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Prix
Sciences humaines & sociales
-
Réflexions sur la connaissance et le progrès
Walter Benjamin
- Payot
- Petite Bibliotheque Payot ; Philosophie
- 8 Janvier 2025
- 9782228937795
"Le monde va finir", affirmait Baudelaire. Walter Benjamin ne voit pas plus dans le progrès et son idéologie de quoi se réjouir. Il consacre à cette question une importante section de "Paris, capitale du XIXe siècle", dont on trouvera ici une nouvelle traduction par Frédéric Joly, où l'on croisera en particulier Marx, Baudelaire et Simmel, et qui fournit un précieux éclairage aux textes fameux de "Sur l'histoire".
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Fragments philosophiques, politiques, critiques, litteraires
Walter Benjamin
- PUF
- Quadrige ; Dicos Poche
- 8 Janvier 2025
- 9782130869733
Ces Fragments sont comme des cahiers où la pensée se dévoile en train de se faire. Ils nous permettent d'entrer dans le laboratoire du philosophe et nous rappellent le caractère hétérogène de son oeuvre. Bien qu'ils présentent parfois la difficulté propre aux notes écrites par quelqu'un qui « se comprend » mais n'a pas encore fait tous les efforts nécessaires pour être compris, on n'ose parler de brouillons tant le propos est d'emblée fermement dessiné et la visée déjà ajustée.
La variété formelle (du petit essai jusqu'au schéma fléché, en passant par l'aphorisme, la liste de mots clés, le bout de conversation rapporté) va de pair avec la pluralité des sujets traités : de Russell à Mickey, de la virilité de Hitler à la théorie des couleurs, tout intéresse Benjamin.
Ces textes sont écrits pour la majeure partie entre 1916 et 1922 et offrent un aperçu singulier sur la période de la formation intellectuelle de l'auteur.
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«Si la police peut paraître partout semblable jusque dans les détails, il ne faut pas finalement se méprendre : son esprit est moins dévastateur dans la monarchie absolue, où elle représente la violence d'un souverain qui réunit en lui l'omnipotence législative et exécutive, que dans les démocraties, où son existence, soutenue par aucune relation de ce type, témoigne de la plus grande dégénérescence possible de la violence.»
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Penser la mode, c'est penser la modernité et le temps, et c'est donc aussi penser notre rapport au passé. Walter Benjamin s'est fortement intéressé à la mode dans les années 1930, au point d'en faire un thème central de sa philosophie.
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Les textes essentiels de Walter Benjamin rassemblés en un seul volume de poche qui permettra d'aborder la pensée d'un intellectuel à l'oeuvre foisonnante, fragmentaire et hétéroclite.
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Walter Benjamin (1892-1940), l'un des rares penseurs contemporains qui comptent dans le monde international de la pensée, échappe aux querelles d'écoles, survit aux modes, passe pour une référence obligée. Cette résistance au temps tient à la fois aux qualités littéraires de ses écrits, à sa biographie exceptionnelle - tragiquement représentative du destin de l'intelligentsia judéo-allemande au XX? siècle - et à un sens aigu des enjeux théoriques de l'époque. Ces trois volumes d'Oeuvres, soit devenues inaccessibles au public français depuis presque vingt ans, soit, pour un tiers d'entre elles, tout à fait inédites, ont pour ambition de débarrasser Benjamin des mythes qui l'entourent, de le donner à lire, de le faire entendre.
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Ces trois volumes d'Oeuvres, soit devenues inaccessibles au public français depuis presque vingt ans, soit, pour un tiers d'entre elles, tout à fait inédites, ont pour ambition de débarrasser Benjamin des mythes qui l'entourent, de le donner à lire, de le faire entendre. Trois grands thèmes irriguent l'oeuvre de Walter Benjamin, s'entraînent, se recoupent, se recouvrent, sinon au fil des ans se contredisent : une philosophie du langage, d'abord, une philosophie de l'art, une philosophie de l'histoire. Trois préoccupations qui définissent le rapport de Benjamin à la tradition, son souci de restituer ce que cette dernière a refoulé, parfois éradiqué. Quel que soit le domaine auquel il s'arrête, il entend toujours dénoncer l'illusion de la continuité, l'oubli des ruptures décisives, des interruptions libératrices. Restituer la vision des «vaincus», des défaits de la tradition, est à ses yeux vital pour le destin de la liberté. Le parti ici pris de rassembler des Oeuvres de Walter Benjamin dans leur strict ordre chronologique, sans regroupement thématique ni périodique, vise à faire apparaître les avancées comme les impasses d'une oeuvre sans égal, parce qu'inclassable.
