« La narration est dotée d'une beauté intérieure et d'une humanité extraordinaire. Absolument magnifique ».
« Le masque et la plume », France Inter.
Ce livre est l'histoire d'un crime. Celui de Catherine Burgod, tuée de vingt-huit coups de couteau, dans le bureau de poste où elle travaillait à Montréal-la-Cluse. Il a fallu sept ans à Florence Aubenas pour en reconstituer tous les épisodes - tous, sauf un. Le résultat est saisissant. Au-delà du fait divers et de l'enquête policière, L'Inconnu de la poste est le portrait d'une France que l'on aurait tort de dire ordinaire. Car si le hasard semble gouverner la vie des protagonistes de ce récit, Florence Aubenas offre à chacun d'entre eux la dignité d'un destin.
Anchorage, sur les rivages glacés de l'Alaska. Dans la nuit du 2 février 2012, la jeune Samantha Koenig termine son service dans un petit kiosque à café, battu par la neige et le vent. Le lendemain, elle n'est toujours pas rentrée chez elle. Une caméra de vidéosurveillance apporte vite la réponse : on y voit clairement un inconnu emmener l'adolescente sous la menace. Commence alors une véritable chasse à l'homme, qui permet au FBI de coincer sur un suspect potentiel dans un motel au Texas, après avoir repéré des mouvements bancaires sur la carte bleue de Samantha. Le suspect, Israel Keyes, est un homme qui semble pourtant au-delà de tout soupçon, un honnête travailleur vivant seul avec sa fille. Mais l'est-il vraiment ? Au cours de l'enquête, il se révèlera être un personnage dangereux, violent, pervers, profondément opposé à toute forme d'institution, et qui aurait sûrement commis plus d'un crime.
À travers une enquête digne des meilleurs thrillers, Maureen Callahan retrace le parcours meurtrier d'un prédateur aux méthodes glaçantes qui a sévi durant des années sur l'ensemble du territoire américain sans jamais être inquiété. Véritable voyage au coeur du mal, American Predator décrypte les rouages angoissants d'un esprit malade et ceux, grippés, d'une machine policière empêtrée dans ses luttes internes. Un périple sauvage, aux confins de la folie.
Né dans un pays en guerre, il y a grandi, puis l'a fui à jamais. Au terme d'un voyage inhumain, c'est à Paris qu'il trouve refuge - métro Jaurès, la faim, le froid, l'enfer. Seul, muet, invisible parmi les invisibles, Mahmud erre dans la ville lumière. Sur les bancs publics, les amoureux fricotent. Aux terrasses des cafés, les étudiants l'ignorent. Pas un mot. Pas un regard. Alors, c'est au Père Lachaise que Mahmud traîne ses guêtres. Là, parmi les morts, il trouve son port d'attache : Balzac, Molière, Hugo, Baudelaire, plus tard... Ces livres, ces mots qu'il collectionne, cette langue qu'il a fait sienne seront son salut.
Depuis cette rive, il se console. Depuis cette rive, il nous raconte...
C'est une guerre qui ne dit pas son nom. En Colombie, chaque année, des centaines de «leaders sociaux» sont tués dans l'indifférence générale. Syndicalistes, responsables associatifs, simples citoyens faisant valoir leurs droits... L'une de ces figures s'appelait Maritza, mère de six enfants, assassinée dans sa ferme isolée au coeur d'une région où se mêlent groupes armés, narcotrafic et enjeux touristiques. Pourquoi cette mort? Emilienne Malfatto décide de tirer le fil.Des Andes aux Caraïbes, ce récit est la quête d'une vérité qui se dérobe comme dans un jeu de miroirs, au milieu des menteurs et des hommes violents. Au pays du réalisme magique, cette enquête littéraire d'une puissance fulgurante prouve que l'écriture détient encore le pouvoir de traquer les bourreaux pour faire entendre la voix des victimes.
Etudiante en droit à Harvard, Alexandria Marzano-Lesnevich est une farouche opposante à la peine de mort. Jusqu'au jour où son chemin croise celui d'un tueur emprisonné en Louisiane, Rick Langley, dont la confession l'épouvante et ébranle toutes ses convictions. Pour elle, cela ne fait aucun doute : cet homme doit être exécuté. Bouleversée par cette réaction viscérale, Alexandria ne va pas tarder à prendre conscience de son origine en découvrant un lien tout à fait inattendu entre son passé, un secret de famille et cette terrible affaire qui réveille en elle des sentiments enfouis. Elle n'aura alors cesse d'enquêter inlassablement sur les raisons profondes qui ont conduit Langley à commettre ce crime épouvantable.
