Le succès de la première édition de ce recueil, donnant à lire pour la première fois, à un vaste public, et dans leur intégralité, l'ensemble des lettres du peintre connues a conduit à de nouvelles découvertes. La présente édition est donc augmentée de plusieurs lettres inédites. Elle nous a également permis de corriger les quelques erreurs qui nous ont été signalées.
Sur la vie d'un artiste de cette importance, les lettres constituent un témoignage aussi capital, aussi passionnant que le sont par exemple celles de Van Gogh à son frère éo et à ses proches. Ce qu'écrivait Chastel dès leur première publication en 1968: «Le public ignore en général l'ampleur et l'intérêt exceptionnel de cette correspondance qui [...] livre en quelque sorte l'autobiographie du peintre, dans le rythme même du vécu, dont aucun récit ne serait capable de restituer la puissance et la fierté» est non seulement toujours vrai, mais l'est même davantage encore car le corpus dont parlait l'historien s'est depuis enrichi de plus de 200lettres inédites, dont une grande part de celles à Françoise Chapouton, sa deuxième épouse, et surtout toutes les lettres conservées par Jeanne Polge, pour laquelle le peintre éprouva une passion dévorante et qui éclairent d'une lumière nouvelle ses dernières années. L'appareil critique de Germain Viatte, ancien directeur du Musée national d'art moderne, permet de comprendre le contexte dans lequel les lettres sont écrites et par conséquent de lire ce livre comme la plus complète et éclairante des biographies. Le texte de omas Augais, qui vient en postface, souligne à juste titre combien l'écriture a tenu une grande place dans la vie du peintre, et quels furent ses rapports à la poésie.
C'est Staël dans son agitation, ses voyages, ses con its, ses professions de foi, ses violences, ses hésitations. On y trouve aussi bien le récit des années de formation en Espagne et au Maroc que, dans la période des «lettres d'a aire», lorsque la gloire est venue, le dialogue avec des personnalités comme René Char, Georges Duthuit, Pierre Lecuire. Comme le résumait parfaitement Chastel: «Les lettres apportent donc tout ce qu'on a besoin de savoir - et au-delà - de Nicolas de Staël. Elles font paraître et parfois scintiller la constellation de personnes, de noms, d'intérêts, de curiosités qui accompagne, avec des changements nombreux et des évanouissements passagers, le parcours d'un être fort.»
Catherine Millet est née en 1948, à Bois-Colombes, dans la région parisienne.
Elle est écrivain et critique d'art, directrice de la rédaction d'artpress, revue à la fondation de laquelle elle a participé en 1972.
Elle est l'auteur d'ouvrages sur l'art contemporain, parmi lesquels Yves Klein (éd. art press/Flammarion, 1982), L'Art contemporain en France (éd. Flammarion, 1987, nouvelle édition mise à jour, 1994 puis 2005, 2015), L'art contemporain, histoire et géographie (éd. Flammarion 1997, nouvelle édition augmentée, « Champs Flammarion », 2006), Dalí et moi (Gallimard, 2005), Le Corps exposé (Cécile Defaut, 2011).
En tant que commissaire d'expositions, elle a entre autres réalisé : Baroque 81 (Musée d'Art moderne de la Ville de Paris, 1981), Douze artistes français dans l'espace (Tokyo, Séoul, 1985). Elle a également été commissaire de la section française de la Biennale de São Paulo en 1989, qui a reçu le Grand Prix du meilleur pavillon, et commissaire du Pavillon français pour la Biennale de Venise 1995.
En 2001, elle a publié aux éditions du Seuil : La vie sexuelle de Catherine M., ouvrage qui a fait l'objet de plus de quarante traductions, puis en 2003, aux éditions Stock, Riquet à la houppe, Millet à la loupe, et en 2008, Jour de Souffrance, aux éditions Flammarion. Catherine Millet a publié son troisième ouvrage autobiographique, Une enfance de rêve, en avril 2014.
D'art press à Catherine M., livre d'entretiens avec Richard Leydier paraît en 2011 aux éditions Gallimard.
En 2012 et 2013 plusieurs événements et publications ont marqué l'anniversaire des 40 ans d'artpress, en particulier un album rétrospectif aux éditions de La Martinière et trois journées de rencontres, conférences et concerts à la Bibliothèque Nationale de France.
En 2017, Catherine Millet publie Aimer Lawrence aux éditions Flammarion.
Nous continuons à considérer l'art en tant que spectateur - alors que nous en sommes désormais devenus les acteurs. Tel est l'étonnant constat dressé par Boris Groys, l'enfant terrible de la théorie de l'art contemporaine. Mais que cela signifie-t-il ? Quelles sont les conséquences, non seulement esthétiques, mais aussi politiques, de la réalisation de la prophétie de Joseph Beuys, voulant que chacun devra un jour devenir artiste ? Qu'est-ce qu'un monde dans lequel les créateurs d'images sont désormais en nombre plus important que les spectateurs ? Pourquoi l'art a-t-il quitté son domaine propre pour investir l'ensemble des dimensions de l'existence - de l'autopromotion des hommes politiques à notre propre construction narcissique ? Que reste-t-il de l'art et des artistes une fois ceux-ci devenus le default setting de nos sociétés ? Avec En public, Boris Groys ne laisse aucune de ces questions sans réponse, nous entraînant dans une spirale vertigineuse, renouvelant de fond en comble l'image que nous avions de notre contemporanéité.