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On ne revient pas indemne de Venise, les textes rassemblés ici en sont la preuve. Walter Benjamin y voyage jeune et ses notes contiennent déjà l'essentiel de sa conception nouvelle de l'esthétique. Ernst Bloch quant à lui s'attarde sur le calme de la nuit dans la sérénissime, hantée par les fantômes de son passé glorieux, Venise est toujours autre qu'elle-même, tendue vers un futur utopique inconnaissable. « Venise, c'est là où je ne suis pas », affirme enfin Sartre depuis sa fenêtre sur la vie vénitienne, reformulant les idées fortes de L'Être et le néant. Loin du décor aseptisé par le tourisme de masse, Venise devient, à travers ces trois auteurs, une source inaltérable pour la pensée.
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Ces trois volumes d'Oeuvres, soit devenues inaccessibles au public français depuis presque vingt ans, soit, pour un tiers d'entre elles, tout à fait inédites, ont pour ambition de débarrasser Benjamin des mythes qui l'entourent, de le donner à lire, de le faire entendre.Trois grands thèmes irriguent l'oeuvre de Walter Benjamin, s'entraînent, se recoupent, se recouvrent, sinon au fil des ans se contredisent : une philosophie du langage, d'abord, une philosophie de l'art, une philosophie de l'histoire. Trois préoccupations qui définissent le rapport de Benjamin à la tradition, son souci de restituer ce que cette dernière a refoulé, parfois éradiqué. Quel que soit le domaine auquel il s'arrête, il entend toujours dénoncer l'illusion de la continuité, l'oubli des ruptures décisives, des interruptions libératrices. Restituer la vision des «vaincus», des défaits de la tradition, est à ses yeux vital pour le destin de la liberté.Le parti ici pris de rassembler des Oeuvres de Walter Benjamin dans leur strict ordre chronologique, sans regroupement thématique ni périodique, vise à faire apparaître les avancées comme les impasses d'une oeuvre sans égal, parce qu'inclassable.
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Sur le concept d'histoire
Walter Benjamin
- Payot
- Petite Bibliotheque Payot
- 20 Septembre 2017
- 9782228918824
Au printemps 1940, quelques mois avant de se suicider, Walter Benjamin rédige une suite d'aphorismes denses et étincelants, bouleversants blocs de prose poétique au centre desquels rayonne «Angelus Novus», le tableau de Klee, que le philosophe associe à l'Ange de l'Histoire. Réunis sous le titre "Sur le concept d'histoire", ces aphorismes sont le texte le plus commenté de Benjamin. Leur répondent ici deux autres essais : "Eduard Fuchs, le collectionneur et l'historien" (1937), et le célèbre "Paris, la capitale du XIXe siècle" (1935), traversés par une même question : peut-on sauver le passé ? Avec une préface de Patrick Boucheron, professeur au Collège de France.
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Sur la littérature : inédits radiophoniques
Walter Benjamin
- Payot
- Payot Philosophie
- 14 Septembre 2022
- 9782228931182
On ne sait rien de la voix de Walter Benjamin ; il n'existe aucun enregistrement de ce philosophe qu'on imagine plus facilement au milieu des livres que sur les ondes. Et pourtant, l'auteur de "Sens unique" fut aussi un homme de radio : pendant cinq ans, de 1929 à 1933, il fit avec un certain succès des dizaines de causeries littéraires à la radio allemande. Pensées spécifiquement pour ce support, nerveuses et rythmées, portant sur la culture européenne, elles offrent un regard malicieux ou critique sur des auteurs fétiches ou qui l'ont marqué, de Gide à Thornton Wilder, ainsi que sur des domaines comme la graphologie, qui fut l'une de ses passions. Les neuf conférences publiées ici sont totalement inédites en français.
