Bienvenue dans le monde de Clou et Moaï. Ces deux adolescents sont les heureux exclus d'une bande dont le leader, Chisu, les persécute au quotidien. Mais à force de coups, ils ne sentent plus la peur ni même la douleur. Jusqu'au jour où ils découvrent une table de ping-pong perdue en plein milieu d'un champ, coincée entre une armoire et un vieux canapé en cuir. Ce lieu deviendra leur repère. Ils y rencontreront Secrétin, un Français qui leur apprend l'existence d'une planète ping-pong. Une révélation décisive. Clou et Moaï vont devoir faire un choix : jouer (ou non) une partie de ping-pong capitale. S'ils gagnent, ils pourront alors décider du sort de la planète.
Roman singulier, Celle que j'aimais conte l'histoire d'un amour absolu et atypique qui n'aurait jamais pu exister sans le concours d'une recherche d'emploi et d'un job somme toute cocasse. Bercés par la musique de Schubert et des Beatles, les personnages se cherchent, se trouvent, se perdent, se retrouvent sur fond d'une Corée du Sud rattrapée par la consommation de masse.
Ce roman est aussi un éloge des différences dans un pays où la beauté, notamment féminine, est un moteur de l'ascension sociale. L'auteur traque le caractère absurde de certaines situations et pour ceux que le monde moderne effraie, ce roman au rythme musical est un véritable plaidoyer pour une humanité nouvelle où les liens d'amour et d'amitié protègent des rudesses de la vie.
Et comme dans toute histoire rien n'est ni noir ni blanc, l'auteur propose un épilogue en deux versions, au choix du lecteur.
Nous n'avons pas échangé de salut particulier. Nous deux, nous devions avoir un aspect misérable. Sept ou huit sacs suspendus à chaque bras, nous avons marché comme des pantins. Plus nous avancions, plus le poids se faisait sentir et, à cause du volume des sacs, il ne nous était pas possible non plus de baisser les bras.
Autrement dit, nous avons naturellement pris la forme d'un paysan vietnamien qui porte sa cruche. Les trottoirs de la route qui menait au centre de formation culturelle, longue de quatre à cinq cents mètres, étaient revêtus de pavés carrés. Telle la succession infinie et languissante des pions noirs et blancs sur le damier du jeu de go, nous faisions des pas en avant à tour de rôle. À force d'observer mes baskets blanches et ses chaussures noires, j'avais les épaules courbaturées. Une charge aussi lourde que la mienne... était suspendue à ses bras. 'Ils sont lourds, les sacs', lui ai-je dit. « Ah, oui... », a-t-elle répondu, perplexe, de cette voix qui me revient aujourd'hui. Le vent qui me frottait les joues et le rayon du soleil, ramolli, qui nous caressait, ça aussi je m'en souviens. Est-ce que, dans le monde entier, il existe un autre couple dont le premier salut a été échangé tandis que nous portions une cruche, avec la formulation suivante ?... : « Ils sont lourds, les sacs. »