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Littérature
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Un chant dans l'épaisseur du temps / méditation sur des ruines
Nuno Júdice
- GALLIMARD
- Poesie Gallimard
- 5 Novembre 1996
- 9782070329472
«Le fait d'écrire un poème n'a en soi rien de mystérieux, surtout pour ceux qui ont l'habitude du commentaire critique et de l'étude littéraire. C'est quelque chose qui accompagne l'histoire de l'homme, et qui, si on veut une explication approximative, est lié à la démarche humaine vers le sacré ou l'absolu. Ce qui est toujours étrange, cependant, est qu'un ensemble de mots prenne finalement ce sens entier et, tout de suite, commence à exister dans une dimension libre de toute contrainte, à commencer par celle de celui qui l'a écrit. C'est une sensation qui appartient à la même famille qu'aux émois de la naissance, de toutes les naissances - et que, dans le langage littéraire, on ne trouve avec cette plénitude que dans le poème.» Nuno Júdice.
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Le mythe est une notion bien présente dans l'oeuvre de Nuno Júdice. Il a jadis travaillé sur les mythes fondateurs de l'identité portugaise, et d'une manière plus générale, il nourrit beaucoup sa poésie de la mythologie gréco-latine.
Le livre Le Mythe d'Europe nous invite à la croisée des chemins, dans cet espace-temps où la mythologie côtoie le quotidien. Cet ouvrage commence par des poèmes où se mélangent le quotidien et le rêve, le fantastique et l'amour - « L'amour est une sombre vocation » - dans un lyrisme coutumier au poète. Ensuite, la longue partie au titre éponyme rappelle ce que Judice a pu écrire jadis, en 2000, dans La Revue des Deux Mondes : « Il est parfois difficile de séparer dans le texte littéraire, la réalité de cette charge mythique qui accompagne les événements historiques et les bouleverse, ou leur attribue une charge surnaturelle ».
Ainsi, dans Le Mythe d'Europe, on peut penser que la figure de l'aimée côtoie les figures féminines de la mythologie gréco-latine, et notamment celle, énigmatique et polymorphe, d'Europe. Mais on peut surtout penser que le poème se ressource à ces origines énigmatiques afin de questionner l'indigence culturelle de l'imaginaire de l'Europe contemporaine.
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Le vent qui apaise. Le vent qui est entré dans la vie a ouvert toutes les portes afin que l'âme puisse aller sans hésitation ni retard. Il a traversé devant moi avec son souffle de feu, et a fait surgir de rien le vertige qui entraîne au fond, et pousse de nouveau vers le bleu. J'ai fermé toutes les portes pour qu'il n'entre pas mais le vent a ressurgi de moi, et sa fureur m'a libéré de mon propre sol ; il a blessé le vide avec ses ongles avides d'un désir de terre inassouvi.
Et j'ai serré dans mes bras ton abandon, ton corps ouvert dans la floraison d'une offrande. J'ai senti ton sexe dans la germination des images, et j'ai laissé tes mains chercher le moût du vent, et le pousser vers tes lèvres. Je l'ai vu se détacher de leur bord, comme des bourgeons d'un vieux fruit, et le jus courir sur tes seins et ouvrir le cours des sens. Une lumière encore est restée pour dévoiler un tourbillon de présages, me rassurer à l'ombre des arbres, et le chant lointain d'une fontaine nous a suivi avec insistance de son rythme sur fond de feuillage.
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Le sentiment fugace de l'éternel ; géographie du chaos
Nuno Júdice
- Corlevour
- 18 Juin 2015
- 9782372090094
Poèmes inspirés par la tradition du sonnet et ses modèles de Pétrarque à Pessoa. L'écrivain reprend des thèmes classiques comme la mélancolie et l'amour, l'ombre et la lumière, l'instant et le poème.