C'est à l'époque moderne que l'homme en est arrivé à se dire le créateur de sa propre humanité. Autrefois, il se croyait l'oeuvre de la nature ou l'enfant de Dieu. Désormais, il entend conquérir l'une et s'affranchir de l'autre. Il veut rompre avec le passé, se donner souverainement sa loi, définir ce qui doit être, dominer. Telle est l'ambition vertigineuse que raconte cet ouvrage. Descartes rêvait d'un homme maître et possesseur de la nature ; deux siècles plus tard, Nietzsche allait décréter que l'homme doit être dépassé, n'étant plus à la hauteur des attentes que lui-même avait définies. Rémi Brague interroge les origines de ce projet et retrouve les traits qui vont progressivement dessiner la nouvelle humanité dont nous sommes les héritiers. Pour reconstituer la longue trajectoire de l'homme moderne, ce livre convoque aussi bien la philosophie que la littérature ; il y découvre les espoirs et l'enthousiasme qui portent ses débuts, mais aussi, à l'épreuve de cette expérience impossible, l'angoisse et les désillusions qui en marquent l'échec. Le Règne de l'homme clôt une longue enquête sur la manière dont l'homme, de l'Antiquité à nos jours, a pensé successivement son rapport d'abord au monde, ensuite à Dieu et, pour finir, à soi-même.
L'islam suscite des controverses sans fin et prête à bien des confusions. Mais qu'est-ce que l'islam ? Une manière d'être face à Dieu ? Une religion avec ses dogmes et ses normes ? Une civilisation ? Des personnes et des peuples ? Au fond de cette réalité plurielle se pose encore la question des fins : que veut obtenir l'islam et par quels moyens, violents ou pacifi ques, cherche-t-il à y parvenir ?Rémi Brague retrouve ces questions fondamentales pour explorer la vision islamique de Dieu et du monde. Il interroge l'usage de la raison, le rapport à la loi, la subordination intégrale qu'elle requiert, l'attitude envers l'autre, la légitimation et l'emploi effectif de la force. Cet ouvrage redessine à frais nouveaux le tableau de la civilisation islamique et ses apports à la culture européenne. Mais il réfute, en scrutant faits et textes, les constructions légendaires qui y voient la source vive de toutes les avancées, Renaissance et Lumières, dont se flatte l'Occident.L'islam, écrit l'auteur, n'est pas une religion au sens où nous l'entendons. C'est avant tout une loi qui conçoit la croyance comme une évidence innée qu'on ne saurait refuser sans mauvaise foi. Un monde où le non-croyant n'a pas sa place. Par où il se distingue radicalement des religions bibliques.
Un exposé magistral sur la spécificité du regard chrétien porté sur l'homme.
Comment imaginer notre existence d'hommes, notre souci du bien, notre présence dans le monde ? Pour explorer ces questions, Rémi Brague propose de retraverser l'histoire de la pensée. Son livre restitue le rapport mouvant de l'homme à l'univers : il en interroge les origines antiques et les sources bibliques, en retrace les inflexions médiévales et en décrit le naufrage à l'époque moderne.
Pendant deux mille ans, l'homme s'est vu comme un monde en petit, dressé vers le ciel, fait pour le contempler. Il a cru que la sagesse qu'il cherchait était en phase avec celle qui gouvernait déjà l'univers. L'ordre et la beauté du monde étaient le modèle imposant du bien. Tendre vers la vertu, c'était imiter le ciel. Sur terre, lutter contre le mal, c'était résorber une infime exception au regard de l'immensité du bien. Là-dessus, Platon était en accord avec la Bible. Mais cette image antique de l'être dans le monde, qui survivait encore au Moyen Age, allait s'effacer à l'aube des temps modernes. Elle a fait place à des « visions du monde » où des fragments épars empruntés à l'image an-cienne se mêlent à des modèles concurrents autrefois refoulés.
