Belgrade, années 1970. Milena, une jeune scénariste, entame une relation épistolaire avec Sam, l'un des deux Américains qu'elle a rencontrés lors d'un séjour à Paris. Berlin, années 1930. Clara, fille unique d'un couple d'avocats juifs et Lily, sÅ?ur aînée d'une famille ouvrière, se rencontrent et tentent de s'aimer. France, 2020. En plein confinement, une romancière parisienne endeuillée reçoit une cantine remplie des lettres de Milena. Sonia RistiÄ?, par son talent de conteuse, noue pour le lecteur les liens translucides qui traversent les siècles. Liens d'amour, liens de folie, liens de liberté farouche, liens d'écriture ou de création. Elle recrée ce que la mémoire et le temps ont effacé. Dans cette Chambre à soi moderne, elle tisse un fil entre ces femmes mues par leur indépendance, leur créativité et leur fière détermination à vivre un amour qui soit à la hauteur de leur liberté.
Saisons en friche est un grand roman sur l'univers des squats. À travers des personnages attachants, Sonia Ristic restitue la saveur d'une période qui fut fondatrice dans son parcours littéraire. Elle plonge surtout le lecteur dans un tohu-bohu plein de charme où l'aventure se conjugue au collectif et où l'humain est au coeur de tout.
Sonia Ristic a puisé dans ses souvenirs la trame de ce roman sur un collectif d'artistes tiraillé entre les mille contradictions qui ont jalonné le quotidien de la plupart des squats. Si on y croise aussi les questionnements qui nervurent aujourd'hui la société française dans son ensemble, sans naïveté ni résignation, c'est peut-être tout simplement parce que la vie y est vécue plus intensément qu'ailleurs. C'est cette énergie militante, joyeuse et d'une vigueur inouïe qui émane de ce roman tumultueux et plein de tendresse.
En novembre 2010, Sonia Ristic a bénéficié d'une bourse d'ETC Caraïbes pour une résidence en Guadeloupe. Elle y a encadré des ateliers d'écriture et assisté à des débats philosophiques dans des classes de petite et grande section dans plusieurs écoles de Pointe Noire et Bouillante.
Les textes réunis dans L'amour c'est comme les pommes traitent des thèmes de la peur, de la colère, de la pauvreté et des relations familiales, ont été inspirés des mots d'enfants entendus à cette occasion.
Mai 1981. Tandis que le pays fête ou pleure l'élection de François Mitterrand, dans un immeuble du boulevard Barbès, Summer, Douma et JC, âgés de trois ans, s'enlacent pour la première fois. Devenus inséparables, ils forment une drôle de créature à trois têtes.
Les Fleurs dans le vent est une fresque sur l'amitié. C'est aussi un portrait pointilliste ou pixellisé de la France des années 1980 aux années 2000.
Les Fleurs dans le vent donne à voir les difficultés que l'on rencontre pour se construire lorsque l'on est perçu comme différent, que ce soit par son histoire familiale, sa couleur de peau ou son orientation sexuelle. à travers ces personnages touchants d'ardeur ou de maladresse s'écrit un roman pénétrant sur la force que l'on puise auprès de celles et ceux qui constituent nos familles choisies, celles dont l'acceptation est inconditionnelle et où l'on vient s'abriter de toutes les tempêtes.
Comme l'héroïne de Breton dont elle porte le nom, Nadja est légèrement étrange. Un peu "off", diraient les Américains dans cette université du Vermont où elle enseigne l'écriture durant le semestre d'été. Etrangement absente à elle-même et au monde, déracinée, comme déconnectée de son corps, de sa carrière d'auteur et de sa vie de mère et d'épouse. Pour un peu, on dirait que ces enveloppes superposées d'elle-même sont restées à Paris.
Durant ces quelques semaines de canicule et d'orages, dans ces instants charnières à l'approche de la quarantaine et à l'heure des premiers bilans, dans cette Nouvelle Angleterre follement cinématographique, les souvenirs d'une première passion adolescente ressurgissent, réveillés par une rencontre amoureuse impromptue. Et Nadja de plonger dans une danse de la mémoire, valsant entre souvenirs et présent, entre trois hommes qui ont marqué sa vie de femme, trois moments de vérité, trois continents.
