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Langues
Pierre André Taguieff
-
Le nouvel âge de la bêtise
Pierre-André Taguieff
- L'observatoire
- Essais
- 20 Septembre 2023
- 9791032928646
On combat avec raison l'ignorance, le mensonge, les préjugés ou encore les théories du complot. Toutes ces luttes intellectuelles impliquent un recours méthodique à l'analyse et à l'examen critique.
Mais peut-on lutter efficacement contre la bêtise ? Elle est partout, mais est insaisissable, semble indéfinissable.
Dans notre monde où les croyances politiques tendent à remplacer les vieilles croyances religieuses, la bêtise est inévitablement idéologisée.
Elle s'insinue en tout « isme » ? wokisme, antiracisme, décolonialisme... ?, masquée par la cohérence apparente des constructions idéologiques. Prenant le plus souvent le visage d'une grande vertu morale ou civique, la bêtise d'indignation se pare de révolte et d'insoumission alors même qu'elle suit les mouvements de mode. Pétrie d'émotions, elle hante à l'envi les débats publiques, les discours politiques, les émissions de variété et autres réseaux sociaux.
Pour Pierre-André Taguieff, il nous faut vivre avec elle, mais en multipliant les cloisons étanches. La tenir à distance en la prenant comme objet d'analyse ou comme cible d'une ironie méprisante.
Certes, le ridicule ne tue pas et la résilience de l'imbécile est sans limite, mais à l'âge de la « bêtise idéologisée de masse » qui est la nôtre, l'ironie demeure l'arme de l'intelligence, aussi minoritaire soit-elle. Ce n'est qu'ainsi que l'on peut nuire à la bêtise sans perdre son temps avec elle. -
L'imposture décoloniale : science imaginaire et pseudo-antiracisme
Pierre-André Taguieff
- Alpha
- Essais
- 15 Novembre 2023
- 9782383880837
« Le chemin de la simple justice n'est pas facile à trouver entre les clameurs de la haine d'une part et les plaidoyers de la mauvaise conscience d'autre part », affirmait Camus en 1945. Ce constat reste d'actualité, quand des sectarismes menacent approches scientifiques et valeurs républicaines au nom du « décolonialisme » : essentialisation des identités minoritaires, qui racialise les questions sociales et politiques, communautarismes exclusifs qui divisent et opposent les citoyens, instrumentalisations cyniques de minorités supposées victimes d'une imaginaire « République blanche », attaques contre la liberté d'expression, les libertés académiques et la laïcité...
L'imprégnation décoloniale a fait surgir un nouvel espace de l'extrémisme politique : « antiracistes » racistes visant les « Blancs », gauchistes violents, islamistes plus ou moins masqués, complotistes, néoféministes misandres... Des groupuscules identitaires extrémistes s'érigent en tribunaux d'inquisition, censurent des oeuvres et imposent des « déboulonnages ». Ces nouveaux épurateurs, mus par le ressentiment, invoquent un prétendu « antiracisme politique » pour étendre le champ de l'intimidation.
Face à la prolifération de mémoires victimaires vindicatives et politiquement instrumentalisées, Pierre-André Taguieff dresse un état des lieux, analyse sans concession les discours décoloniaux et en esquisse une généalogie : autant d'éléments pour la discussion sérieuse d'une imposture de grande ampleur. -
Théories du complot : populisme et complotisme
Pierre-André Taguieff
- Entremises
- Carte Blanche
- 23 Mars 2023
- 9782382550854
Depuis la fin des années 1980, Pierre-André Taguieff a consacré une grande partie de ses travaux de recherche et de ses réflexions au phénomène conspirationniste. Ses travaux, marqués par les analyses pionnières de Karl R. Popper, Hannah Arendt, Richard Hofstadter et Léon Poliakov, ont été ponctués par la publication de plusieurs ouvrages de référence, de sa somme sur les Protocoles des Sages de Sion (Un faux et ses usages dans le siècle, 1992 et 2004) à son Court Traité de complotologie (2013), en passant par La Foire aux « Illuminés » (2005) et L'Imaginaire du complot mondial (2006).
