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Thomas A. Ravier
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À quoi bon cette fresque de mes lectures dans un monde où il n'est même plus nécessaire de brûler les livres pour assurer leur disparition instantanée ? J'en appelle aux martiens de la bibliothèque. L'humanité ? Parlons-en. Des enfants formant une mêlée autour de l'urne trompeuse d'un smartphone ; des adultes parcourant de ces livres numériques dont les pages fantômes ne renfermeront jamais de fleurs séchées ; des vieillards promenant un doigt sur l'écran de leur tablette à la manière d'aveugles de formation sur du braille lisse. Le passé ? Pourquoi pas, mais avec, comme on le voit dans les musées, « CLIC-CLIC », ses oeuvres d'art à emporter. Rien pour exciter les foules, on s'en doute, à côté de la perspective d'une destruction planifiée. Et ce sont les mêmes dont on voudrait nous faire croire qu'ils pourraient lire « La comédie humaine » ou « À la recherche du temps perdu » ? S'ils arrivent à lire la notice de leur portable, ce sera déjà bien. « Si les noms de Montaigne, Shakespeare, Bossuet, Marivaux, Proust, Morand, Colette (Colette, je vous aimeâeuros%!), Bernanos, Artaud, Céline, Faulkner, Genet ou Sollers ne vous semblent pas suffisamment importants pour leur consacrer toute une vie au détriment de contemporains discutables, que ce soit les romanciers de "prestige" (comme on le dirait de biens immobiliers exceptionnels), les bons élèves surclassés (un critique littéraire acheté, un livre offert), les poètes à lire au calme, l'élevage durassien, les blogueurs anoblis ou tout le gratin des victimes qui font le bonheur des librairies... Alors ce livre n'est pas pour vous. »
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«Pourquoi Proust ayant livré et remporté une guerre française impitoyable contre sa mère doit-il être plus que jamais imposé comme l'auteur désespéré d'une oeuvre qui célèbre un culte maternel inguérissable ?» Thomas A. Ravier
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«Au théâtre, il existe une place idéale d'où la perception du spectacle est la meilleure, dans l'axe central, au septième rang. D'où son nom, l'oeil du prince : par habitude elle était réservée au souverain. Vide, voilà qu'un Dieu m'a proposé cette place. J'ai compris que j'étais l'invité du Temps. Mon oeil s'est ouvert, presque musicalement. Ayant beaucoup aimé le cinéma par le passé, je n'y ai vu qu'un grand cimetière sous les sunlights... Le lecteur aurait raison de penser qu'il s'agit ici du premier livre jamais écrit sur le cinéma, loin de la bêtise cinéphilique, cette vieille nuit française borgnesse. Éros dans l'iris ! Le cinéma est mort ? Vive Hitchcock - avec qui, personnellement, au mépris de la métaphysique, j'ai appris à rire rouge ! Vive Bresson ! Vive Renoir ! Vive Welles ! Vive Lubitsch ! Vive Keaton ! Vive Chaplin - ce saint industriel qui dansait au-dessus de la Mort !» Thomas A. Ravier.
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Quand le narrateur apprend que la villa du Lavandou Leï Fatigas est vendue, il s'effondre. Vendue, cette maison nichée au creux des restanques sur fond de Méditerranée. Vendue, la villa tant aimée qui détient la mémoire vive d'une enfance et d'une adolescence libres et rêveuses auprès d'une famille fantasque.
Jeune Parisien, le narrateur se languit des langueurs provençales. Dès qu'il le peut, il se réfugie, sur la Côte d'Azur, auprès de «son cher, son doux, son merveilleux jardin!». Il fait corps avec la villa, il en connaît la géographie la plus intime, elle est le lieu de tous les apprentissages amoureux et littéraires...
À travers ses chroniques, au style éblouissant, se dessine un autoportrait sans complaisance. Homme de plaisirs et de passions aux accents casanoviens, l'auteur se révèle aussi un écrivain d'une érudition confondante, d'une sensibilité extrême, n'excluant pas un certain romantisme noir.
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« L'Angleterre de 1564 ? La naissance de Shakespeare et l'épidémie de peste.
Ce n'est que le début d'un long duel. Un fou paré de moire et sa hache de mots perlés de noir défient le néant. La mort couche les acteurs, assoit son charnier, fige la scène, éteint le monde... Shakespeare n'en déchaîne pas moins le tourbillon magique du souffle et de la parole. Le rideau ne tombera jamais.