Dans la lignée de séries documentaires comme Making a Murderer, ce récit au croisement du thriller, de l'autobiographie et du journalisme d'investigation, montre clairement combien la loi est quelque chose d'éminemment subjectif, la vérité étant toujours plus complexe et dérangeante que ce que l'on imagine. Aussi troublant que déchirant.
Lorsqu'elle n'est pas auprès de ses élèves ou en concert à travers le monde, la violoncelliste Claire Oppert joue pour les personnes en fin de vie, les malades douloureux, les autistes ou ceux que l'on nomme les déments. D'une plume délicate et poétique, la musicienne partage ses rencontres uniques avec les femmes et hommes que le chant de son instrument calme, stimule ou réconforte. C'est aussi le récit du parcours personnel qui l'a menée vers le soin.
Un ouvrage qui nous relit à notre humanité profonde et témoigne du pouvoir apaisant de la musique.
« La vie dans ce qu'elle a de plus fragile, de plus têtu, de plus beau ».
Elle.
Une femme marche sur le bord de la route. Le jour n'est pas encore levé, l'air est glacial. Un homme surgit derrière elle. Il porte un bonnet noir...
Durant trente ans, dans la Sambre, une petite région industrielle du Nord de la France, des dizaines et des dizaines de femmes sont agressées sexuellement ou violées au petit matin. Elles portent plainte, parfois à quelques jours d'intervalles. Elles ne sont pas toujours crues.
Un jour de février 2018, ces femmes apprennent l'arrestation d'un homme surnommé « le violeur de la Sambre ». Comment a-t-il pu commettre autant de crimes aussi longtemps sur un si petit territoire sans jamais être inquiété ?
C'est par cette question qu'Alice Géraud débute son enquête. La journaliste s'est plongée dans ces dizaines de plaintes abandonnées dans les commissariats de la Sambre.
Elle est allée à la rencontre de ces femmes, ces oubliées dont la vie s'est brisée un matin sur le bord d'une route. À elles toutes, elles racontent une histoire plus grande que la leur, celle d'une société et de ses institutions dysfonctionnelles face aux violences sexuelles. Bien au-delà du fait divers, ce livre est le récit de la lente bascule d'un système depuis la fin des années 80 jusqu'à l'ère #metoo. Il change définitivement le regard.
« Un violent coup de projecteur sur une société, pas si lointaine, qui nous fait honte.» Télérama « Un fait divers raconté avec brio. » L'OBS « Un récit à la fois sobre et haletant. » Libération « Limpide et glaçante, cette radioscopie d'un fait divers décortique chaque couche d'une effarante faillite collective. » Télérama « Une force incroyable. » France Inter « Un livre magistral. » M le Magazine du Monde « Une plongée saisissante au coeur des institutions judiciaire et policière. » Le Monde des livres « Une enquête impressionnante sur un dysfonctionnement général. » 28 minutes, ARTE « Un livre majeur et coup de poing. » Sud Radio « Une affaire hors norme. Un travail d'enquête titanesque. Une écriture à la fois précise et délicate. » Cheek
« Être le fils de Bernard Tapie, ça signifiait que je devais m'attendre à tout et à n'importe quoi... Je suis né le 5 août 1969, mais tous mes papiers officiels portent la date du 9 août. J'avais quelques heures et c'était déjà le bordel. Quand on voit la succession de coups durs et de péripéties judiciaires qui a jalonné la carrière de Bernard Tapie et bouleversé notre famille, il est facile de comprendre pourquoi je rêvais que mon père cesse de faire tout et n'importe quoi, qu'il se calme et se retire du jeu. Vu de la Lune, ça devait être envisageable, mais en réalité, ce n'était pas la peine d'y penser : mon père était de la race des conquérants de l'impossible, des sommets inviolables. J'étais fasciné par sa quête de l'inaccessible étoile. Mais pour un fils, il y a un moment où trop, c'est trop. »
Laëtitia Perrais avait 18 ans et la vie devant elle. Dans la nuit du 18 au 19 janvier 2011, elle a été enlevée. Puis tuée. Par la vague d'émotion sans précédent qu'il a soulevée, ce fait divers est devenu une affaire d'État. À travers cette enquête de vie, Ivan Jablonka rend Laëtitia à elle-même. À sa liberté et à sa dignité.
Antoine Leiris a perdu sa femme, Hélène Muyal-Leiris, le 13 novembre 2015, assassinée au Bataclan. Accablé par la perte, il n'a qu'une arme : sa plume. A l'image de la lueur d'espoir et de douceur que fut sa lettre "Vous n'aurez pas ma haine", publiée sur Facebook quelques jours après les attentats, il nous raconte ici comment, malgré tout, la vie doit continuer.