Dans le présent essai, Pierre-André Taguieff nous livre une magistrale synthèse des recherches conduites en Europe et aux États-Unis sur le complotisme et nous propose ses propres réflexions critiques sur ce phénomène multidimensionnel appelant des approches pluridisciplinaires. Multipliant les exemples et les études de cas, à distance des polémiques stériles entre complotistes et anticomplotistes, il nous offre une introduction claire et argumentée aux problèmes posés par la globalisation contemporaine des croyances conspirationnistes, dans une langue accessible à tous ceux que la question intéresse. -
Tributaire d'une vision racialiste, le terme « antisémitisme » prête à confusion et ne suffit pas à rendre compte de toutes les haines antijuives. Le phénomène est ancien et protéiforme, de la judéophobie antique, qui s'oppose à la religion juive, jusqu'à l'antisionisme radical, en passant par l'antijudaïsme chrétien, la judéophobie antireligieuse des Lumières, celle, anticapitaliste et révolutionnaire, du socialisme des origines, et l'antisémitisme à proprement parler, racial et nationaliste. Il restait à en dresser la typologie et la généalogie. C'est ce à quoi s'applique Pierre-André Taguieff, qui fait ici le tour de toutes les judéophobies pour montrer en quoi elles se fondent sur des rationalisations a posteriori destinées à légitimer des aversions, des peurs et des passions injustifiables.
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Les théories du complot
Pierre-André Taguieff
- Que sais-je ?
- Que Sais-je ?
- 24 Mars 2021
- 9782130749288
Par « théories du complot », on désigne des explications, parfois naïves, qui s'opposent aux thèses officiellement soutenues et qui mettent en scène un groupe ou plusieurs groupes agissant en secret pour réaliser un projet de domination ou d'exploitation. Les conspirateurs imaginés sont accusés d'être à l'origine de tous nos maux.
Le moteur de ces raisonnements ? L'insatisfaction. C'est de cette insatisfaction porteuse de suspicion que dérive le discours complotiste contemporain, qui met l'accent sur le doute : « On a le droit de se poser des questions ! » Pierre-André Taguieff fait ici l'hypothèse que le complotisme répond à une demande de sens et de cohérence : pour ses zélateurs, l'ennemi invisible et diabolique explique tous les malheurs des hommes et, en même temps, réenchante le monde, même si c'est pour le peupler de démons. Comment, dès lors, dissiper de telles illusions, qui fonctionnent comme de véritables nourritures psychiques ?
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Le grand remplacement au fil des siècles
Pierre-André Taguieff
- L'observatoire
- Essais
- 2 Novembre 2022
- 9791032926154
Depuis son irruption dans le langage politique français au début des années 2010, le « Grand Remplacement », présenté comme une thèse ou une « théorie », traduit avant tout une grande peur idéologisée qui est apparue au cours de la seconde moitié du XIXe siècle sous la plume de divers auteurs : la peur de la fin d'un monde. C'est la thèse du nouveau livre de Pierre-André Taguieff, sorte d'archéologie passionnante autour d'une notion fausse et faussée, qui fait grand bruit dans notre pays, alimentée en outre par la peur légitime du terrorisme jihadiste. A travers l'analyse des textes de Maurice Barrès, Arthur de Gobineau, Georges Vacher de Lapouge, Jean Raspail, Renaud Camus ou encore Eric Zemmour, le philosophe et historien des idées décrypte un phénomène à l'oeuvre depuis plus d'un siècle et dont la peur du terrorisme islamique n'est que le récent révélateur.
