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Pierre Le Coz
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Deux amants se retrouvent dans une chambre d'hôtel au coeur d'une ville blanche méditerranéenne, labyrinthique et vivent dans cette alcôve le pouls secret de la relation amoureuse et du lien au temps, un temps dérobé à la banalité des existences et au vacarme urbain, un temps sans visage mais un temps de vérité, propice à l'émergence de la création.
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À la fois fiction et méditation poétique, Les clandestins du jour est l'histoire d'un amour sans paroles ; c'est aussi celle d'un dialogue amoureux entre le ciel, la terre et les vastes étendues, celle d'un décryptage des existences marquées par l'errance urbaine et les hautes solitudes, le chemin d'habiter poétiquement le monde.
Une rencontre. De l'autre côté de la mer. Ou sur quelque terre lointaine, près du fleuve, dans une cité du sud aux ruelles labyrinthiques écrasées de lumière. Là où le temps se retire pour laisser place aux imaginations.
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Huit fictions qui plongent le lecteur dans un univers sombre et initiatique dont le voyage ou la guerre, l'errance urbaine ou l'écriture, l'exil ou la passion érotique sont les éléments cardinaux. On y croise notamment un enfant autiste, un vieux templier exilé au fond de sa Commanderie, un soldat Orlov, un homme épris d'un étrange tableau à Essaouira, et qui sait, Albertine disparue...
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L'Europe et la profondeur Tome 9 ; veilleur, où en est la nuit ?
Pierre Le Coz
- Loubatieres
- 11 Mai 2017
- 9782862667522
On me crie de Séir :/« Veilleur, où en est la nuit ?/Veilleur, où en est la nuit ? »/ Le Veilleur dit :/« Le matin vient, et la nuit aussi. » À partir de cette citation du prophète Isaïe, Pierre Le Coz a bâti une de ses vastes méditations dont il a le secret ; et méditation en laquelle, sur la base notamment d'interprétations approfondies du « Christ aux oliviers » de Nerval, de la Noche oscura de saint Jean-de-la-Croix, du Macbeth de Shakespeare, de poèmes « nocturnes » de Philippe Jaccottet et des Apports à la philosophie d'Heidegger, est examinée la nature très particulière de ce où « où en est la nuit ».
Mais, comme d'habitude chez Pierre Le Coz, ces analyses, qui pourraient sembler relever des seules catégories de la métaphysique ou de la « mystique », ne cherchent rien d'autre qu'à jeter le regard le plus lucide et le plus « pratique » sur notre présente situation, époquale et spirituelle : tant, pour cet auteur, la pensée, fût-elle « la plus profonde », n'a d'intérêt que si elle cherche à opérer dans son « siècle sien ». Ce pourquoi, faisant suite à ces analyses de textes littéraires ou philosophiques, on en trouvera d'autres qui elles - pour examiner notamment le processus à l'oeuvre en nos temps « spectaculaires » de la « dissolution de la vérité » - ne dédaignent pas de s'attaquer à des sujets de l'actualité la plus triviale : la disparition mystérieuse d'un avion dans le ciel d'une planète supposée « sous contrôle », le livre de « révélations » d'une ex-première dame, une jacquerie en Bretagne, le succès planétaire d'une série télévisuelle d'« héroïc-fantasy », la montée en puissance d'un parti « populiste » en France ou d'un autre « islamophobe » en Allemagne, un attentat islamiste à Paris, etc.
En ce sens, ce Veilleur, neuvième tome de L'Europe et la Profondeur, ne propose rien d'autre à son lecteur qu'une « plongée sans frémir » en les ténèbres extérieures de sa propre époque et une confrontation avec le vertige, « époqual et spirituel », qui surgit de cette plongée-même ; et confrontation qui oblige ce lecteur, pour reprendre les termes de l'énigmatique parole du Prophète, à se déterminer sans faux-fuyant entre la possibilité d'un « redressement » (la « venue du matin ») et l'abandon toujours plus séduisant à un « déclin » présenté comme irrépressible (le prolongement - en le mode de son épaississement indéfini - de « la nuit »).
