«Il est des jours où l'on ressent le simple fait de voir comme un véritable bonheur ; on est léger, léger ; les flics arrêtent les voitures pour vous laisser passer. On se sent si riche qu'il vous vient l'envie de partager avec les autres une trop grande jubilation. C'est dimanche comme le chantait le plombier zingueur de Prévert. Le souvenir de ces moments est ce que je possède de plus précieux. Peut-être à cause de leur rareté. Un centième de seconde par ci, un centième de seconde par là mis bout à bout, cela ne fait jamais qu'une, deux, trois secondes chipées à l'éternité.»Robert Doisneau
Devenue une référence dans l'histoire du livre de photographie, la collection Photo Poche poursuit son travail de dévoilement des grands noms, courants et écoles de l'histoire de la photographie. Première collection de livres de photographie au format de poche, elle propose des ouvrages soigneusement imprimés, maniables par leur format, accessibles par leur prix, à tous ceux que passionne un moyen d'expression dont on reconnaît aujourd'hui l'importance. Ses différentes déclinaisons (histoire, société...) couvrent tous les champs de la photographie et constituent une iconographie d'une exceptionnelle richesse et diversité.
En cent quarante-quatre pages et soixante-quatre photographies reproduites en couleur et duotone, Photo Poche donne à voir l'essentiel d'une oeuvre de Nadar à Henri Cartier-Bresson, des pictorialistes aux grands noms du photoreportage. Les monographies des grands maîtres du médium alternent avec les sujets thématiques essentiels qui de La Nature morte au Nu déploient les différentes approches d'une esthétique du XIXe siècle à nos jours. Chaque titre est préfacé de manière didactique par un spécialiste du sujet abordé et enrichi de notices biographiques et bibliographiques régulièrement remises à jour.
Vingt-cinq lettres pleines d'esprit, écrites dans les années 1960, par un Doisneau dont elles fixent l'image au quotidien, côté vie et côté métier, restituant la voix si singulière d'un homme de talent qui jamais ne perdit sa fantaisie. À lire ces pages savoureuses que Robert Doisneau (1912-1994) adresse à Maurice Baquet (1911-2005), célèbre violoncelliste et acteur français, à voir les réjouissantes photos qu'il fit de lui, on comprend que ces deux-là s'étaient juré de ne pas se prendre au sérieux, et qu'ils tinrent parole. Ce livre est donc une histoire d'amitié en même temps qu'un hommage. Pour saluer l'artiste. Les artistes.
«Dites-moi quelle autre profession m'aurait permis d'entrer dans la cage aux lions du zoo de Vincennes et dans l'atelier de Picasso...»
Robert Doisneau's enchanting black-and-white photographs immortalize the magic of Paris, with its combination of dreamy nostalgia and teeming modernity. Profoundly fascinated by his city, the photographer possessed an uncanny ability to capture poetry in ordinary moments-from the jubilation of the Liberation in 1944, to a gaggle of schoolchildren crossing the street, or the famous kiss in front of the Hôtel de Ville-and it was this eye for humor and poignancy that infused his work with enduring popular appeal. The 560 photographs in this definitive volume-curated by his daughters Annette Doisneau and Francine Deroudille-are enhanced by witty and revealing quotations from the photographer's personal notebooks.
«Il est des jours où l'on ressent le simple fait de voir comme un véritable bonheur ; on est léger, léger ; les flics arrêtent les voitures pour vous laisser passer. On se sent si riche qu'il vous vient l'envie de partager avec les autres une trop grande jubilation. C'est dimanche comme le chantait le plombier zingueur de Prévert. Le souvenir de ces moments est ce que je possède de plus précieux. Peut-être à cause de leur rareté. Un centième de seconde par ci, un centième de seconde par là mis bout à bout, cela ne fait jamais qu'une, deux, trois secondes chipées à l'éternité.» Robert Doisneau
"Quand j'ai sauté en marche dans la photographie, elle était en bois. Aujourd'hui, la voici devenue quasiment électronique. Je reste le nez à la portière avec la même curiosité que le premier jour".