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Pourquoi déconstruire ? origines philosophiques et avatars politiques de la French Theory
Pierre-André Taguieff
- H&o
- 23 Novembre 2022
- 9782845474000
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Le retour de la décadence ; penser l'époque postprogessiste
Pierre-André Taguieff
- Puf
- 9 Mars 2022
- 9782130826507
La « religion du Progrès », soit le progressisme au sens fort du terme, fait l'objet d'une incrédulité croissante. L'apparition d'une nouvelle religion séculière, l'écologisme, est à l'origine d'une puissante vague de pessimisme, voire de catastrophisme, qui rejoint les diagnostics de déclin ou de décadence portant sur la civilisation occidentale, par ailleurs accusée de tous les maux (capitalisme, racisme, sexisme, colonialisme, productivisme). La solution est-elle dans la décroissance et une limitation des naissances ?
En tout diagnostic de la décadence, il faut distinguer entre les faits observables et parfois mesurables, les interprétations ou les évaluations inévitablement subjectives et les instrumentalisations plus ou moins cyniques. Prendre au sérieux la question de la décadence, c'est faire un tri entre les discours décadentistes. Aujourd'hui, le « retour de la décadence » s'entend de trois manières : un vieux refrain chanté dans l'espace idéologico-politique, un diagnostic portant sur un ensemble de faits dans l'évolution des sociétés occidentales, enfin, une catégorie de l'interprétation historique. La décadence se développe dans un récit, sous la forme d'un mythe susceptible d'infinies interprétations. Mais ce mythe alimente aussi des politiques de la peur qui se traduisent par des chasses aux sorcières. Ce refrain de la décadence est entonné par des intellectuels de tous les bords politiques. Il faut se demander pourquoi, et aussi vers quoi ce sentiment nous conduit.
Faut-il se contenter de cultiver les peurs ou pratiquer le déni ? Ou bien s'engager à répondre aux défis que le sentiment décadentiste cache et révèle tout à la fois ?
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Qui est l'extremiste ?
Pierre-André Taguieff
- Intervalles
- Le Point Sur Les Idees
- 19 Août 2022
- 9782369563174
La notion d'extrémisme est une notion confuse. Censée permettre une classification, elle est surtout une diabolisation de l'adversaire. Mais ce terme polémique oublie souvent de décrire ce qu'il considère comme le Mal absolu. Il faut donc s'efforcer de dissocier, dans le discours politique, les réactions passionnelles et les réflexes idéologiques des menaces objectives, ce qui n'est guère facile. Les incarnations de la condamnation pour extrémisme sont nombreuses - « radical », « ultra- », « fasciste », « populiste » - et permettent souvent à peu de frais de s'exonérer de la description politique elle-même.Pour reconstruire la catégorie d'extrémisme et la rendre opératoire dans l'analyse des attitudes et des comportements politiques contemporains, il faut supposer l'existence d'une connexion entre trois composantes :
1° la légitimation de la violence comme méthode de résolution des problèmes politiques ;
2° l'intolérance et le sectarisme ;
3° le fanatisme, impliquant l'intransigeantisme, le manichéisme et le jusqu'au-boutisme, qui supposent de placer la défense de la Cause au-dessus de tout.
Alors peut-être pourra-t-on redéfinir un horizon politique désirable par-delà les extrémismes en tout genre qui brident nos libertés. Car on devrait pouvoir concevoir des limites légitimes et respectables en sortant du cercle des extrémismes. -
Hitler, les protocoles des sages de Sion et mein kampf ; antisemitisme apocalyptique et conspirationnisme
Pierre-André Taguieff
- Puf
- 16 Septembre 2020
- 9782130824923
Lorsqu'il découvre les Protocoles des sages de Sion, début 1920, Hitler ne doute pas qu'il se trouve en présence d'un document révélant le programme secret des hauts dirigeants juifs, visant à devenir les maîtres du monde. Sa lecture du faux lui donne de surcroît un modèle d'interprétation de la révolution bolchevique, qu'il attribue aux Juifs. À partir du printemps 1920, se forme ainsi dans son esprit le mythe répulsif du « bolchevisme juif » à la conquête du monde, qui s'ajoute à la représentation préexistante du Juif comme maître de la finance internationale. Pour Hitler, lire les Protocoles, c'est apprendre à connaître les Juifs, comprendre les buts qu'ils poursuivent ainsi que leurs stratégies et leurs tactiques. C'est aussi expliquer la marche du monde par ses causes cachées. Les lire, c'est enfin se protéger contre « le Juif », voire commencer à gagner le combat contre l'ennemi absolu en se montrant capable de démonter ses mensonges et de déjouer ses manoeuvres : « Le jour où il sera devenu le livre de chevet d'un peuple, le péril juif pourra être considéré comme conjuré. » Jusqu'en 1939, les Protocoles seront utilisés par les services de propagande du Troisième Reich et les thèmes conspirationnistes empruntés au faux auront structuré définitivement, dès le moment de sa formation, l'idéologie nazie.