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Petite histoire de la photographie ; une photo d'enfance
Walter Benjamin
- Payot
- Petite Bibliotheque Payot
- 19 Juin 2019
- 9782228923989
C'est dans cette fameuse histoire critique de la photographie que Walter Benjamin définit pour la première fois le concept d'aura, clé de voûte de sa théorie esthétique, ainsi que la notion d'inconscient optique, ce quelque chose qu'en prenant une photo nous captons sans le savoir et que, par exemple, certains psychogénéalogistes vont traquer pour éclairer notre histoire. «Petite histoire de la photographie» (1931) est suivi de «Un portrait d'enfant» (1934), où Benjamin, analysant une photographie du jeune Kafka baignée de tristesse, se trouve soudainement renvoyé à sa propre enfance. Avec ce livre, qui est l'autre volet de «L'oeuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique», partez en compagnie d'un maître penseur à la recherche de la puissance des images.
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Paris, capitale du xixe siecle - le livre des passages
Walter Benjamin
- Cerf
- 28 Octobre 2021
- 9782204147118
Ce que Walter Benjamin a tenté de capter dans les passages parisiens, leur architecture et leur esprit, c'est tout le XIXe siècle. La porte d'entrée d'un zeitgeist total, n'émanant pas seulement de Paris, mais de toute une époque. Un grand classique.
1934. Réfugié en France, travaillant sous l'architecture de fer de la Bibliothèque nationale, l'écrivain et penseur allemand Walter Benjamin reprend son ancien projet de consacrer un ouvrage aux passages parisiens. Il l'avait conçu quelques années plus tôt comme une féérie dialectique proche, par l'inspiration, des déambulations surréalistes de Breton et surtout d'Aragon. Mais l'Europe tourne à l'abîme. Désormais, ce sera un livre constituant non seulement une histoire sociale de Paris au xixe siècle, comme l'annonçait l'institut de recherche sociale d'Adorno et Horkheimer, mais encore un essai d'interprétation globale du xxe siècle et de son équivoque modernité.
À partir des passages de la capitale française, Benjamin déchiffre les figures équivoques d'un rêve qui meurt sous ses yeux sur fond de verre et d'acier. Il décrypte des concepts tels que la ville, la construction, la communication, le transport. Des catégories telles que la distraction, la mode, l'oisiveté, l'intérieur, le miroir, l'ennui. Des événements tels que l'inauguration, l'exposition, la manifestation, l'incendie. Des figures telles que le passant, le joueur, le collectionneur.
Revenant au commencement des phénomènes et des techniques de masse, mesurant leur portée philosophique et politique, brossant un extraordinaire hommage critique à une cité capitale, à son architecture, à ses artistes et à ses écrivains, c'est une fragile aspiration utopique et une promesse oubliée de liberté qu'exhume Walter Benjamin. Car ce sont d'ores et déjà celles d'un monde révolu, prêt à plonger dans l'horreur.
Une contribution essentielle au patrimoine universel de la littérature. -
Walter Benjamin et la tempête du progrès
Agnès SINAÏ
- Le Passager Clandestin
- Les Precurseurs-ses De La Decroissance
- 17 Février 2022
- 9782369354956
Walter Benjamin (1892-1940), philosophe, traducteur, critique littéraire, est l'auteur d'une oeuvre interdisciplinaire au croisement de la philosophie, de la littérature et des sciences sociales. Il laisse aujourd'hui une oeuvre fragmentaire qui fait de lui l'un des plus grands théoriciens du XXe siècle.
S'inscrivant dans le courant anti-productiviste, il analyse précocement les menaces que les progrès techniques et économiques liés au capitalisme font peser sur l'humanité. Pour lui, le seul moyen d'y échapper est de s'émanciper de cette grande accélération pour résister à l'uniformisation du monde.
Agnès Sinaï, journaliste et universitaire, propose une introduction à la pensée complexe de Walter Benjamin, grâce à un style poétique qui laisse voir le "flâneur" qu'était le philosophe.
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Le dossier ici réuni rapproche des textes aux sujets variés, certains devenus classiques, comme L'oeuvre d'art à l'époque de sa reproduction mécanisée, d'autres plus rares ou pratiquement inconnus du public français : le premier exposé de ce qui devait devenir Paris, capitale du XIX? siècle, une étude sur les «Tableaux parisiens» de Baudelaire, telles autres sur Les Allemands de quatre-vingt-neuf, ou sur l'épopée et le roman. Tous appartiennent à la dernière période de la vie de Walter Benjamin, en exil en France de 1933 jusqu'à son suicide en 1940, quand il ne put obtenir de visa pour passer en Espagne. Il s'agit tantôt d'écrits qu'il rédigea directement en français comme les cinq fragments d'Enfance berlinoise ; tantôt des traductions auxquelles il a directement collaboré. Ces treize essais ont été choisis par les éditeurs à partir de la grande édition allemande des Oeuvres complètes, de façon à présenter, à travers un parcours chronologique, une image aussi précise que possible de la relation riche et complexe que Walter Benjamin entretient avec la langue et la littérature françaises, de Baudelaire à Proust, de Paul Valéry aux surréalistes.