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Le gouvernement des émotions
Pierre Le Coz
- Albin Michel
- Documents Albin Michel
- 1 Octobre 2014
- 9782226256997
Polémiques, faits divers, images-choc, voyeurisme, micro-trottoir, téléréalité. A l'ère du multimédia, nous assistons au triomphe de l'émotion. Le pouvoir médiatique s'impose en faisant vibrer la sensibilité au rythme haletant de stimulations sonores et visuelles qui produisent une véritable addiction collective aux émotions. Le pouvoir politique joue sur les mêmes ressorts. S'il est vrai que l'émotion est le cheval de Troie de la manipulation, cette débauche d'excitations sensorielles soulève des enjeux éthiques majeurs. Quand nos émotions sont dévoyées, nous alerte l'auteur, ce sont nos jugements de valeur qui se trouvent pervertis.
Sommes-nous désormais voués à être gouvernés par les émotions ?
Cet essai interroge les ressources intérieures dont nous disposons pour faire face au charivari émotionnel ambiant.
Se démarquant du rationalisme moral qui en appelle à l'autorité de la raison, il plaide en faveur d'un rationalisme critique qui mette à jour les ressorts affectifs des stratégies manipulatrices. Il passe ainsi au crible des émotions telles que la compassion, la peur, l'angoisse, l'indignation ou la complaisance morbide. Pour résister à la médiocrité des émotions médiatiques, il faut savoir les décrypter et leur opposer notre propre palette d'expériences affectives.
Un essai original qui fait sortir les émotions du cadre purement privé et apporte un éclairage nouveau sur les faits de société
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Le narrateur revient dans son pays d'Afrique après une guerre civile où tous les siens ont été massacrés. Il y fait la connaissance d'une jeune Europénne qui se dit journaliste et qui désire enquêter sur le génocide. Ensemble, ils vont tenter d'en comprendre les raisons, d'un dérouler les fils qui plongent dans le coeur des belligérents, y compris celui des victimes. Récit d'une descente au enfers. Les Bords du monde est aussi le récit d'une guérison : celle de la haine qu'éprouve le narrateur envers l'ethnie adverse par l'amour d'une femme.
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Ce sud marocain, à la limite extrême du Sahara, constitue selon l'auteur, une certaine alliance entre la brûlure la plus ardente et la plus haute douceur - ce commencement du terrible dont Rilke nous dit qu'il est la vraie définition du beau.
Car c'est bien la proximité de ce terrible - celui du désert comme celui de l'océan - qui fait de ce pays le creuset de toute merveille ; comme elle réveille aussi en nous un certain sens du paradisiaque que l'Occident a depuis longtemps oublié.
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Quelle philosophie de la famille pour la médecine de la reproduction ?
Pierre Le Coz
- L'Harmattan
- L'ethique En Mouvement
- 15 Avril 2006
- 9782296005495
La médecine a tenu un rôle de premier plan dans la dynamique de protection et de renouvellement de la perception de l'enfance, mais le développement de la médecine de la reproduction a suscité des inquiétudes. Que faire face à la multiplication des naissances issues de manipulations biogénétiques ? L'auteur refuse de choisir entre le fatalisme ultralibéral et le repli réactionnaire et propose une troisième voie qui met en balance la souffrance des couples infertiles et le souci de l'équilibre psychologique des générations futures. Il s'agit ainsi de repenser les pratiques actuelles en balisant le champ d'intervention de la médecine reproductive.
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" Je commence ce nouveau livre de l'Europe et la Profondeur avec pour seul viatique le titre de ce Bruit du temps qui pourtant, dans la mesure où il désigne la " chose " à la fois la plus banale et la plus mystérieuse : l'élément dans lequel, tant que nous demeurons ces vivants et ces humains, nous ne cessons jamais de baigner, devrait suffire. Il s'agit ici et encore une fois de faire confiance aux mots et, en un tel abandon de nos " disantes " personnes à leur mouvement, de les laisser nous entraîner là où de toute façon, en un mode, selon, " confiant " ou regimbant, nous ne pourrons faire autrement, à partir d'un moment, que de parvenir - je veux dire : à la source de la pensée qui, depuis le début, inspire et sous-tend de sa dimension toujours " questionnante " l'écriture de cette Profondeur ; et qu'est-ce qui peut arriver de mieux à un auteur comme à son lecteur que de partager une telle aventure au pays des mots et de la pensée la plus a-byssale ? Par quoi, la rédaction sans pré-méditation de quelque chose comme un ouvrage intitulé Le Bruit du temps devrait, à condition que, en ce voyage, nous acceptions de nous déshabituer de tout, nous entraîner très loin de ce qui constitue nos calmes certitudes et autres ordinaires catégories de pensée.
