Le piano n'est pas un objet ordinaire à l'écran. Dans les films habités de sa présence, ce meuble joue un rôle clef, qui éclaire la poétique des cinéastes. Cet essai s'attache à la cinégénie secrète de l'instrument de musique par excellence. On a cherché à identifier quelques figures majeures du piano, telles que de grands auteurs les ont façonnées. Douze haltes ponctuent ce chemin, depuis Max Ophuls et ses pianos-miroir et horloge, Jean Renoir et son piano-boîte à musique, et Jean Grémillon avec son piano-moteur. On rencontre le piano-coeur de Lubitsch, le piano-rêve que partagent Dreyer et Bunuel, le piano-radio de Borzage et le pianopensée de Sirk ; ainsi que le piano-outil d'Hitchcock et le piano-sentiment de McCarey. Enfin, on s'aventure dans les séries du piano-démon (avec Robert Wiene, Karl Freund, John Brahm, Robert Florey et Edmond T. Gréville) et du piano-porte-voix (en compagnie de Roy Rowland, Nicholas Ray, Jean-Claude Guiguet, Robert Bresson, Pier Paolo Pasolini et Jean-Luc Godard), le piano-ange de Jacques Demy demeurant à part. En prélude et postlude, on fête le piano-cinéma d'Oliveira et Grémillon, et le piano-âme d'un trio de poètes d'aujourd'hui :
Todd Haynes, Pere Portabella et Peter Sülyi. Après ce voyage, le lecteur ne considérera plus un piano dans un film du même oeil ni de la même oreille, c'est le bonheur qu'on lui souhaite.
Jean Grémillon et les quatre Éléments entend, sinon réhabiliter, du moins rendre un hommage renouvelé à l'un des cinéastes majeurs de l'école française du vingtième siècle, un créateur qui occupe une place à part, paradoxale : même si elle n'est pas tout à fait oubliée, l'oeuvre de cet homme nourri d'art musical demeure aujourd'hui étrangement en retrait, sans doute en raison de son originalité irréductible et, plus encore, de sa complexité déstabilisante.
Pas moins de quatre axes ont paru nécessaires pour approcher celui que l'on a trop souvent qualifié seulement de cinéaste maudit. Quatre chapitres, en résonance intime avec son dernier film, son testament poétique, André Masson et les quatre Éléments.
En premier lieu, encore trop peu fréquenté et condensant pourtant l'essentiel d'une vision universelle, érudite et fraternelle, l'axe méconnu de l'ésotérisme (« l'air »), car l'homme de culture Grémillon inscrit ses films dans une rêverie précise se rattachant aux grandes traditions ; il est l'alchimiste du septième art.
Puis l'axe du sonore (« l'eau »), les liens du cinéaste à l'expression musicale sous toutes ses formes s'avérant déterminants. Ensuite, l'axe des conflits de l'Histoire (« le feu »), Grémillon s'étant toujours voulu un témoin de son temps.
Enfin, l'axe du réalisme documentaire (« la terre »), Jean Grémillon présentant le cas unique d'un cinéaste réputé, reconnu pour ses fictions de long métrage, commençant et surtout achevant sa carrière par une série de courts métrages documentaires, d'exemplaires films d'art qui sont autant de libres films d'essai : des films d'art et d'essai.
Nous avons souhaité, par ces quatre déclinaisons, donner des clefs pour mieux apprécier une poétique plus que jamais actuelle, ô combien vitale pour notre temps.
« Alors que le rock et la pop entrent au musée, au moment où l'on croyait avoir tout vu et reconnu des fabuleuses années 60, nous vous proposons de plonger dans les images de Roger Kasparian, éternel pigiste et photographe... Employé par des revues oubliées ou disparues, Roger Kasparian traquait les rock et pop stars.
Faisant des aéroports de Paris son studio, notre homme a immortalisé tous les groupes passant par la France sixties: Beatles, Rolling Stones, Who, Beach Boys, Yardbirds, Manfred Mann ou Kinks, Roger Kasparian les a tous immortalisés, suivant les artistes dans leurs loges ou les rues de Paris, parfois chez eux ou en studio.
Retrouvé par un antiquaire, Roger Kasparian nous invite à découvrir sa collection privée et personnelle... des centaines de photos rares, inédites ou intimes, prises au cours de dix années dans la grande usine pop.
Ombre parmi les lumières, voici la jeunesse de Roger Kasparian. » Philippe Manoeuvre
De 1940 à la fin du second conflit mondial, le Nord et le Pas-de-Calais subissent plusieurs vagues de destruction. Reconstruire la région est un processus complexe, d'autant que la guerre aggrave une situation déjà difficile - dès 1939 de nombreuses villes nordistes avaient déjà besoin de se moderniser.
Relever les ruines ne suffit pas, un immense effort d'édification d'infrastructures et de loge-ments neufs s'impose. Cependant, les résultats d'une telle entreprise apparaissent mitigés : la lenteur de cette seconde Reconstruction condamne beaucoup d'habitants à vivre des années dans des bâtiments provisoires et de surcroît peu esthétiques. Faut-il réviser ce jugement stylistique ?
Le bilan économique semble tout aussi incertain. Les défis étaient peut-être trop importants pour une région ravagée deux fois en une génération. Mais les principes adoptés pour le relèvement de l'économie ne portent-ils pas aussi leur part de responsabilité ?
Sous la direction de Michel-Pierre Chélini et Philippe Roger.
Avec les contributions de Marie-Christine Allart - Laurent Buchard - Michel-Pierre Chélini - Olivier Chovaux - Marc Coppin - Serge Curinier - Frédéric Debussche - Jean-François Eck - Nil Favier - Jean-Marc Guislin - Rudy Havez - Christophe Lefevre - Alexandre Pazgrat - Jean-Marie Richez - Philippe Roger - Gaëtan Saitzek - Kelly Sénéchal - Thibault Tellier.