Avec l'humour et la sincérité qui le caractérisent, Maurice Barthélemy livre un témoignage salutaire sur sa vie d'hypersensible et dédramatise une nature trop souvent méconnue. Éclairé par l'expertise de la psychopraticienne Charlotte Wils, il nous donne des clés pour mieux se comprendre, s'accepter, et s'ouvrir à la différence.
Acteur, réalisateur et scénariste reconnu, MAURICE BARTHÉLEMY découvre en 2015 son hypersensibilité.
Psychopraticienne, coach certifiée et conférencière, CHARLOTTE WILS est spécialisée dans l'accompagnement des personnes hypersensibles.
Un récit intime et percutant qui décortique les mécanismes de l'amnésie traumatique à la suite de violences sexuelles Marie a été violée à l'âge de six ans par un cousin. Instantanément, un système de défense s'est mis en place - l'oubli total. Mais ce bouclier psychique qui la protège désormais a un prix : elle ne peut plus toucher personne, ni être touchée. Ni faire de sport de contact. Ni supporter trop de bruit, trop de monde. Ni s'approcher des garçons. Elle serre les dents, au sens propre. Jusqu'au jour où le bouclier craque. Soudain, elle se souvient de tout. Elle a vingt-sept ans.
Le bouclier de Marie est une autobiographie singulière, qui relate moins le crime lui-même que ses effets, l'après. En racontant le phénomène de l'amnésie traumatique, Marie Rebour apporte une contribution essentielle au débat sur l'inceste et le viol. Mais le plus bouleversant est ce style pur et direct, sans aucune volonté de scandale, qui fait de ce témoignage un moment extraordinaire de littérature, de dignité et de beauté.
Élevée par des parents éclairés dans un Pakistan en pleine transformation, Malala Yousafzai a toujours été encouragée à défendre ses opinions. Son père, en créant sa propre école et en s'opposant ouvertement aux talibans, lui a montré la voie. Il a instillé en elle la soif d'apprendre, le désir de résister au traitement des femmes dans son pays. Ce jour-là, le 9 octobre 2012, Malala rentre de l'école lorsque, soudain, le bus scolaire s'arrête. Deux hommes armés lui tirent dessus.
Le journaliste Valentin Gendrot a passé quinze mois dans ce sas de la folie ordinaire. Il est allé à la rencontre des malades, des infirmiers et des médecins. Il a vécu de l'intérieur cet univers digne de Vol au-dessus d'un nid de coucou. Le récit saisissant qu'il en tire dévoile la face cachée de la société à travers le fonctionnement d'une structure où se concentrent tout son mal être et sa misère.Gestion des cas difficiles, hospitalisations avec et sans consentement, irresponsabilité pénale, manque de moyens... Faut-il enfermer pour guérir ? Une enquête terrible et nécessaire.Valentin Gendrot, trente-quatre ans, est journaliste. Il a publié, sous pseudonyme, Les enchaînés, un an avec des travailleurs précaires et sous-payés (Les Arènes, 2017). Il est l'auteur du best-seller Flic, un journaliste a infiltré la police (éditions Goutte d'Or, 2020).
«J'ai perdu mes deux filles. Je le dis le coeur habité par deux sentiments que l'on croit souvent contraires:la douleur et la paix.La douleur de celle qui pleure.Et la paix de celle qui est consolée.»Comment accepter et surmonter sa peine après un deuil ou une épreuve de la vie? Comment s'autoriser à ressentir de nouveau le bonheur? Comment consoler un proche ou comment savoir prendre les mains qui nous sont tendues?À travers sa propre expérience, Anne-Dauphine Julliand nous accompagne sur le chemin de la consolation - en osant pleurer, en osant parler, en osant vivre de nouvelles joies - et nous livre un récit plein d'humanité et de délicatesse.
« J'aime profondément mon métier, une profession méconnue qui fait de moi le dépositaire de l'ultime adieu. À quel moment décide-t-on d'être maître de cérémonie funéraire ? Que serait la mort sans nous ? Elle fait partie du chemin, elle nous concerne tous. Et pourtant, du porteur de cercueil au marbrier, nous sommes condamnés à rester dans l'ombre. Je ne peux pas changer le cours des choses, mais je peux contribuer à changer vos regards. » Avec la sensibilité, l'honnêteté et l'humour qui ont ému le jury et les téléspectateurs du « Grand Oral » de France 2, Sébastien Montaut raconte de l'intérieur la réalité insoupçonnée des métiers du funéraire.
