Ce roman graphique est une dystopie qui raconte le voyage initiatique de Jolita dans un monde cauchemardesque, qui ressemble à bien des égards, au nôtre. Proche dun Art Brut qui interroge sur le rapport de lArt et de la folie, Jolita nous fait voyager sur la frontière incertaine qui sépare le réel de linconscient et nous donne à voir la violence dune société qui refuse à lindividu sa part de rêve et dinsouciance.
Une ville noyée dans la brume et la peur. Plus un son, la ville semble maudite. On accuse un cordonnier étranger. Il se cache. Seul, il chante au bord de l'eau. La princesse de la ville l'entend, l'installe dans son palais. Enfermé, obligé de chanter les chants locaux, d'oublier sa langue et son pays, il finit par perdre la mémoire et la voix. Devenu inutile à la princesse, il est jeté à la rue.Devant une boutique de souliers, il retrouve ses souvenirs. Un oiseau chante et lui redonne sa voix. Il répare ses souliers, en chantant. On l'entend, on lui donne du travail, on l'écoute. Peu à peu, les voix se libèrent, la brume faiblit.
Le fleuve emporte les brumes au pays natal du cordonnier. Là, elles deviennent vagues et noient le mauvais roi qui avait forcé le cordonnier à l'exil. Ce dernier retrouve sa famille et son pays. Les chansons voyagent entre ici et là-bas.
Sous la forme d'un récit intime, L'effet mère explore la question du de´sir d'enfant dans ses multiples dimensions, partant de l'expérience sensible d'une quarantenaire qui déroule sa vie depuis la petite lle qu'elle a éte vers la femme qu'elle est aujourd'hui.
Entre moments vécus et voyages dans l'insconcient familial et collectif, le dessin et les compositions épurées du livre proposent à chacun.e de revisiter sa propre trajectoire.
Rubans et renard est l'histoire d'une rencontre entre Charmille, une princesse qui rêve de courses folles dans la forêt et Rocaille, qui vit dans les bois et rêve de bal et de rubans...
Alors que la Misère rôde dans le royaume et que Charmille doit trouver un mari, les deux jeunes femmes se cachent et apprennent à se connaître. Une histoire qui casse l'image clichée de la princesse, met en scène une histoire d'amour entre deux héroïnes et aborde de manière enfantine le problème des rapports entre classes sociales.
Amazona est un roman graphique fi ctionnel basé sur la réalité des indiens amazoniens privés de leurs terres par la spéculation de grosses fi rmes sans foi ni loi ayant pratiqué des pogroms sur des tribus millénaires qu'on retrouve parquées dans des bidonvilles.
André, héritière de l'une de ces tribus a vu chassé son peuple, liquider son mari puis mourir sa petite fille des suites d'une vie malsaine. Inspirée par l'esprit du jaguar, divinité tutélaire de son peuple, elle décide de revenir sur sa terre sacrée pour lui donner sépulture, mais aussi avec le projet secret de prélever des preuves du pogrom subit par son village.
C'est l'histoire d'un monde emprisonné par la glace. Un monde silencieux et glacial.
Une apocalypse calme et lente où l'homme solitaire se voit aller à sa perte et voit ses congénères continuer à détruire. Pris dans une mécanique absurde symbolisée par des machines destructrices qu'il essaye d'enrayer sans succès, cet ancien pêcheur privé de bateau voit sa vie privée de sens, alors qu'il doit lutter pour sa survie dans cette nature hostile.
Un récit muet au ton grave maniant l'ironie et l'absurdité servi par le graphisme époustouflant d'André Ducci, révélation de la jeune génération d'illustrateurs brésiliens.
Un homme fuit une meute de loups. Une jeune femme fuit deux agresseurs.
Deux chasses à l'humain qui se croisent. Deux techniques de dessin qui se croisent puis se mélangent: encre et aquarelle. Une nouvelle graphique muette servie par la force du noir et blanc et les nuances colorées de l'aquarelle. Pour le plaisir des yeux.
La jeune dessinatrice Claire Malary nous offre son premier ouvrage,d'un style déjà très affirmé proche de l'illustration allant du réalisme jusqu'à l'abstrait;
L'autrice nous plonge dans la peur et l'angoisse d'une double traque : celle d'un chasseur chassé par les loups, et d'une jeune fille traquée par deux chasseurs. Le chasseur tient une biche blessée, la jeune fille semble une biche traquée, nous rappelant les histoires de femme-biches du foklore médiéval (la complainte de la blanche biche). Les deux fuyards se rejoignent dans une explosion de couleur.
Un grand talent de composition et un graphisme vigoureux pour un récit muet riche de symboles.
Découverte de la culture Rom au travers du quotidien d'enfants, issus des bidonvilles tziganes du nord est de la Slovaquie, réunis par la musique dans le groupe Kesaj Tchavé.