Celui qui a vu défiler le XXe siècle devant son objectif jamais ne se prenait au sérieux, et c'est lui tout entier, sa verve, sa drôlerie, sa tendresse, qu'on retrouve dans ces textes, fruit d'un échange épistolaire de cinq années avec Jean-Luc Mercié, l'éditeur original du livre (chez Belfond, en 1989).
Ici, souvenirs, anecdotes, portraits s'ordonnent comme autant de prolongements poétiques des images de Doisneau. Et si on voit défiler Cendrars, Braque, Brancusi, Léautaud, Picasso, Léger ou Cavanna, on retourne aussi au temps où le photographe, qui travaillait avec du magnésium en poudre, était reçu à la cuisine avec un verre de rouge...
Nous sommes à l'été 1954 lorsque Robert Doisneau immortalise ce site incontournable de la Vallée de la Dordogne.
Cette exposition à la scénographie originale a été imaginée pour mettre en lumière les clichés du photographe et préserver la naturalité du Gouffre de Padirac que l'on découvre intemporel, 130 ans après sa première exploration.
De 1949 à 1952, Robert Doisneau photographie la vie artistique parisienne et l'actualité mondaine en exclusivité pour le magazine Vogue, et continue à le faire jusque dans les années 1960 pour son amie et ancienne collègue Edmonde Charles-Roux, devenue rédactrice en chef du magazine : bals mondains, débuts de Brigitte Bardot, Picasso entre autres.
En juin 1958, en provence, robert doisneau accompagne des bergers sur les chemins de transhumance, entre lorgue et les hauteurs de valberg.
Au mois d'octobre, il les rejoint pour vivre avec eux la descente des troupeaux.
Ce voyage, robert doisneau l'a raconté dans un carnet aujourd'hui retrouvé, que nous publions intégralement dans l'album que voici.
Le carnet inédit de robert doisneau est précédé de quelques libres propos sur son amour de la provence, né d'une admiration ancienne pour les livres de giono.
Oú l'on verra que, dans les usines de billancourt, le doisneau des villes se rêvait volontiers en doisneau des champs !.
Jacques prévert et robert doisneau : des amis - ils le disent tous les deux.
Cet album est l'histoire de leurs balades, de leur amitié, de leur complicité. " c'est prévert qui m'a appris le château tremblant et le pont de crimée ", se souvient doisneau.
En lisant prévert, on voit surgir les photographies de doisneau : rue de buci, les halles, le canal saint-martin. en regardant doisneau, on entend les poèmes de prévert : " les enfants qui s'aiment ", " et la fête continue ", " les feuilles mortes ".
Leurs promenades les emmènent dans les quartiers les plus populaires - ceux qui parlent -, les photos qui en résultent semblent toutes inspirées par l'amour des choses qui vont ensemble : les accordéonistes et les danseurs, les tatoueurs et les tatoués, gréco et saint-germain-des-prés, les amoureux et les quais de la seine.
Le gag tendre et ironique à la prévert, rehaussé par des légendes écrites par doisneau, est présent un peu partout : c'est ce chien qui vit sur deux pattes avant et deux roues arrière, ou ces trois cages vides sur un étal de marché avec cette pancarte " j'achète tous les oiseaux ".
L'apparition de la tête de prévert qui ressemble à un graffiti dessiné par un gamin sur un mur de paris, c'est le miracle d'une pincée de poudre de perlimpinpin lancée sur la réalité.
Le poète et le photographe, c'est jacques prévert qui l'écrit, ont la complicité du gibier et du braconnier. ici, le poète se laisse tirer le portrait sans méfiance par doisneau, car quelque chose lui dit qu'il est en pays de connaissance, qu'il est face à un compagnon du voyage, à un compatriote de la vie.
Ces cent cinquante portraits témoignent d'un demi-siècle de création artistique, depuis l'atelier de Paul Cézanne encore empreint de sa présence, jusqu'aux sessions de travail de Jasper Johns à Paris.