A la croisée entre sociologie de l'art et du travail, l'ouvrage entreprend une analyse des collectifs d'individualités au travail, à partir d'une enquête empirique qualitative de collectifs d'artistes plasticiens. L'enquête, menée au sein d'artistes-collectifs, d'artists-run-spaces et d'ateliers collectifs de Paris et de Berlin, fournit un éclairage sur la conciliation entre la subjectivation du travail artistique et l'implication en collectif : qu'est-ce que l'artiste fait au collectif et qu'est-ce que le collectif fait à l'artiste ? Inscrit dans cette dialectique, l'ouvrage traite à la fois de la cohésion de tels collectifs d'individualités mais également du parcours professionnel des artistes engagés.
Il offre une analyse du basculement improbable vers le collectif ainsi que des répercussions de l'appartenance collective sur la construction du parcours professionnels. Il dégage quatre ethos d'artistes-en-collectif (artiste carriériste, artiste socialiste, artiste utopique, artiste-en-survie) et les parcours professionnels spécifiques qui leur sont assignés.
Ce livre entreprend de réévaluer l'expérience esthétique et il montre comment l'art contemporain peut la renouveler par-delà les mutations théoriques, pratiques et sociologiques de l'art et de la notion d'expérience au XXe siècle. Il explore les voies de ce renouveau à partir de nombreuses analyses artistiques. Plus largement, il permet de réhabiliter l'idée même d'expérience et oblige le philosophe à réinterroger ses propres positions théoriques.
Cet ouvrage étudie le cas particulier de l'entretien d'artiste : ses enjeux théoriques, sa typologie, les situations d'énonciation qui en relèvent et leur transmission via le filtre des outils d'enregistrement et des processus de transcription. Sur une période essentiellement contemporaine, il porte sur un grand nombre de sources, concernant notamment Raymond Hains, Marc Dachy, Hans Ulrich Obrist, Louise Bourgeois, Bernard Marcadé, Michel Vinaver, Christian Boltanski, Paul Valéry et Claude Debussy, Andy Warhol, Robert Morris, Tino Seghal, Pier Paolo Pasolini ou encore Rebecca Bournigault.
Pour aboutir aux Fers soudés, premier élément de sa grammaire identitaire, il a fallu à César, fils d'émigrés italiens du quartier populaire de la Belle-de-Mai longuement formé à l'École des Beaux-Arts de Marseille puis à l'ENSBA de Paris (de 1935 à 1954), un saut mental qui n'avait rien de programmé.
L'interrogation des sources permet d'identifier les déterminismes matériels, mentaux et culturels qui ont conditionné son appropriation du poste à souder, et surtout le dépassement de sa vision première, strictement artisanale puis académique, du fait sculptural. Dans ce recensement ressortent clairement deux sensibilités fécondantes, d'une part au matériau dont la préhension déclenche la création, et d'autre part à la notion de "présence" ou de densité de l'oeuvre, renvoyant aux productions de Giacometti, Richier, Brancusi, Picasso et Gargallo. De leur conjonction vont naître près de 340 pièces anthropomorphes, zoomorphes ou non-figuratives qui interrogent les propriétés d'expression d'un matériau "pauvre" au travers de formes que César pérennisera grâce au bronze.
À partir du milieu des années 1950, les Fers figuratifs et abstraits rencontrent un succès immédiat sur la scène artistique nationale puis européenne. Un succès résultant de plusieurs causes, comme la possibilité de lecture technique et esthétique multiple de la production soudée, et la séduction exercée par le personnage méditerranéen et populaire incarné par son auteur. Mais l'incorporation des Compressions à l'arsenal créatif de César, officialisée avec le scandale du Salon de Mai 1960, va venir briser la linéarité du parcours de reconnaissance d'un artiste désormais exposé aux rejets, déchiré entre l'option classique incarnée par les Fers et l'option avant-gardiste fondée sur le geste de la Compression aussitôt récupéré par le critique Pierre Restany dans la perspective du Nouveau Réalisme. Quelques mois plus tard, aux États-Unis, c'est à une autre résistance qu'est directement confronté l'homme des Fers, celle de l'avant-garde new-yorkaise qui se ferme alors presque totalement à la création française et à ses représentants.
Douglas Huebler (1924-1997) est une figure pionnière majeure de l'art conceptuel qui émerge à la fin des années 1960 avec Robert Barry, Joseph Kosuth et Lawrence Weiner. Mais la richesse et l'originalité de son travail sont difficilement réductibles à ce seul mouvement artistique. L'influence qu'exerce aujourd'hui l'uvre de Huebler, représentée dans tous les musées et les collections d'art moderne, témoigne d'une grande reconnaissance dont ne semble pas rendre encore suffisamment justice le paysage éditorial.