Cette Bd s'appuie sur les chroniques d'Ivan Akimov, musicien professionnel, qui a créé il y a 15 ans avec sa femme Helena cette troupe hors du commun.
À l'occasion d'un retour vers ses origines, le musicien Ivan Akimov, qui avait fui le pays lors du printemps de Prague, redécouvre la richesse de la culture rom dans les bidonvilles de Slovaquie. Lui qui a fait carrière dans les cabarets russes parisiens est frappé par le talent des jeunes roms. Il se démène pour créer « Kesaj Tchavé», groupe improbable constitué d'enfants et d'adolescent des ghettos tziganes.
Ivan réalisera avec eux un rêve fou : amener ces enfants sur les scènes internationales. Une aventure pleine de rebondissements haute en couleur comme le dessin de Johann Le Berre qui reprend avec fraicheur le récit d'Ivan Akimov.
Selon la légende, la mandragore est une plante qui pousse au pied des gibets, née de la terre fécondée par la dernière semence du pendu. Dans une ville des bords du Rhin, à l'aube du XXe siècle, le professeur Jacob Ten Brinken crée une mandragore humaine. Il pratique sur une prostituée une insémination artificielle avec la semence d'un condamné à mort prise au moment où celui-ci vient d'être guillotiné.
Ainsi naît une petite fille qui va, en grandissant, révéler d'étranges pouvoirs et entrainer ceux qui l'entourent.
Un joyeux carnaval où se croisent allègrement des squelettes fêtards, des orchestres délirants et des bestiaires fabuleux autant que grotesques. Sept nouvelles qui nous baladent dans les mondes imaginaires du talentueux André Ducci, Sept variations de ses prouesses graphiques. Des histoires étranges et absurdes, au rythme dune fanfare endiablée.
C'est l'histoire d'Esther Volauvent. Volauvent c'est son nom et pourtant là où elle vit il n'y a pas de vent. Elle vit dans un pays si loin, que le vent vient seulement pour s'y reposer, et l'on dit toujours que le vent s'est couché.
Un livre à la fois pour enfants (même très petit s'il est lu avec les parents) mais aussi pour adulte puisque l'écriture très poétique et symbolique, ainsi que le graphisme peut être apprécié des adultes. Toutefois, il sera plus facilement classé en littérature enfantine.
Et c'est aussi le premier texte publié de la conteuse Elisabeth Troestler, jeune conteuse qui commence à être connue dans le monde du conte, et qui fera aussi vivre le livre lors de ses spectacles ou ateliers d'écriture.
Roman graphique racontant la love story de Gus, un anti-héros attachant entrant à contretemps dans une vie d'adulte désenchantée.
Le portrait d'une jeunesse espagnole drôle, émouvante et truculente par Sebastià Cabot, révélation issu de la nouvelle génération des auteurs des îles Baléares.
Ours, Loup et Lynx partent en randonnée, coquille d'escargot sur le dos, dans un décor qui rappelle la Lozère ou les Cévennes. Tout se passe tranquillement entre myrtilles, cartes postales pour mémé et panne de Butagaz, jusqu'à ce qu'ils rencontrent Chien. Mais Chien est un vrai animal, lui, alors que nos trois compères sont des humains animalisés. Une manière sans doute pour l'auteur de nous rappeler que nous ne sommes que de snobs primates.
Après son conséquent Tipping Point aux éditions Sarbacane voici un an, Hamed Eshrat revient devant les lecteurs avec un petit récit muet. Son propos semble se résumer à « vivre dans un van » - rien de plus simple, jusqu'à ce que le protagoniste qui n'est autre que lui-même, s'enlise au bord de la mer - rien de plus banal. Mais ce dont nous parle Hamed Eshrat au fil de ses pages, c'est d'une sérénité précieuse, d'une disponibilité à soi-même à préserver des incidents quotidiens qui empêchent de jouir de l'instant présent.
Un petit livre qui donne une bouffée d'air, une respiration dans un monde où il faut toujours agir. Ici, c'est le non-agir qui donne la solution.
Edmond Baudoin n'a pas fini de nous étonner. On savait qu'il faisait de la bande dessinée, de la peinture, de la danse contemporaine...
Ce qu'on découvre ici, c'est qu'il écrit aussi des poèmes, des poèmes de mots et d'images. Il cultive aussi les longues amitiés, ainsi, celle de Miquèu Montanaro, poète et musicien provençal aux semelles de vent, qui teinte ses compositions des multiples couleurs ramassées au cour de ses voyages.
Ces deux-là nous offrent 12 poèmes, écrits et dessinés sur le papier accompagnés d'un disque qui nous permet d'écouter les compositions de Miquèu illustrant les poèmes, et aussi de découvrir la voix d'Edmond au grain si chaleureux.
