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Belles Lettres
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Durer, éléments pour la transformation du système productif
Pierre Caye
- Belles Lettres
- 22 Octobre 2020
- 9782251451404
Le développement durable est partout dans les discours, nulle part dans les faits. En témoigne l'absence de résultats des politiques environnementales contre le réchauffement climatique ou bien en faveur de la transition agricole, et cela malgré l'importance des investissements qu'on leur consacre depuis plusieurs décennies. Il en est ainsi parce que ces politiques manquent de fondement.
Il ne suffit pas de dire : «Il faut changer le système économique.» Encore faut-il sortir l'économie de son péché originel, de son court-termisme natif qui l'empêche de construire un développement vraiment durable, c'est-à-dire un développement où le sens du temps et de la durée déploie toute sa puissance de construction. Il importe à cette fin de reconsidérer les principaux facteurs de production, le capital, le travail, la technique, sous le couvert du temps et de la construction de la durée. Le capital sous le couvert du temps a pour nom « patrimoine », le travail « maintenance », la technique « protection », tout à l'inverse des idéologies dominantes de l'innovation, de la disruption et de la destruction créatrice. Nos pratiques productives, politiques et sociales s'en trouveront alors profondément changées.
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Comme un nouvel atlas ; d'un état meilleur de la puissance
Pierre Caye
- Belles Lettres
- L'ane D'or
- 9 Novembre 2017
- 9782251447322
Notre siècle se place sous le signe de la disjonction de l'être par rapport à l'un, de la destruction des unitotalités, des philosophies de la multiplicité pure ou du transfini, sans pour autant que soit jamais surmontée l'impossibilité de la pure multiplicité que dénonce Platon dans les dernières hypothèses du Parménide. Autrement dit, il ne peut y avoir de multiplicité sans un retour plus ou moins honteux, en contrebande, de l'un. En témoigne la mondialisation qui illustre le règne des multiplicités, ou mieux encore les multiplicités comme règne et domination (chap. 1). Pour éviter ce retour honteux et à nouveau dominateur de l'un sous les multiplicités, il importe sans doute de voir l'autre face de la disjonction, non pas l'être en tant qu'il se sépare de l'un (multiplicité pure), mais l'un en tant qu'il se sépare de l'être, ce que j'appelle avec le néoplatonisme, qui est la seule philosophie dans notre histoire à l'avoir envisagé, la différence hénologique. Quand on disjoint l'être de l'un, on perd l'un. Quand on disjoint l'un de l'être, l'être se maintient mais libre du principe : c'est cela la multiplicité, mais une multiplicité sans chaos (chap. 2). Mieux encore, comme un Nouvel Atlas montre que l'hénologie radicale du néoplatonisme s'adresse, plus encore qu'au monde des formes et des idées éternelles du monde antique, au monde sensible du devenir qui caractérise notre modernité (chap. 3).
Se définit un principe ou plus précisément une principialité, une modalité du principe, qui tient le monde sans pour autant le déterminer et moins encore le dominer (chap. 4).
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Critique de la destruction créatrice ; production et humanisme
Pierre Caye
- Belles Lettres
- L'ane D'or
- 8 Avril 2015
- 9782251420554
Ce livre répond à la question productive contemporaine : sous la contrainte écologique, le besoin d'un changement de système productif se fait de plus en plus pressant sans que l'on ait les instruments nécessaires pour penser ce type de changement. Les guerres du XXe siècle ont fait naître l'illusion que de la destruction pouvait naître la création. Aujourd'hui l'homme est en guerre contre tout : sa biosphère, ses semblables et lui-même. On voit de plus en plus les destructions, de moins en moins les créations. Il n'y a plus d'automaticité ni de logique dans le passage des unes aux autres. La croissance se traduit par des chiffres, non par des biens pérennes. La destruction créatrice est devenue pulsion de mort.
Il est nécessaire d'en conduire la critique. Mais la nature même de la critique du système productif a changé : il ne s'agit plus de penser l'intensification de la production, mais sa durabilité, voire sa « générativité » ie sa capacité à transmettre ses fruits à la postérité. Jusqu'à maintenant, les critiques du système productif, marxistes ou libéraux, restaient internes à la production : il s'agissait de la libérer de ses entraves sans questionner l'acte même de produire en son essence. Le produire était un tout sans altérité. Ce livre montre pourtant que tout système productif repose nécessairement sur son autre, c'est-à-dire sur les conditions non productives de la production - que j'appelle l'improduction - et sur les moyens techniques de les assurer et de les développer, en tant qu'elles seules peuvent garantir un développement durable.