Un ouvrage qui devrait passionner tous ceux qui s'intéressent de prés ou de loin aux groupes et aux pratiques collectives. "Si nous disposions ne serait-ce que de dix ou même d'un pour cent de ces histoires, avec leurs réussites et leurs échecs, sans doute nos aventures seraient-elles tout autres.(...) Nous avons besoin de cette culture des précédents afin d'éviter que chaque nouveau groupe ne se prenne les pieds dans les mêmes problèmes (conflits, pouvoir, psychologisation, enfermement dans des rôles, etc.)" (extrait de la préface)
on trouve un cadavre en décomposition dans la maison londonienne de l'actrice kate creech.
celle-ci était absente depuis huit semaines, jouant médée (d'oú est tiré le titre du roman) à coventry. john bright est décontenancé : encore une actrice. (cf. les fleurs sont, faciles à tuer. ) que penser d'elle ? de ses amis ? aucune porte n'a été forcée, mais il s'avère très vite que beaucoup de gens ont pu avoir les clefs de la maison. bright mène une enquête passionnante qui le conduira vers le milieu new age et une communauté aux allures de secte.
ce livre raconte les heurs et malheurs d'une immigrée, son combat pour se faire une place dans la société française, ses déceptions au pays des droits de l'homme, un voyage déchirant au cambodge, ainsi que le soutien inestimable que m'apportent ma famille et mes amis et la place prépondérante que prend la littérature dans mon " intégration ".
méas pech métral.
L'histoire qu'on va lire ici est celle d'un petit garçon, puis d'un adolescent outrageusement couvé par son père.
La mère est partie avec un autre homme, et l'enfant devra découvrir la vie en compagnie de ce père possessif qui semble se raccrocher à son fils comme un naufragé s'accroche à un morceau d'épave pour survivre. Un roman d'apprentissage bourré de tendresse, qui explore une relation complexe d'amour et de répulsion entre deux êtres fragiles. Le décor est celui d'une France que la plume subtile de l'auteur ressuscite pour nous, étrangement proche et lointaine à la fois, tant les dernières décennies du siècle passé semblent avoir renvoyé si loin dans le passé celles de l'après-guerre.
George sand n'a jamais joué les théoriciennes en matière de littérature.
Encore moins les critiques : on trouverait au contraire dans son oeuvre maint passage oú elle dit sa méfiance à l'égard de la critique littéraire. pourtant, cette oeuvre est riche de réflexions, d'argumentations, de rapports d'expériences, d'interrogations sur la littérature et le travail d'écriture. la correspondance surabondante, comme les nombreuses préfaces, notices, etc. à des éditions et surtout des rééditions de ses livres, sont lourdes de textes qui, sans jamais avoir l'apparence de traités, finissent par constituer un ensemble éclairant sur la littérature, le métier d'écrivain, le roman, les problèmes techniques de la narration.
en politique, george sand eut quelques fermes convictions: elle fut républicaine et crut, tout au long de son existence, que les hommes et les femmes de son temps devaient se dévouer à l'idéal d'une république égalitaire.
sur les termes qui pouvaient qualifier cet idéal elle ne fut jamais regardante: socialisme ? communisme ? avant les définitions rigoureuses de marx, on n'était pas avare de mots au milieu du xixe siècle, et george sand moins que quiconque. [. ] elle croyait avant tout, en disciple de rousseau et en héritière du siècle des lumières, à l'égalité en droits des hommes entre eux. et comme sa culture et son éducation avaient aussi été chrétiennes, elle y ajoutait la volonté de partager les biens de ce monde afin que la pauvreté et le malheur n'injurient pas l'éminente dignité des hommes.
d'où ses réticences à l'égard de la sacro-sainte propriété qui permet d'entretenir les différences sociales et de présenter la misère non comme un problème à résoudre mais comme un mal inévitable.
