À quelle rencontre de hasard, passade ou passion, voire à quel coup de foudre qui vous laisse le coeur en cendres, devons-nous notre venue en ce monde ?
Au printemps de 1996, en même temps qu'Agnès hérite de sa mère des pâturages de L'Estive, on y trouve le squelette d'un homme ayant, selon les premières analyses, trouvé la mort dans les années quarante, sans qu'on puisse encore trancher s'il s'agissait d'un accident ou d'un meurtre.
Tandis que des images de son enfance lui remontent à l'esprit comme de belles décalcomanies, Agnès découvre par le biais d'un lot de lettres la passion que sa mère a entretenue avec Leni, son seul amour, un soldat des forces d'occupation allemande. Une fille, Heide, serait née de cet amour interdit...
Au fil des lettres, des secrets d'une maison de poupées et du temps en tourbillon sur lui-même, Agnès, subjuguée, suit la métamorphose de sa mère qui, de jeune fille fière et réservée, se transforme en une créature sourdement exaltée, pratique et rusée, qui, à la libération, pour échapper aux représailles, à la mise au ban des femmes ayant fauté avec l'ennemi et à la traque des nazis en fuite, se réfugie à L'Estive avec son amant. Dans le même temps l'enquête liée à la découverte du squelette inconnu nous révèle que... mais n'en disons pas davantage, laissons au lecteur le plaisir de la découverte. Qu'est devenue Heide apparue comme au fond d'un miroir ?
Rescapée d'un accident aérien, Alice, une biologiste, est rejetée sur une île déserte.
Seule dans ce monde paradisiaque et hostile en compagnie de... son ange gardien et d'Olive, une amie morte trois ans auparavant, elle doit apprendre à survivre.
Si elle connaît la nature à travers son microscope, Alice est incapable de discerner les fruits vénéneux des baies comestibles. Elle n'a d'autre ressource que d'avaler crûment des fruits de mer et de se conduire comme une sauvage. Lorsque, enfin, elle réussit à atteindre une harmonie, elle découvre sur le rivage une tombe fraîchement creusée, et des pas qui s'en éloignent...
Pour en finir avec toutes les robinsonnades où il s'agit de refaire le monde, Alice choisit d'accepter le présent et de s'adapter aux possibilités qu'il recèle.
Myette Ronday, non sans humour, rapporte cette épopée dans une écriture déliée, inventive, incisive, exhalant la part de rêve ou de délire, captant la vérité intime des personnages.
Le tout vibre d'une santé insolente, jusque dans la tentation d'un nouveau départ amoureux.
Paris, 1952. Que poursuit Sandor Berkovitz au fond de sa boutique vide ? De mystérieuses affaires ? Les rêves d'une âme enchantée ? Ou les souvenirs d'une vie à travers le siècle ?
Après une enfance sortie d'une toile de Chagall, Sandor Berkovitz, est, durant la guerre 14-18, brancardier cycliste, puis poseur de clystères. La paix revenue, il devient le principal accessoiriste des films de Fritz Lang et de Murnau.
A travers les remous de la vie, le vélo est pour lui l'instrument de la découverte du monde, du bonheur d'être et de l'égalité d'âme. Il devient celui de la traversée des enfers, de la survie et de la fuite quand Sandor, en 1942, est pris dans la rafle du Vel-d'Hiv et déporté à Auschwitz... avec sa bicyclette.
Myette Ronday recrée cette histoire dans l'Histoire, au gré des déliements enjoués de l'imaginaire et des reflux d'une mémoire douloureuse, par la grâce d'une écriture fluide qui ménage sans cesse la surprise entre bouffées d'humour et ravissements intimes.
En 1475, dans le Quercy, au sortir de la guerre de Cent Ans, le prieur de l'abbaye de Neule vient de décéder. Le frère chargé de la toilette mortuaire découvre sous la bure le corps d'une femme. Effarement ! Deux moines bénédictins, frères Foulques et Asfeld, sont chargés de l'enquête. Ils relèvent des indices, remontent des pistes, se perdent en conjectures et mettent au grand jour un monde complexe d'intrigues, d'amours illégitimes et de disparitions inexpliquées. De surprises en soupçons et en déconvenues, on côtoie des figures romanesques fortes, telles, pour ne citer qu'elles, Mascaroze la Maure que l'on soupçonne de quelque sorcellerie et Zébélie, cette petite demoiselle, mariée à treize ans, qui n'a pas toute sa tête et s'adonne à une tapisserie sans fin.
Dans ce thriller moyenâgeux, Myette Ronday, d'une écriture évocatrice et séduisante, recrée avec une belle érudition toute une époque dans son atmosphère embrumée d'obscurantisme et de folie, en même temps qu'elle nous tient en haleine jusqu'à la dernière page, où l'étonnant mystère nous sera dévoilé.
Croisée de deux destins dans une maison isolée. Elle, Sabine, anthropologue, la quarantaine, s'offre une retraite pour fêter la fin de longues recherches sur le Y King Mongol. Lui, Noé, vingt-cinq ans, vit toujours chez sa mère. Désoeuvré, il refuse d'envisager un avenir personnel quand il a déjà peine à prendre consistance dans le présent. Il déboule dans la solitude de Sabine et cherche à obtenir d'elle une parole, un geste, un « il ne sait trop quoi » qui lui permettra de briser son désenchantement. Ce roman signe le retour de la littérature qui initie à la vie.
Myette Ronday, non sans humour, rapporte ce croisement de destins dans une écriture déliée, inventive, exhalant la part du rêve ou du délire, captant la vérité intime des personnages. Le tout vibre d'une santé insolente.