Que reste-t-il de ce premier amour vécu sur la terre rouge et ocre qu'elle foulait pieds nus sous des pluies diluviennes ? Si le bonheur ne succède pas forcément à la disparition de la douleur, est-ce à l'écriture de construire ce voyage initiatique au coeur d'une mémoire, de ce qui nous construit, nous détruit, nous constitue ?
Ils sont trois. Une femme, un homme jeune, un homme plus âgé. La femme, on l'appellera La fille. Le premier homme sera Le frère, le second Le père. On les appellera ainsi, même si les rapports entre ces trois-là ne peuvent être uniquement des rapports de famille. Peut-être même qu'il n'y a aucun lien de parenté entre ces trois-là. Peut-être que c'est de tout autre chose qu'il s'agit ici...
Dans un futur incertain, la Terre a changé de face. Les Traks. nouvelle espèce mutante, y règnent, tout-puissants. Subsiste une poignée d'humains, parqués dans le sous-sol. Ils sont tous passés par la Machine et ont perdu la parole. Ne pouvant plus communiquer, ils s'éteignent. Dans la zone W6P, il y a Max. Qui parle. Qui a su déjouer la Machine et recouvrer la parole. Qui pourrait tout réapprendre aux autres. Et il y a Abel. qui rêve de résistance, de guérilla armée de mots. Il s'enfuit du sous-sol et se réfugie dans un phare abandonné où se cachent déjà Lo, Oona et Marie. Lo est humain et, étrangement, la Machine n'a eu aucun effet sur lui. Peut-être parce qu'il aime Marie, qu'il l'aime à la folie, et qu'il est prêt à tout pour l'empêcher de s'éteindre. Et peut-être parce que Marie l'aime du même amour désespéré, elle s'accroche aux derniers mots qui lui restent. Oona, quant à elle, parle bien, trop bien. Robot sorti des usines traks, elle a fui aussi : elle veut être humaine. Dans cet univers où les humains doivent lutter pour le rester et les robots rêvent de le devenir, Abel, Lo, Marie et Oona cherchent le moyen de mettre le phare en marche et ainsi d'éclairer les ténèbres.
En montant sur ce bateau, je ne savais encore rien. Je ne pouvais m'imaginer qu'embarquer sur le Marco Polo, c'était traverser le miroir. Je suis monté à bord du Marco Polo et je me suis cogné aux regards des passagers. Personne ne parlait. Dans la cabine, ils étaient tous assis, alignés, silencieux, étonnamment paisibles. Et ils me regardaient.
Lorsque le Prince charmant réveille la Belle au Bois dormant au bout de cent ans, tout devait rentrer dans l'ordre. Ils se marient, ont quelques enfants, mais la Princesse reste insatisfaite de cette existence.
Elle décide de fuir le monde enchanté pour se confronter à la réalité et trouver l'Homme de sa vie.
Après plusieurs années, elle se retrouve inculpée de terrorisme pour des attentats qu'elle n'a pas commis mais qu'elle revendique tout de même.
Elle a envie de tout péter.
«Ils ont pris Belgrade comme on prend une ville en temps de guerre. J'aurais voulu ne pas voir ce que Belgrade était devenu. J'aurais voulu ne jamais y revenir. Et merde. Les larmes à nouveau. Alexandre me tend un paquet de mouchoirs. Dario soupire. - Ne me dis pas qu'elle pleure à nouveau. Franchement, t'es chiante à la fin ! - Fous-lui la paix, qu'elle chiale, si ça lui fait du bien. L'esquisse d'un sourire dans le rétroviseur. Une drôle de sensation de déjà-vu... Je connais ce sourire.»
Entre Paris et la baie d'Arcachon, six femmes d'âges, d'origines, de milieux différents se retrouvent à des tournants de leur vie. Sept nouvelles en forme de puzzle racontent une histoire qui les réunit toutes, dans la toile des hasards improbables et des choix assumés que tissent les liens féminins.
Il y a Joséphine, qui n'arrive plus à sortir de chez elle et qui se lance dans la conquête du monde virtuel.
