Enfin une rétrospective complète de l'oeuvre d'Ousmane Sow, de l'atelier aux expositions.
Cet ouvrage nous plonge dans l'univers d'Ousmane Sow ; dans l'intimité de sa maison et de son atelier de Dakar, ou aux Fonderies de Coubertin, il nous propose de vivre la naissance des oeuvres, sculptures originales ou bronzes, et d'entrer ainsi au coeur de la création, tout au long d'un " travail de mémoire " initié par Béatrice Soulé.
On y retrouvera les oeuvres qui constituent ses séries les plus connues : les Nouba, les Masaï, les Zoulou, les Peul, et la Bataille de Little Big Horn, que plus trois millions de visiteurs purent découvrir à Paris, en 1999, sur le Pont des Arts.
On y découvrira également l'oeuvre de Victor Hugo, des oeuvres inédites, et celles de ses oeuvres en cours de réalisation : une re-création de petites sculptures Nouba, et les prémices de la naissance de la nouvelle série qu'il va consacrer aux hommes qui ont compté pour lui, de Nelson Mandela à Mohamed Ali, en passant par le Général De Gaulle ou Martin Luther King.
Comme elle a pu le faire dans les deux films qu'elle a réalisé sur son oeuvre (films réunis dans un DVD distribué par Actes Sud), Béatrice Soulé invite le lecteur à la suivre également dans l'atelier d'Ousmane Sow à Dakar et aux Fonderies de Coubertin où elle nous propose de vivre la naissance des oeuvres, originales ou bronzes.
C'est également la première fois que l'on poussera les portes de la maison de l'artiste à Dakar, une maison qu'il considère comme une oeuvre à part entière.
Avec l'irruption de ses Noubas au milieu des années 1980, Ousmane Sow replace l'âme au corps de la sculpture, et l'Afrique au coeur de l'Europe. En passant d'un continent à un autre, il rend hommage, dans sa création sur la bataille de Little Big Horn, aux ultimes guerriers d'un même soleil. Des peuplades d'Afrique aux Indiens d'Amérique, il recherche le fluide de ces hommes debout. Comme s'il s'agissait pour lui d'offrir en miroir à ces ethnies nomades, fières et esthètes, cet art sédentaire qui leur fait défaut : la sculpture.
Révélé en 1987 au Centre Culturel Français de Dakar, où il présente sa première série sur les lutteurs Nouba, l'artiste expose six ans plus tard, en 1993, à la Dokumenta de Kassel en Allemagne. Puis, en 1995, au Palazzo Grassi, à l'occasion du centenaire de la Biennale de Venise. Son exposition sur le Pont des Arts au printemps 1999 attira plus de trois millions de visiteurs. Depuis, son oeuvre a été exposée dans une vingtaine de lieux, dont le Whitney Museum à New York.
Actes Sud édite, à l'occasion de l'exposition du musée de la Mer de Cannes dédiée à Nils-Udo, qui se tiendra du 27 juin au 20 septembre 2015, un ouvrage retraçant plus de quarante ans de cheminement de l'artiste qui, de la peinture aux installations et à la photographie, a su mettre en couleurs et en formes la nature sous un angle nouveau et a initié des générations d'artistes à travailler avec la nature.
La notion de "serendipity" qui recouvre l'art de trouver quelque chose que l'on ne cherchait pas initialement est le fil conducteur de cet ouvrage. "Ce qui est distinctif dans l'oeuvre de Prune, c'est qu'elle avance des représentations très fortes : elle joue avec des mythes, mis en scène à travers des images très directes, qui interpellent et qui bousculent. Pourtant, ce qu'elle construit va au-delà. Elle suscite d'autres représentations que celles qu'elle offre en premier lieu." François Ansermet, psychanaliste. Ce livre met en lumière 10 années d'une pratique artistique riche, inspirée de voyages, d'observations, de rencontres et de recherches et qui a donné naissance à des projets aussi variés que les Bébés domestiques, Process, le triptyque sacré Holy Daughters-Holy River-Terracotta Daughters, dernier projet retentissant qui a voyagé de Paris à Shanghai, Mexico, New York, Zurich.
