sophie Davant et boire des demis au bistrot du coin en attendant l'amour.
Jusqu'au moment où il découvre qu'il arrive en fin de droits, et que ses maigres allocations disparaîtront bientôt. Il n'a plus le choix : il doit s'y mettre. Un emploi salarié ? Il n'en trouvera pas. Mais des ennuis, oui. Fred, par paresse ou naïveté, a une fâcheuse tendance à se laisser glisser dans les embrouilles.
De Paris à Malaga, Je vais m'y mettre nous embarque pour une série d'aventures drolatiques en compagnie d'un personnage aussi attachant que désabusé. Une comédie d'aujourd'hui où, derrière les éclats de rire, se dessine le devenir de la génération précaire.
Une jeune femme s'apprête à publier son premier roman.
Elle vit seule, son téléphone ne vibre pas, elle a de plus en plus de mal à aimer sa mère.
À qui pourrait-elle dédicacer son livre ? Son éditrice lui donne trois jours pour trouver.
Férocement drôle et émouvant, La dédicace est l'histoire d'une quête sentimentale dans un Paris peuplé de solitudes.
Épuisé depuis plusieurs années, ce succès critique et de librairie est réédité dans une version actualisée. à l'ère du numérique.
Les façons d'ennuyer ses amis en racontant ses voyages ont en effet beaucoup progressé grâce à Instagram, Facebook et Twitter !
«?Tu dois être la jeune femme la plus heureuse du monde. » Ce sont les mots de Marie-Ange, dans son bureau d'aide aux réfugiés, lorsqu'elle tend à Layla sa convocation pour être naturalisée.
Mais que signifie « être la jeune femme la plus heureuse du monde », quand on a laissé là-bas tous les siens, qu'on vit au Dorothy, hôtel insalubre tenu par un marchand de sommeil, et que son job consiste à rendre impeccables les toilettes du café de madame Meng ? Quand le tendre Momo, son ami, sa boussole, est obligé de fermer son merveilleux manège parce que la Mairie de Paris le juge « trop barbu », ou que sa colocataire Sadia, sa belle, rebelle Sadia, s'humilie pour une poignée d'euros ?
La crise d'ado vue du côté des parents.
Voici l'histoire d'un couple sur le point de craquer face aux assauts répétés de leur fils de 15 ans. Qu'ont-ils mal fait ? Rien. Mais la guerre est déclarée. Et ils ne sont pas préparés. L'école les lâche, le père part en vrille, la mère essaie d'éteindre l'incendie.
C'est un roman sur l'amour familial où les sentiments sont à vif, comme sur un champ de bataille.
Le problème avec les enfants, c'est qu'ils grandissent. Un jour, sans prévenir, ils claquent les portes, rapportent de mauvaises notes et ne s'expriment que par onomatopées. Surtout, ils cessent de vous considérer comme un dieu sur terre. Et ça, il faut l'encaisser.
La science explique qu'ils n'y sont pour rien. C'est leur cerveau en formation qui les rend feignants, impulsifs et incapables de ramasser leurs chaussettes. N'empêche. On n'a jamais rien créé de pire que les adolescents du virtuolithique.
Voici l'histoire d'un couple sur le point de craquer face aux assauts répétés de leur fils de 15 ans. Qu'ont-ils mal fait ? Rien. Mais la guerre est déclarée. Et ils ne sont pas préparés. L'école les lâche, le père part en vrille, la mère essaie d'éteindre l'incendie.
C'est un roman sur l'amour familial où les sentiments sont à vif, comme sur un champ de bataille.
À partir de quarante ans, la vie est toute tracée. C'est ce qu'il pensait avant de rencontrer Marie un après-midi dans un bar.
Il est chauffeur de taxi, père de trois enfants, marié depuis quinze ans, propriétaire d'une maison avec jardin en périphérie de Bruxelles et sa belle petite vie roulait tranquillement. Jusqu'à ce que Marie lui sourie et lui offre la possibilité d'un nouveau départ.
Ce n'est pas une décision qu'un homme prend facilement. Alors il continue de rouler au son de Bashung, Jeff Buckley et des confidences de ses clients.
Quitter sa femme pour une autre qu'il connaît à peine : il y songe. Rester avec une femme qu'il n'est plus sûr d'aimer : il y songe aussi. En attendant, il s'accroche à son volant et monte le son, espérant trouver dans les paroles de ses chansons préférées la bonne façon d'aimer.
Plus qu'une description de la crise de la quarantaine, le monologue du narrateur nous interroge sur notre capacité à réagir à l'usure du temps et à la fatigue des sentiments. L'écriture sensuelle et sincère de Jérôme Colin pose une question qui touche chacun d'entre nous à un moment ou à un autre : l'amour donne-t-il une deuxième chance ?
Dans le Berlin des anne´es 1920, le talent de Joachim Gottschalk s'impose comme une e´vidence sur les planches des the´a^tres. Il est l'acteur le plus prometteur d'une nouvelle ge´ne´ration pleine d'espoirs.