Sa première confrontation avec un défunt, les interactions marquantes avec les familles, ou encore les chansons demandées au crématorium, révèlent un monde tour à tour grave, cocasse et profondément vivant.
Celui que rien, à l'âge de vingt-quatre ans, ne prédestinait à pousser les portes d'une agence funéraire, y trouve sa voie. Comme un chef d'orchestre du grand départ, Sébastien Montaut manie les mots comme on appliquerait un baume sur le coeur des vivants.
Sébastien Montaut est employé de pompes-funèbres. En 2021, il remporte le « Grand Oral », concours d'éloquence organisé par France 2, avec un texte qui a touché plus d'un million de Français.
« Le jour J arrive. Celui où l'on doit me signifier si je suis autiste, porteur du syndrome d'Asperger, ou pas. Ce 22 juin 2015 dont je me souviendrai toute ma vie. J'ai seize ans. » Malgré tous ses efforts pour s'adapter, Paul comprend en grandissant qu'il n'est pas comme les autres. Alors, quand le diagnostic tombe, il est soulagé. Il peut enfin mettre un mot sur sa différence.
Ces résultats marquent le début d'une longue bataille. Celle de l'acceptation de soi, d'abord, puis celle de la norme, de la société qui le range dans la case « handicapé ». Car être autiste Asperger ne rime pas seulement chez lui avec une mémoire extraordinaire et une passion pour les listes. Cela va de pair avec une hypersensibilité sensorielle et une souffrance psychologique.
Avec une lucidité et une sincérité désarmantes, Paul nous ouvre les portes de son monde et nous dévoile ce que c'est qu'être autiste Asperger, avec ses affres et ses joies.
À propos de l'auteur Âgé de vingt-trois ans, Paul El Kharrat s'est fait connaître du grand public grâce à son parcours exceptionnel dans l'émission Les Douze Coups de midi. De cette expérience, il a tiré son autobiographie à succès Ma 153e victoire. Passionné de culture générale et d'histoire, il est également l'auteur de Crimes et mystères de Paris.
L'acte XVIII des Gilets jaunes s'achève dans la désolation sur les Champs-Élysées. À l'Assemblée, certains s'interrogent sur la fragilité du régime. Une dépêche de l'AFP relève des « défaillances » dans le dispositif des forces de l'ordre. Le gouvernement veut reprendre la main... Le préfet de police Delpuech est alors limogé, et le président de la République fait appel à un homme réputé pour sa fermeté : Didier Lallement, préfet de région à Bordeaux. Il prend ses fonctions dans l'urgence et imprime immédiatement sa marque.
Toujours en uniforme, il s'installe dans une des salles de commandement, au milieu de ses hommes. Il ne mâche pas ses mots. On dit de lui qu'il est « impitoyable » et autoritaire. « Lallement, le nouveau préfet qui fait flipper les flics », titre Libération qui parle d'une « reprise en main musclée de la préfecture ».
Pendant trois ans, il est aux premières loges de toutes les questions de sécurité, et au coeur du pouvoir. Ayant quitté ses fonctions, cet homme de conviction au service de la République accepte de parler. Stade de France, mouvements insurrectionnels, attentat à la préfecture, incendie à Notre-Dame, montée de la violence, trafic de drogue, relations avec le gouvernement...
Ce témoignage sans langue de bois est absolument inédit et passionnant.
Emmanuelle n'a jamais connu que le silence.
Le monde, autour d'elle, n'était qu'une étrange représentation de mimiques, de bruits et de gestes mystérieux. alors, pour s'évader de cette prison, pour clamer son existence, elle s'est mise à crier. des cris d'oiseau de mer, disaient ses parents. c'est ainsi qu'elle est devenue la mouette. mais, à sept ans, emmanuelle découvre le langage des signes. le monde intelligible s'ouvre enfin et elle devient une petite fille rieuse et "bavarde".
Aux désarrois de l'adolescence qui vont suivre, s'ajoute la révolte devant l'ostracisme social dont sont frappés les sourds. mais très vite la réaction, la lutte et la victoire finale sur elle-même : son triomphe au théâtre dans "les enfants du silence", son combat pour faire connaître les droits de trois millions de sourds.
« Ce livre m'a bouleversée. Il m'a fait l'effet d'une bombe.