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En 1925, Walter Benjamin, Asja Lacis et Alfred Sohn-Rethel séjournent ensemble dans la région de Naples. Ce voyage est l'occasion d'une fréquentation intense de la ville qui donne lieu à l'écriture des textes ici rassemblés. Benjamin et Lacis remarquent, dans la vie et l'architecture des Napolitains, la porosité entre espace privé et public. Sohn-Rethel quant à lui s'appuie sur les rapports comiques et ludiques que le peuple napolitain noue avec la technique pour élaborer une philosophie du cassé.
À Naples, "c'est seulement quand les choses sont cassées qu'elles commencent à fonctionner". Ces textes partagent une passion commune : faire de la ville un lieu d'exercice de la pensée.
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Chronique berlinoise / enfance berlinoise vers mil neuf cent (2 volumes) : oeuvres et inédits 11
Walter Benjamin
- Klincksieck
- 13 Septembre 2024
- 9782252047439
Enfance berlinoise, rend évidente la filiation qui existe entre les deux, de
sorte que les deux ne constituent qu'un seul et unique texte en
constante évolution autant dans sa destination et que dans sa forme.
Partant d'une chronique, le regard de l'auteur se focalise sur des
éléments extraits de l'espace berlinois de son enfance qui, libérés de
toute charge anecdotique, sont autant de plongées dans l'histoire
collective d'une génération. La perspective choisie, celle de l'enfant qu'il
a été, est celle de la découverte d'un monde nouveau, celle d'un
étonnement toujours renouvelé devant le monde des adultes. Ainsi
celui de la guerre : si les adultes admirent un homme qui a « mené une
guerre » (einen Krieg führen), l'enfant s'étonne que l'on puisse mener
une guerre comme on a « mené (führen) un rhinocéros ou un
dromadaire et être ainsi devenu célèbre ».
La nouvelle édition restitue les textes de Chronique berlinoise tels
qu'ils ont été conservés, tous les brouillons et notes, les listes de textes
préparatoires à une édition, sans choix restrictif, sans imposition d'un
ordre, et tire de leur obscurité une vingtaine de textes en vers, que les
Gesammelte Schriften avaient relégués dans les remarques. Ainsi la
Chronique apparaît-elle sous son vrai jour : un brouillon fragmentaire
portant toutes les biffures, les erreurs grammaticales de l'ébauche,
toutes les hésitations qu'effacent au contraire les Gesammelte Schriften
et la traduction française qui en a été publiée.
Pour Enfance berlinoise, La présente édition rassemble l'ensemble
des textes. Elle publie les deux tapuscrits (1933 et 1938), restitue dans
leur intégralité la liasse de manuscrits remise en 1939 à Gretel et
Theodor Adorno (nommée « Exemplaire Felizitas ») et celle destinée à
son fils Stefan (« Exemplaire Stefan »), toutes deux assorties des notes
marginales. Elle ajoute tous les brouillons et notes, ainsi que le listes de
textes préparatoires à une édition, reflétant la réflexion de l'auteur sur
la composition du recueil. Elle donne aussi les pièces parues dans des
revues du vivant de Benjamin. Elle ajoute enfin les traductions que Jean
Selz a faites avec l'aide de Benjamin.
