Rien de plus divers, rien de plus discordant, de plus hétérogène, que les populations, les états, les intérêts, les institutions dont se composait la société, en France, pendant les quatre premiers siècles de la monarchie. Il y avait d'abord des peuples conquérants et des peuples conquis : il y avait des Saliens, des Ripuaires, des Bourguignons, des Allemands, des Visigoths et des Gaulois ou des Romains ; il y avait ensuite des hommes libres, des colons et des serfs ; il y avait en outre plusieurs degrés dans la liberté et dans la servitude... L'origine des communes est fort ancienne. La commune désignait une espèce de société que les habitants ou bourgeois d'un même lieu contractaient entre eux, et au moyen de laquelle ils formaient tous ensemble un corps ; avaient le droit de s'assembler et délibérer de leurs affaires communes, de se choisir des officiers pour les gouverner, de percevoir les revenus communs, d'avoir un sceau et un coffre commun.
Il y eut à diverses époques, disait Élisée Reclus, des migrations de masse causées par des guerres, des invasions ou des ras-de-marées ; et les habitants des terres envahies ou conquises, devaient partir dans un sens ou dans un autre, suivant les poussées, les appels, les attractions. La connaissance des eaux et des vents ayant rendu les peuples des terres océaniques plus habiles à se mouvoir sur la mer, il leur suffisait de connaître la direction des îles désirées, et ils partaient vers de nouvelles terres. S'ils ne les voyaient pas déjà se profiler à l'horizon, le vol des oiseaux, le mouvement de la houle et mille autres indications fugitives que devine l'oeil des marins les guidaient à travers les flots. Ainsi pourrait-on expliquer le peuplement des îles lointaines et des nouveaux continents découverts par les Européens... Le grand courant équatorial qui, dans la zone torride, entraîne les eaux et les épaves dans la direction de l'est à l'ouest, et le contre-courant, beaucoup plus faible, qui, dans le voisinage de la ligne équatoriale, reflue en sens inverse, d'occident en orient, durent aider souvent à une dispersion involontaire des Polynésiens. Ce livre traite de l'origine et des migrations des Polynésiens.
Chypre est la plus éloignée vers l'Orient de toutes les îles de la Méditerranée. Elle en est, après la Sicile et la Sardaigne, la troisième par la grandeur. On en évalue la superficie à 900,000 hectares. L'île est située dans cette espèce de poche profonde ou de vaste golfe que dessinent la côte méridionale de l'Asie-Mineure et la côte de Syrie ; le cap Saint-André, dernière pointe d'une haute langue de terre par laquelle l'île se termine au nord-est, regarde le sommet de l'angle aigu que tracent et que creusent, à leur rencontre, les deux rivages. L'île avait sa façade, si l'on peut s'exprimer ainsi, tournée du côté de la Syrie ; c'est par là qu'elle prenait jour sur le continent voisin. Ses relations devaient donc être plus aisées et plus intimes avec la Syrie qu'avec l'Asie-Mineure ; elle était prédestinée à recevoir des cités syriennes ses premiers habitants, les premières semences de la civilisation.
Saint-Barthélemy est un îlot rocailleux d'une superficie d'environ 2.114 hectares, situé dans la mer des Caraïbes, à environ 20 kilomètres de Saint-Martin et 200 kilomètres de la Guadeloupe. L'île découverte par Christophe Colomb en 1493, est ainsi nommée en l'honneur de son frère Bartolomeo. En 1648, une troupe de 50 à 60 Français, conduits par le sire de Gentès, envoyé par Louvilliers de Poincy, capitaine général des îles pour le roi et la compagnie, prit possession de Saint-Barthélemy. L'Ordre de Malte décida d'y fonder un premier établissement qui était en bonne voie de prospérité, lorsque, en 1656, une irruption de Caraïbes (peuples indigènes des Antilles), venus de la Dominique et de Saint-Vincent, détruisit ce commencement de colonisation. Après de nouveaux essais qui ne furent guère plus heureux, les colons découragés se réfugièrent à Saint-Martin. C'est en 1664 que l'île devint la propriété de la seconde compagnie française. En 1674, elle fut réunie au gouvernement de la Guadeloupe.Ce livre traite de l'histoire de l'île de Saint-Barthélemy et de son annexion à la France.