Rien ne semblait commun entre Tiphaine Samoyault écrivain de 40 ans et Louise Bourgeois artiste américaine de 96 ans. Cependant chacune dans son enfance a des souvenirs profondément attachés à un point commun : les tapisseries anciennes. Les parents de Louise, français et antiquaires à Paris, spécialisés en tapisseries anciennes, les restauraient et les vendaient. Ceux de Tiphaine conservateurs de musée restauraient et protégeaient les tapisseries du patrimoine national... Dans les étonnantes sculptures d'étoffes et de tapisseries de Louise Bourgeois, Tiphaine Samoyault a retrouvé des échos intimes, profondément ancrés dans ses années d'enfance, images, sensations jamais encore explorées dans son écriture.
Le Mook (magazine / book) raconte le changement, ses lieux, ses acteurs et leurs démarches, avec une vaste panoplie d'écritures et d'images. Il propose des focalisations originales, parfois inattendues, toujours révélatrices. Cette diversité, autant narrative que graphique, veut susciter chez le lecteur plaisir de lire, de découvrir, d'inventer.
The After Lucy Experiment est un projet des artistes Charlotte Beaudry, Aline Bouvy, Céline Gillain, Claude, Delphine Deguislage, Aurélie Gravas et Claudia Radulescu, en collaboration avec Virginie Devillez.
Durant le mois d'août 2010 elles initient de façon spontanée une résidence dans une maison à l'architecture rustico-moderne ayant appartenu à la peintre Lucy Fabry arrière grand-mère de Céline Gillain. La maison se situe à Stoumont-Congo dans la vallée de l'Amblève, lieu encore empreint des affrontements de la bataille des Ardennes. Pendant cette semaine de résidence, la notion de groupe, au sens historique des avant-gardes, a été redéfinie.
La frontière entre le groupe et l'individu s'est complexifiée de manière dramatique. Vêtues à l'identique, c'est en dissidentes chastes à l'autodérision violente et à la décadence contenue qu'elles ont croisé leurs influences et conjugué leurs savoir-faire.
Élu lors d'un vote international en 1992 prix Nobel de l'art, Federico Zeri est unanimement reconnu comme l'un des plus grands historiens d'art du moment. Personnage singulier, exigeant, outsider dont la carrière s'est déroulée en marge de l'université et des coteries des musées, il s'est imposé par la sûreté de son regard, la richesse de ses analyses et l'intransigeance avec laquelle il n'a cessé de dénoncer scandales et affaires de faux dans le milieu de l'art. Il est par beaucoup considéré comme le successeur de Bernard Berenson, le grand «connaisseur» du début du siècle, dont il partage la méthode. Conseiller du comte Cini, comme du milliardaire J.P. Getty, familier de la noblesse romaine et des historiens les plus fameux de notre époque, traversant la bonne société londonienne comme celle, plus mêlée, d'Hollywood, Zeri évoque en une myriade d'anecdotes les rites et folies d'un monde aujourd'hui disparu, aux figures fascinantes. Trop sceptique, ou caustique, pour croire à la possibilité d'une autobiographie, il livre pour la première fois ici le récit fragmentaire d'une expérience, il raconte la passion que lui inspirèrent quelques rencontres, les humeurs que soulevèrent en lui certains épisodes oubliés de l'histoire de l'art de ce siècle. Se serait-il trompé, comme il le prétend, en se consacrant à une approche trop exclusive de la peinture, que cette erreur nous aurait valu l'une des oeuvres les plus remarquables et les plus tranchantes de notre époque.
Cette admirable entreprise artistique que fut au milieu des années soixante-dix le Canard sauvage d'Armand Gatti - celui qui ne peut voler que contre le vent - fit converger vers Saint-Nazaire, pendant des mois, la réflexion.
Politique et l'attention de la presse : une ville de gauche, ouvrière, lançait la première une campagne de dénonciation du système psychiatrique soviétique utilisé à des fins politiques et répressives. Ces quelques mois allaient ébranler la conscience de cette ville depuis toujours ouverte surfe large, mais qui cette fois, détruite une trentaine d'années plus tôt, rayée de la carte, reconstruite, est " sortie d'elle-même ".
Rappeler trente ans après d'où vient en partie cette ville si singulière, culturellement mais aussi politiquement, est une contribution à la réflexion sur son présent et son avenir. Dans cette collaboration entre la Meet et La Parole errante, la belle association activiste. d'Armand Gatti à Montreuil, une conviction nous anime. : ce livre, qui est un livre d'Histoire, nous le réalisons en étant convaincus de son actualité, convaincus qu'il présente un intérêt pour des lecteurs nés longtemps après le passage ici du Canard sauvage.