Ainsi l'univers a-t-il cessé d'être le précepteur de l'homme. Nous ne savons plus où contempler notre humanité. La sagesse du monde nous est devenue invisible. Il nous faut aujourd'hui la repenser à nouveaux frais.
Réflexion centrée sur la question de l'humanisme et sur la façon dont, depuis plusieurs décennies, celui-ci a connu un bouleversement radical. R. Brague montre en effet que la pensée moderne est à court d'arguments pour justifier l'existence même des hommes. Il démontre et proclame l'échec du projet athée des temps modernes.
Quel est le dieu des chrétiens? Quelles en sont les caractéristiques? Quelle en est la singularité? À ce sujet vaste et quelque peu intimidant, le philosophe Rémi Brague répond en sept chapitres concis, informés, stimulants.
Que Dieu soit bien au-delà des représentations que l'on s'en fait, c'est une affaire entendue, mais cela ne justifie pas pour autant les approximations et les confusions qui sont de mise aujourd'hui dès qu'on aborde les questions religieuses. Car tout le monde ne se fait pas de Dieu la même idée, et celle que s'en font les chrétiens est, au fond, plutôt surprenante. Qui est alors ce dieu, et qu'en pouvons-nous connaître? Il est un, mais pas de n'importe quelle façon; il est père, mais non pas mâle; il a parlé, mais pas pour nous demander quoi que ce soit; il pardonne, mais sans ignorer la décision de notre liberté.
Au terme de cette enquête, le lecteur pourra accepter ou refuser le dieu des chrétiens ; dans les deux cas, il le fera en connaissance de cause.
Cet essai philosophique aborde de manière érudite et humoristique les paradoxes de la modernité à travers les notions de culture, d'histoire, de sécularisation, de progrès...
Il y a trente ans, quand on voulait être pris au sérieux, on parlait politique ; évoquer la religion, en revanche, était le meilleur moyen de faire rire. Aujourd'hui, la situation s'est inversée ; la religion fascine, inquiète, et la peur s'installe à l'égard de certaines de ses formes, voire de la violence que, suppose-t-on, elles fomentent.
Il importe d'essayer d'y voir un peu clair. Poursuivant le travail d'élucidation qu'il a entrepris depuis une dizaine d'années, Rémi Brague s'interroge sur la légitimité même du terme « religion », puis sur le contenu propre des religions - avant tout sur celui des « trois monothéismes ». Qu'est-ce que la religion nous dit de Dieu, et de l'homme en tant qu'il est doué de raison ? Qu'est-ce qu'elle nous dit d'autres domaines de l'humain comme le droit, la politique ? En quoi garantit-elle - ou menace-t-elle - la liberté morale, sinon l'intégrité physique, des individus ?
Un essai salutaire pour délaisser nos a priori et prendre de la hauteur.
L'Europe, lorsqu'il s'est agi de définir son identité, a très tôt été rapportée à une double origine, grecque et juive. C'est, sous la plume des historiens des Lumières comme des romantiques du siècle dernier, la célèbre opposition entre Athènes et Jérusalem. Rémi Brague reprend à nouveaux frais la question de l'identité, en s'intéressant à la «voie romaine», à la latinité de l'Europe.Le propre de l'Europe ? C'est une appropriation de ce qui lui est étranger. Historiquement, philosophiquement, l'Europe prend, en effet, sa source hors d'elle. À partir d'emprunts à d'autres civilisations, la voie romaine a opéré une synthèse fondatrice de la première unité culturelle qui fut le premier espace européen. Au point que, aujourd'hui encore, définir l'Europe, c'est marquer comment elle se distingue de ce qui n'est pas elle par son caractère originairement latin.
Critique impitoyable de son époque, Chesterton n'hésitait pas à voir dans les valeurs du monde moderne des « vérités chrétiennes devenues folles ». Dans le sillage de l'écrivain anglais, Rémi Brague n'hésite pas à reprendre cette expression en ouverture de son propos.