Lorsque, partant de la plaine de l'Hindoustan, et se dirigeant vers le nord, on a franchi, par quelques-uns des cols ou passages qui permettent de la traverser, la formidable barrière connue sous le nom de Himâlaya, où se dressent les plus hautes cimes qui soient à la surface de notre globe, on entre dans un pays très élevé, au milieu de chaînes de montagnes par lesquelles il faut encore passer avant d'atteindre un vaste plateau à peu près inexploré. Cette région est le Tibet, dont le nom se trouve aussi écrit Thibet et parfois Tubet. Le véritable nom est Bod, et, si nous voulions être exacts, nous dirions : pays de Bod. L'appellation en usage vient, à ce que l'on croit, des Turks, des Persans, des Mongols, qui disent Tibet, Tebet, Tobbet, Tubet ; le terme chinois correspondant est Thou-po. On a essayé de rattacher ce nom de Tibet aux mots tibétains Thoub-phod qui signifient « très fort. » Il est plus probable que c'est une altération de Tho-bod (« le haut pays, » par opposition au bas pays des vallées). Quoique les deux étymologies justifient l'emploi de l'h et même de l'u dans le nom du Tibet, nous pensons que le mieux est d'écrire de la façon la plus simple, en s'écartant le moins possible de l'usage reçu, le nom qui nous a été transmis. Nous écrivons donc Tibet par un i et sans h. Ce livre traite de l'histoire du Tibet, de son territoire, son peuple et sa religion.
Ce livre présente l'histoire générale de l'île de la Réunion, de sa découverte à sa colonisation et son développement. L'île de la Réunion connut des débuts bien modestes. En 1638, un des premiers pionniers, Alonse Goubert, débarque du Saint-Alexis et grave sur un tronc d'arbre les armes de France. L'île est vide d'habitants et ce n'était pas avec les 97 hommes d'équipage de sa « flûte » que Goubert pouvait fonder une colonie. Un peu plus tard, Pronis y déporte quelques rebelles de Fort Dauphin. En 1662, Louis Payen y aborde avec sept noirs et trois négresses venus de Madagascar (ancêtres des Noirs Marrons de la montagne). Au point de vue économique, l'histoire de la Réunion se divise en trois périodes : 1) au 18è siècle, la principale production est le café ; 2) depuis 1815 jusqu'à la diffusion du sucre de betterave, à la fin du 19è siècle, le sucre de canne est la grande richesse de l'île ; 3) dans les premières années du 20è siècle et surtout depuis la guerre, les efforts des planteurs locaux pour réussir des cultures nouvelles (vanille, essences à parfums) obtiennent un brillant succès grâce au progrès de ces cultures, et à la production considérable de sucre...
Comment est née la division du temps en jours, semaines, mois et années ? Ce livre présente l'histoire du calendrier depuis son origine jusqu'aux différentes réformes ayant conduit au calendrier actuel. «Le calendrier désigne une distribution de temps accommodée aux usages de la vie, une table contenant l'ordre des jours, des semaines et des mois de l'année. Étymologiquement, Calendrier vient du mot calendae qui servait à désigner chez les Romains le premier jour de chaque mois. On pense que calendae est un dérivé d'un ancien verbe latin calo (qui signifiait j'appelle, j'annonce), et que cette dénomination elle-même vient de ce que les pontifes romains chargés de régler le calendrier avaient l'habitude d'appeler le peuple dans le forum à chaque nouvelle lune (le premier jour du mois), pour lui indiquer quelle devait être la durée de chaque mois. Ainsi, étant donné que les Grecs antiques n'avaient pas de calendes dans leur division de l'année, est née l'expression « renvoyer aux calendes grecques », c'est-à-dire se débarrasser de quelqu'un ou de quelque chose par une promesse illusoire. Le calendrier a varié chez les différents peuples antiques selon diverses formes données à l'année... »