L'ambition de ce livre est tout d'abord de se pencher sur le travail de cet artiste afin d'en dégager et d'en préciser la singularité par delà le cadre rigide auquel on le réduit encore trop souvent. Il offre la possibilité de réévaluer l'art des années 1960 et 1970 à la lumière de la démarche de Huebler et d'aborder des thèmes fondamentaux, tels que les rapports de l'art et de la société, les questions liées à l'histoire et à la fiction, les problèmes du contrôle systématique et de l'absurdité aléatoire, mais encore le hasard, l'humour ou le mystérieux ; autant de notions rarement mises en relation avec l'art conceptuel.
Enfin, ce livre invite à s'interroger sur la réception du travail de Huebler, et sur l'attraction qu'il suscite auprès des artistes contemporains, comme des théoriciens et des historiens aujourd'hui.
Ce livre explore la possibilité de penser l'art comme une manière d'expérimenter avec le savoir historique, en se situant dans un registre qui ne relève pas seulement de l'information ou de la consommation, mais qui renvoie à l'actualisation et au processus consistant à faire émerger ce qui demeure inconnu, marginalisé ou refoulé. Les questions relatives à l'archive comme fiction historique, aux rapports de force issus de la colonisation et à la réactivation des traces des sujets subalternes surgissent dans leur imbrication avec les contradictions de notre présent postcolonial.
L'exposition Magiciens de la terre à Paris en 1989 est considérée comme emblématique de la présence de la postcolonialité dans le champ de l'art contemporain. Pourtant, les débats qu'elle a suscités ont été délaissés en France. En prêtant une attention particulière à la période comprise entre 1989 et 2014, cet ouvrage examine l'oubli très sélectif que la France a de son passé, à partir de l'analyse d'oeuvres, de revues et d'expositions.
Avec le soutien de l'école supérieure des beaux-arts de Nantes Métropole - projet de recherche Pensées archipéliques et l'école européenne supérieure d'art de Bretagne - site de Quimper.
La question du temps, de la durée, de l'événement, est devenue une préoccupation majeure des formes de l'art actuel. De nombreuses pratiques et théories portent sur les notions du temps de même qu'elles se tournent vers l'histoire de l'art et qu'elles interrogent leur rapport à l'histoire de manière plus générale.
Confrontant les points de vue différents d'artistes, de théoriciens, de philosophes, d'historiens, l'ambition de cet ouvrage est d'examiner l'étendue de la problématique de ce rapport au temps avec notamment pour corollaires les questions sur la fin de l'histoire, l'héritage de la modernité, l'économie de la mondialisation, la révolution numérique, la célébration de la vitesse ou son contraire associé à la valorisation de la décélération.
Les différents essais rassemblés ici se donnent pour objectif de comprendre pourquoi et comment les problématiques temporelles développées dans l'art contemporain visent à donner une réponse à la question qui obséda l'historien de l'art Henri Focillon, qui fut reprise par son élève George Kubler en 1962 dans son livre Formes du temps : "Qu'est-ce donc que l'actualité ?" C'est sans prêter à l'équivoque des modes que les auteurs réunis dans cet ouvrage lancent de nouvelles pistes de recherche sur ce problème complexe du temps et des expériences que l'art nous engage à vivre aujourd'hui.
Cet ouvrage est publié sous la direction de Christophe Viart, professeur à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et à l'École européenne supérieure d'art de Bretagne, site de Rennes, avec des contributions de Victor Burgin, Emmanuelle Chérel, Sylvie Coëllier, Jean-Pierre Cometti (dcd), Jacinto Lageira, Jean Lauxerois, Jean-Marc Poinsot, Gilles A. Tiberghien, Corinne Rondeau, Bernhard Rüdiger.
Conçue comme une promenade dans l'oeuvre subtile de Claude Rutault, des années 1960 à ses recherches les plus récentes, cette monographie invite à prendre la mesure du rôle de l'écrit et de ses développements, de la persistance de la peinture et de la « sociabilité » en jeu, nécessaire passage de l'écriture à la peinture.
Avec le soutien de l'EPCC-Esba-TALM et de l'université Paris 4.
Dans cet ouvrage, les jeux vidéo, les jeux en réalités alternées, le contexte de la physiologie du comportement, les pratiques artistiques, cartographiques et expositionnelles, les chatterbots, les oeuvres sonores exemplifient, enrichissent et actualisent la réflexion sur le paradigme immersif dans l'art contemporain. La singularité des points de vue sur les immersions permet de mieux comprendre la diversité de nos expériences en interaction avec des situations construites et vécues, qui en retour, interroge de nouvelles relations à l'art et au jeu.
Avec le concours de l'équipe de recherche Fictions & Interactions, UMR ACTE 8218, université Paris I Panthéon-Sorbonne-CNRS.