Dans le cadre de l'année des outre-mer en France, le géographe et photographe Frédéric Piantoni propose une exposition itinérante de portraits. D'abord présentée dans l'hexagone (Angoulême, La Rochelle puis Paris), elle rejoindra par la suite la Guyane française et le Suriname. L'exposition rassemblera une série de portraits d'immigrés, tous réalisés par Frédéric Piantoni entre 2006 et 2010, en Guyane française et sur ses marges (rives surinamienne et brésilienne). Ces photographies n'ont encore jamais été présentées au public ; elles sont le fruit du travail personnel du géographe, que ses recherches sur les processus migratoires en Guyane française conduisent sur ce territoire depuis une quinzaine d'années. L'exposition est constituée de quatre séquences (Parcours, Quartiers, Genres et Frontières), comprenant chacune des portraits noir et blanc, ainsi que des photographies panoramiques en couleur qui restituent un contexte. A chaque photographie sont attachées une biographie inachevée et le bref récit d'un parcours migratoire. Le catalogue de l'exposition reproduit l'ensemble des photographies de l'exposition ainsi qu'un texte de Frédéric Piantoni sur le fait migratoire en Guyane qui contextualisent les images. Considéré sous un angle sociologique et ethnographique, ce livre fournit une documentation globale et riche de très haut niveau sur une réalité migratoire complexe et multiforme.
Ce livre est la première tentative d'organiser les recherches d'Yves Chaudouët.
Un texte clair et argumenté d'Anne Bertrand sert de fil conducteur à cette monographie par ailleurs largement émaillée de photographies d'oeuvres, d'expositions et d'apparitions scéniques. La démarche de l'artiste s'y révèle, dans toute sa diversité, sa densité et sa profondeur. Yannick Miloux, octobre 2009.
Publié pour la première fois en 1994 et régulièrement réédité et enrichi depuis, «Des histoires vraies» revient cette année pour la sixième fois augmenté de six récits inédits. Sophie Calle continue à nous raconter ses histoires, dans un langage précis et sobre, avec le souci du mot juste. Tantôt légères et drôles, tantôt sérieuses, dramatiques ou cruelles, ces histoires vraies, toutes accompagnées d'une image, livrent dans un work in progress les fragments d'une vie.
Dans une peinture sobre et épurée, Djamel Tatah livre une représentation de l'homme contemporain qui affirme sa présence au monde. « Ma peinture est silencieuse. Imposer le silence face au bruit du monde, c'est en quelque sorte adopter une position politique. Cela incite à prendre du recul et à observer attentivement notre rapport aux autres et à la société. » Djamel Tatah. L'artiste a présenté ses oeuvres dans les plus grands musées en France et à l'étranger, notamment en Espagne, Chine, Algérie, Suisse, Italie, Royaume-Uni. En France, il a exposé à Nantes, Nice, au Château de Chambord, à Saint-Etienne.
Figure majeure de l'art corporel en France, Gina Pane (1939-1990) a marqué les années 1970 par des «actions» à forte charge symbolique. Le corps, dont elle a révélé le langage - biologique, psychologique, esthétique et social -, a été le médium même de son oeuvre. Les blessures superficielles qu'elle s'infligeait étaient conçues, non comme une mutilation, mais comme une identification, une inscription, une façon de communi(qu)er. L'un des fils conducteurs essentiels de l'oeuvre, la question du sacré, irrigue toutes les variations formelles de son parcours.
De l'émotion qu'elle a suscitée aux réactions de rejet qui entourèrent ses gestes radicaux, Gina Pane a, malgré elle, bâti un mythe. Il n'est pas étonnant qu'elle soit regardée et citée aujourd'hui par les jeunes générations comme une oeuvre de référence, fascinante et exemplaire, que seule une nouvelle lecture peut remettre en perspective.
