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Yves Francois Le Lay
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Choix sous contraintes : Survivre et décider dans l'univers concentrationnaire
Christine Détrez, Myriam Houssay-Holzschuch, Yves-Francois Le Lay, Guillaume Garnier, Guillaume Garner
- Ens Lyon
- Sociétés, Espaces, Temps
- 17 Avril 2025
- 9791036208133
Dans une Europe sous la domination du régime national-socialiste, en particulier dans les ghettos, dans les camps de concentration et dans les camps d'extermination, des hommes et des femmes furent confrontés à la nécessité de faire des choix dans des conditions extrêmes. Plusieurs récits sont parvenus jusqu'à nous: une mère a dû sacrifier un de ses enfants pour permettre à un autre de vivre; un détenu devenu « Kapo » a été contraint de choisir quels prisonniers protéger au détriment des autres; un médecin ou soignant a dû choisir quels malades à l'infirmerie avaient le plus de chance de survivre pour leur éviter la sélection... Dans ces conditions extrêmes, l'ensemble des valeurs qui présidaient au choix entraient en conflit - qu'elles soient liées à la morale individuelle, à l'éthique professionnelle ou à la logique d'une résistance collective. En cela, le choix était à la fois impossible et en même temps inévitable et nécessaire. Le spécialiste de la littérature sur le génocide juif, Lawrence L. Langer, l'a désigné en 1980 par l'expression de choiceless choice: un non-choix, c'est-à-dire un choix qui n'en est pas un.
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Familles sans frontières ? : Le cas des nouvelles migrations italiennes à Paris
Thomas Pfirsch, Christine Détrez, Myriam Houssay-Holzschuch, Guillaume Garnier, Guillaume Garner, Yves-Francois Le Lay
- Ens Lyon
- Sociétés, Espaces, Temps
- 20 Mars 2025
- 9791036207884
Depuis la crise financière de la fin des années 2000, les jeunes adultes d'Europe du Sud - et d'Italie en particulier - ont repris la route de l'exil. Ces nouvelles migrations, encore peu étudiées, sont présentées dans les médias comme une fuite des cerveaux. À travers une enquête ethnographique menée auprès d'Italiens récemment arrivés à Paris, ce livre en propose une autre approche, centrée sur le rôle de la famille. Les nouvelles migrations italiennes concernent en effet des jeunes diplômés issus d'une classe moyenne précarisée et très dépendants du soutien de leur famille d'origine. Trois ménages italiens installés à Paris ont été suivis pendant deux ans, ainsi que les membres de leur « parenté pratique » mobilisés dans leur vie quotidienne, et résidant en Italie, en France et en Europe.
Le livre revisite ainsi le concept de famille transnationale, habituellement étudié dans le cadre des migrations en provenance du Sud global, pour montrer les formes spécifiques que prend cette dernière dans le contexte de l'intégration européenne. Alors que les politiques de regroupement familial sont de plus en plus restrictives pour les migrants des pays extérieurs à l'espace Schengen, le régime de libre circulation confère aux citoyens européens un « privilège de parenté », générant de nouvelles manières de faire famille par-delà les frontières et des formes originales de protection sociale transnationale. -
La Famille patriarcale en dispute : Époux, parents et citoyens en Côte d'Ivoire (1951-1968)
Louise Barré, Guillaume Garner, Christine Détrez, Guillaume Garnier, Myriam Houssay-Holzschuch, Yves-François Le Lay
- Ens Lyon
- 23 Janvier 2025
- 9791036207945
Comment la conjugalité patriarcale est-elle devenue un modèle familial en Côte d'Ivoire après l'indépendance ? Comment ce modèle a-t-il conduit à une inclusion différenciée des hommes et des femmes dans la citoyenneté ?
Cet ouvrage illustre d'abord la diversité des acteurs ivoiriens et français qui ont débattu des normes familiales avant leur formalisation dans un Code civil en 1964. Administrateurs coloniaux, députés et syndicalistes ivoiriens, militants chrétiens mais aussi auteurs de sciences sociales soutiennent l'autorité des pères sur des entités nucléaires, au motif notamment que cette forme familiale serait plus favorable au développement économique.