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Perçu comme tantôt exaltant, tantôt répulsif, l'eugénisme est le plus souvent fantasmé. À ce mot sont en effet associés des projets techno-scientifiques, des doctrines hétéroclites, des utopies, des lois, des mesures relatives à la procréation, des politiques de population, des comportements criminels. Dans la pensée sociale ordinaire, on peut précisément le définir comme la volonté de modifier le patrimoine génétique de l'humanité en vue de son amélioration.
Mais adhérer à une telle perspective, n'est-ce pas dès lors présupposer l'existence d'une inégalité génétiquement déterminée entre humains ? Et choisir sa descendance, n'est-ce pas jouer aux apprentis-sorciers ? Jusqu'où pousser l'aventure de l'autodétermination ?
Pierre-André Taguieff décrypte un projet qui en dit long sur la propension des hommes à se révolter contre la Nature... ou contre Dieu.
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«?Peut-on sortir de l'antisémitisme?? Et comment???» Cette question conduit Pierre-André Taguieff à s'interroger sur le philosémitisme, qui désigne originellement, dans les rapports entre chrétiens et Juifs, le passage du mépris hostile au respect et à l'estime. Dans ce nouveau livre, il procède à l'examen approfondi des stratégies et des positions marquées par la haine ou la défense (ou l'amour), parfois ambiguë, des Juifs, auxquels on reproche soit leur universalisme, soit leur communautarisme.
Ce livre examine les argumentations pro- et anti-juives développées par un ensemble d'auteurs et de figures publiques, du grand historien Michelet au journaliste Yann Moix. Il y est question des postures ambiguës des penseurs des Lumières, mais surtout de l'antisémitisme du XIXe siècle et du XXe sous toutes ses formes, ainsi que de l'antisionisme radical du XXIe. On croise des personnages aussi différents que Mirabeau, l'abbé Grégoire, Wagner, Nietzsche, Drumont, Zola, Renan, Bernard Lazare, Clemenceau, Barrès, Bloy, Bernanos, Blanchot, Gide, Maritain, plusieurs papes, Céline, Rebatet, Xavier Vallat, Alain, Sartre, Simone Weil, Arendt, etc., dont Taguieff analyse avec brio les positions souvent variables, ambivalentes ou contradictoires, non sans traquer aussi les faux-semblants.
Cet ouvrage fait oeuvre de salubrité publique. Il est précieux pour déchiffrer les nouvelles phraséologies des discours identitaires qui se plaisent à fantasmer l'ennemi, alimentant l'esprit du soupçon et aiguisant les tensions entre les groupes humains.
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Les Nietzschéens et leurs ennemis : pour, avec et contre Nietzsche
Pierre-André Taguieff
- Cerf
- 22 Avril 2021
- 9782204142656
Nietzsche aura été le philosophe du siècle. Parfois pour le meilleur, souvent pour le pire. Retournant contre le prophète de Dionysos le marteau philosophique que lui-même employait pour ébranler les idoles, Pierre-André Taguieff livre avec acuité, verve et élégance une relecture inédite, iconoclaste et critique de l'histoire de la pensée contemporaine, de ses incohérences et de ses abîmes. Il explore le vaste continent des écrits nietzschéens et antinietzschéens qui continuent d'inspirer et de diviser les philosophes, les écrivains et les artistes, notamment face à la question de la décadence et à celle du nihilisme.