Sophie Duplaix relit dans sa globalité une oeuvre assimilée trop exclusivement à l'art corporel, et appréhende de façon renouvelée l'inscription historique de l'artiste, notamment grâce à l'étude et la reproduction d'oeuvres et d'archives inédites. Elle introduit progressivement le vocabulaire symbolique de l'artiste grâce à l'analyse d'une importante sélection d'oeuvres, des plus incontournables aux plus confidentielles. Elle restitue pour la première fois le réseau complexe des relations qui unissent dans une même approche conceptuelle des démarches extrêmement éloignées sur le plan formel, et replace les oeuvres dans leur contexte d'émergence et dans le faisceau de références qui les ont nourries. Elle approfondit particulièrement la question de la réception du travail de Gina Pane et des malentendus qu'il a pu susciter.
L'oeuvre de Daniel Dezeuze est l'une des plus fécondes et des plus foisonnantes de ces dernières décennies. Par des itinéraires qui lui sont propres, touchant aux arts extra-européens, aux pratiques artisanales, à l'anthropologie, par des moyens d'une grande simplicité, usant de matériaux ordinaires, d'objets détournés, d'assemblages inédits, il dialogue avec la tradition picturale, déjouant ses limites, pour mieux sortir du cadre. Sous le titre de Troisième dimension, l'exposition du musée Fabre illustre sa capacité à investir l'espace, avec des pièces qui s'imposent comme autant d'évidences plastiques.
PascALEjandro est un artiste à part entière, fruit de la collaboration étroite entre Alejandro Jodorowsky (le trait) et Pascale Montandon-Jodorowsky (la couleur). Prolongeant l'exposition montée par Azzedine Alaïa, ce catalogue rassemble pour la première fois l'ensemble de son oeuvre. On découvrira au fil des pages une oeuvre vivace, parcourue de référence mythique, métaphysique. Une actualité éditoriale suivra en fin d'année avec un ouvrage sur le cinéma d'Alejandro Jodorowsky.
L'exposition de Pierre Buraglio En Planeur, embrasse d'un seul regard l'oeuvre et la vie d'un des artistes les plus inventifs de sa génération. Les essentiels de Buraglio sont réunis dans cette rétrospective de poche, comme une collection de fragments qui, chacun, enchantent le monde. Insatiable rêveur de notre quotidien, Pierre Buraglio connecte le banal et l'infi ni, rencontre Della Robia dans le métro et Giotto sur un paquet de cigarettes. Avec ce quatrième volume dédié à Pierre Buraglio, le musée Fabre poursuit son panorama des grandes aventures artistiques de notre temps.
tissé d'anecdotes drôles, insolites, émouvantes et parfois dramatiques, ce livre retrace la vie du sculpteur ousmane sow, de son enfance à sa dernière création, en passant par le pont des arts où son exposition attira plus de trois millions de visiteurs.
inscrit sur une page d'histoire entre le sénégal et la france, voici le parcours atypique d'un enfant sénégalais devenu un homme et un artiste hors du commun grâce à la confiance d'un père qui n'a jamais cessé de le fasciner.
J'avais proposé à Maud Kristen, voyante, de prédire mon futur afin d'aller à sa rencontre, de le prendre de vitesse. Le lundi 17 mai 2005, les cartes m'ont envoyée à Berck.
L'expérience a été convaincante, «A la rentrée, on recommence», conclut Maud.
6 janvier 2006.
Je demande aux cartes si je dois emmener ma mère à Lourdes.
Maud Kristen prend la photo rituelle. Une loupe est nécessaire, mais on peut voir un petit quelque chose sur l'image, autour de mon visage. Sur le polaroïd de trois centimètres sur quatre, on distingue, avec beaucoup de bonne volonté, un halo doré. Une auréole.
Lu dans La Tache, de Philippe Roth : «Voilà ce qui arrive quand on écrit des livres : ce n'est pas seulement qu'une force vous pousse à partir à la découverte des choses ; une force les met sur votre route. Tout à coup, tous les chemins de traverse se mettent à converger sur votre obsession.»
