L'artiste est inventeur de temps. Il façonne, il donne chair à des durées jusqu'alors impossibles ou impensables : apories, fables chroniques.
Un petit film de Sarkis intitulé Au commencement, l'apparition donne ici l'occasion de réfléchir - historiquement et anthropologiquement - sur l'étrange figure composée du lait et de la mort. Entre l'écoute et la parole, une installation d'Esther Shalev-Gerz, permet quant à elle de reposer à nouveaux frais la question du témoignage historique et de ses « blancs », de ses événements de silence. Question qui ne peut être traitée de haut puisqu'elle met en cause notre langage lui-même, et qui cherche son propre phrasé à l'écoute de la littérature, qu'il s'agisse d'un poème de Mallarmé, d'une fable hassidique ou d'un récit de Georges Perec.
Cet ouvrage collectif propose une découverte de territoires singuliers et invite le lecteur à cheminer à travers des approches poïétiques du design. Réinterrogés par les différents auteurs au fil des pages, les processus de conception abordent des domaines variés: l'espace, le graphisme, l'objet ou encore la création sonore. Cette cartographie réflexive amène alors à penser la conception comme un lieu d'échanges où semblent s'articuler les enjeux de notre temps.
Depuis la fin des années 1980, de nouvelles pratiques artistiques se sont multipliées en même temps que les technologies du numérique.Ces artistes, qui commencent aujourd'hui à être reconnus sur la scène internationale de l'art contemporain, ont investi des territoires entièrement nouveaux en utilisant les technologies numériques : capteurs sensoriels, bases de données, robots, mondes virtuels, dispositifs immersifs, jeux, réseaux sociaux, réseaux de surveillance, virus informatiquesPar ailleurs, en raison de la nature même de ces supports, ils ont replacé le spectateur au centre des préoccupations artistiques, en s'intéressant notamment à la notion de relation, ainsi qu'aux problématiques sociales et environnementales.Cet ouvrage permet de découvrir les tendances les plus récentes de l'art des nouveaux médias et donne les clés de lecture pour comprendre et analyser le travail de ces créateurs résolument contemporains.Cet ebook a été réalisé en partenariat avec ECV-École de Communication Visuelle et MCD, Musiques et cultures Digitales.
Sur les rives du Bosphore dans la deuxième moitié du 19e siècle, le décorateur Charles Séchan au palais de Dolmabahçe, le peintre Pierre Désiré Guillemet à la cour du sultan et l'archéologue André Joubin au Musée Impérial Ottoman sont parmi les ambassadeurs, au long cours, de l'art et de la culture française en Turquie ; engagé, exilé volontaire ou chargé de mission, leur attitude oscille entre condescendance et connaissance. À partir de 1900, et jusqu'à la Grande Guerre, l'écrivain, journaliste et salonnier Régis Delbeuf dans les colonnes du Stamboul et l'érudit levantin Adolphe Thalasso dans la revue parisienne L'Art et les Artistes se font, l'un après l'autre, critique de l'art de la Turquie ; et portent la voie des peintres de l'« École de Constantinople » jusque sur les rives de la Seine. De 1936 à 1949, enfin, le peintre Léopold Lévy est invité par le gouvernement turc à réformer puis à diriger l'enseignement de la peinture à l'Académie des Beaux-Arts d'Istanbul. Les archives (familiales, nationales, etc.) et autres sources imprimées, comme la presse française de Turquie (Stamboul/Istanbul, Ankara, etc.), donnent à lire le rôle prépondérant joué par ces six acteurs, dans ce siècle de relations artistiques entre la France et la Turquie. De Paris à Istanbul, d'un siècle à l'autre et pour chacun d'entre eux, il s'agit non seulement de représenter leur pays à l'étranger mais aussi de dénouer pour mieux renouer ; mieux, nouer de nouvelles relations, désormais fondées sur la connaissance, le dialogue, les échanges, et la reconnaissance.