Le néant artistique abusivement appelé art contemporain est la lointaine suite de la crise de la peinture déclenchée par le progrès technique dans la seconde moitié du XIXe siècle. Sous l'effet de cette crise, la religion de l'art inventée par le romantisme s'est trouvée privée de sens. La délirante sacralisation de l'artiste par la philosophie allemande, qui lui conférait le statut de voyant, de messie, de philosophe, a basculé au XXe siècle dans l'absurde, le dérisoire, voire l'abject.
Tel est le prétendu art contemporain : une religion séculière de la falsification de l'art, où l'adoration de l'art a fait place à celle du soi-disant artiste, et où l'oeuvre d'art se trouve remplacée par n'importe quoi pourvu qu'il ne s'agisse pas d'art. Aussi bien tout cela est-il aujourd'hui très vieux. Dès les débuts du XXe siècle, les figures les plus radicales des avant-gardes avaient été au bout de la logique du remplacement de l'art par n'importe quoi. Tout ce qui s'est fait depuis dans ce sens n'est qu'une fastidieuse rabâcherie.
Né de la volonté politique de la classe dirigeante américaine au temps de la guerre froide, le succès mondial du prétendu art contemporain est à beaucoup d'égards un accident de l'histoire. Il n'en reste pas moins que l'aberrant triomphe de cet ersatz d'art renvoie les sociétés occidentales actuelles à leur profonde déculturation.
Pour sa première édition "papier", CENTQUATREVUE réunit une sélection de textes et d'images autour des réflexions sur la spatialité qu'elle a initiées dans sa forme électronique : Que fait l'espace aux corps qui le traversent, l'habitent, l'éprouvent ? Quels effets l'architecture concrète - des villes ou d'un passage urbain devenant lieu de création - peut-elle avoir sur l'agencement mental des passants dans leur réception du réel ou de l'art ? Comment la spatialité opérante ou opérée produit-elle des événements de pensée et des avènements d'expressions de diverses formes ?
Figurer des images mentales ? L'une des fonctions de l'art. En revanche, traverser, représenter ou " faire fiction " de l'idée de rêve, de songe, de fantasme, de cauchemar, de traumatisme, d'hallucination, d'hypnose met en oeuvre des formes qui diffractent l'espace mental et le reflètent, l'évident, le mettent en abyme. Dès lors, de Man Ray à Duane Michals et Victor Burgin, de Bill Viola à Claude Lévêque et Eija-Liisa Ahtila, de Ingmar Bergman et Alain Resnais à David Lynch et Philippe Grandrieux, le présent ouvrage propose un parcours subjectif et singulier dans l'expérience esthétique et poïétique des images mentales, au coeur de laquelle, constamment, l'oeuvre d'art visuelle, son appréhension et sa perception, doit émerger car elle est le référent, le but, et pour tout dire l'objet précisément de ces recherches. Ainsi, des auteurs venus d'horizons différents (philosophie, esthétique, histoire de l'art moderne et contemporain, neurologie, psychanalyse, critique d'art et de cinéma...) y rencontrent des artistes dont les images, les formes, l'écriture participent de pratiques multiples (peinture, photographie, cinéma, vidéo, technologies...). Et l'ensemble de ces textes - qui résultent d'un cycle de conférences qui s'est tenu à l'Ecole nationale supérieure d'art de Bourges en 2006-2007 - appréhende le sujet d'ImagoDrome : ce que l'idée d'image mentale fait advenir à l'art.
À l'occasion des 10 ans de Bétonsalon, l'anthologie 35 ShortStories réunit une sélection d'oeuvres et de textes publiés, exposés, ou collectés dans le cadre de la programmation du Centre d'art et de recherche. Composé comme un recueil de nouvelles, cet ouvrage met en dialogue 35 histoires singulières, personnelles ou collectives, vécues ou fictives, questionnées et parfois oubliées.
Afin de rendre audible une pluralité de voix, de générations, et de formats, Mélanie Bouteloup, Directrice de Bétonsalon, rassemble ici un panel d'auteurs internationaux - artistes, théoriciens, philosophes, activistes ou encore poètes - qui tous s'attachent à déconstruire certains schémas préétablis. Dessinant progressivement les contours des réflexions menées à Bétonsalon, ces récits ont en commun d'interroger les formes normalisées de production, de classification et de distribution du savoir. Certains explorent le hors-champ de l'historiographie classique, en éclairant notamment des trajectoires méconnues - tandis que d'autres s'emparent de la fiction comme d'un moyen de résistance à l'uniformisation des modes d'être et de penser. Refusant tout principe de hiérarchisation, le sommaire de cet ouvrage agence ces 35 histoires courtes par un réseau de sens et d'échos.
Suggérant un parcours tout en offrant une pluralité de lectures possibles, ce livre-exposition invite ainsi le lecteur à s'en approprier la pratique.