Comment comprendre la fascination récurrente exercée par Nietzsche et sa pensée ? Qu'ont en commun les nietzschéens de droite et les nietzschéens de gauche ? Pourquoi puisent-ils au même fond de métaphores, de paraboles, d'images survoltées pour les surinterpréter ? Comment comprendre cette bataille d'appropriations qui semblent contradictoires mais qui se rejoignent souvent dans le même culte de la force et de la destruction ?
Cet essai est déterminant pour lever nos cécités sur le plus enthousiasmant et le plus aveuglant des philosophes. Un exercice de lucidité qui marque un tournant dans la pensée française et européenne.
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L'antiracisme devenu fou : le "racisme systémique" et autres fables
Pierre-André Taguieff
- Hermann
- Questions Sensibles
- 10 Novembre 2021
- 9791037010155
Le racisme n'est plus ce qu'il était, et l'antiracisme, à force de poursuivre des logiques contradictoires, est devenu fou. Les antiracistes savants ont découvert l'existence du « racisme sans races », appelé aussi racisme culturel, et celle du « racisme sans racistes », dit « racisme institutionnel », « structurel » ou « systémique ». Le « suprémacisme blanc », loin de se réduire aux néo-nazis qui s'en réclament, serait partout et expliquerait tout. Exportée par les activistes étatsuniens, cette vision fantasmatique du racisme est aujourd'hui dominante. Le néo-antiracisme dénonçant le « privilège blanc » est devenu la forme idéologiquement acceptable du racisme anti-Blancs.
L'affrontement entre des visions incompatibles de l'antiracisme alimente une nouvelle guerre culturelle qu'illustre le conflit entre l'antiracisme universaliste et l'antiracisme identitaire. Face aux figures paradoxales comme les « antiracismes racistes » et les « racismes antiracistes » qui surgissent du décolonialisme, de l'intersectionnalisme, de la « théorie critique de la race » et de la culture « wokiste », l'auteur s'interroge sur la possibilité de refonder ou de réinventer l'antiracisme. -
Où va l'antiracisme? pour ou contre l'universalisme
Pierre-André Taguieff
- Hermann
- Questions Sensibles
- 26 Avril 2023
- 9791037029515
Dans ce bref essai, Pierre-André Taguieff s'interroge sur le devenir de l'antiracisme, qu'il analyse comme un ensemble de croyances et de pratiques oscillant entre le pôle des valeurs universalistes et celui des valeurs identitaires ou différentialistes. Soumettant les discours antiracistes contemporains à un examen critique, il analyse la tentation croissante du relativisme culturel radical alimentée par le déconstructionnisme et le constructivisme social, la racialisation de tous les problèmes de société, la sacralisation des « minorités » érigées en victimes et la séduction exercée par ce qu'il appelle le néo-antiracisme, c'est-à-dire un antiracisme réhabilitant l'idée de race ou d'identité raciale, faisant ainsi surgir, par un retournement paradoxal, un antiracisme racialiste, voire raciste. Nourrie de slogans et de mots de passe (« racisme systémique », « racisme d'État », « intersectionnalité », « privilège blanc », etc.), une nouvelle langue de bois pseudo-antiraciste s'est diffusée dans le champ des sciences sociales, ainsi que deux grands dogmes idéologiques : la principale forme de racisme serait aujourd'hui représentée par l'« islamophobie », et le racisme serait toujours et exclusivement le fait des « Blancs », légitimant dès lors ce qu'il faut bien appeler un racisme anti-blanc. Face à ces dévoiements inquiétants du néo-antiracisme, seule l'exigence d'universalité peut permettre de penser une fraternité qui ne soit pas tribale et une solidarité qui ne soit pas sectaire.