Il dit le combat d'une femme contre ses démons intérieurs, mais aussi sa capacité de se relever, de voir la lumière, et surtout d'être libre et puissante. » Léa Salamé Le jour où Flora Nicol a été victime d'un viol, elle a anesthésié la douleur à coups de somnifères. Ce jour-là a débuté sa dépendance aux médicaments, puis aux drogues. Ce livre est le récit de sa première tentative de désintoxication.
La route vers l'abstinence a été tortueuse, semée d'embûches mais aussi de rencontres. Au sein de la cure, se forgent des amitiés insolites, des solidarités nouvelles.
C'est à ce théâtre de l'existence, parfois tragi-comique, que Flora Nicol nous convie, avec une honnêteté et une finesse d'expression qui nous obligent.
Flora Nicol a 43 ans. Elle est journaliste et réalisatrice depuis vingt ans pour des magazines culturels, d'histoire et d'investigation. Mes Lettres de cachets est son premier livre.
28 janvier 2021. Soudain le moteur de l'avion rend l'âme... Impossible de le redémarrer. Antonio Sena, seul à bord, mobilise toutes ses connaissances pour tenir l'appareil au-dessus de l'immensité de la forêt amazonienne. Mais le crash est inévitable. Miracle : Antonio ressort vivant de la carlingue.
Commence alors pour lui une terrible épreuve dans la partie la plus sauvage de l'Amazonie. Sous une pluie ininterrompue, il s'alimente en observant ce que mangent les singes, construit des abris de fortune, repousse les prédateurs, s'émerveille aussi devant la beauté de la forêt, sans jamais baisser les bras, guidé par l'amour des siens et sa foi retrouvée.
L'espoir, dit-il, sera le dernier à mourir. Trente-six jours après la chute de son avion, épuisé et affamé, un deuxième miracle se produit. Des cueilleurs de noix sont là, au milieu des arbres...
L'existence de Philip K. Dick, illustre auteur de science-fiction, fut soumise à la force débordante de son imagination. Tour à tour époux modèle, grand psychotique, fervent catholique ou encore junkie, un doute incessant l'habite : Sommes-nous vraiment réels ? Vivants ou bien morts ? Les multiples détails de sa vie permettent de mieux saisir les dérives de cet excentrique. D'effleurer le génie de celui qu'on disait fou, névrosé et paranoïaque.
L'Université de Rebibbia est le récit du séjour que fit Goliarda Sapienza dans une prison romaine en 1980. Moment critique dans la vie de l'auteur : après s'être consacrée de 1967 à 1976 à l'écriture du monumental roman L'Art de la joie et avoir fait face à un refus général des éditeurs italiens, c'est une femme moralement épuisée qui intègre l'univers carcéral de Rebibbia, la plus grande prison de femmes du pays. Pour un vol de bijoux qu'il est difficile d'interpréter : aveu de dénuement ? Acte de désespoir ? N'importe. Comme un pied de nez fait au destin, Goliarda va transformer cette expérience de l'enfermement en un moment de liberté, une leçon de vie. Elle, l'intellectuelle, la femme mûre, redécouvre en prison - auprès de prostituées, de voleuses, de junkies et de jeunes révolutionnaires - ce qui l'a guidée et sauvée toute sa vie durant : le désir éperdu du monde.
L'Université de Rebibbia est un nouveau tour de force dans l'oeuvre d'une femme au parcours décidément hors norme. Il fut immédiatement perçu comme un texte important en Italie. Publié par la prestigieuse maison d'édition Rizzoli, le livre fut accueilli avec enthousiasme par la critique et le public. On découvrait avec étonnement une écrivaine déjà âgée, partageant avec drôlerie et férocité son expérience d'une prison qui, pour reprendre ses mots, « a toujours été et sera toujours la fièvre qui révèle la maladie du corps social ».
Je suis la preuve qu'un avortement peut provoquer l'indifférence ou une déflagration.
Je suis la preuve qu'un même corps peut vivre deux fois ce même événement en mobilisant de façon totalement différente la tête qui le surplombe ou les émotions qui l'animent.
Je suis la preuve qu'il peut occuper vingt ans ou les seules semaines nécessaires à son accomplissement.
Qu'il peut être l'unique issue ou simplement permettre d'attendre un meilleur moment.
Alors, j'ai été lasse des discours péremptoires et fermés sur les raisons pour lesquelles les femmes devraient y avoir recours et sur ce qu'elles devraient ou non ressentir à son occasion. J'ai été lasse et j'ai eu envie d'écouter certaines d'entre elles raconter ce qu'elles avaient vécu en refusant d'admettre que d'autres parlent pour elles.
Ma préoccupation n'était pas le droit à l'avortement mais le droit à la parole de celles qui l'ont expérimenté.
S. V.