Les cartes : Ce que vous allez chercher à Lourdes est d'ordre guerrier. Une façon de faire votre deuil en grand, de porter à un niveau collectif une histoire personnelle. Confier votre mère à Marie. Lui demander de vous consoler. Utiliser un symbole universel pour régler un problème personnel. Lourdes sera facilitante. Allez à Lourdes rencontrer la Vierge, mère pleine d'amour, pour renouer le fil de votre histoire. Je me pince.
Maud : «Aller à Lourdes, c'est un devoir. J'ai le devoir de vous envoyer là où je vous vois. Ça va être bien.» Elle le dit trois fois : «Ça va être bien, ça va être bien, ça va être bien.»
Et deux fois : «Il faut y aller, il faut y aller.» Avec ou sans ma mère.
Ivanka Ivankovic, la jeune Croate, quand elle a vu la Vierge à Medjugorje, venait de perdre sa mère. Comme si une disparition entraînait une apparition. Ma mère succombe et ma voyante m'expédie à Lourdes.
Le 24 mai 1971, soit un peu plus de deux ans avant sa disparition, Picasso offre au musée Réattu et à la ville d'Arles un ensemble de cinquante-sept dessins, tout juste sortis de ses crayons, dont le feuilleté tient exactement dans l'espace de trente-cinq jours : 31 décembre 1970 au 4 février 1971.
Ces dessins appartiennent au «dernier» Picasso, celui qui, après l'alerte que représenta l'opération subie en 1965, se jette plus que jamais à la rencontre de sa peinture, qui convoque et ne cesse de «citer» (dans tous les sens du terme, y compris celui du matador provoquant son taureau) ses figures tutélaires, superposant les réincarnations et les métamorphoses, enchaînant les variations - on pourrait dire les passes, véroniques et naturelles - du bout de trois bâtons pareillement magiques, fertiles et menaçants, vibrants et dérisoires : la batte de l'Arlequin, le pinceau de l'Artiste, l'épée du Mousquetaire.
Dans ce foisonnement, le dessin et la gravure ont un rôle majeur, au plus près d'une écriture incisive et pressée. Les oeuvres qui composent la donation de 1971 apparaissent à plus d'un titre comme l'exemple même de ce précipité.
Les ingrédients qui entrent dans la fabrication de ces dessins se signalent par leur modestie. Ils font feu de tout ce qui traîne et qui fait l'ordinaire de l'atelier, tombées de cartons, papiers d'emballages, pochettes Canson, autant de supports buvards aptes à boire l'humeur du jour. Quant au tracé lui-même, visiblement exécuté à toute allure, comme s'il était à peine question de lever la main de la feuille, Picasso s'amuse à ajouter à l'encre de Chine traditionnelle l'instantané des feutres volubiles ; et lorsqu'il lui faudra matière et couleur, c'est une panoplie de craies d'écolier, simples petits bâtons d'enfance, qu'il invite sur la piste. Avec, encore une fois, la plus grande retenue dans l'étendue de la palette.
Cet ouvrage bilingue (français-anglais) présente donc l'ensemble de cette donation de 1971, mise en lumière par une brillante analyse de Michèle Moutashar, directrice du musée Réattu, et complétée par la présentation des autres oeuvres de Picasso conservées au musée, notamment le Portrait de Lee Miller en Arlésienne de Maria et le Portrait de Maria Picasso Lopez, la mère de Picasso. Le livre s'achève sur un choix de portraits de l'artiste réalisés par les plus grands photographes : André Villers, Lucien Clergue, Willy Ronis, Robert Doisneau.