Car le problème avec la modernité, selon lui, c'est que nous ne considérons plus le monde créé et l'humanité comme un don intrinsèquement précieux.
Nous ne savons plus pourquoi nous poursuivons le Bien, privés que nous sommes de toute référence ultime. Les développements positifs de la modernité dont nous bénéficions - la santé, la liberté, la connaissance ou la paix - n'obéissent plus à une dynamique rationnelle, car même la notion d'existence humaine est remise en question.
Face à cela pourtant, un sursaut est possible, le désespoir n'a rien d'une fatalité. Se référant aux auteurs médiévaux, Rémi Brague plaide ici, non pour un retour à un Moyen Âge obscur, mais pour que nous retrouvions un sens plus juste de l'homme et du monde, sans évacuer la question de Dieu. Oui, il est possible de guérir les « vérités folles »...
Articles et contributions à des colloques, revus, sur les thèmes communs aux philosophes médiévaux des cultures chrétienne, juive et musulmane, leurs rapports avec la religion, l'apport de la philosophie médiévale au monde moderne, etc...
L'alliance entre Dieu et la loi, nouée en Grèce antique e dans la tradition biblique, a revêtu des formes différentes dans le judaïsme, le christianisme puis l'islam. Dans le judaïsme de la Dispersion, la Loi figure la seule présence de Dieu auprès d'un peuple désormais privé de son royaume et de son Temple : elle coïncide avec Dieu. Dans le christianisme naît et se déploie leur séparation : Dieu n'est plus seulement le législateur du temps des Hébreux, il est source de la conscience humaine et communique la grâce qui permet d'y obéir. Cette séparation façonne les institutions politiques de la chrétienté médiévale, l'Empire comme l'Église. À l'opposé, l'islam se constitue progressivement en une religion où la Loi se tient au centre de tout : à la différence des deux religions bibliques, c'est Dieu qui doit la dicter directement. L'idée de loi divine, qui nous est devenue étrangère, a dominé les croyances et les pratiques pendant près de trois millénaires. C'est l'histoire de sa longue genèse, de son épanouissement contrasté au sein des trois religions médiévales, de sa dissolution enfin avec la modernité européenne que Rémi Brague retrace.
La métaphysique semble appartenir à des temps anciens où l'on s'interrogeait sans fin sur des questions érudites, sans réel enjeu, loin des préoccupations de la réalité. Proche de la religion, la métaphysique, qui s'inquiète elle aussi de Dieu et de son existence, n'aurait plus sa place dans les consciences et les sociétés modernes. Un droit, une morale et une politique efficaces suffiraient. En réalité, la métaphysique gouverne nos vies et pose des questions qui ne cessent de nous hanter : pourquoi y aurait-il de l'être plutôt que rien ? A quoi sert de vivre s'il faut mourir ? Que vaut la vie ? Le suicide serait-il la meilleure solution ? Montrer que la vie vaut la peine, qu'elle est bien qu'aucun bien ne peut égaler, telle est la tâche de la métaphysique. Pour que la vie ait un sens, il faut une métaphysique pour la penser. Ainsi, loin d'éloigner de la vie, la métaphysique en est l'infrastructure. L'homme est un " animal métaphysique " comme le déclarait en son temps Schopenhauer.
Philosophie, économie, histoire, sociologie, littérature, histoire de l'art, psychanalyse ... autant de sciences humaines qui délimitent les champs du savoir. Autant de disciplines fondamentales présentes de bout en bout dans la collection "Quadrige", à travers les plus grands auteurs, les plus grands titres, les plus grands textes. Quadrige : des ouvrages d'hier et d'aujourd'hui qui sont aussi des textes pour demain.
La collection se divise en quatre sections : -- Références (dictionnaires, histoire générale ...) jaune pantone 116 -- Textes (Bachelard, Bergson, Durkheim ...) rouge 2718 -- Essais (Laplanche, Levinas ...) bleu 2728 -- Manuels (Ellul, Denis ...) vert green c .