Mais alors que Joachim brille et vole de succe`s en succe`s, jusqu'aux plateaux de cine´ma, l'Allemagne, elle, s'enfonce dans le fascisme. Marie´ a` Meta, une Juive dont il est e´perdument amoureux, et tout entier de´die´ a` son art qui est sa raison de vivre, Joachim se voit chaque jour un peu plus de´chire´. Les nazis le somment de choisir entre son art et sa femme.
Un matin d'hiver 1977, Bruno K, professeur de littérature admiré par ses étudiants, se promène dans les rues de Genève. Alors qu'il devise silencieusement sur les jambes d'une jolie brune qui le précède, il s'écroule, mort.
Quand ses deux frères Georgely et Alexakis apprennent la nouvelle, un espoir fou s'évanouit. Le soir même, ils auraient dû se retrouver au Victoria Hall à l'occasion d'un récital de violon d'Alexakis. Pour la première fois, la musique allait les réunir.
La Partition nous plonge dans l'histoire de cette fratrie éclatée en suivant les traces de leur mère, Koula, une grecque au tempérament de feu. Elle découvre l'amour à 16 ans, quitte son pays natal pour la Suisse dans les années 1920 et refera sa vie avec un homme de 30 ans son aîné. Une femme intense, solaire, possessive, déchirée entre ses pays, ses fils et ses rêves. Une épouse et une mère pour qui l'amour est synonyme d'excès.
Melania est mariée à un Priape raciste et misogyne devenu président des États-Unis, Irina à un publicitaire condescendant, Laure à un homme sans goût ni saveur qui la quitte pour la femme de ménage après trente ans de vie commune.
Elles ne se connaissent pas mais ont tant de choses en commun. Une volonté de fer pour s'émanciper de leur mari dominateur. Un sens de l'humour vif et piquant.
Mais ce qui les lie par-dessus tout, c'est un typhon qui répond au doux nom de Mangoustan. Et qui s'apprête à balayer Hong Kong le week-end où elles s'y trouvent toutes les trois.
« Pendant une guerre, on rêve de guerre, et Emil Szittya a cherché à savoir sous quelle forme la guerre s'insinuait dans le sommeil des gens. Il a noté ce qu'on lui racontait aussi fidèlement que possible, en comptant sur l'éloquence de la transcription brute. Le résultat est saisissant, à la fois d'une grande unité de style et d'une grande variété de tonalités et d'affects. Il n'y a pas d'interprétation, mais chaque rêve est précédé par une brève présentation du rêveur, et ces 82 vignettes ne sont pas ce que le livre offre de moins précieux. Il y a quelque chose de Perec dans ces vies déroulées en quelques lignes. On y reconnaît le ton d'un véritable écrivain. » Emmanuel Carrère Sorti en 1963, devenu introuvable, 82 rêves pendant la guerre 1939-1945 est enfin réédité. Emil Szittya y fait le récit des rêves de Français ordinaires, de miliciens, de Juifs pourchassés ou de soldats allemands pendant l'Occupation.
En dévoilant la part la plus intime des hommes et femmes pendant cette nuit de six longues années, il signe une oeuvre littéraire et historique de premier plan. Un portrait saisissant de l'inconscient en temps de guerre.
« La paternite´ est la grande affaire de ma vie adulte. Elle a occupe´ une large partie de mon temps. Mon premier enfant est ne´ quand j'avais vingt-cinq ans ; mon cinquie`me quand j'en avais quarante-deux. Quatre garc¸ons, une fille. De deux me`res diffe´rentes.
J'ai attendu que le cycle des naissances s'ache`ve pour raconter cette expe´rience. J'en ressentais le de´sir depuis longtemps. Les romanciers, les intellectuels, s'ils e´voquent souvent leurs pe`res, restent tre`s discrets sur leur propre paternite´. En un sens, je les comprends. E´crire sur ses enfants, c'est prendre le risque de la partialite´. Et puis, comment alimenter le romanesque avec des petits pots ?
A` mesure que j'avanc¸ais dans l'e´criture, j'ai pourtant eu la sensation de relater une e´pope´e. Dans les romans de chevalerie, il y a des duels, des moments lumineux et violents ou` l'on joue sa peau - comme lors d'un accouchement. Il y a des e´preuves aussi - et s'occuper de ses enfants, c'est en affronter sans cesse. Il faut e´carter les dangers autour d'eux, en trac¸ant une route.
Si la filiation est une expe´rience e´pique, c'est encore qu'elle nous confronte a` notre propre mort. Nos enfants sont ce que nous laissons sur Terre apre`s nous. Dans la logique des choses, ils se trouveront re´unis autour de notre cercueil. Mais cela n'a rien de triste. A` mesure que nous vieillissons, nous transfe´rons sur eux notre amour de la vie. » A. L.