De mai à juillet 2019 se tient le procès France Télécom-Orange.
Sept dirigeants sont accusés d'avoir organisé la maltraitance de leurs salariés. Parfois jusqu'à la mort.
On les interroge longuement, leur fait expliquer beaucoup.
Rien à faire : ils ne voient pas le problème. Le P-DG a un seul regret : « Cette histoire de suicides, c'est terrible, ils ont gâché la fête. » Il y avait donc une fête ? Parlons-nous la même langue ?
Une maternité ferme. Un accouchement tourne mal. Un enfant meurt. Interpellé, le préfet n'a qu'une chose à dire : « nous sommes comptables de la dette publique ». Et le verrou est mis.
Proposition de la littérature : tourner la clé.
À l'évidence, tout tient dans une formule - mais qu'est-ce qu'elle tient cette formule ? Un ordre, des intérêts, un verrouillage. En guise de quoi on dit : LaDettePubliqueC'estMal. C'est un assommoir : trente ans de répétition, des parleurs, des figures, des grimaces - tous les tours de l'autorité. Qui n'y feront rien : ce seront toujours des contes.
Mauvais livre de contes : l'ouvrir, le désosser, le bazarder.
Hackers, esthètes, chefs d'entreprise, Agathe Denner et Guillaume Thévenin fascinent autant qu'ils inquiètent. Ils tissent un réseau de relations complexes et souvent cruelles où leur agence d'art numérique tient une place centrale. Lanceurs d'alerte ambigus, séducteurs troubles, ils jouent des naïvetés et piratent les conversations, exploitent indifféremment les failles de leurs rivaux ou de multinationales. Mais du 11e arrondissement parisien à la place Taksim d'Istanbul, en passant par Times Square plongé dans la tourmente, la météorologie imprévisible des mouvements de foule pourrait bien se retourner contre eux.
Sandra Lucbert réarme subtilement le dispositif épistolaire des Liaisons dangereuses : messageries instantanées, mails, réseaux sociaux sont autant d'outils pour questionner le statut de la vie privée, de l'information et des gouvernances. Manipulations, jeux de pouvoir et réputation alimentent les tornades virtuelles et les séismes du quotidien. Ce roman très original, nerveux, montre comment une technologie et ses utilisateurs redessinent les logiques du désir et du politique - nos façons de vivre et d'aimer.
« Tu crois que je suis en train de rater ma vie ? » Cest ce que se demandent Méta, Raphaël, Pauline et les autres. Ils ont 25 ou 30 ans. Ils entrent dans la vie active. Mais leur parcours ou leur formation leur ont imposé des exigences dont, ils le découvrent, la société na que faire. Ils ne savent ni comment sadapter ni comment se révolter. Tout leur est ouvert, et pourtant tout leur est fermé.
Comment se situer dans ce monde où les chemins paraissent brouillés et où le quotidien ressemble à une course dobstacles ? Cest la question qui est au cur de ce roman à sept voix, où les trajectoires se combinent dans des situations parfois absurdes jusquau burlesque.