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Liaisons dangereuses : islamo-nazisme, islamo-gauchisme
Pierre-André Taguieff
- Hermann
- Questions Sensibles
- 17 Mars 2021
- 9791037006974
Les convergences entre l'islam fondamentaliste et les extrémismes politiques se sont multipliées depuis les années 1920. Une première alliance idéologique, l' « islamo-nazisme », est apparue sous l'égide du « Grand Mufti » de Jérusalem, Amin al-Husseini, et des Frères musulmans. Après la Seconde Guerre mondiale et la création de l'État d'Israël, une nouvelle configuration idéologique s'est développée au sein des mouvances tiers-mondistes ou altermondialistes ralliées à l'antisionisme radical : l' « islamo-gauchisme ».
En France, aujourd'hui, un profond clivage idéologico-politique oppose les anti-islamistes aux anti-islamophobes, lesquels sont souvent des islamo-gauchistes, c'est-à-dire des militants d'extrême gauche séduits par l'islam politique au point de s'en faire les défenseurs à travers des arguments antiracistes empruntés aux thèses décoloniales ou indigénistes. Les islamo-gauchistes forment des minorités actives sur les réseaux sociaux et dans l'espace universitaire. Ils visent à placer les citoyens devant ce dilemme : être pro-islamistes ou « islamophobes ».
Comment échapper à cette alternative inacceptable ? Comment préserver la liberté d'expression, et plus particulièrement le principe de la libre critique des religions, quand les défenseurs de la laïcité sont accusés de faire preuve d' « islamophobie » par les islamistes et ceux qui les soutiennent, directement ou non ? -
Une France antijuive ? Regards sur la nouvelle configuration judéophobe.
Pierre-André Taguieff
- Cnrs
- 15 Mai 2015
- 9782271087003
Treize ans après la publication de son essai majeur, La Nouvelle Judéophobie, Pierre-André Taguieff signe une étude stimulante dans laquelle il explore et analyse les formes les plus récentes de la haine antijuive, portée par un antisionisme radical mâtiné de complotisme et une islamisation croissante de la cause palestinienne. La tuerie antijuive de l'« Hyper Cacher », porte de Vincennes, le 9 janvier 2015, s'inscrit dans l'année terrible commencée le 26 janvier 2014 avec la manifestation parisienne « Jour de colère », mais aussi dans la dernière vague antijuive mondiale qui a débuté en octobre 2000 et touché particulièrement la France. Les actions jihadistes des frères Kouachi et d'Amedy Coulibaly montrent que, pour les islamistes radicaux, deux raisons suffisent pour mériter la mort : être juif, être « islamophobe ». La judéophobie contemporaine se caractérise avant tout par sa diffusion planétaire, qui lui fait perdre une grande partie de ses traits nationaux. La diabolisation des Juifs traverse désormais toutes les frontières. Dès lors, la lutte contre la judéophobie doit elle aussi être globalisée.
-
Après avoir théorisé et imposé l'expression " national-populisme " dans le champ intellectuel à l'orée des années 1980, Pierre-André Taguieff revient, 30 ans plus tard, sur les mutations de ce concept et s'interroge sur son devenir à l'heure de la mondialisation et des bouleversements socio-économiques contemporains. Le nouveau national-populisme désigne aujourd'hui aussi bien les droites radicales européennes que les régimes autoritaires latino-américains ou certaines théocraties islamistes. Un " style " politique arc-bouté sur des principes communs : valorisation des particularismes identitaires, défense du " peuple " contre les " élites ", dénonciation du multiculturalisme, refus de la globalisation... Les nouveaux visages du populisme hantent la démocratie et profitent des formidables ressources de la Toile pour se développer. Une poussée inquiétante que Pierre-André Taguieff appelle à combattre par un retour assumé aux grands principes du pacte républicain.
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Dans ce livre savant et moqueur, Pierre-André Taguieff passe au scalpel l'idéal moderne par excellence, celui d'émancipation, qui exalte, mobilise et aveugle depuis longtemps les Modernes. Le temps est venu de soumettre à un examen critique sans complaisance cette notion qui fait partie du prêt-à-penser dont se sont emparés les utopistes et les démagogues de toutes obédiences.