Quatre siècles plus tard, une nouvelle "peste" ferme les théâtres ? Un nouvel Hamlet ouvre le feu ! Le Temps serait dans de faux gonds, le crime enfoui, Maman sur le trône, le rythme à la traîne ? Un dingue en parle à sa dague, un ambianceur de ténèbres prêt à faire sauter tout le Royaume pour les besoins de la comédie.
Vous êtes priés de brûler vos téléphones portables.
Bon spectacle. » TR Dans ce nouveau roman, nouvelles Liaisons dangereuses (« Eh bien ! la guerre... »), Thomas A. Ravier dissèque la figure de Hamlet jusqu'au vertige. Être père ou n'être pas père : telle est la question. -
Sans le baroque, la musique serait une erreur
Thomas A. Ravier
- Leo Scheer
- 3 Octobre 2018
- 9782756112503
« Ceci n'est pas un traité musicologique mais les mémoires d'un auditeur libre venu renier le testament musical de cette humanité nocturne qui va de Wagner à Daft Punk. Et poser une fois pour toutes la question : comment des ténèbres du xxe siècle a pu surgir la lumière de Monteverdi, Purcell, Lully, Vivaldi, Bach, Haendel... et tant d'autres ?
Fallait-il que chute monstrueusement le genre humain pour mériter d'entendre, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, la voix miraculeuse d'Alfred Deller ? Le chaos assourdissant de ce monde serait-il le détonateur de ce retour en grâce de la voix qu'incarnent la Billie Holiday de Versailles Agnès Mellon ; la reine du jour Sandrine Piau ; la gitane de Pleyel Patricia Petibon ; la comète Jaroussky et ses coruscantes coloratures ?
«Sans la musique, la vie serait une erreur» disait Nietzsche. Rectification : sans le baroque, la musique serait une erreur ! »
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La solitude. Le milieu de la vie. Pierre occupe ses journées a observer les autres, les détails, les insignifiances.
Mais que se passe-t'il quand l'observateur devient celui qui est observé ? Que lui veux cette silhouette noire qui le suit et l'épie en permanence ? Que signifie cette présence ?
Avant de vous plonger dans la lecture de ce livre, vérifiez bien que personne ne vous observe... -
« Je sais que d'habitude ceux qui ont fait ces choses ne le disent pas, ou que ceux qui les racontent ne les ont pas faites. Je les ai faites. Il aura suffi d'une nuit à verser mon poison dans les rues pour fixer en moi cette idée. J'importerai de mon adolescence des rêves de chaos inachevés. Je serai personnellement ce désordre plastique. Je voulais entraîner le monde visible dans sa chute. Je voulais dévorer Paris. J'étais devenu comme ce poulpe, c'était ma nature, tout sauf de la colère : je crachais. Mon corps était à lui seul un luxe considérable. Nous bondissions. Et c'était suffisant. J'achève ainsi l'ère de ma jeunesse : en rythme, dans le secret heureux de ma main. Oui, je fus ce monstre-là. J'aurai fait de Paris mon festin. » Thomas A. Ravier.
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L'architecte Christian Gambe accepte la commande d'une mystérieuse industrielle hollandaise: le premier cimetière aux tombes transparentes. C'est le début d'une malédiction. D'un côté, l'internement de son frère écrivain qui semble succomber à la folie; de l'autre, la vengeance de sa femme, la cantatrice Madeleine Avemo, qui le tient responsable de l'accident de voiture ayant mis fin à sa carrière. Lorsque Christian découvre que tous ces événements sont liés, il comprend qu'on le manipule. Quelle est cette inquiétante inconnue à la Jaguar rôdant autour de son frère? D'où vient la bague que Christian offre à Madeleine pour son anniversaire?
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Un Français au pied marin et une photographe suédoise qui prépare un reportage sur Jean Seberg se rencontrent près de Saint-Tropez dans la maison où a été tourné Bonjour Tristesse. Coup de foudre à l´ombre des palmiers, croisière sexy en voilier, pétanque et champagne... Ces vacances invitent à une suite : quelques semaines plus tard, Julien rejoint Oïga à Stockholm.
Du paradis à l´enfer... Dès son arrivée, ce Latin fantasque se retrouve confronté à un univers nocturne, à une femme raidie, à une société sclérosée par le protestantisme et qui se résume en un mot d´ordre domestique : IKEA ! La passion méditerranéenne vire au cauchemar ; la scène de ménage à la guerre de religion.
Entre satire baroque et thriller métaphysique, Fantasque propose une réflexion originale sur la violence de la standardisation moderne et des nouveaux comportements amoureux.