L'originalité de cet ouvrage est ensuite d'examiner l'application des législations familiales dans les administrations. La promotion de l'amour romantique et de nouveaux rapports de genre, une masculinité pourvoyeuse et une féminité domestique, influence les carrières ouvertes aux hommes et femmes, les avantages dont ils et elles pouvaient se prévaloir auprès des services sociaux, mais encore les modalités de leur intégration à l'État. Louise Barré montre comment le processus de redistribution étatique envers les hommes salariés et chefs de ménage, tout en entraînant une distinction durable entre les citoyens et citoyennes, fit aussi des couples des arènes de conflits. -
Reconnaître la capacité juridique comme droit humain : Une sociologie affirmative
Benoît Eyraud, Yves-Francois Le Lay
- Ens Lyon
- Sociétés, Espaces, Temps
- 22 Mai 2025
- 9791036207914
La reconnaissance de la capacité juridique comme droit humain suscite depuis vingt ans une vive controverse sociale et scientifique portant sur l'abolition des me'canismes le'gaux de prise de de'cision substitutive (soins force's, tutelle, curatelle...). À travers le développement d'une démarche de recherche participative, cet ouvrage examine l'émergence de ce débat dans le contexte international ainsi que son appropriation dans le cadre français et explore les tensions entre l'affirmation d'un idéal utopique et sa difficile domestication dans la vie sociale. Loin de réduire le langage des droits humains à une idéologie abstraite, comme le font parfois les sciences sociales, ce livre de'veloppe une sociologie affirmative originale qui conjugue recherches empiriques et quête sociale d'une meilleure considération des plus vulnérables. Ce faisant, il éclaire les conditions anthropologiques, politiques et cliniques de l'ave`nement d'un ide'al, en me^me temps que sa portée transformatrice.
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Le Juste jardin
Paul Arnould, David Gauthier, Yves-François Le Lay, Michel Salmeron
- Ens Lyon
- 21 Juin 2012
- 9782847883640
Il fut un temps où le jardin était catalogué soit à la française, soit à l'anglaise, en référence aux réalisations prestigieuses des deux puissances mondiales dominantes. Ce temps est révolu.
Gilles Clément et quelques créateurs de jardins paysagers sont passés par là.
Dans le cas de Gilles Clément, son « jardin planétaire », son « jardin en mouvement », son « éloge des vagabondes », son plaidoyer pour le « tiers paysage » et ses options pour une écologie humaniste ont contribué à casser les stéréotypes, les façons étriquées et répétitives de penser les jardins. Il n'en reste pas moins que créer un jardin, puis le faire vivre, n'est pas une simple affaire d'architecte, de paysagiste, de technicien, de botaniste ou d'ingénieur. C'est avant tout l'oeuvre d'un artiste.
Quel bonheur et quel privilège de fréquenter une école où le campus n'est pas fait de l'inévitable pelouse pelée à ray grass, le chiendent à tout faire, degré zéro de la créativité et de la biodiversité floristique et visuelle, mais une sorte de méta-organisme vivant, changeant, vibrant, fleurissant au gré des jours et des saisons.
Le jardin de l'École normale supérieure de Lyon se traverse quotidiennement pour aller des salles de cours, des laboratoires de recherche, des locaux de l'administration au restaurant, à la bibliothèque, au court de tennis, aux résidences des élèves. Il est le coeur d'un dispositif spatial conçu et pensé comme une sorte de cloître laïc par ses premiers concepteurs.
Objet à voir, il est aussi une structure à comprendre et à vivre. Des jardiniers passionnés et compétents s'y emploient. Il reste à faire en sorte que tous les utilisateurs de l'École se l'approprient chacun selon sa sensibilité pour qu'il ne soit pas qu'un décor, mais contribue à l'identité d'un lieu pas comme les autres.Trois mots pour un jardin
« Jean-Jacques Rousseau », c'est le nom que nous aimerions donner au jardin de l'École normale supérieure de Lyon, situé au coeur du site René-Descartes jouxtant la grande bibliothèque
Denis-Diderot. L'auteur du Botaniste sans maître, si contesté soit-il, illustre bien les idées de mouvement et de liberté, chères à Gilles Clément.« Juste jardin », les deux termes sont rarement accolés. C'est pourtant le titre choisi par les auteurs du livre qui lui est consacré. Les multiples connotations de justesse, justice, injustice, ajustement, justification... sont des clés de lecture essentielles de ce jardin tout à la fois visible pour quelques passionnés et invisible pour ceux qui le traversent, au quotidien, sans le regarder.« Cloître républicain », l'association est paradoxale dans un pays qui, depuis 1905, vit sous le régime de la séparation des Églises et de l'État. Elle sonne presque comme une provocation dans un établissement conçu à l'origine pour former les « hussards noirs » de la République, corps d'élite chargé de porter les valeurs de la laïcité dans les campagnes. Il réconcilie cependant les valeurs spirituelles de méditation et de réflexion et les idéaux républicains de -liberté, d'égalité et de fraternité. -
Le Pouvoir des objets : La construction matérielle de la domination
Lucie Bony, Benedicte Michalon, Pierre-yves Trouillet, Sylvain Guyot, Guillaume Garner, Christine Détrez, Guillaume Garnier, Myriam Houssay-Holzschuch, Yves-François Le Lay
- Ens Lyon
- 19 Juin 2025
- 9791036208492
Les objets ont-ils du pouvoir? Comment interviennent-ils dans la fabrique sans cesse renouvelée des rapports sociaux de pouvoir? Inscrit dans le « tournant matériel » des sciences sociales, cet ouvrage prend les objets au sérieux et en fait un levier opératoire pour saisir les mécanismes de pouvoir et de domination qui structurent les sociétés. Il analyse leur présence dans l'espace et démontre que les objets matériels sont à la fois des opérateurs et des révélateurs des inégalités sociales. Les contributions qu'il réunit assument de considérer la dimension matérielle de la domination. Plus encore, en mettant en lumière des objets négligés, banals, ou encore des systèmes d'objets, les textes rassemblés mettent au jour des formes de domination peu connues. Les objets étudiés sont d'une grande variété et s'inscrivent dans des contextes socio-culturels très divers. Leur rapprochement éclaire des formes de domination qui procèdent des institutions, mais aussi de logiques de distinction sociale ou d'appropriation territoriale.