Comment expliquer que cette notion banale ait pu devenir un thème philosophique et politique majeur depuis la fin du XVIIIe siècle, sous la forme du projet universaliste de l'émancipation du genre humain comme sous celle de l'autonomie croissante de l'individu ? Taguieff analyse la formation philosophique de l'idée d'émancipation, explore ses usages politiques et dissèque ce qu'il appelle l'« émancipationnisme », produit de la corruption idéologique de cette idée-force. Car l'émancipation comme projet global appelle une critique fondamentale : ce qui est rejeté subrepticement, voire diabolisé, ce sont les attachements, les fidélités, les enracinements, les mémoires particulières, donc la transmission. Il s'agit d'un programme de refonte anthropologique, visant à créer l'« homme nouveau », chimère d'une société mondiale d'individus également émancipés.
La généalogie d'une idée floue, pour penser librement le monde de demain.
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Pierre-André Taguieff revient sur la récente séquence judéophobe, celle de la période 2000-2018.
Les attentats djihadistes commis en France ont provoqué une prise de conscience de la menace, d'une ampleur qui n'avait pas été nettement pressentie, bien qu'annoncée par des signes inquiétants : dès 2001, l'auteur avait donné une première analyse du phénomène émergent.
Il fallait donc redessiner le paysage et tenter de repenser la nouvelle configuration antijuive, en perpétuelle métamorphose, dans laquelle se rencontrent les extrémismes : complotisme, concurrence victimaire, antisionisme radical, négationnisme et islamisation croissante des discours.
Pierre-André Taguieff retrace la généalogie, depuis 1967, de la haine des Juifs telle qu'elle s'est idéologisée dans le monde arabo-musulman post-nassérien. Cet imaginaire judéophobe s'est ancré en France, puis en Europe, à compter de la seconde Intifada (2000), et se diffuse désormais massivement sur les réseaux sociaux, dans un contexte marqué par la déstabilisation du Moyen-Orient.
Dans l'espace politico-intellectuel français, la dernière vague judéophobe est moins portée par les milieux nationalistes traditionnels que par des milieux gauchistes et islamistes qui instrumentalisent et retournent contre les Juifs (les « sionistes », disent-ils ordinairement) des représentations empruntées à l'antiracisme, à l'anticolonialisme, à l'anti-impérialisme, à l'antifascisme ou à la critique du communautarisme.
C'est cette configuration inédite, qu'il qualifie d'« islamo-gauchiste » depuis le début des années 2000, que l'auteur prend pour objet de réflexion. -
Le racisme est-il inhérent à la nature humaine ? Il semble bien en tout cas qu'il s'inscrive dans une multiplicité de contextes socio-historiques. L'ethnocentrisme, qui le prépare, est patent dans toutes les cultures. Mais le racisme, comme tel, représente un phénomène européen moderne, au sens où il traduit la mise en question de l'unité du genre humain. L'auteur s'attache à décrypter les origines de cette théorie modernitaire à travers la généalogie de la théorie du sang pur. Il analyse les différents racismes, du plus ordinaire au plus élaboré. Enfin il s'attache à l'anti-racisme, à ses fondements et à son histoire, jusqu'aux lois les plus récentes. Un livre très pédagogique et documenté.
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La République menacée
Pierre-André Taguieff
- Textuel
- Conversations Pour Demain
- 15 Mai 1996
- 9782909317205
Face aux rêveries planétaristes et à la mondialisation de l'économie, face à la tentation du repli communautaire et à la démagogie du Front national, P.-A.
Taguieff désigne la menace qui pèse sur le modèle universaliste français. Il défend ici une conception " héroïque " de la politique. Ni vertueuse, ni utopique, mais lucide. Contre la fatalité économique. Contre la complaisance vis-à-vis des mouvements identitaires. Pour sauver l'universel.