C'est donc un cheminement à travers tout le complexe de ce work in
progress que propose cette édition : dans la composition des liasses à
différents stades de leur rédaction, même si leur datation reste en
grande partie impossible, dans l'évolution de la forme, dans celle de
l'écriture des pièces et de leur degré d'abstraction. Aucune de ces
versions n'est privilégiée par l'éditeur, aucune n'est présentée comme
version de référence. À chacune est accordée la même place et la
même importance. -
Allemands, une série de lettres
Walter Benjamin
- Encyclopedie Des Nuisances
- 22 Novembre 2012
- 9782910386412
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Le concept de critique esthetique dans le romantisme allemand
Walter Benjamin
- Flammarion
- Champs Essais
- 22 Septembre 2008
- 9782081218246
Le concept de critique esthétique dans le romantisme allemand « J'ai mis un point final il y a quelques jours au brouillon de ma thèse. La voici devenue ce qu'elle devait être : une ouverture sur la véritable nature du romantisme méconnue plus que partout ailleurs dans la littérature... » Ainsi Walter Benjamin évoquait-il en avril 1919 Le Concept de critique esthétique dans le romantisme allemand. Premier livre important de Benjamin, il contient son art poétique de même que la conception du langage qu'il entendait pratiquer et auquel il devait rester fidèle. De facture universitaire, il ne s'agit pourtant pas d'un simple ouvrage de circonstance : il traite fondamentalement, à travers la notion de critique esthétique, de la structure objective de l'art en tant qu'idée et de ses oeuvres parmi lesquelles, pour les romantiques, la poésie tient une position centrale.
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Le voyageur enchanté ; le narrateur
Nicolas Leskov
- Rivages
- Rivages Poche ; Petite Bibliotheque
- 5 Octobre 2011
- 9782743622770
Ce volume réunit pour la première fois le récit de l'écrivain russe Nicolas Leskov (1831-1895), Le Voyageur enchanté, et Le Narrateur : réflexions sur l'oeuvre de Nicolas Leskov, l'article que Walter Benjamin lui a consacré en 1936, l'un de ses textes les plus importants. Leur compréhension s'en trouve mutuellement enrichie.
Ivan Sévérianitch Flaguine, colosse en habit de moine, traverse le lac Ladoga et raconte à ses compagnons les aventures qui l'ont amené à s'engager dans les ordres...
Walter Benjamin voyait en Leskov l'une des dernières figures de cet art de raconter, appelé à disparaître. Il explore ici le sens et le destin de l'art immémorial du récit, dont la modernité entraînerait la fin. Le thème du déclin de l'expérience qu'accompagne l'effacement de la narration est au coeur de sa philosophie. Que signifie raconter une histoire ? Pourquoi cela devient-il si rare, si difficile ? Préserver le fil de la tradition du récit, n'est-ce pas résister à l'appauvrissement progressif de l'existence ? Telles sont les interrogations qui guident le texte de Benjamin, à la recherche d'une essence de l'art de raconter, en deçà des formes et des genres littéraires institués.
" L'art de raconter touche à son terme. De plus en plus rarement nous rencontrons des gens qui savent raconter quelque chose, au sens propre du terme. De plus en plus souvent un embarras se fait sentir à la ronde, lorsqu'on exprime le souhait d'entendre quelqu'un raconter une histoire. Tout se passe comme si une faculté qui semblait nous être inaliénable, évidente entre toutes, nous était désormais retirée. Je veux parler de la faculté d'échanger des expériences. " L'étude de Benjamin s'étend certes bien au-delà du récit de Leskov, et c'est pourquoi sa portée en est si grande. Elle y reste pourtant profondément ancrée et l'on ne peut que mieux en saisir la richesse en ne la séparant pas de son point de départ.
Quant au récit de Leskov, il vaut d'être lu et redécouvert à la lumière des analyses de Benjamin, mais également pour lui-même, pour sa singularité, l'expression profonde de la civilisation russe, sa tonalité ancestrale, " à la frontière du conte et de l'histoire vraie ", comme le disait Gorki ; dans des termes dont Benjamin s'inspire d'ailleurs pour conduire son analyse.
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Critique et utopie
Walter Benjamin
- Rivages
- Rivages Poche ; Petite Bibliotheque
- 14 Mars 2012
- 9782743623159
On tente ici d'organiser, autour du concept de critique, doublé de celui d'utopie, une lecture suivie - c'est-à-dire conséquente - des écrits de Walter Benjamin (1892-1940). Un troisième terme, celui de crise, dessine entre les deux premiers l'espace problématique d'une histoire en train de se faire ou de se défaire.
