Jacques Copeau quitte Paris en 1924 pour fonder une éphémère école, avec de jeunes comédiens et en lien avec le Vieux-Colombier, en Bourgogne. L'échec de ce projet initial débouche sur la naissance d'une troupe par les comédiens afin de vivre, et de bénéficier de l'enseignement de Copeau. Tôt baptisée Les Copiaus, la troupe rayonne en Bourgogne, puis en Belgique, Suisse notamment, de 1925 à 1929. L'histoire du théâtre voit dans cet épisode un antécédent de la décentralisation théâtrale, une expérience qui acquiert valeur de mythe après 1945. Pour autant, l'activité des copiaus, leur inscription dans le territoire bourguignon à partir de Pernand-Vergelesses, les conditions mêmes d'existence et de création théâtrales ont peu été étudiées. Les Copiaus sont une troupe nomade. La décentralisation en acte qu'ils pratiquent est l'invention d'un public qu'a posteriori Jacques Copeau théorisera comme celui d'un théâtre populaire. Les Copiaus sont au village, s'inscrivent dans les sociabilités des côtes beaunoise et nuitonne, participent de l'équilibre socio-politique de Pernand-Vergelesses. Cette inscription vaut événement dans le monde du théâtre et, dans les réseaux régionalistes et viticoles qui concourent au succès de la troupe, s'inventent des traditions au vif de la modernité théâtrale copélienne, ainsi des fêtes du vin. Dans ce jeu, ce nouveau public que cherchent les Copiaus, le vigneron s'impose comme l'un des ressorts de l'art scénique de la troupe. C'est un art de faire inédit du théâtre en milieu rural qui se révèle.
L'imprimé, qu'il soit journal ou brochure, affiche ou tract, construit la vie politique comme vecteur politisé depuis la fin du XVIIIe siècle. La IIIe République apparaît toutefois comme un moment privilégié : la culture de masse se mettant en place par l'école et les imprimés, entraine la politisation des masses.
Les dessinateurs de presse auront donc été au centre d'un vaste champ d'étude que l'histoire culturelle, de l'art, politique ont entrepris d'examiner. Ce volume se veut une tentative d'approches croisées, dans un cadre chronologique allant jusqu'en 1940, au moment où surviennent Vichy et sa politique collaborationniste que les dessinateurs de presse seront appelés à promouvoir.
Peintre rétif et frondeur, Courbet participe de l'effervescence artistique et politique de son époque. Sous l'impulsion de Jules Champfleury, il jette les bases de son propre style : le réalisme. Si Courbet ne révolutionne pas la peinture elle-même, il en bouleverse radicalement les normes, réformant à la fois le « sujet de peinture » et la manière de peindre. Aujourd'hui, son oeuvre permet de réévaluer les enjeux liés à la question de la modernité en art.
L'invention de Courbet par lui-même décline les questions de la réception de l'oeuvre, du rapport que l'artiste entretient avec son temps, comme celles relevant de la rupture esthétique.
L'Atelier du peintre, l'Enterrement à Ornans, L'Hallali du cerf, Les Baigneuses, La Rencontre, la série des Vagues et des paysages de Franche-Comté : ces chefs-d'oeuvre montrent combien Courbet fait voler en éclats toute notion de beau et de mimesis, leur substituant une iconographie qui abolit hiérarchie des genres et principe de vraisemblance. La présence de la peinture, de la matière picturale est un élément fondamental du processus créatif chez Courbet ; elle fait effet de vérité. La décision d'être peintre, l'engagement en peinture, le thème de l'autoportrait, le rapport au spectateur composent autant d'aspects d'une véritable « rhétorique du moi ». Tout au long du XIXe siècle, la présence affirmée du « corps du peintre » dit la puissance de l'acte de peindre.
L'antifascisme démocratique, né d'une émotion collective, surgit en France en 1934-1935, et cette expérience marque la scène politique française pour plusieurs décennies.
Les auteurs font ici le choix de resserrer l'analyse sur la séquence 1934-1936, et de placer les acteurs au coeur de leur analyse. Une lecture à hauteur d'homme où il s'agit d'abord de questionner une émotion (l'antifascisme) avant de s'intéresser à son évolution politique.
Le propos des auteurs n'est pas l'actualité, mais il s'en nourrit. Il s'agit en effet ici de faire partager la première expérience de l'antifascisme de masse pour mieux faire comprendre ses potentialités et ses difficultés.
Cet ouvrage portant sur un thème toujours d'actualité est susceptible d'intéresser de nombreux lecteurs.
Le mouvement syndical constitue un sujet de recherche qui est commun à plusieurs approches : histoire, sociologie, sciences de la gestion, psycho-sociologie, ethnologie, droit, science politique, économie. Comment ces disciplines construisent-elles leurs démarches afin d'analyser la réalité syndicale ? Si certaines approches se confrontent régulièrement dans les études, d'autres au contraire semblent avoir plus de mal à se conjuguer. Pourquoi cette situation ? Quels dispositifs peut-on alors imaginer pour travailler de manière transversale sur ce sujet de recherche ?