Articles sur la philosophie grecque antique, sa naissance en rupture avec la pensée mythique, ses limites, etc...
Dans mon coeur mis à nu, baudelaire note un projet : " glorifier le culte des images (ma grande, mon unique, ma primitive passion).
" la parenthèse nous livre une confidence sur le fond du coeur du poète que viennent corroborer d'autres données biographiques : " très jeunes, mes yeux remplis d'images peintes ou gravées n'avaient jamais pu se rassasier, et je crois que les mondes pourraient finir [...] avant que je devienne iconoclaste ", et baudelaire avoue ailleurs son " [g]oût permanent, depuis l'enfance, de toutes les images et de toutes les représentations plastiques ".
Rien n'interdit de prolonger l'aveu conscient par une dimension que la psychologie des profondeurs pourrait explorer. dans cet ordre d'idées, on peut citer un souvenir d'enfance, que le poète raconte à sa mère : " je me souviens d'une promenade en fiacre ; tu sortais d'une maison de santé où tu avais été reléguée, et tu me montras, pour me prouver que tu avais pensé à ton fils, des dessins à la plume que tu avais faits pour moi.
" si, selon la théorie de baudelaire, l'imagerie est " nécessaire à l'enfance des peuples ", la persistance de ce souvenir semble montrer que, par rapport aux images, baudelaire n'avait jamais perdu cette enfance du regard.
C'est peu dire que notre époque se caractérise par un sentiment de lassitude et de scepticisme à l'égard de l'histoire humaine : on considère même comme naïve la tentative d'y retrouver des lueurs de sens ou des raisons d'espérer. Dans cet entretien avec Giulio Brotti, Rémi Brague se livre à un examen sans concession de cette attitude, contestant avec force bien des stéréotypes sur la relation que nous autres postmodernes entretenons avec nos racines. Les considérations philosophiques sont étroitement liées ici aux questions les plus concrètes, de dramatique actualité, comme celles de la coexistence entre les grandes religions, de la possibilité d'un dialogue avec l'islam, de la « vocation » de l'Europe, de l'avenir des biotechnologies et de la tentation - qui s'insinue dans la culture de notre temps - d'« en finir avec l'homme », au nom d'un idéal de perfection mortifère. Ce livre est aussi l'occasion pour Rémi Brague de revenir sur son parcours intellectuel, lui qui se définit volontiers comme « modérément moderne », selon l'expression d'une de ses publications récentes.
A l heure du dialogue interreligieux, à un moment où la religion musulmane se rend de plus en plus visible, il apparaît nécessaire de trouver un chemin sûr entre deux écueils. Tout d abord, le chrétien ne peut s enfermer dans un splendide isolement et refuser de reconnaître ce que les autres sagesses et traditions religieuses peuvent enseigner de juste et de vrai. En sens inverse, le risque existe de tomber dans un relativisme qui n a, en fait, que l apparence du dialogue. C est pour mettre en lumière ce que le visage de Dieu a d original pour les chrétiens que, chacun à sa façon, les deux auteurs nous invitent à sortir des confusions et approximations, trop courantes aujourd hui.