[...] "
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L'orphelin Tristan aurait volontiers passé sa vie à se faire entretenir par des femmes plus âgées que lui. Mais voilà qu'on essayait de lui mettre sur le dos un crime qu'il n'avait pas commis. Il y a urgence pour l'étudiant cossard à se transformer en privé efficace s'il veut se sortir de ce guêpier.
Un « polar » qui, entre humour et nostalgie, promène son lecteur dans le Toulouse de la fin du siècle dernier, dans les milieux du militantisme anti-franquiste de la décennie soixante et celui, trente ans plus tard, de la communauté gay toulousaine - à une époque où le mal qui semait partout la terreur s'appelait le sida.
Un récit initiatique aussi, qui raconte la métamorphose d'un «gigolo» notoire, cynique et infatué, en un homme responsable et aimant. Le tout durant l'espace de quelques journées particulièrement mouvementées, et dans certains paysages caractéristiques su Sud-Ouest : Le Toulouse vide d'une période de congés universitaires, l'île du Ramier en bordure de Garonne, le massif rocheux des Hautes-Corbières, etc...
Édition poche "luxe" : couverture 300g, pelliculage soft-touch, papier offset 90g blanc,... -
Cet Événement de la vérité, quinzième tome de L'Europe et la Profondeur, peut d'abord être abordé par son lecteur comme une sorte de « bloc de pure métaphysique » - où il serait notamment procédé aux analyses des notions de « monde (con-figuré) et d'univers (in-différencié) », voire à celles de « (strict) littéraire » et de « (pur) scripturaire » introduites par l'auteur dans le cours de l'écriture de son tome précédent, Le Bruit du temps - ; même si, comme d'habitude dans le « grand récit » de Pierre Le Coz, se sont glissées, dans les interstices de telles méditations, souvent abyssales et vertigineuses, des considérations relevant, elles, de l'actualité la plus pratique et la plus brûlante de notre temps : c'est ainsi qu'on trouvera notamment, dans cet Événement, une longue et peu ou prou étonnante analyse consacrée à cette révolte des « Gilets jaunes »... qui éclata justement dans le moment de la rédaction de l'ouvrage. Tout se passant comme si, plus le « scripteur » de celui-ci s'efforçait de se cantonner au strict domaine « philosophique », plus son « époque sienne », par le déclenchement de certains « Événements », toujours imprévisibles et in-opinés, le ramenait à cette vérité que, si la pensée ne cherche pas à opérer dans son siècle, son illustration est parfaitement vaine et dénuée de tous « (réels) motifs ». En effet, qu'elle se développe en les divers modes, selon, de ce « métaphysique », ou de ce « théologique », voire de ce « politique », etc., cette pensée ne peut faire autrement, pour opérer un tel déploiement de ses thèses, que de toujours se nourrir-de/revenir-à cette « vérité »... dont « l'Événement » lui est précisément fourni par ce qui, dans l'époque qui est la sienne, ad-vient concrètement. Si la rédaction de l'« océan textuel » de cette immense Profondeur a quelque sens, celui-ci ne peut trouver ses source et direction que dans l'attention, à la fois détachée et passionnée, que son « scripteur » apporte à ceux, grands ou petits, dont il est le contemporain ? Et si cette « vérité » a quelque chance de venir dans le monde, elle ne peut le faire qu'en épousant le mouvement, non tant d'une « révélation » que d'une effectuation... de son « Événement »-même - dont les acteurs de ce temps sont, en quelque rang politique ou philosophique dans lesquels ils se rangent, d'abord les témoins.
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La « pensée la plus profonde » n'a pas de nom et pourtant tous les mots la confessent secrètement, toutes les phrases, en leur mouvement de « fuite/fugue », s'avancent vers elle dans l'espoir de la circonscrire: le langage en son entier est sillage, mais « sillage » qui ne remonte jamais l'erre du beau navire du sens. Ai-je une seule fois « rencontré l'objet de (ma) quête »: mis dans le mille de sa mystique cible ? Il faut croire en tout cas que je l'ai « au moins (une fois) fugitivement aperçu » : car sinon je n'aurais pas trouvé en moi les ressources nécessaires pour rédiger cette immense Profondeur... et son « grand récit » serait, selon, resté lettre morte ou devenu (insignifiant) « petit traité ».
