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Yves Buin
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«Pour moi ne comptent que ceux qui sont fous de quelque chose, fous de vivre, fous de parler, fous d'être sauvés, ceux qui veulent tout en même temps, ceux qui ne bâillent jamais, qui ne disent pas de banalités, mais brûlent, brûlent, brûlent comme un feu d'artifice.» À vingt ans, un soir de beuverie, Jack Kerouac (1922-1969) déclare à ses amis qu'il sera le «plus grand écrivain du monde». Il a le projet balzacien et proustien d'une oeuvre dont les séquences seront à ranger sous un label unique. Le sien se nommera Légende de Duluoz et scandera son parcours terrestre partagé entre solitude, désespoir, extase et jubilation, au travers de son Amérique tant aimée et d'une quête divine, car écrire était pour lui une prière adressée à Dieu.
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Haï par les uns qui ne voient en lui qu'un antisémite virulent et un nihiliste outrancier, Céline est adulé par les autres qui ne veulent retenir que le caractère fondamentalement novateur de sa littérature. Yves Buin propose une approche critique, montrant que la lumière peut côtoyer la ténèbre.
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Yves Buin retrace le parcours du pianiste et compositeur Thelonious Monk (1917-1982), véritable géant du jazz.
Cette édition est la réactualisation de l'ouvrage paru chez P.O.L. en 1988. Ni biographie ni essai de musicologie, ce livre marie pourtant les deux approches pour situer l'énigmatique Thelonious Monk dans la constellation de ceux qui, tels Charlie Parker, Dizzy Gillespie ou Miles Davis, inventèrent le jazz moderne entre 1940 et 1950. Figure emblématique et solitaire, Thelonious Monk s'est maintenu dans la rigueur et l'exigence d'une voie unique qui, loin de l'isoler, a au contraire permis sa reconnaissance.
Son oeuvre continue de nourrir abondamment le jazz contemporain. Pour introduire sa musique, il fallait une approche poétique en écho à cette aventure indissociable du contexte culturel nord-américain, et de New York en particulier, tout en accédant à l'universel.
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Bernard Jean Wilen (dit Barneywilen), figure insolite du jazz français, est né le 4 mars 1937 à Nice, d'une mère française et d'un père américain. Décédé à 59 ans à Paris le 12 mai 1996, il est considéré comme l'un des meilleurs saxophonistes de jazz européens et devient « le seul ténor européen susceptible de concurrencer les maîtres américains ». Il commence à se produire dans les clubs de Nice sur les encouragements de l'écrivain Blaise Cendrars, ami de sa grand-mère. Il séjourne aux Etats-Unis de 1940 à 1946 et, dès son retour en France, étudie le saxo alto et ténor. En 1953, âgé de seize ans, musicien prodige, il monte à Paris et côtoie sur la scène du Tabou les grands musiciens américains de passage. L'album Tilt révèle un leader de vingt ans s'exprimant avec une grande assurance grâce à une sonorité puissante, un impressionnant niveau technique et une improvisation mélodique audacieuse. En 1957, il participe aux sessions d'enregistrement de la musique du film de Louis Malle Ascenseur pour l'échafaud, orchestrée par Miles Davis. Et, en 1960, au sein des Jazz Messengers, à la bande originale du film de Roger Vadim, Les Liaisons dangereuses. Il se produit notamment à Saint-Germain-des-Prés avec les vedettes du be-bop comme Dizzy Gillespie, Art Blakey et Bud Powell, à Nice avec Stan Getz et Curtis Fuller, et enregistre avec des artistes comme Martial Solal, Milt Jackson et Flavio Ambrosetti. Il est l'un des premiers Européens invités au Newport Jazz Festival. Après une première éclipse en 1962, où il se retire en pleine gloire, il réapparaît au milieu des années 1960 avec un futur disque culte, Dear Prof Leary (dédié à Timothy Leary), en précurseur du free jazz européen (jouant notamment aux côtés d'Archie Shepp et François Tusques), ouvert également à l'influence de la pop music, définissant ainsi les principes du free jazz rock.