Le parcours de Lionel Douillet est raconté, sous le pseudonyme d'Orion, dans le roman d'Henry Bauchau, L'Enfant bleu, publié en 2004. Ce récit puise sa matière dans l'expérience de l'écrivain, alors thérapeute au Centre psychopédagogique de la Grange- Batelière, qui croise en 1977 le chemin d'un jeune patient confronté à des problèmes psychologiques, Lionel, et l'encourage à exprimer ses peurs par le dessin. Ce cheminement vers la création, puis vers l'expérience artistique, s'exprime dans l'élaboration d'une oeuvre : labyrinthes, monstres, îles paradisiaques, constellations, toutes choses qui composent l'univers de Lionel. Grâce à cette rencontre, celui-ci a trouvé son domaine d'expression : dessin, gravure et sculpture, dont la réalisation se caractérise par une très grande minutie et une étonnante dextérité, au service d'un imaginaire foisonnant. Si les thèmes exprimés lors de son adolescence demeurent, ils s'apaisent toutefois et s'ouvrent à des préoccupations centrées sur le devenir du monde face aux cataclysmes qui le menacent. L'oeuvre entière apparaît maintenant comme une magnifique et étrange constellation.
Ce catalogue, le premier consacré à l'oeuvre de Lionel, présente la rétrospective organisée par le LaM, à Villeneuve-d'Ascq, nourrie d'un don effectué par Henry Bauchau et enrichie d'oeuvres récentes de l'artiste.
Catalogue de l'exposition, "Vos rêves nous dérangent". Le Parc de la Villette, en collaboration avec les Rencontres d'Arles, invite trois photographes engagés dans l'observation documentaire des sociétés contemporaines : Dulce Pinzón (Mexique), Mikhael Subotzky (Afrique du Sud), Achinto Bhadra (Inde).
Des "supers-héros" mexicains travaillant à New York aux images d'êtres humains et divins, incarnés par de jeunes femmes rescapées de la traite des êtres humains en Inde, en passant par les habitants de la plus grande ville de la région du désert du Grand Karroo, Beaufort West (Afrique du Sud), cette exposition évoque, à travers les thèmes des migrations, des marginalités, de la citoyenneté, les vies des exclus, de leurs imaginaires, de leurs modes de survivance et de résistance.
Ces trois photographes représentent, dans le monde de l'imagerie documentaire, une génération d'artistes où l'intentionnel et le réflexif rejoignent avec bonheur l'inventivité. Que ce soit à travers la satire, des procédés émanant de l'analyse anthropologique ou des mises en oeuvre de créations participatives et de modes d'aide psychologiques, ils explorent avec justesse quelques chemins singuliers de ce vaste domaine qu'est la photographie dite "documentaire".
Plonger dans les univers du quotidien, les situations de survie ou de réparation - entre le prosaïque, l'âpre, le merveilleux et le douloureux -, et nous en porter témoignage, appartient à l'univers du documentaire, qu'il soit théâtral, cinématographique, plastique ou photographique. Par le vérifiable ou l'incertain, par le concret et l'imagination, et parfois loin du plausible ou du directement vécu, ces oeuvres parviennent à nous faire ressentir et comprendre des situations et des personnalités, de même que leurs transformations.
Jean-Marc Bustamante est l'un des artistes majeurs de la scène européenne, présent dans les collections de nombreux musées. Au fil des trois dernières décennies, son oeuvre n'a cessé d'entremêler la sculpture, la peinture et la photographie. En 1978, avec le projet de «faire de la photo qui ne rende pas compte de l'art, mais qui soit de l'art en tant que tel», il réalise ses premiers «tableaux photographiques». Il montre, en grand format et en couleur, tout juste encadrées, sans passe-partout, des vues de maisons, de bâtiments, situés à la périphérie des villes (Tableaux, 1978-1982). Sans personnages, ces prises de vue veulent «fixer un mouvement lent, celui de la terre, mais aussi celui de la décivilisation».
De 1983 à 1987, il signe meubles et objets avec Bernard Bazile, sous le logo Bazile- Bustamante.
Il poursuit ensuite un travail de sculpteur avec la série des Intérieurs, des «réminiscences d'objets découpés ayant rapport au corps» ou des Paysages, objets abstraits, reliefs muraux ou sculptures. Il présente les Lumières (1987-1993), des photos de revues d'architecture des années 1930 et 1960, en noir et blanc, qu'il rephotographie et sérigraphie sur un plexiglas dont la transparence métamorphose la représentation, car il est tenu en avant du mur par quatre supports métalliques.