Et voici qu'à présent, pour seulement continuer d'écrire: poursuivre la composition de son « Art de la fuite/fugue » (de ses propres phrases), le scripteur d'un tel océan textuel se doit de s'engager sur le chemin de ce Recherche extrême; et chemin qui est aussi celui, plus personnel et comme musical-pensif, de son propre « sombrement »: « Sur cette fugue où se trouve le nom (du scripteur) en contre-sujet (a sombré) l'auteur ». On commence d'écrire quelque chose comme L'Europe et la Profondeur - en se disant qu'une fois sa rédaction achevée on aura loisir de passer à d'autres travaux (plus « lisibles » et moins « a-byssaux ») -, et puis voilà que, sur le chemin d'une telle exploration (scripturaire): pour avoir seulement entraperçu une fois le fuyant/« fugitif objet de notre quête », on découvre que ce n'était pas nous qui écrivions le livre : seulement le pur scripteur (en nous) ; c'est-à-dire celui qui, pour avoir été seulement une fois visité-de « la pensée la plus profonde », ne peut plus faire autrement que de continuer de rédiger son « impossible/démesuré » ouvrage. -
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L'Europe et la profondeur Tome 10 ; une porte sur l'été
Pierre Le Coz
- Loubatieres
- 14 Juin 2018
- 9782862667645
Dixième tome de "L'Europe et la Profondeur", cette "Porte sur l'été" est sans doute le plus "politique" des volumes du "grand récit" de Pierre Le Coz. A côté d'analyses de certaines thématiques littéraires, philosophiques ou théologiques (la "vérité", le "temps", l'"ennui"...), on voit se succéder des considérations relatives à des sujets plus actuels tels que les raisons du vote "populiste", les "théories du complot", l'"insécurité", etc., tant il est apparu évident à l'auteur que l'urgence, ici, était de "débroussailler les chemins de la vérité".
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« Vous souffrirez de la souffrance la plus atroce : la nostalgie. Vous traînerez votre vie durant les images de notre vie ensemble, le regret de notre échec. Peut-être mourrez-vous. Votre vie n'aura plus de sens, vous retournerez à l'indifférencié : tout vous sera égal. Ni bonheur ni malheur : seulement l'ennui et la grisaille. Vous essayerez d'aimer ailleurs et vous n'y parviendrez pas : la nostalgie empoisonnera toutes vos tentatives, brouillera les visages, les corps, les rires, la beauté des autres femmes. Vous quitterez cette ville pour recommencer, mais toutes les rues des autres villes vous ramèneront à celle-ci. Vous serez une loque, un ancien combattant de l'amour, un grand invalide de l'âme, revenu meurtri de l'épreuve de son feu trop ardent. Il y aura dans le temps ce soleil dont vous vous êtes un jour trop approché, qui vous a brûlé la mémoire, et vous passerez le reste de votre vie à le regarder décliner sur l'horizon. Vous ne pourrez rien faire d'autre. Sa lumière assombrira vos jours les plus clairs. Vous ne connaîtrez plus que le crépuscule, un crépuscule interminable. Il n'y aura plus jamais de matin pour vous. Plus jamais de transports. D'espérance. D'insouciance. De repos. Vous deviendrez laid et bête à force de douleur, d'ennui. Vous ennuierez tous ceux que vous approcherez. Vous porterez à eux votre blessure et ils vous fuiront avec horreur. Vous serez un maudit, un pestiféré, un sidaïque... Tout cela parce que vous aurez commis la faute de passer quelques temps avec moi. On ne sait pas assez les ravages d'une passion, on les minimise toujours... »
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Paix, le salut, peut-être le bonheur. Mais peut-on fuir la violence quand celle-ci est partout, criante ou insidieuse ; quand elle fait la trame des jours, des nuits, des amours ? C'est cette expérience fondamentale que Paul et Nora accompliront au cours de leur périple - jusqu'à la tragédie finale. Un voyage initiatique dont ni la jouissance ni la splendeur ne sont exclues, même si celles-ci apparaissent comme les degrés d'un terrible qui nous menace tous.