Le titre Hellenik blues fait référence au Rebetiko, un courant de musique grecque du type « chanson réaliste des bas-fonds » né dans les années trente dans les banlieues d'Athènes et Thessalonique au sein d'une population interlope d'immigrants de la Grèce d'Asie mineure, chassés par les turcs en 1922. Le livre pose plusieurs questions : quelle est la différence entre un touriste et un voyageur ? La limite est ténue. Quelle est la différence entre un voyage et une galère ? Encore plus vague. Mais c'est là tout le charme de la vie, rien n'est clair. Ainsi va Mandragore, accompagnée de son inséparable Goum, à la recherche de la Grèce de ses rêves d'enfants, sur les traces d'Ulysse, Dédale ou Agamemnon. L'oeil de l'ex-étudiante en histoire de l'art s'attardera donc dans les églises orthodoxes, au musée d'Archéologie d'Héraklion, aux sites antiques de Cnossos, de Mycènes, Mystra, Monemvassia, et celui de la musicienne dans les concerts de musique grecque à travers un récit de bande dessinée ponctué d'illustrations pleine page réalisées sur place. Mais la véritable âme grecque, l'Hellenik Blues, elle la trouvera à Athènes dans un club de Rebetiko, entre l'Ouzo et la danse...
Passionnée par la Grèce, grande boulimique de voyages, Mandragore est aussi une artiste aux multiples facettes. Elle mène, à la fois, une carrière de chanteuse- musicienne et d'auteur de bande dessinée ( ce qui l'a conduit naturellement à initier Les Contes Grafikofages, spectacle associant conte, musique et dessin simultané projeté sur écran ). Elle développe également une activité d'éditrice au sein des éditions de L'oeuf, notamment en assurant la direction éditoriale d'ouvrages collectifs.
Mandragore fait montre d'un regard qui lui est propre. Dans une forme parfois proche du reportage ou de l'interview dessinée, elle s'attache en particulier à faire partager au lecteur la dimension humaine de ses voyages. Ce qui lui donne l'opportunité en retour de reporter son regard du plus lointain (Nazdravi ! et Hellenik Blues) au plus proche (Les aventures de mon quartier, Bréhat). On relève aussi sa participation au livre collectif Les chansons d'Edith Piaf en bandes dessinées (Petit à Petit, 2003 et 2007).
Elle vient tout juste d'achever son périple, Le rêve de Mandragore, qui l'a menée depuis juillet jusqu'en Ouzbékistan, toujours avec son compagnon Goum, sa harpe en bandoulière et son carnet de croquis à la main. Un livre-CD devrait voir le jour pour rendre compte de ces expériences.
En outre, passionnée par la Grèce, elle fait partie d'un réseau d'héllenistes.
Karolina est-elle une jeune polonaise qui a grandi en Allemagne ou bien une jeune allemande d'origine polonaise ? C'est cette question qui l'a conduite à passer un an à Cracovie.
Élevée à Cassel dans la culture polonaise et bercée par la profonde nostalgie de sa mère, elle vit une Pologne fantasmée qui nourrit son imaginaire.
Le récit de son voyage, mêlé des souvenirs de jeunesse de sa mère, tisse l'histoire de la quête d'identité d'une jeune fille profondément européenne.
Karolina Chyzewska traduit, avec légèreté et humour, l'état d'esprit fougueux d'une jeune fille quittant le cocon familiale et découvrant la vie, ses moments d'extase et ses galères...
C'est aussi un hommage à sa mère et au combat que celle-ci dut mener pour se libérer et permettre plus tard à sa fille de vivre une grande liberté.
Tu Reviendras est son premier livre et est sorti simultanément en Allemagne (Fast wie zu Hause aux éditions Centrala).
L'histoire commence sur un lit d'hôpital. Une longue maladie à l'issue imprévisible. Faut-il que la vie nous envoie de si violents messages, pour que l'essentiel se rappelle à nous ?
Un rêve à réaliser, un voyage, long, lointain, histoire de se perdre et de se retrouver. Un voyage pour Mandragore, Goum, un camion et une harpe celtique, de Bretagne jusqu'aux mythiques terres d'Asie centrales, sur une route de la soie bien effilochée, s'attardant nottament en Hongrie, Bulgarie, Turquie, Iran, Turkménistan, Ouzbékistan... Un voyage dessiné et sonore (L'histoire est jalonnée de repères liés à des plages sonores gravées sur un CD inclus avec l'ouvrage) qui allie humour et gravité, qui convie l'histoire et la politique et qui surtout nous fait découvrir la foisonnante vitalité des musiques traditionnelles d'Europe et d'Asie.