Pour vous, ou dans votre domaine, de quoi l'année 1980 est-elle le nom? Telle est ici la question posée aux chercheuses et chercheurs de la Faculté des lettres de l'Université de Lausanne. Cette aventure interdisciplinaire interroge le possible seuil que représente 1980 tant pour les historiens de la littérature qui retiennent usuellement cette date comme l'an zéro de notre contemporanéité que pour bien des sociologues qui font naître en 1980 les premiers enfants de la «génération Y», celle qui dicte aujourd'hui la norme esthétique et idéologique.La mosaïque des réponses apportées à cette question dessine une sorte de portrait chinois de l'an huitante en une cinquantaine de tesselles littéraires, artistiques, culturelles, sociales, politiques, scientifiques, technologiques, philosophiques et intellectuelles.
Depuis Platon et Aristote, la philosophie a reconnu la puissance du théâtre. Ce volume propose une ronde philosophique menant de l'Antiquité aux débats actuels, en passant par l'Afrique, l'Europe et l'Asie par l'intermédiaire du Théâtre du Soleil, auquel un hommage spécial est rendu sous la forme d'un entretien avec Ariane Mnouchkine.Si le jeu et sa mise en scène se trouvent au centre des contributions qui les thématisent dans la perspective de Platon, Aristote, Kant, Diderot, Wittgenstein, Barthes, Lacoue-Labarthe, Deleuze,Irigaray, Rancière et Wiesing, celles-ci s'intéressent aussi au rapport entre philosophie et théâtre, ainsi qu'au rôle que jouent le drame et le jeu théâtral pour l'individu et la société.
Ce volume invite à se jouer des frontières disciplinaires et à s'aventurer sur un terrain encore trop peu exploré pour le XIVe siècle, l'un des plus grands siècles de l'art européen.Les contributions réunies ici éclairent les rapports entre art, économie et société à l'aide de quelques études de cas, en adoptant différentes démarches: de la microanalyse de la production d'un seul artiste à la réflexion sur l'organisation de toute la chaîne de valeur, de la fabrication jusqu'aux réseaux de commerce et d'échange de marchandises artistiques. De Giotto à l'orfèvre parisien Jean le Braelier, d'Avignon à Naples en passant par Majorque, en abordant des tableaux, des monuments funéraires, des fresques, des lambrissages en bois précieux et même un faldistoire royal, les auteurs s'interrogent sur l'impact des facteurs économiques sur la création artistique.Ces articles ouvrent ainsi le débat en montrant l'intérêt d'enquêtes qui osent franchir les limites entre histoire de l'art, histoire sociale et histoire économique, afin d'appréhender de manière globale les conditions d'élaboration et de réception des oeuvres.
D'innombrables archives liées à l'histoire du théâtre en Suisse romande restent encore inexplorées ou mériteraient d'être étudiées avec une approche nouvelle. Issues d'horizons disciplinaires divers - histoire, littérature, musicologie -, les contributions à ce volume traiteront de la circulation des troupes, des fonctions sociales du théâtre et de ses enjeux symboliques et identitaires.
La Faculté des lettres de l'UNIL compte depuis la rentrée 2017 un nouveau Centre interdisciplinaire d'étude des littératures, qui se place ainsi sous le très poétique et signifiant acronyme CIEL. L'une des premières actions communes de ce nouveau centre a été l'organisation d'un colloque interne, qui s'est déroulé - avec un beau succès, et notamment d'excellentes discussions - en octobre 2018. Comme thème, nous avons pris au mot le « ciel », notre toit commun. Nous nous proposons maintenant d'en tirer un volume résolument interdisciplinaire qui témoigne non seulement de la merveilleuse diversité des approches et corpus littéraires représentés dans notre faculté, mais aussi de leurs multiples points de rencontre.Appartenant à la fois à personne et à tou·te·s, le ciel est un ailleurs et un chez soi. Ouvert et sans frontières, il appelle délimitations, interprétations. On y cherche des repères, des voies vers soi et vers les autres. Reflet des barrières humaines, miroir de nos limites, il invite à les franchir. On l'écoute et on le chante, on le lit et on l'écrit. Des cosmogonies anciennes aux fictions futuristes, le ciel est miroir du monde, lieu des utopies, horizon de projections philosophiques et religieuses, scientifiques et poétiques, sociopolitiques et fictionnelles... Infini et/ou surdéterminé, c'est le terrain rêvé pour discuter une question majeure de la critique des dernières décennies, celle des espaces, à l'épreuve des textes littéraires et autres formes de discours.
Couronnement des édifices les plus prestigieux, charnière entre l'espace architectural et le monde céleste, la coupole s'avère être un « système » crucial dans l'art de l'Antiquité tardive et du haut Moyen Âge. Signe de commandes très distinguées, elle caractérise des bâtiments de grande importance - mausolées, martyria et memoria, baptistères, églises impériales, chapelles palatines - et incarne des défis architecturaux et décoratifs majeurs. En raison du faible nombre d'exemples conservés et de la complexité de leurs problématiques, les bâtiments à coupole ont rarement été l'objet d'études d'ensemble. Durant ces quinze dernières années, toutefois, d'importantes recherches ont révolutionné l'état des connaissances d'une partie de ces bâtiments et ont fondé les présupposés d'une nouvelle étude d'ensemble. Dans ce volume anthologique, les bâtiments à coupole majeurs de l'Antiquité tardive et du haut Moyen Âge sont étudiés, par des chercheurs issus de différents domaines (histoire de l'art, histoire de l'architecture, archéologie, études sur les rituels), selon des perspectives variées afin d'éclaircir la structure et la décoration de ces bâtiments par rapport à leur fonction et d'offrir ainsi une ouverture sur un tournant historique crucial.
A travers divers exemples oubliés de la critique postcoloniale, cet ouvrage explore la notion des marges, aussi bien géographiques qu'épistémologiques, dans le contexte de l'orientalisme dénoncé par Edward Saïd. Mettant en parallèle le cas anglo-indien, souvent présenté comme un « orientalisme classique », et le cas russo-soviétique, à la fois objet de l'orientalisme occidental et producteur d'un discours « orientaliste », il s'agit de décentrer le regard des espaces impériaux franco-britanniques vers des comparaisons moins traditionnelles. Dépassant le modèle binaire « colonisateur - colonisé », cette approche analyse le mécanisme de la constitution des savoirs (arts, langues, littératures, religions, etc.) et leurs transferts en situation coloniale, ainsi que les appropriations locales et les (ré)inventions de traditions hybrides. Le jeu des regards croisés permet de traduire toute l'ambiguïté des situations qui se sont succédé pendant et après les périodes de domination impériale dans le triangle constitué par l'Inde, la Russie et l'Europe.