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Triptyque sud-marocain ; taroudannt, marrakech, essaouira
Pierre Le Coz
- Pimientos
- 2 Mars 2007
- 9782912789709
avant essaouira, il y eut mogador ; et avant mogador, thamusida ; et avant thamusida, une autre ville encore : phéniciens et carthaginois, romains, arabes.
portugais - tous ont voulu recouvrir d'un vocable nouveau la cité qu'ils avaient conquise. mais qu'y avait-il avant les noms, avant la ville ? peut-être est-ce à ce moment qu'il faut remonter pour écrire. (p. l. c.)
" ce superbe récit est un poème en prose qui tient la distance, une leçon magistrale pour " vivre dans l'amitié des mots et des étoiles ". loin des pièges de l'exotisme et du pittoresque.
pierre le coz est un envoyé spatial aux longues antennes, pratiquant le voyage comme une ascèse. on lui sait gré de nous rendre, le temps d'un trop court livre. " indifférent au temps vulgaire, à l'actualité ". (frédéric pagès, le canard enchaîné)
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Sous des manières et approches différentes, chacun des récits qui composent L'Autre Versant du jour raconte la même histoire : celle d'un homme ou d'un couple à la recherche d'un lieu où vivre et, qui le temps de la fiction, croit l'avoir trouvé avant d'en être débouté et de renouer avec l'exil. C'est ce balancement entre errance et séjour qui confère sa cohérence au recueil, comme il constitue aussi la trame secrète de tout le travail littéraire de l'auteur, inspiré de bout en bout par la question de l'habitation humaine. «Ce qui se présente à moi lorsque je commence à écrire ce sont des paysages, des situations, des atmosphères ; l'intrigue, les personnages ne viennent qu'ensuite, et bien souvent, ils ne sont inventés que pour mettre en lumière certains aspects des lieux traversés.» C'est pourquoi les fictions relatées empruntent presque toujours le fil narratif d'un voyage ou d'une dérive urbaine : on y marche beaucoup, on y rêve et, plus encore, on s'y souvient. De là aussi la tonalité résolument poétique, sinon lyrique et élégiaque de l'écriture de Pierre Le Coz, conteur devant mener la barque de son récit entre les deux écueils du poème en prose et de la pure ou plate fiction. Pierre Le Coz est né en 1954 dans le Finistère. Ses premiers textes - des «proses poétiques urbaines» - ont paru en 1993 dans la revue NRF. Ila publié depuis de nombreux ouvrages, essentiellement des romans et des récits de voyage. L'Autre Versant du jour est son premier recueil de nouvelles.
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La ville était comme un puits où ils montaient vers la lumière ; elle était comme une cage d'air et de bruits, où ils tournaient sans fin à la recherche d'un centre perdu.
Non, ils n'en auraient jamais fini avec elle ; n'auraient jamais terminé d'explorer ses recoins, ses passages, ses jardins et ses musées, ses bibliothèques et ses monuments. Elle était cet immense champ de possibles, de dérives, de rencontres ; cet entrelacs de jours et de rues où l'on pouvait errer infiniment.
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Ce Secret de la domination, onzième tome de L'Europe et la Profondeur, est peut-être le plus étonnant de tous les volumes du "grand récit" de Pierre Le Coz : pour ce que faisant cohabiter dans l'espace scipturaire d'un même livre une analyse en forme théologico-critique de la présente "Situation de l'Europe" - notamment face au processus récent et massif de l'implantation d'une religion nouvelle sur son continent - avec l'écriture d'un "grand roman époqual-autobiographique" - "Soldat et jeune fille souriant" - où l'auteur, revenant en une forme comme "auto-fictionnelle" sur la période située à la transition des XXe et XXi siècles, essaye de comprendre ce qui, dans le quotidien de celle-ci, a réellement et profondément changé - à savoir : rien de moins que le mode même de l'écoulement du temps - ; et changement qui a probablement constitué le plus grand bouleversement de toute l'histoire récente... dont la suite dès lors - ce que nous vivons aujourd'hui très pratiquement (et, pour l'immense majorité d'entre nous, très douloureusement) - ne peut plus être que le développement "philosophique"... toujours plus désastreux. Ce mouvement de retour au genre romanesque illustré par un ouvrage qui, depuis dux tomes, se présentait comme un "essai" disant bien, par ce bouleversement radical qui ne dit pas son nom, dans quelle urgence nous sommes entrés.