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Court traité de complotologie
Pierre-André Taguieff
- Mille et une nuits
- Essai Mille Et Une Nuits
- 10 Avril 2013
- 9782842057503
Penser d´une façon conspirationniste, c´est non pas croire que les complots existent, car ils n´ont jamais cessé d´exister, mais voir des complots partout et croire qu´ils expliquent tout ou presque dans la marche du monde. Il faut clarifier les termes employés, car l´expression « théorie du complot » (conspiracy theory, Verschwörungstheorie) est trompeuse. L´histoire universelle est remplie de complots réels, qui ont abouti ou échoué. Mais elle est aussi pleine de complots fictifs ou imaginaires attribués à des minorités actives ou aux autorités en place (gouvernements, services secrets, etc.), objets de croyances collectives. Dans l´expression mal formée « théorie du complot », le « complot » est nécessairement un complot. Dans un monde de fortes incertitudes et de peurs, où l´adhésion aux « grands récits » de nature religieuse a faibli, la multiplication des représentations ou des récits conspirationnistes, leur diffusion rapide et leur banalisation, est un phénomène remarquable, mais aisément explicable : ces récits, aussi délirants soient-ils, présentent l´avantage de rendre lisibles les événements. Ils permettent ainsi d´échapper au spectacle terrifiant d´un monde chaotique dans lequel tout semble possible, à commencer par le pire. D´où le succès public de ces récits. Sous le regard conspirationniste, les coïncidences ne sont jamais fortuites, elles révèlent des connexions cachées, et permettent de fabriquer des modèles explicatifs des événements. Les cas fourmillent, de l´« affaire DSK » à la grande crise financière actuelle...
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La revanche du nationalisme.
Pierre-André Taguieff
- Puf
- Hors Collection Puf
- 19 Mars 2015
- 9782130653363
Depuis le milieu des années 1980, les formations politiques dites « populistes » ou « néopopulistes » de droite, sans perdre leur dimension protestataire et anti-élites, sont devenues de plus en plus identitaires, anti-européistes et anti-immigrés. On peut y voir l'apparition de nationalismes non classiques, qui ont substitué aux visées expansionnistes ou impérialistes des préoccupations défensives ou conservatrices, centrées sur la préservation des identités collectives supposées menacées. Dans ces nouvelles mobilisations nationalistes qui séduisent de plus en plus de citoyens, l'orientation xénophobe est moins politique que culturelle. L'ennemi principal n'est plus le pays voisin, rival menaçant, mais l'ensemble des forces et des flux censés mettre en péril les manières de vivre, de penser et de sentir des citoyens de telle ou telle communauté nationale. C'est à ce titre que l'« américanisation » ou l'« islamisation » des moeurs sont dénoncées.
Loin d'avoir mis fin aux mobilisations nationalistes, la construction européenne et la mondialisation sont devenues les principales causes de ces réactions nationalistes non prévues par les experts. Cette évolution de nombreuses formations politiques vers une nouvelle forme de nationalisme, un néonationalisme idéologiquement compatible avec le néolibéralisme comme avec le social-étatisme (l'État-providence), a été masquée par le style populiste de leurs leaders, pratiquant l'appel au peuple contre le « système » ou les élites dirigeantes, ainsi que par un étiquetage polémique consistant à les inclure dans la catégorie diabolisante d'« extrême droite », interdisant toute analyse fine et non biaisée de leurs conditions d'apparition, de leurs traits distinctifs et des facteurs de leurs succès électoraux. Il est contre-productif de dénoncer ces formations politiques comme anti-démocratiques, alors que la plupart d'entre elles exigent plus de démocratie et d'engagement civique que n'en permettent aujourd'hui les démocraties représentatives, minées par l'érosion de la confiance entre gouvernants et gouvernés. S'il est légitime de s'interroger, non sans inquiétude, sur cette grande vague national-populiste qui balaie l'Europe depuis une trentaine d'années, il faut aussi reconnaître que la séduction croissante de ces mobilisations idéologiquement nationalistes et rhétoriquement populistes constituent un défi pour tous les citoyens soucieux de revivifier la démocratie sans restreindre le champ des libertés individuelles.