Pour aboutir aux Fers soudés, il a fallu à César un saut mental qui n'avait rien de programmé. L'interrogation des sources permet d'identifier les déterminismes menant à son appropriation du poste à souder, et surtout le dépassement de sa vision première du fait sculptural, strictement artisanale puis académique. Dans ce recensement ressortent clairement deux sensibilités, d'une part au matériau et d'autre part à la notion de "présence" ou de densité de l'oeuvre, renvoyant aux productions de Giacometti, Richier, Brancusi, Picasso et Gargallo.
Cet ouvrage se propose d'explorer les relations entre art et industrie du xviiie au xixe siècle. Comment l'art a-t-il investi l'industrie au point de se rendre indispensable à la réussite commerciale d'un produit ? Une étude qui permet de revisiter une grande partie de l'histoire manufacturière française.
À la fois repère de leur original propriétaire et salle d'exposition savante pour leurs visiteurs, les cabinets de curiosités, espaces incontournables des demeures du XVIe au XVIIIe siècle, furent de véritables lieux d'expression pour les collectionneurs hétéroclites. Entre espèces végétales ou animales rares et autres vestiges géologiques fossilisés, ces cabinets furent toujours dédiés à la connaissance et au savoir. Microcosmes extraordinaires, ils transformèrent, non sans une ambition encyclopédique, les variétés de curiosités naturelles qu'ils abritaient en pièces inédites, véritables chefs-d'oeuvre de dame Nature. L'auteur nous mène ici dans l'antre de ces alcôves ouvertes sur l'immensité d'un monde que l'on découvrait à peine et que l'on tentait alors de mieux de comprendre.
À l'occasion de leur trentième anniversaire, les Fonds régionaux d'art contemporain, symboles de la décentralisation culturelle, ont imaginé « Les Pléiades - 30 ans des Frac », une constellation de manifestations qui se déroulent dans un premier temps dans toute la France puis aux Abattoirs - Frac Midi-Pyrénées à Toulouse pour une exposition collective qui, pour la première fois depuis leur création, réunit les 23 Frac. Afin de mettre à l'honneur leur patrimoine contemporain - un ensemble de 26 000 oeuvres de 4 200 artistes autant français qu'étrangers - chacun des Frac a donné carte blanche à un créateur pour imaginer une exposition issue de leur fonds. C'est donc par 23 invitations à des artistes et par la singularité de leur regard que l'on découvre la spécificité de ces collections. Rapprocher la création des publics sur l'ensemble du territoire est l'une des missions fondatrices des Frac, et leurs collections sont aujourd'hui les plus diffusées de France. Réfléchir et échanger sur ces expériences pour mieux préparer l'avenir, tel est le vrai sens de la manifestation « Les Pléiades » et de cet ouvrage collectif.
Cet ouvrage interdisciplinaire réunit des historiens de l'art et des religions, des spécialistes d'esthétique et des artistes autour du thème de la Sainte Face afin d'en examiner la postérité et les réemplois depuis le xixe siècle et d'analyser, plus largement, la quête du visage de Dieu dans l'art contemporain. Alors que cette image paradoxale a suscité de nombreuses publications pour les périodes médiévale et moderne, aucune étude d'ensemble ne s'y est attachée pour la période contemporaine. Les variations de statut de cette représentation au cours du xixe siècle, entre héritage et recréation, sont confrontées à l'apport crucial des photographies du Suaire de Turin. Les premières décennies du xxe siècle voient ressurgir ce motif chez des artistes aussi importants que Jawlensky, Rouault, Matisse ou Manessier. La multiplication picturale de la figure christique invite à ouvrir la perspective jusqu'à la thématique de l'autoportrait en Christ, et à inclure les « surpeintures » de Rainer, l'art vidéo, le cinéma, et les innombrables variations photographiques qui ne cessent d'interroger aujourd'hui encore l'énigme de la Sainte Face.