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Faire profession d'historien
Patrick Boucheron
- Sorbonne Universite Presses
- 14 Octobre 2010
- 9782859446550
« Écrivant ce mémoire - finalement, le mot me va -, je n'avais pas d'autres ambitions que de faire, le plus sincèrement possible, le récit d'une réconciliation. Il fallait pour cela décrire les attentes et les incertitudes, dire pourquoi ce métier m'a enthousiasmé et pourquoi il m'a déçu. Je crois être arrivé à un point où les différentes veines qui cheminaient séparément dans mon travail confluent, assez tranquillement, en un mode d'écriture de l'histoire dont j'aimerais désormais suivre le
cours. Mais cette évidence personnelle demeure inséparable d'une inquiétude collective quant à la possibilité même pour l'université de
continuer à accueillir une vie intellectuelle. » -
Conquérir le pouvoir ? Rien de plus simple, pour ceux que favorise la Fortune et qui acceptent d'être des créateurs d'État. Mais le conserver, voilà qui exige de la virtus. Car il faut conduire les hommes selon la nécessité d'un temps politique toujours incertain. Dans Le Prince, Nicolas Machiavel (1469-1527) expose cet art de gouverner en brisant les miroirs au prince des temps médiévaux.
Il l'écrit en 1513, alors que le retour des Médicis l'éloigne de l'engagement républicain qui fut la passion d'une vie entièrement tournée vers l'action politique. Il l'écrit pour parer les coups et comprendre sa défaite. Non pour rêver de cités idéales, mais pour nommer avec exactitude la réalité du pouvoir, cet exercice habile de la domination. Provocateur, drôle parfois, mais toujours surprenant, Le Prince fut écrit en état d'urgence - la traduction de Jacqueline Risset restitue à sa langue son irrésistible vélocité.
Car Le Prince file droit jusqu'à nous. Quelque soit l'idée préconçue que l'on se fasse du « machiavélisme », on le lit toujours au présent. Aussi les commentaires que propose ici Patrick Boucheron visent en même temps à restituer le texte dans son temps historique d'incertitude politique et à le donner à lire dans sa capacité d'actualisation. Ce qui s'y joue ? Rien moins que l'idée de Renaissance.
Cette édition illustrée tente de reconstituer la culture visuelle du temps de Machiavel. Peinture, sculpture, architecture, mais aussi objets plus ordinaires du cadre de vie princier, choisis et légendés par Antonella Fenech. Tout ici concourt à donner à voir l'éclat d'un moment où le prince se vivait comme le créateur d'un État considéré comme une oeuvre d'art.
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Religion et societe urbaine au moyen age. etudes offertes a jean-loui s biget
C Boucheron Patrick
- Sorbonne Universite Presses
- 14 Juin 2000
- 9782859443924
Histoire des pouvoirs urbains et de la dissidence religieuse, sociologie historique des élites et analyse des pratiques de la ville créatrices d'identités sociales, étude de l'expression monumentale, des rituels et des représentations : les études qui composent cet ouvrage tentent d'approcher la question globale des rapports entre religion et société urbaine, dans la longue durée et à différentes échelles.Est-on en droit de parler de religion urbaine au Moyen Âge ? Autrement dit, la ville, dans son cadre matériel, mais aussi dans son gouvernement, et dans les formes particulières de lien social que l'un et l'autre accueillent ou secrètent, suscite-telle une modalité spécifique de religiosité ? C'est au fond la question que Jean-Louis Biget, historien de l'hérésie, du gothique méridional ou de l'insertion politique des villes dans le système féodal puis monarchique, ne cesse de se poser.