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Borggi, qui a exercé la médecine humanitaire un peu partout, revient avec deux personnages encombrants dans ses bagages : l'anachronique monsieur P et le mythique Ali Bran, d'International Petroleum.
Ce qui est bien lourd à porter, surtout si l'on est dans l'express terminal de la maladie, comme le croit Borggi qui se donne une dernière chance de survie en s'installant dans un appartement de banlieue. Sandeman tombe à point : garde-malade, secrétaire, adjoint de Borggi. Il découvre peu à peu que le mystérieux docteur, q'il accompagne dans d'insolites missions, en connaît un bout sur les coulisses barbares de la politique de l'or noir et les tribulations de l'espèce humaine, qui se terminent rarement en beauté.
Après Kapitza, premier volet des aventures de Sandeman, Yves Buin continue de dessiner le portrait de notre monde, comme un acte de résistance, histoire de " ne pas devenir une statistique de plus dans la liste honteuse des civilisations déchues ".
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D'un sommeil à l'autre, du sommeil de Naïma, nue dans une chambre avec Vladimir, au sommeil de Naïma, étendue sur une plage quelque part au bout du monde, cet étrange roman déroule l'aventure de deux êtres - deux amants, dirait-on, si le mot ne paraissait trop usé pour définir cette quête, cette rage qui les tourmente.Ils viennent de loin, d'un passé qui ne nous est pas dit, mais que nous devinons obsédant, d'où émergent encore, de temps à autre, quelques fantômes, tel cet homme aux yeux de sang. Mais ils vont plus loin encore, au-delà des dernières villes, au-delà des dernières campagnes, jusqu'à un désert jamais vu, plein de " coulées géantes, graves, avec des gorges volontiers funèbres, au sein de massifs écrasés, comme les débris d'un autre soleil ".Ils ont connu l'amour absolu et poursuivi l'antique rêve de possession, " ce vieux mythe qui tombe en ruines frissonnantes ". Mais Les Alephs, c'est bien autre chose, c'est bien plus qu'un roman d'amour : le récit d'un rêve au bout du temps et de la nuit, le voyage mystérieux de l'imagination onirique au coeur des puissances chtoniennes : le sang, l'érotisme, la mort.Dès son premier roman, il faut compter Yves Buin dans la lignée des visionnaires modernes, Julien Gracq, André Pieyre de Mandiargues.
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Depuis son irruption incandescente au festival de Woodstock en 1969, Santana n'a cessé de réinventer une musique singulière, attachante, à la croisée du monde amérindien, de la communauté afro-américaine et de la culture latino, ouvrant en permanence sur une perspective résolument spirituelle.
Cette lumière, ce chaos, Santana de toutes les étoiles tente de les restituer dans un dialogue poétique démultiplié, un chant en variations constantes. Par son impact direct et spontané sur le verbe, cette musique appelle le poème. Dans le cadre d'une improvisation libre et sensible, Zéno Bianu et Yves Buin se rejoignent ici pour mettre en mots le jazz de la vie.
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Ce récit est un hommage à Herman Melville. L'auteur se glisse dans la peau d'un écrivain inconnu de la fin du dix-neuvième siècle devenu, par procuration, le narrateur d'un voyage lointain effectué par un autre, Lazlo. Ce périple initiatique est une quête spirituelle et un long cheminement à la recherche de la connaissance et de l'amour absolu. Il s'effectue au gré de circonstances peu ordinaires qui mènent le héros à traverser des mondes étranges et peut-être même l'entremonde pour devenir légende.
" Là-bas mon ami nous désignait des villes. Comment ne pas voir dômes et coupoles et les grands navires qui accostaient ? Je le suivais par les chemins et nous parlions de la mer, des terres inconnues, des estuaires et deltas larges comme le monde avec des milliers de feux dans la nuit. "
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Psychiatries ; l'utopie, le déclin
Yves Buin
- Eres
- Etudes Recherches Actions Sante Mentale
- 2 Mars 1999
- 9782865866908
Ni pamphlet, ni essai exhaustif, ni parole syndicale, ce livre est une adresse qui exprime une inquiétude majeure quant au présent et à l'avenir de la psychiatrie publique.