Sous le titre de Crise et Critique, Benjamin a envisagé avec Brecht et quelques autres, à l'heure de la montée des périls dans la jeune République allemande de Weimar, (et plus précisément au tournant de l'année 1930) la publication d'une revue engagée sur le front de l'art, de la littérature et de la culture. Ce projet avorta, mais les échanges auxquels il donna lieu alimentent la définition benjaminienne de la - tâche de la critique - (un ensemble de fragments éclatés). A vrai dire, Benjamin n'avait pas attendu ce moment pour mettre au premier plan de sa pensée la notion de critique. Chacun des objets qu'il a étudiés jusqu'alors - le concept de critique d'art dans le romantisme allemand, Les Affinités électives de Goethe, origine du drame baroque allemand - lui permet de creuser sous divers angles une théorie de la critique indissociable de la pratique de celle-ci. La critique proprement littéraire, ce faisant, ne manque pas de border la philosophie de l'art, ni de déborder vers l'histoire et la politique, ce dernier trait s'accentuant, sous la pression des circonstances, avec Sens unique (1928) et le Passagenwerk, l'Oeuvre des Passages (1928-1940).
Le recueil de textes présenté ici - coupe transversale dans les écrits de Benjamin - repose sur des extraits et des fragments significatifs, attestant d'une méthode qui se veut mobile pour affronter et exploiter tout à la fois le grand vent de l'époque. S'il y a quelque risque à bâtir ainsi sur des éléments dispersés - mais d'un autre côté tout autant rassemblés -, on est en droit de s'y sentir autorisé par la démarche de l'auteur lui-même, procédant volontiers par citation et montage.
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Technique et expérience, mélancolie de gauche et autres textes
Walter Benjamin
- Eterotopia
- 25 Octobre 2016
- 9791093250120
Le choix de textes de Walter Benjamin (1929-1933) présentés dans ce livre concerne le rapport entre la technique et l'existence, avec un essai encore inédit en France, Mélancolie de gauche.
Au centre de ce livre il y a le rapport entre corps et transformations techniques qui transforment les subjectivités et le social, surtout eu égard à ce que Benjamin appelle la « pauvreté de l'expérience ».
Benjamin a été sans doute un des premiers philosophes à avoir compris comment un tel processus de transformation du capital pouvait agir en vue d'une domestication à travers l'introduction de la technique dans la vie et vice-versa.
Voici ce que le philosophe allemand écrit dans Expérience et pauvreté :
« De barbarie ? Mais oui. Nous le disons pour introduire une conception nouvelle, positive, de la barbarie. Car à quoi sa pauvreté en expérience amène-t-elle le barbare ? Elle l'amène à recommencer au début, à reprendre à zéro, à se débrouiller avec peu, à construire avec presque rien, sans tourner la tête de droite ni de gauche. Parmi les grands créateurs, il y a toujours eu de ces esprits impitoyables, qui commençaient par faire table rase. Il leur fallait en effet une planche à dessin, ils étaient des constructeurs ».
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Les textes que regroupe ce volume sont tantôt des protocoles d'expériences scientifiques menées avec des amis, tantôt des comptes rendus d'ivresse solitaire. Il forme l'ébauche d'un livre sur le haschich qui ne vit pas le jour.
La curiosité de Benjamin, une référence probable à Baudelaire, des motifs personnels, mais surtout l'extension kaléidoscopique de la conscience (" avec le haschisch, nous sommes des êtres de prose de la plus grande puissance "), tous ces motifs convergent dans l'expérience commencée en 1927 et poursuivie surtout dans les années 1930-1931, dont Benjamin dit qu'elle a comporté une " félicité rythmique " semblable à celle de dévider un écheveau savamment embrouillé : félicité dans la quelle réside " le bonheur de toute productivité ".
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Théologie et utopie ; correspondance 1932-1940
Gershom gerhard Scholem
- Eclat
- Philosophie Imaginaire
- 6 Janvier 2011
- 9782841622160
On connaît, par le volume de Gershom Scholem Walter Benjamin. Histoire d'une amitié, les liens qui unissaient les deux hommes. Ils ont échangé entre 1932 et 1940 une correspondance qui mérite pleinement le terme d'oeuvre, comme si dans cet échange au quotidien, dans cette absolue confiance et confidence l'un par rapport à l'autre, et autrement que dans une oeuvre 'publique', ils s'étaient livrés à une analyse en profondeur d'un siècle bouleversé : vie littéraire et philosophique, montée du nazisme en Allemagne, errance de Benjamin, permanence de Scholem en Palestine dès 1923, où il oeuvre à une symbiose entre les populations juives et arabes... autant de sujets abordés au fil des lettres et qui confirment la pertinence d'analyse dans l'échange et la discussion parfois polémique des deux hommes.