Ainsi la rédaction de cette Profondeur - successivement présentée, dans le cours de sa publication, comme, selon, un "manuel de survie au temps du nihilisme achevé", ou une "nouvelle aventure arrivée au sens" - vient ici pour ce qu'elle était en réalité depuis sond ébut : rien de moins que la tentative, par un scripteur "à peine identifié sous le nom de" (peu importe qui', de dire la vérité du mouvement réel à l'oeuvre dans l'histoire d'un temps - le nôtre - ; et vérité d'autant plus enfouie et inouïe que ce temps, se qualifiant lui-même de "post-historique", se flatte volontiers de ne plus en avoir.
Illusion en forme d'auto-satisfecit époqual que la simple lecture de ce Secret fera voler en éclats : pour ce que les diverses analyses de notre temps et de son actualité, la plus sanglante ou la plus futile - voire, dans sa troisième partie, la plus licencieuse - proposées par cet ouvrage vont toutes dans le sens d'un évident "retour-de"... cette même histoire.
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Philip K. Dick et la théologie ; les variations ubikiennes
Pierre Le Coz
- Orizons
- Profils D'un Classique
- 16 Avril 2019
- 9791030901948
"Aucun des ouvrages consacrés à Philip K. Dick n'a encore abordé son oeuvre sous l'angle du religieux et du théologique : chose d'autant plus étrange que Dick, auteur en particulier d'une vaste exégèse, se regardait lui-même comme une sorte de théologien égaré dans l'univers de la S.F. « Variations Ubikiennes » se propose de réparer cet oubli. L'envoûtement que communique cette oeuvre unique à ses lecteurs procède de l'alliance entre plaisir de la pure fiction (fût-elle « science »-fictive) et vertige de la plus haute spéculation métaphysique."
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Le paradis des orages ; l'Europe et la profondeur Tome 13
Pierre Le Coz
- Loubatieres
- 3 Janvier 2020
- 9782862667690
Dans ce treizième tome de L'Europe et la Profondeur, à partir d'analyses, tant picturales (Cézanne, Van Gogh, Lascaux, Vermeer, Picasso) que poétiques (Rimbaud, Hôlderlin, Rilke), Pierre Le Coz ne tente rien de moins que de raconter l'histoire des rapports que, depuis son origine, l'espèce humaine entretient avec l'image. Et cela comme si la capacité de cette espèce à "fabriquer des images" constituait, avant même peut-être le langage, sa véritable essence : de signature donc, non tant d'abord "poétique" que picturale. L'homme, avant que d'être l'homo sapiens de notre moderne anthropologie, serait-il cet homopictor: la créature qui, pour avoir loisir de configurer le chaos phénoménal d'un "univers sans images" (Rimbaud) en un monde de/du sens, doit faire passer cet univers au filtre de l'élaboration - par traitement préalable de celui-ci en "motifs" - de telles images ?
Il faut donc lire ce Paradis des orages comme une sorte de plongée généalogico-pensive dans l'abîme du temps en direction de l'origine de notre propre espèce : comment l'homme est devenu "humain" par cette faculté qu'il a développée de tirer-"figure"-de/isoler-en-"motifs" les choses qui l'environnent. Faculté toutefois, qui, tout en ayant fait de lui ce "configurateur-de-monde" (Heidegger), trouve aujourd'hui sa sanction comme "hubristique" - en le mouvement de l'oubli de cette même essence picturale - dans cette inflation du procédé de l'image qui semble être comme la signature de notre époque. Ce pour quoi ce Paradis - de tonalité le plus souvent, dans le cours de sa rédaction, analytico-picturale - s'achève par un long examen du concept debordien de "Spectacle", avatar moderne- marchand de l'ancienne idolâtrie.
Par quoi l'ouvrage, après cette exploration de l'origine ontologico-iconique de l'humanité, revient à des questions, elles, très actuelles et, pour cette humanité-là: la nôtre, tout ce qu'il y a de plus crucial : celles qu'avaient déjà abordées - quoique par des biais, selon, plus "philosophiques" ou plus "théologiques", voire très "politiques" - les tomes précédents du "grand récit" de Pierre Le Coz.