L'oeuvre d'aristote fait la synthèse du courant de la pensée grecque dont l'influence domine toute l'histoire de la métaphysique. Ses choix continuent d'orienter la tradition philosophique ; il importe donc de les voir comme tels, dans ce qu'ils ont de décisif, mais aussi de problématique. Les plus importants se regroupent autour du concept de " monde ". Ce terme désigne soit l'ensemble de ce qui est présent en son arrangement ordonné, soit, de façon plus énigmatique, ce dans quoi nous sommes, ce à quoi nous venons en naissant - notre présence irréductible à tout autre dans le monde. Fascinée par le concept cosmologique de monde, la pensée grecque a le plus souvent enjambé son concept phénoménologique. L'oeuvre d'aristote témoigne ainsi du refoulement du second par le premier : la présence durable de l'univers devient le modèle de ce que signifie " être ". La façon dont nous " sommes " est alors masquée au profit d'un étant particulier, l'homme. A chaque fois, le caractère total de la présence le cède à un étant souverain : la sphère cosmique englobe l'univers, l'homme récapitule le vivant, la contemplation accomplit l'activité. Aristote laisse pourtant deviner aussi le concept phénoménologique de monde qui lui fournit son point de départ : la théologie de la pensée de la pensée, l'ontologie de l'acte et du mouvement, la psychologie de l'intellect agent transposent, mais évitent aussi bien l'expérience que nous faisons de notre être-dans-le-monde.
Poursuivant le questionnement philosophique qu'il mène depuis trente ans, Rémi Brague s'intéresse ici au rapport entre Dieu et le monde tel que le conçoit le christianisme.
Ce rapport, pour le dire vite, est l'histoire d'une relation - entre un Créateur et sa création - empreinte de ce qu'on appelle la « providence », par laquelle Dieu donnerait à chaque créature ce dont elle a besoin pour se tirer d'affaire toute seule.
Et c'est justement ce « tout seul » dont les Temps Modernes ont fait une évidence que l'auteur vient ici questionner, réhabilitant la pensée prémoderne du Moyen Age (Thomas d'Aquin au premier chef), elle-même héritière des maîtres de de l'Antiquité.
Contre la doxa contemporaine, l'étude de la philosophie ancienne peut être d'autant plus efficace que son objet est éloigné de nous.
A ce point éloigné, à vrai dire, que nous n'avons même pas le droit, à haute époque, de supposer l'existence même de la philosophie comme un fait avéré. La philosophie ancienne n'a pas seulement dû naître en général; il lui a encore fallu s'affirmer dans un contexte particulier. Elle a dû rompre les attaches qui la liaient au n mythe" - mot qui a d'ailleurs pris sa signification actuelle sur la base même de cette séparation par rapport à la philosophie.
L'étude de la philosophie ancienne doit sans cesse tenir compte de cet arrière-fond non-philosophique, pré philosophique sur lequel l'entreprise philosophique prend son sens en s'y arrachant. Il lui faut considérer avec une attention toute particulière les limites de la philosophie. Ce ne sera pas pour les effacer, niant ainsi ce que celle-ci a de spécifique; ce sera pour fixer plus précisément ce à partir de quoi la philosophie est née.
Avant la philosophia philosophata, ou derrière elle, il y a une philosophia philosophans, une philosophie en train de se faire.
Il faut être « modérément moderne », et non « résolument », comme le préconisait Rimbaud dans un slogan aussi galvaudé que creux. Et prendre ses distances d'avec cette maladie, la « modernite ». De ces fameux « Temps Modernes », que peut dire un philosophe qui a décidé de ne pas avancer masqué?
Complaisante modernité, qui se clame en « rupture » avec tout ! Et d'abord avec le passé pour lequel elle a inventé le nom de « Moyen Âge ». Alors que la modernité en vit comme un parasite, dans une dialectique autodestructrice. Car au fond, qu'a-t-elle inventé ? Ni la révolution technique, ni l'urbanisation, ni la société civile, ni même la personne comme sujet de libertés... Les idées modernes ne sont que des idées prémodernes, maquillées comme une marchandise volée.
Avec le recul et la capacité d'analyse que lui permet sa formidable culture, Rémi Brague nous offre une série de réflexions incisives sur les notions de Modernité, de Culture, d'Histoire, de Sécularisation, de Progrès... Chemin faisant, il met en avant des penseurs qui sortent des sentiers battus, des idées qu'on avait oubliées, des rapprochements qui font avancer.
Peut-on guérir de la « modernite » ? C'est l'ambition de cet essai revigorant, qui n'interdit pas d'être résolument optimiste...