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dumitru tsepeneag
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Cette nuit, j'ai décidé de tenir à nouveau un journal. Mon journal « parisien » !
J'ai décidé, par un choix délibéré, de me prêter à cet exhibitionnisme légal (et inoffensif) qui est de tenir un journal. C'est pour cette raison que je suis à Paris !
Déchu de sa nationalité roumaine en 1975, Dumitru Tsepeneag est contraint à l'exil. Dès 1970, il se rend à Paris et tient son journal. Témoignage exceptionnel, à travers les remous du champ littéraire roumain, sur la crise qui aboutira à l'effondrement du système totalitaire. On y croise, parmi d'autres, Roland Barthes, Alain Robbe-Grillet, Ionesco et Cioran.
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Composées à la fin des années 1960, les onze nouvelles de ce recueil inédit en français n'ont pu paraître dans leur intégralité qu'après 1989, après la chute de Ceaucescu et celle du Mur de Berlin. À travers chacun de ces récits oniriques, souvent absurdes, le jeune Dumitru Tsepeneag dénonce les conditions de vie de l'écrivain au sein du régime soi-disant socialiste du dictateur. Dans la plus importante de ces nouvelles, qui donne son titre au recueil - Mise en scène - l'auteur s'y offre la parodie ultime : la naissance du christianisme, revue et réinterprétée à l'aune de l'histoire moderne du socialisme roumain, et avec une verve ironique et cruelle.
Le rêve acquiert ici une puissance stratégique, et la forme brève, accélérée, des derniers récits crée un redoutable effet de vertige. -
Entre Marguerite Duras et les calendriers érotiques des routiers, Le Camion bulgare trace une route sombre et fantasmatique destinée à ce couple étrange de la littérature contemporaine : l'écrivain rêveur et la lectrice frustrée.
C'est une belle Roumaine impénétrable, que les braves Français n'arrivent pas à faire jouir... C'est un puissant camionneur bulgare auquel ne suffit plus la petite mort permanente d'une société hyper-sexuée, ici symbolisée par une touriste américaine... Entre la solitude convexe du flirt par ordinateurs interposés, et les coups de théâtre charnels d'une rencontre au hasard des chemins, le gouffre se creuse, que Dumitru Tsepeneag ne remplit ni de tragédies romantiques, ni de catastrophisme moralisateur, mais d'onirisme et d'autodérision.
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L'écrivain qui doit quitter sa langue pour une autre est-il pareil à ce soldat sans armes qui déserte son pays et dont la fuite éperdue tient d'une course de cauchemar dans un temps suspendu? Mue douloureuse s'il en est. De vieilles phrases collent à la chair et quand on a réussi à les en arracher, il y reste encore des lambeaux de mots, des grains de syllabes anciennes. Peu à peu cependant le vieux langage bat en retraite, moulu jusque dans ses structures, et finit par disparaître face à l'invasion du nouveau. Mais quand on a enfin traversé et que, le tablier du pont derrière soi, on est arrivé sur l'autre rive, arrivé à faire langue neuve, a-t-on pour autant vraiment changé d'écriture? Les fantasmes de toujours sont peut-être trop profondément enfouis en nous pour que même une armée de terrassiers puisse les extraire et nous en affranchir. Le Mot sablier a été écrit en partie en roumain, en partie en français directement. Sous des apparences modestes et ludiques, il s'agit à la fois d'un roman, d'une étude sur l'imaginaire et sur la langue, leurs pouvoirs. De nombreux personnages pittoresques ? parmi lesquels l'auteur, le traducteur, une libraire ? illustrent le propos théorique de l'auteur.
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Il s'en passe de drôles sur le Pont des Arts : un chat de moins en moins bavard, un auteur sans nom ni pays, le tsar Alexandre et les stars de l'Académie d'en face y surveillent, de près et de loin, les rats qui se prélassent, un truand infirme et sa belle hétaïre qui monnayent le dernier tableau de maître volé au Louvre, les pickpockets qui délestent les touristes japonais en train de manifester contre Chirac.
Pendant ce temps, Marianne la femme adultère, obsédée pas sa faute et harcelée par les interrogatoires d'un juge d'instruction, rapetisse peu à peu, tandis qu'elle s'adonne à cette activité essentiellement féminine qu'est la lecture des romans. Tel est le pouvoir du mot imprimé que la lectrice, prenant la fiction pour la réalité, reproche à son écrivain de mari les fredaines du narrateur de son précédent roman, Hôtel Europa, quand elle ne s'institue pas censeur sans états d'âme.
