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Voici la réédition en poche d'un livre devenu depuis sa première publication (janvier 2011) un « classique » des éditions Nous. Il présente, pour la première fois traduits et rassemblés, l'ensemble des textes de Walter Benjamin consacrés à Proust.
La relation étroite qui lie l'oeuvre de Benjamin à Proust et à ses textes s'étale sur plus d'une décennie, de 1929 jusqu'à sa mort. Parmi les premiers lecteurs allemands de Proust, Benjamin le traduit (À l'ombre des jeunes filles en fleurs, Du côté de Germantes, Sodome et Gomorrhe) et arrive jusqu'à le « réécrire » - son Enfance berlinoise est une réécriture condensée et fragmentée de la Recherche, revendiquée comme telle par l'auteur.
Les réflexions de Benjamin révèlent une proximité surprenante à la pensée et à l'oeuvre de Proust, sur des sujets aussi fondamentaux que la conception du langage (rejet du contenu communicationnel du langage et de l'arbitraire du signe), de l'oeuvre d'art, de la « judéïté ».
Dans ce volume on trouvera entre autres une analyse de la réception de Proust, à travers son image - à la fois l'image que l'on a de Proust et la sienne, celle que Proust a produit de lui-même. Aussi, les anecdotes, les souvenirs, les récits de conversation autour de Proust (dont celle avec Gide), témoignent de la tentative, toute benjaminienne, de croiser oeuvre et existence.
Constante, multiple, fascinante, la relation de Benjamin à l'oeuvre de Proust donne à voir non seulement les profondes affinités entre les deux auteurs, mais également un Proust inédit.
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Ce livre présente, pour la première fois traduits et rassemblés, l'ensemble des textes de Walter Benjamin consacrés à Kafka.
Kafka représente pour Benjamin un point stratégique d'éclaircissement de son époque. Dans une lettre à Brecht, Benjamin donne le plan d'une série de conférences consacrées à ceux qu'il nomme les « figures de proue de la situation actuelle ». Ainsi, comme Baudelaire pour la poésie, Brecht pour le théâtre et Kraus pour le journalisme, Kafka a une fonction exemplaire et emblématique pour le roman. C'est en 1925 que Benjamin commence à s'intéresser à Kafka. Le grand essai de 1934, « Pour le 10e anniversaire de sa mort : Franz Kafka » n'est pas, loin de là, son dernier mot sur Kafka. Jusqu'à la fin de sa vie il rassemblera des notes en vue d'un livre sur Kafka, jusqu'à esquisser en 1938, dans une lettre à Scholem, une nouvelle interprétation de son oeuvre.
C'est avec les nouvelles et les romans de Kafka - avec la « teneur de vérité » de son oeuvre - et non avec ses réflexions philosophiques que Benjamin s'explique. Critique et exégèse se confondent dans la lecture benjaminienne, qui cherche dans l'oeuvre de Kafka le substitut d'une impossible théologie. Car Kafka représente aussi l'« interlocuteur » privilégié dans le débat de Benjamin avec lui-même sur le judaïsme et le judaïsme dans le monde moderne.
Dans ce volume on trouvera les différents travaux que Benjamin a consacrés à Kafka (un essai, une conférence, une polémique et un compte rendu), mais aussi les nombreuses notes de lecture et de conversation, les ébauches et esquisses qui proviennent de ses archives à Berlin (ensemble qui ne cessera de grandir pour former ce qu'on appelle aujourd'hui le « complexe Kafka »), ainsi que des extraits de sa correspondance avec Scholem, Adorno et d'autres autour de Kafka. Cet ensemble, pour une grande part traduit pour la première fois, propose aussi un certain nombre de textes encore inédits en Allemagne. Il constitue une véritable somme Sur Kafka, l'un des auteurs les plus importants de notre temps.
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Ce volume réunit l'intégralité des lettres écrites en français par W. Benjamin. Au total, 525 lettres composées entre 1919 et 1940, en majorité inédites, adressées à des personnalités telles que F. Picabia, M. Brion, P. Leyris, G. Freund, H. Arendt ou encore G. Scholem. L'ensemble est classé chronologiquement et se conclut par la lettre rédigée juste avant le suicide du philosophe et écrivain.
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L'analyse proustienne du snobisme, qui est bien plus importante que son apothéose de l'art, représente le sommet de sa critique sociale.
Car l'attitude du snob n'est rien d'autre que la contemplation conséquente, organisée, endurcie, de l'existence à partir du point de vue chimiquement pur du consommateur. C'est moins l'humour que le comique qui est le véritable noyau de la puissance de Proust; il ne transcende pas le monde par le rire, mais par le rire il l'abat. Au risque de le briser en mille morceaux, devant lesquels il n'y a que lui pour fondre en larmes.
Sont en morceaux : l'unité de la famille et de la personnalité, de la morale sexuelle et de l'honorabilité sociale. Les prétentions de la bourgeoisie éclatent sous les rires.