Autour d'elle, un silence épais a remplacé le vacarme assourdissant des obus allemands et des cris de panique. Toinette lance alors un appel au ciel : « Papou !
Papou ! » Mais Papou est resté sur l'autre rive, inatteignable à cause du pont rompu. Sans rien saisir au tragique de la situation, Toinette s'accroche au couple qui vient de lui sauver la vie. Mais dans le tumulte du bombardement, celui-ci ne s'est pas aperçu que la petite était trisomique...
Années 1970. Jacques Gaubert est l'heureux instituteur d'une classe unique dans un petit village non loin de Chartres.
Jusqu'au jour où l'inspecteur d'académie lui signifie la fermeture de l'école pour cause d'effectif insuffisant. Pour tout le monde, cette annonce est une catastrophe : le village va perdre sa jeunesse et son instituteur, révélant les drames personnels et familiaux que va engendrer cet exode rural. Avec l'aide du maire, Jacques va partir en campagne pour sauver sa classe et son village, et faire reculer l'académie. Mais il va falloir composer avec Aimé Duval, maire de la commune voisine, octogénaire communiste et résistant de la dernière heure, qui aime mettre des bâtons dans les roues de ses concitoyens...
À Rouvray-Saint-Florentin, en Eure-et-Loir, André et Louisette Pichot, propriétaires exploitants, ont pris la décision de transmettre leurs terres à leur neveu Benoît. Mais le 25 mai 1984, un décret promulgue la construction de la ligne TGV. Commence alors un long parcours qui affectera André, Louisette, Benoît et tous les habitants du village.
Une première partie conduira le récit jusqu'aux accords passés entre les habitants et l'état, puis le lecteur découvrira sous la plume précise et technique de Roger Judenne les grands travaux qui aboutiront à l'inauguration de la ligne en 1989.
Juin 1940. Dans ce minuscule village de la campagne française, le blé est magnifique et la moisson s'annonce abondante. Mais dans six semaines, qui la fera ? Automobiles, vélos, carrioles et landaus empruntent à la queue leu leu l'unique rue du village. L'exode a bel et bien débuté ! Lucien, lui, travaille ses champs. Les foins, les haricots, la moisson qui approche le préoccupent bien davantage. Il a fait 14 et Verdun. Il en a vu d'autres. Et puis, n'est-on pas loin derrière la ligne Maginot ? Le Maréchal Pétain n'a-t-il pas repris les choses en main ? Cette maudite guerre se rapproche pourtant. Un matin, on cède à la panique et on abandonne ses terres, sa ferme, ses bêtes. Lucien charge la gerbière et toute la famille part en emmenant pêle-mêle la grand-mère impotente, la machine à coudre, la belle-fille enceinte sans nouvelles de son homme mobilisé, de l'avoine pour le cheval et un bric-à-brac aussi hétéroclite qu'inutile. La Loire. Il faut franchir la Loire...
- Des passions fortes, des histoires d'hommes et de haine autour de la possession de la terre.
- Une intrigue riche et bien menée mêlant étroitement action et Histoire avec un grand H !
- Une belle plume qui révèle une connaissance sans faille du terroir et des mentalités paysannes.
Au milieu de l'hiver, les nuits sont glaciales sur la commune de Hennebeaux. Joseph et Marie Pichot viennent de souscrire un emprunt pour devenir propriétaires de cinq hectares. Les conditions sont draconiennes mais qu'importe ! Ils sont enfin maîtres de leur destin. Mais lorsque la construction d'une ligne de chemin de fer est annoncée, c'est le branle-bas de combat au village.
Touchera, touchera pas mes terres ? La question revient, lancinante. C'est alors le moment de passions fortes et d'histoires d'hommes et de haine autour d'une terre tellement précieuse... Pour la première fois, les paysans vont s'unir, et ainsi le monde va changer peu à peu.
Par un concours de circonstances folles, Rosine est sur le point de perdre la garde de sa fille. Pour suppléer son mari blessé à la guerre, Joseph, et élever Pierre, deux ans, et Jeanne, trois mois, Rosine devient nourrice de Suzanne, pupille de l'Assistance publique. Mais l'enfant meurt prématurément, au grand désarroi de la famille qui en vient à un acte insensé : substituer Jeanne à Suzanne. Les années passent et la peur que l'inspection découvre l'imposture s'estompe...
Jusqu'au texte de loi du 19 juin 1923 qui régit l'adoption des mineurs. Un riche couple parisien, sans enfants, porte son choix sur Jeanne-Suzanne au grand désespoir de Rosine et de Joseph qui vont devoir se lancer dans une course à l'adoption de leur propre fille... au risque de la perdre à jamais.
Son père voulait qu'elle soit paysanne, Louison a décidé de devenir infirmière. Sur le champ de bataille, elle va chercher les blessés. Un homme à la silhouette vacillante implore son aide. Il a une blessure à la tête et ne sait plus qui il est. Louison doit faire un choix crucial : l'abandonner là ou le ramener au château. Vite, le convoi s'apprête à partir !
Juin 1959. Après deux ans passés en Algérie, Etienne revient chez ses parents. à son retour, il retrouve une ferme familiale qu'ils n'ont pas su faire évoluer. A 27 ans, considérant que l'armée lui a déjà gâché sa jeunesse, Etienne prend son destin en main : avec Nicole, son épouse, c'est une vie entière qu'il a à reconstruire, en rupture avec le modèle des générations passées... Bouleversements économiques et sociaux, c'est une véritable révolution !
Il se nomme Robert. Tout le monde l'appelle Fouine. En ces temps rendus difficiles par l'Occupation, ce jeune veuf travaille dans les fermes et braconne pour subvenir aux besoins de ses trois enfants et de sa belle-mère, une vieille femme revêche. L'amour de Fouine, c'est Pierrette, veuve avec des enfants à élever elle aussi. Il se voit déjà, assis à ses côtés autour d'une table, à regarder grandir ses mômes et les siens.
Mais la jeune femme a d'autres ambitions : partir avec un monsieur de la ville qui a fait fortune grâce au marché noir et qui seul peut lui proposer "une vie de dimanche"...
Laurence a rencontré Clovis en 1939, alors qu'elle avait dix-sept ans. Pendant toute la durée de la guerre, elle l'a fidèlement attendu. A son retour du camp de travail allemand, ils se sont mariés. Et depuis neuf ans, tous les mois, Laurence guette le signe annonciateur d'une grossesse qui ne vient pas. Clovis lui propose une solution inattendue, mais il doit vaincre la réticence de sa femme pour la mettre en oeuvre.
Par la fenêtre de sa vieille demeure, Clémentine regarde la maison d'en face où vit un rude paysan, Vincent, maître autoritaire d'un domaine de soixante hectares. Vincent n'a qu'un regret : il n'a pas de vrai héritier, si ce n'est Maurice, l'enfant que sa femme Jeanne a eu d'un premier mariage. Hélas ! ce « fils », qui préfère la ville et le luxe, ne perpétuera pas l'exploitation. Tout le travail accompli, les efforts consentis et les sacrifices acceptés n'auront donc servi à rien. Mais quelle importance après tout ? Vincent doit faire face à un souci autrement plus pénible : la « garce de gueuse », comme il l'appelle, ce crabe qui ronge ses poumons depuis deux ans...