De livres qu'elle lit, elle fait son jardin privé, où elle est libre de repiquer et d'émonder à sa guise - car la littérature a toujours été un pont, elle a toujours été "interactive ".
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Est-elle vraiment si belle, Ana l'affabulatrice? En tout cas, elle ensorcelle tous les hommes, cette pulpeuse Roumaine.
En Allemagne d'abord, où deux philosophes se partagent ses faveurs, en France ensuite, où elle passe des soirées torrides avec le beau legor, un émigré russe plutôt inquiétant. Mais elle-même, n'est-elle pas inquiétante aussi? De quoi vit-elle? On l'aurait vue faire le pied de grue au bois de Boulogne... Et qui est-elle? Une aimable réfugiée ou une redoutable Mata Harescu? Enfin, lorsque le jour se lève, n'est-ce pas la nuit qui tombe pour elle?
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D Tsepeneag ne se cache plus derrière Ed Pastenague. Ce nom s'était glissé sous sa plume au moment où le blanc de la feuille lui devenait insupportable et que, pour le noircir, il jouait avec son propre nom en le faisant culbuter dans tous les sens. Une fois né ainsi, comment empêcher le jeune Pastenague de succomber à la tentation littéraire. Mais regarder par la fenêtre, devant sa machine à écrire, décrire les pigeons qui volent, la maison d'en face, et Madame Maryse qui passe sous sa marquise à cinq heures, tout cela ne suffit pas à faire un roman.
Il appelle à la rescousse ses amis du lycée d'Agen, les trois Ed : Edmond le Nègre, Edgar le Jaune, Edouard le Rouge. Echange de lettres, de questions, de coups de téléphone, de critiques, de rencontres, d'injures : l'atelier d'écriture est à l'oeuvre. A travers une succession de scènes désopilantes d'invention et d'humour se dessine la saga multiraciale de plusieurs familles : vietnamienne, martiniquaise, arabe, anglaise et même française.
Après avoir servi de pseudonyme, Pastenague est devenu personnage et on peut le retrouver dans tous les romans de D Tsepeneag qui ont suivi Pigeon vole. C'est peut-être mieux d'être personnage que l'auteur d'un seul et unique livre, un nom oublié en haut de la couverture...
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« Dans la critique, la distance compte. Le lieu où l'on se trouve par rapport à l'objectif. L'angle d'attaque. La modalité. Et la frappe.
Walter Benjamin a raison : «[...] l'impartialité, le regard objectif sont devenus des mensonges, sinon l'expression tout à fait naïve d'une plate incompétence.» » Ces douze chroniques, publiées de 2003 à 2007 dans les revues Seine et Danube et La Revue littéraire, prennent en quelque sorte Walter Benjamin au mot et sont autant d'occasions pour Dumitru Tsepenag d'analyser sans pitié près de quatre années récentes de notre vie littéraire. Il y a des exécutions sommaires dans ces pages, mais aussi de fines analyses, des évocations, des regrets, de l'amertume vite enfouie sous de saintes colères. C'est vif, insolent, drôle et ne perd jamais de vue la littérature..
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Exercices d'attente - - traduit du roumain
Dumitru Tsepeneag
- Flammarion
- 19 Novembre 1992
- 9782080605757
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Les noces necessaires - - traduit du roumain
Dumitru Tsepeneag
- Flammarion
- 19 Novembre 1992
- 9782080640093
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Un metteur en scène tente d'adapter pour le cinéma une nouvelle qu'il a écrite autrefois et dans laquelle il est question de la menace que fait peser sur une gare isolée un aigle gigantesque alors que des rumeurs de guerre se rapprochent. Mais le tournage est émaillé d'incidents. Les acteurs et les techniciens ne comprennent guère l'argument qu'ils interprètent ou contestent, librement, ont des états d'âme, et poussent l'identification un peu loin. S'ensuivent des scènes d'un burlesque très accentué, un brouillage de la perception, une atmosphère grinçante et bientôt inquiétante. Roman onirique et ludique dont l'univers n'est pas sans évoquer celui de Buñuel.