qui écrit? truxton orcutt ? lui prétend que non, signant sa (?) prose sous les noms de nasruddin, de ralph waldo emerson, de al-madjlisî citant rumî et tawhîdî, de la philosophe belge joëlle duval glosant sur wittgenstein, bossuet, descartes, merleau-ponty, mais aussi sur les premiers soufis de bassorah, de tsi ying, lui-même porte-parole ou prête-nom de son vieux maître taoïste souong tseu, de raymond marchand, le " paul bowles français de tozeur " qui se suicide lorsqu'on l'accuse de plagiat, de chauncey j.
brown, agent de la cia à kaboul rédigeant un précieux mémo sur la " bibliothèque de bin laden ". plus une foule d'autres auteurs, connus ou non. alors, qui est truxton orcutt ? faussaire ? plagiaire ? parodiste ? romancier de génie? non, juste l'hôte qui nous accueille sur le mode de l'hospitalité des voleurs.
millie hale, comédienne, découvre un corps dans une maison vide de belsize lane au nord de londres.
c'est celui de sa meilleure amie liza drew, superbe star de la télévision. entre en scène john bright, inspecteur de la police judiciaire : petit, sombre, vêtu d'un blouson de cuir marron, il ressemble plus à un voyou qu'à un flic. il concentrera ses recherches sur les proches de liza - sa mère, son compagnon et millie qui tous deviennent très vite suspects aux yeux du lecteur. maureen o'brien a su tirer parti de son expérience de comédienne et de metteur en scène : l'intrigue se déroule dans les milieux du théâtre et de la télé sous les projecteurs des médias ; les dialogues sont impeccables, les personnages complexes et authentiques, aucune fausse note ne se glisse dans les situations décrites, et le suspense dure jusqu'à la dernière page.
hb éditions publie toute la série des enquêtes de john bright (déjà 7 parues en anglais) à raison de deux par an.
Après plus petit que moi tu meurs, prix du premier polar sncf 2004, pascale ferroul signe ici son deuxième roman noir, d'une plume tout aussi féroce et drôle à la fois.
Il nous immerge dans l'intimité d'un couple oú la télévision est omniprésente. le drame estraconté tour à tour par l'homme et la femme : un détenu amnésique qui enquête, par télé interposée, sur le crime dont on l'accuse ; une femme qui voudrait sauver son fils d'une tragédie annoncée, et cherche vainement refuge auprès de la télé. ne rend pas la monnaie : la formule désespérante et définitive des distributeurs automatiques est à l'image de leur vie - les comptes ne sont pas justes et ils n'ont pas l'appoint.
L'intrigue trouvera son dénouement des années plus tard. sur un plateau de télévision. un récit poignant qui parle de l'intime, mais aussi de la condition humaine, et dont les narrateurs nous touchent parce qu'ils nous ressemblent, avec leurs joies, leurs peines, leur énergie vitale.
Claudine Jacques nous donne ici un " roman noir" dont l'action se joue dans les " squats " (bidonvilles) de Nouméa, quelque part entre traditions océaniennes - kanak, wallisiennes, tahitiennes ou vanuataises - et " modernité " - celle de la ville blanche.
Ses personnages aux multiples appartenances sont des êtres à la fois fragiles et riches de contradictions, entraînés par leurs passions dans un drame qui les met à nu, nous les révélant tels qu'au-delà de tout cliché exotique ils aiment, souffrent, meurent, tels les héros des tragédies antiques : humains, trop humains.
Parvient-on jamais, au cours d'une vie, à combler les manques et l'absence ? Alfred-Irakli, le narrateur, a dû imaginer, rêver, se construire de toutes pièces un fantôme de père...
Il dit aussi la souffrance de l'exil, dit pays perdu, inaccessible, la Géorgie, qu'il ne connaît que par ouï-dire, un pays qu'il invente comme il a inventé son père... Comment l'imaginaire construit et détruit tout à la fois un être partagé entre deux identités... Le " Beau voyage ", c'est celui gui mène à la patrie réelle, la patrie intérieure.