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Fata Morgana
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Le génie de Baudelaire, qui trouve sa nourriture dans la mélancolie, est un génie allégorique.
Pour la première fois chez Baudelaire, Paris devient objet de poésie lyrique. Cette poësie locale est à l'encontre de toute poësie de terroir. Le regard que le génie allégorique plonge dans la ville trahit bien plutôt le sentiment d'une profonde aliénation. C'est là le regard d'un flâneur, dont le genre de vie dissimule derrière un mirage bienfaisant la détresse des habitants futurs de nos métropoles.
Cet «exposé», fut rédigé en français par Benjamin en 1939. Il annonce ce qu'aurait dû être Le livre des passages, resté à l'état fragmentaire, qui se voulait «une histoire sociale de Paris au XIXe siècle» et tente de «montrer comment les formes de vie nouvelle et les nouvelles créations à base économique et technique entrent dans l'univers d'une fantasmagorie. A des fantasmagories du marché, où les hommes n'apparaissent que sous des aspects typiques, correspondent celles de l'intérieur, qui se trouvent constituées par le penchant impérieux de l'homme à laisser dans les pièces qu'il habite l'empreinte de son existence individuelle privée. Quant à la fantasmagorie de la civilisation elle-même, elle a trouvé son champion dans Haussmann, et son expression manifeste dans ses transformations de Paris».
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Si Marseille est la ville où Walter Benjamin vécut ses dernières semaines durant l'été 1940 avant sa mort tragique, elle est également, dès 1928 le champ d'expériences nouvelles. Expériences olfactives et chromatiques, dont celle qu'il relate ici, au gré de ses déambulations sur le vieux port, le cours Belsunce et la Canebière pris par l'ivresse du haschich.
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Et ce fut dans ce petit bar du port que le haschich se mit à produire son enchantement intime, au fond canonique, avec une précision primitive, comme je ne l'avais peut-être jamais ressenti auparavant. Car il me rendait physionomiste, à tout le moins observateur de physionomies et il m'advenait quelque chose de tout à fait unique dans mon expérience : je fus littéralement fasciné par ces visages qui m'entouraient et qui pour la plupart étaient remarquablement farouches ou laids. Des ?gures que d'ordinaire j'aurais évitées pour plus d'une raison : je n'aurais ni désiré attirer sur moi leur attention ni pu supporter leur bestialité.
Si Marseille est la ville où Walter Benjamin vécut ses dernières semaines durant l'été 1940 avant sa mort tragique, elle est également, dès 1928 le champ d'expériences nouvelles. Expériences olfactives et chromatiques, dont celle qu'il relate ici, au gré de ses déambulations sur le vieux port, le cours Belsunce et la Canebière pris par l'ivresse du haschich.