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Comment les machines ont pris la terre : Enquêtes sur la mécanisation de l'agriculture et ses conséquences
Collectif, Céline Pessis, Sylvain Brunier, Samuel Pinaud, Sara Angeli Aguiton, Baptiste Kotras, Guillaume Garner, Christine Détrez, Guillaume Garnier, Myriam Houssay-Holzschuch, Yves-François Le Lay
- Ens Lyon
- 25 Septembre 2025
- 9791036208553
L'agriculture numérique - drones, tracteurs connectés, pulvérisateurs de « précision », etc. - est aujourd'hui présentée comme une solution incontournable pour affronter les défis alimentaires et écologiques globaux. Ce projet s'inscrit dans la continuité des politiques d'équipement agricole ayant favorisé la concentration des exploitations et l'intensification des modes de production depuis les années 1950. Les machines agricoles demeurent toutefois des technologies peu débattues et peu étudiées.
Quelles sont les organisations économiques et professionnelles ainsi que les politiques publiques qui, hier comme aujourd'hui, promeuvent des technologies intensives en capitaux et gourmandes en énergies fossiles? Quelles transformations du travail agricole et quelles conséquences environnementales en résultent?
Rassemblant les contributions d'historiens et d'historiennes, de sociologues et d'anthropologues, ce livre éclaire les formes des verrouillages sociotechniques dans lesquels sont pris les agriculteurs et les agricultrices, contraignant leurs choix, augmentant leur empreinte environnementale, limitant la maîtrise de leurs outils de travail, et décourageant leurs velléités de bifurcation. -
Des bandits face au pouvoir colonial : Algérie, 1871-1920
Antonin Plarier, Sylvie Thénault, Guillaume Garner, Christine Détrez, Guillaume Garnier, Myriam Houssay-Holzschuch, Yves-François Le Lay
- Ens Lyon
- 19 Juin 2025
- 9791036208003
De l'insurrection de 1871 à l'apparition des formations nationalistes dans l'entre-deux-guerres, l'Algérie entre dans une période de colonialisme triomphant. L'administration se renforce, les terres sont massivement transférées à des colons européens et l'ordre semble régner sur ce territoire colonisé.
Pourtant, à y regarder de plus près, la vie rurale reste rythmée par une vive conflictualité sociale. Les usages des territoires forestiers font l'objet d'affrontements âpres. Les terres confisquées continuent souvent d'être occupées. Et surtout, un banditisme rural émerge et ne cesse de préoccuper l'administration coloniale. Dans les années 1890, les autorités considèrent le banditisme comme le ferment potentiel d'une insurrection. Cette résistance perçue suscite une réaction répressive qui se heurte à une sourde hostilité de la société rurale qui met régulièrement en échec les tentatives de destruction des bandes. Primes de dénonciation ou de capture, internement des familles de bandits, campagnes militaires, condamnation au bagne ou à la peine capitale sont quelques-unes des mesures prises pour venir à bout des résistances à son autorité.
Cet ouvrage cherche à suivre pas à pas ces bandits ruraux, de leur prise d'armes ou de leur fuite face à l'administration coloniale jusqu'à leur ultime souffle, de leur ancrage dans un territoire rural en proie à la dépossession à leur transportation au bagne. Ces trajectoires conflictuelles sont scrutées au travers d'un ensemble de sources allant des archives de la répression à la poésie populaire en passant par la presse et des correspondances privées.