Il semble qu'en effet, une culture soit menacée, celle de la psychiatrie du désaliénisme, dite de secteur, plus clairement repérée comme psychiatrie de la cité et de la communauté. Divers facteurs interviennent dans la figuration de cette menace : l'effet mécanique des restrictions budgétaires et la mise au pas du service public de santé mais aussi le désarroi soignant et la disparition du projet politique en psychiatrie dont pourtant toute son histoire témoigne, et qui est celui de son émancipation par rapport au parti de l'ordre, des tutelles et des pouvoirs.
Le danger est grand d'une instrumentalisation de la psychiatrie incluse dans un dispositif médico-social et convoquée à la résolution de problèmes de société : grande exclusion mais aussi dérives comportementales et délinquantes diverses, avec à la clé l'auxiliarat de justice, la normalisation et pourquoi pas la moralisation.
Il convient donc de réagir et de s'inscrire dans l'espace critique que des voix singulières tendent à ouvrir et qui vise à la contestation radicale de la pensée unique et de son fondement : l'hégémonie de l'économisme.
Il faut rappeler à cet égard l'irréductibilité de l'acte et du lieu soignants, le lien organique qui unit psychiatrie, psychanalyse et vigilance quant aux distorsions de la demande sociale dans une société fort troublée.
Le retour à la philosophie de la folie, à l'inscription de la pratique dans un processus de civilisation qui mène vers plus de conscience, d'humanisme et de citoyenneté, s'impose donc.
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La psychiatrie mystifiée
Yves Buin
- L'Harmattan
- Sante, Societes Et Cultures
- 1 Janvier 2002
- 9782747524513
L'auteur soutient l'hypothèse qu'il est impossible de se retrancher en une position de neutralité ou d'insularité, le destin actuel de la psychiatrie ne pouvant se comprendre qu'en référence aux données globales, politiques et socio-économiques de notre environnement. La maîtrise obsessionnelle des dépenses de santé, la massification de la précarité et de l'exclusion, les modifications sociétales quant aux moeurs, vont-elles obliger la psychiatrie à étendre son champ d'activité vers celui plus général et plus contesté de la santé mentale ? Dans cette conjoncture de no man's land la psychiatrie va-t-elle perdre son âme ?
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Une nuit, une ville, un homme. Il erre, le long des murs, sur les places, obsédé par des musiques, des souvenirs. Que veut-il ? Que ne veut-il pas ? Que cherche-t-il ? Son ami, son frère d'enfance, un grand musicien, comme il le laisse entendre ? Ou bien lui-même, son passé, son essence, son identité ?Ce court récit est une exploration, mais une exploration dangereuse, dans la mesure où elle met en cause l'explorateur. Il ne s'agit pas d'une confortable descente aux royaumes oubliés de la mémoire, mais d'un naufrage, le naufrage d'une conscience qui refuse le monde tel qu'il lui apparaît et cherche dans la contemplation, l'onirisme et le délire à préserver sa différence radicale, son intériorité.C'est, bien entendu, par l'écriture, par le jeu - l'abus, la tragédie - des mots, qu'un tel récit se justifie. Récit de la grande aventure que ne cessera d'être la vraie littérature : l'affrontement de l'homme et du monde quand la barrière du langage conventionnel a sauté.
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Alors que la nuit tombe, dans un bistrot anonyme, un habitué silencieux tient compagnie au narrateur de ce récit, bavard amoureux des mots qui fait surgir d'un long monologue ce qu'il a vu et ce qu'il sait du monde. Il s'intéresse aux gens "ordinaires", autres habitués de ce bistrot, tels que le Vieux, le Fils, la Blonde, le Nègre, le Musicien. La vie de chacun d'entre eux, qui errent d'époque en époque, de ville en ville, se déroule au fil des images, des souvenirs, des rêves...