Jean Lenturlu est connu comme auteur-compositeur-interprète, découvreur d'aphorismes et dessinateur. C'est aussi un lecteur passionné !
Depuis longtemps il note phrases, paragraphes, fragments qui lui plaisent, l'enthousiasment, l'amusent ou le touchent...
Ce sont ces extraits qu'il nous livre sous forme d'abécédaire, avec des collages magnifiques de Claude Ballaré et le tout mis en page par Adélaïde dans ce beau livre « pareil à l'éléphant » qui vient de paraître chez Privé de désert.
Il était une fois, au siècle dernier, un monde fantastique peuplé de gens étranges et magnifiques. De déjantés et de maléfiques, d'hommes et de femmes qui n'auraient cédé leur place pour rien au monde pour faire ce voyage extraordinaire dont nous ne nous remettrons jamais. Je vais vous raconter une histoire de cinglés. Une histoire vraie avec de vrais cinglés. Dans la nuit du 2 au 3 juillet 1971, les W-C du Rock and Roll Circus étaient fermés de l'intérieur. Janis Joplin déboulait sur les platines. Jim Morrison n'était plus accoudé au bar. Le général de Gaulle avait pris une tôle aux élections. Les Rolling Stones dansaient avec le diable au banquet des mendiants. Jacques Prévert et Antoine Blondin refaisaient le monde au bar de l'Alcazar. Aux Etats-Unis, la police avait tiré sur des étudiants. Au Vietnam, les GI se passaient des joints et les Doors en boucle. Richard Borhinger n'avait pas encore de césar. Gene Vincent voulait une caisse de bières pour chanter " Be bop A Lula ". James Douglas Morrison se pourrissait la vie avec Pamela Courson. Je peux vous confirmer que le chanteur des Doors est bien mort à Paris. En revanche, une chose est certaine, Jim Morrison n'est pas mort dans sa baignoire le 3 juillet 1971. Un fragment de l'histoire véritable est donc par nature un véritable mystère.
1933. Marcel Pagnol fonde à Marseille sa société de production et ses studios de cinéma. C'est sur un domaine de 24 hectares au milieu de la garrigue provençale qu'il tourne ses propres films. A l'aube de la guerre, Marcel Pagnol nous emmène, à travers son journal, dans l'envers du décor, dans ses rêves de réalisateur, sur ses tournages. 1939. La guerre éclate et tout s'enchaîne : la propagande de Vichy, la censure de la Kommandantur et le contrôle des artistes. Entre subterfuge et malice, Marcel Pagnol traverse la guerre en gardant son intégrité. Enfin, le conflit cesse. La France du septième art doit se reconstruire face à l'omniprésence américaine. Ces textes autobiographiques inédits révèlent un Marcel Pagnol combatif, engagé et entreprenant. Ils sont le reflet d'une lutte sans merci entre un artisan du cinéma d'auteur et les débuts de la mondialisation et de la standardisation culturelle.