Il y a Daphné, qui se sépare de son compagnon avec lequel elle bataille pour le partage de leur collection de meubles design.
Il y a Florence, qui se jette corps et âme dans des travaux de rénovation et qui espère échapper à la solitude en ouvrant une maison d'hôtes.
Il y a aussi Agnès qui abandonne époux et enfants pour s'enfermer dans sa maison de vacances et peindre, Hortense qui lit dans sa cuisine et égrène des souvenirs désolants, Marion qui ouvre en grand les placards renfermant secrets de famille et tabous.
Des dessins naïfs représentant des intérieurs, des pièces vides dont quelqu'un vient à peine de sortir ou dans lesquelles quelqu'un s'apprête à entrer illustrent ces histoires. Des couleurs vives, saturées, une abondance de détails pour prolonger les textes, ou pour s'insérer dans les creux de la narration.
Sur un ton faussement léger et désinvolte, ce recueil déploie des trajectoires de femmes, raconte les tout petits cailloux qui font dérailler le cours d'une vie et les grandes tragédies qui se transmettent de génération en génération.
Sniper Avenue est construit à partir de témoignages de citoyens de Sarajevo. C'est une chronique, l'histoire d'une famille bosnienne pendant le siège. Un quotidien rythmé par la guerre, où, plus que de survivre, il s'agit de préserver la joie, l'humour, les petits riens de la vie, comme acte de résistance contre la barbarie. Dans Quatorze minutes de danse, un couple se livre à des jeux étranges. Ils sont perdus dans le labyrinthe du souvenir des atrocités qu'ils ont subies, un enfer auquel ils ont survécu physiquement, mais où ils ont perdu leur âme. Composé de cinq monologues de femmes, Le temps qu'il fera demain explore notre mémoire collective - celle des victimes de l'esclavage, des croisades, de l'Inquisition, de la Shoah, de la torture politique, des massacres au Rwanda, à Srebrenica, à Londonderry, à Tian'anmen.
« Parce qu'elle ne cherche ni à montrer ni à démontrer, parce qu'elle écrit à l'endroit même de l'impossibilité de décrire la guerre, parce qu'elle refuse à la fois «l'ignorance douceâtre et la culpabilité acide», Sonia Ristic réussit, en toute modestie et courage mêlé, à s'approcher, à nous approcher de l'abîme. »
Avec la complicité de El Mouhoub Mouhoud (économiste), Daniela Cota (spécialiste de la physiopathologie de l'obésité), Guillaume Fayet (expert en modélisation moléculaire), Barbara Bardoni (neurogénéticienne) et Pierre-Olivier Lagage (astrophysicien).
Binôme est avant tout l'envie de faire se rencontrer deux individus évoluant dans des milieux très différents mais passionnés par leurs activités respectives. L'un consacre sa vie à l'écriture, l'autre à la recherche. Binôme permet de découvrir de façon non didactique la science qui devient une source féconde d'inspiration pour le théâtre contemporain. Ces deux univers, a priori si différents, s'enrichissent mutuellement et donnent vie à une oeuvre artistique originale et riche.
Thibault Rossigneux.
Inclus dans ce volume :
Marilyn Mattei : Mathias ou l'itinéraire d'un enfant paumé.
Frédéric Sonntag : Souris Chaos.
Amine Adjina : ZAR Zone(s) à risque(s).
Sonia Ristic : Bobby et le garçon X-Fragile.
Solenn Denis : Effleurer l'abysse.
Eparpillés dans l'espace mais pourtant étrangement reliés, six couples se retrouvent, le temps d'une journée, à l'endroit de la rupture. Comme poussés par un vent de folie, mais animés par une grande lucidité, ils vont remettre en question leurs visions du monde. En contrepoint, un mystérieux treizième personnage, sorti de nulle part, tend à prouver que le pire n'est pas toujours certain. A travers l'exploration des ressorts des relations intimes, cette pièce creuse la sempiternelle question du devenir collectif et de l'engagement personnel face à la déroute du monde. Ça commence et ça se termine comme une comédie musicale hollywoodienne. Mais entre les deux, le destin des douze personnages bascule.