Il utilise la même technique pour les Panoramas (2002), des dessins abstraits agrandis, reportés à l'encre sur plexiglas, qui lui permettent de «créer une relation nouvelle entre le mur et cet objet hybride qui n'est ni une peinture, ni une photographie, ni une sculpture, tout en relevant un peu de chacun de ces domaines». Il montre encore, en superposition, des images en couleur de grandes villes et de leurs banlieues, comme Buenos Aires, Miami, Tel-Aviv ou les abords de lacs suisses.
En 2003, des personnages apparaissent dans ses photographies : il réalise pour la Biennale de Venise Le Pavillon des Amazones, une «chapelle païenne», dans laquelle il mêle portraits photographiques, peintures et dessins abstraits sur plexiglas.
Jacinto Lageira écrit depuis toujours sur le travail de Jean-Marc Bustamante et a entrepris, avec l'artiste, une analyse des différentes séries et une étude retraçant les rapports de Bustamante avec l'histoire de l'art, de la photographie, avec la philosophie ou encore l'actualité. À ce jour, aucune véritable monographie intégrant des éléments biographiques complets et une analyse précise de chacune de ses séries ne lui a été consacrée. Ainsi, l'objet de cette publication est de faire un point complet ; elle est illustrée d'une très nombreuse iconographie établie avec la collaboration de l'artiste et d'un ensemble de photographies documentaires réunissant des points de vue sur ses expositions.
Né à Lubeck en Allemagne en 1935, Peter Klasen vit et travaille à Paris depuis 1959. Artiste engagé, révolté, ses oeuvres évoquent la société industrielle, un monde lisse où l'artiste joue de multiples signes et objets : beautés lointaines, inaccessibles, bouches sensuelles, murs de béton, objets de métal, ustensiles de cuisine, engins industriels, manettes, manomètres, disjoncteurs, ampèremètres, cadrans, volants, tuyaux, sigles et mots-clés : «poison», «radioactif», «déchets», «corrosif». Artiste majeur du mouvement de la «Figuration Narrative», Klasen représente aussi une conscience aiguë et exigeante de la vie contemporaine. Son oeuvre cristallise des inquiétudes, rassemble des symptômes, tout en provoquant la réflexion et libérant l'imaginaire. À la fois collages et trompe-l'oeil, ses créations s'inspirent de la réalité urbaine, de ses signes, de ses codes, de sa «froideur» et de sa «dureté». Ce qui fait l'originalité de Klasen, c'est l'intention qui anime son oeuvre et le matériau de prédilection qu'il s'est donné pour l'exprimer : le travail à partir de la photographie. Il veut en souligner l'ambivalence, les deux aspects à la fois inséparables et contraires : la fascination et séduction qu'elle exerce par son efficacité, et les dangers évidents ou cachés qu'elle recèle.
Son travail a fait l'objet de plusieurs commandes publiques : fresque murale pour la station SNCF du Musée d'Orsay (1987), fresques murales pour le Forum des Halles à Paris et la mairie de Lille (1988), sérigraphie pour le bicentenaire de la Révolution (1989).. Ses oeuvres ont été exposées dans le monde entier et figurent dans de nombreuses collections publiques et privées (Bibliothèque Nationale à Paris, Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, Centre Georges Pompidou, MOMA à New York, Museum moderner Kunst à Vienne, Musée Boymans van Beuningen à Rotterdam.).
Exposition présentée à la Villette d'avril à août 2010.
Catalogue de l'exposition du Parc de la Villette, le présent ouvrage rassemble les dernières oeuvres du sculpteur Duane Hanson, considéré de nos jours comme une fi gure majeure de l'hyperréalisme américain. Il a ainsi représenté «le rêve américain» à travers quinze personnages grandeur nature, qui donnent l'illusion de présences humaines, à la fois attirantes et inquiétantes : femmes de ménage, ouvrier, étudiants.... Figées dans leurs pensées, le regard absent, ces incarnations semblent résignées au vide de leur existence et de leur isolement. Bruce Bégout off re sont point de vue original sur le travail de l'artiste.
