Employé dans une société de gardiennage et d'alarmes, Patrick a organisé le vol rocambolesque d'un tableau de Rembrandt. En cette soirée du 13 juillet 1999, les sons des festivités, les vrombissements des chars et des pales d'hélicoptères couvrent l'alarme déclenchée par sa fuite. Tout se passe comme prévu, mieux encore. Il place le tableau, caché dans un sac-poubelle, sur la banquette arrière de sa voiture, et prend la route du retour, exalté.
Il grimpe quatre à quatre l'escalier qui mène à son studio en poussant un énorme cri de victoire. Il l'a fait ! Il a accompli l'acte héroïque absolu. En vainquant l'appréhension, il est devenu héros à ses propres yeux. Libéré du carcan de son enfance douloureuse, il s'est fait homme. Il n'est plus le même, les photos trahissent cette joie nouvelle, ses yeux brillent d'une lumière inconnue. Les filles et la vie lui sourient.
Mais bientôt la joie fait place aux tourments, teintés de paranoïa. Le secret induit une nouvelle solitude. Détenteur de « l'enfant », comme il l'appelle, amoureux et responsable, Patrick se doit de le préserver. Or les dangers sont pléthore : l'humidité, un possible incendie dans les Landes, les termites, un cambriolage. En quinze ans, les déménagements seront très nombreux, le secret et les mensonges plus difficiles à vivre - notamment ceux qui préservent de toute complicité Christelle, mère de leurs deux enfants.
Jusqu'au jour où, l'humidité rouillant les semences du tableau, malgré la housse de costume, le papier bulle et la couverture chauffante, Patrick décide de se rendre à la police.
Srebrenica
Un génocide annoncé
Ce sont plus de plus de huit mille hommes de la zone de sécurité de Srebrenica (soi-disant protégée par l'ONU), que les forces de Milosevic, Karadzic et Mladic ont exécutés en quelques jours, en juillet 1995. À deux heures et demi de Paris, ce massacre est le plus important commis en Europe depuis les crimes nazis. Le dernier génocide européen du XXe siècle.
Des politiques, diplomates et militaires interrogés par l'auteur ont avoué les lâchetés et les complicités qui ont laissé le crime s'accomplir. Depuis, le mensonge officiel « On ne savait pas, on ne pouvait pas savoir » n'a plus cours : en fait, la chute de l'enclave était prévue et les massacres prévisibles. Pas un responsable qui n'ait su qu'ils étaient en cours, alors qu'il était temps de sauver des milliers de vies humaines. Mais pas un ne tentera de les arrêter.
Entre raisons, secrets et crimes d'État, Srebrenica, un génocide annoncé révèle un scandale politique dans lequel sont impliqués l'ONU de Boutros Boutros-Ghali et de Kofi Annan, et une communauté internationale dont les dirigeants sont alors François Mitterrand, John Major et Bill Clinton ; mais aussi la « chambre sans vue » du Conseil de sécurité, les Services secrets, les mafias balkaniques, et la propagande de la presse révisionniste. Telle une enquête policière implacable, il démontre la trahison internationale et accuse les coupables.