En 1985, le ministre de la Culture Jack Lang commande à l'artiste Daniel Buren une oeuvre monumentale pour la cour d'honneur du Palais-Royal, qui fait alors fonction de parking. Mais l'introduction d'une oeuvre d'art contemporain dans un haut lieu du patrimoine français en plein coeur de Paris va déchaîner les passions. Pendant presque un an, la bataille fait rage dans les colonnes de journaux entre les partisans et les ennemis de l'opération, avec comme toile de fond le premier régime de cohabitation de la Ve République. Les tribunaux s'en mêlent : très vite, ce qui était une des premières grandes commandes publiques d'art contemporain va devenir «l'affaire du Palais-Royal». Ce livre constitue d'abord un hommage à l'oeuvre, grâce à de nombreux dessins et clichés de l'artiste, ainsi que des plans, maquettes et détails techniques sur sa construction et sa restauration toute récente, témoignant de sa qualité et du rapport particulier qu'elle entretient avec son écrin architectural qu'est le Palais-Royal. Mais il s'agit aussi de livrer au lecteur certaines clés pour comprendre les enjeux spécifiques qu'aura soulevés cette fameuse «affaire». Grâce à des points thématiques illustrés d'archives inédites, cet ouvrage constitue aussi un «dossier» éclairant quant à la place que prend cette oeuvre dans l'histoire. Partant de la polémique qu'elle a fait naître en 1985, jusqu'aux dernières étapes de sa rénovation en 2010, en passant par son succès public et sa fréquentation assidue au fil des années, il s'agit de montrer comment cette oeuvre s'est profondément intégrée dans l'espace public parisien et, au-delà, dans le patrimoine français. Destiné à des lecteurs s'intéressant autant à la place de l'art contemporain dans la ville qu'aux prémices de la politique culturelle française, ou simplement à l'usager des lieux désirant en savoir davantage sur l'oeuvre, cet ouvrage initie de nombreuses pistes de réflexion tout en permettant d'apprécier le travail singulier de cet artiste.
Grâce à une collaboration fructueuse avec la fondation Annette et Alberto Giacometti, le musée de Grenoble présente une exposition exceptionnelle consacrée à l'artiste. Bien que considéré comme l'un des plus grands sculpteurs du xxe siècle, Giacometti (1901- 1966) - dont la recherche obstinée de la représentation de la figure humaine a trouvé dans l'art de ces trente dernières années un écho tout particulier - apparaît rarement dans les collections publiques françaises. Ainsi, c'est au musée de Grenoble que revient le mérite d'avoir acquis, le premier, en 1952, une oeuvre d'après-guerre du sculpteur intitulée La Cage. Cette oeuvre singulière et essentielle, qui s'appuie sur la juxtaposition, dans un même espace, d'un nu féminin debout et d'un buste masculin, synthétise bon nombre de préoccupations de l'artiste. Elle pose notamment les questions de la représentation de l'espace, du rôle du socle, de la relation de la figure humaine à l'espace ainsi que celle des figures entre elles.
Autour de ces thèmes et grâce à un ensemble de plus de soixante-dix sculptures, peintures, oeuvres graphiques et photographies provenant pour l'essentiel de la fondation Giacometti mais aussi de collections publiques et privées, françaises et étrangères, cette exposition propose une approche précise et didactique de la démarche de l'artiste, tout en s'attachant, par une mise en espace rigoureuse, à restituer à chaque oeuvre toute sa part de mystère et son pouvoir de fascination.
Catalogue bilingue (française/anglais) de l'exposition « Natacha Nisic. Echo » du 15 octobre 2013 au 26 janvier 2014 au musée du Jeu de Paume. L'exposition est composée d'installations vidéos de l'artiste.