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Michel de Rosen
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La fraternité suscite en France trois types d'attitudes. Il y a ceux qui n'y croient pas, considérant qu'elle est une supercherie, un discours commode. Il y a ceux qui y croient et qui la vivent avec ardeur. Et il y a ceux qui s'en désintéressent, par ignorance ou par égoïsme.
Face à ces regards divers, la fraternité évolue. Menacée par des forces puissantes (l'urbanisation, le déclin des grandes organisations et des grandes idéologies, la montée du matérialisme, le développement de l'égoïsme et du narcissisme, le Blitzkrieg des réseaux sociaux), la fraternité est lentement asphyxiée.
La France a le choix : réserver la fraternité à certains ou à certains moments ; bâtir une fraternité absolue ; ou construire la fraternité de tous pour tous. -
En France, seule nation au monde à l'avoir inscrite dans sa devise, l'égalité inspire la République depuis la Révolution, et contribue au progrès de notre pays. Elle n'en reste pas moins un fantasme : les Français surestiment le niveau des inégalités, préfèrent l'égalité apparente à l'égalité réelle et, en s'arc-boutant sur la réduction des inégalités de revenus, négligent le combat de la mobilité sociale. Avec l'égalité, la République fait aux Français une promesse qu'elle ne peut tenir. Il faut donc la repenser et la réinventer, c'est à quoi s'attelle cet ouvrage.
À l'inverse des autres pays, l'égalité suscite en France des débats passionnés et des prises de position tranchées. Notre système est-il trop inégalitaire, les riches trop riches, les pauvres trop pauvres, la justice sociale trop rare ? Ou faut-il impérativement réduire les dépenses publiques et les prélèvements obligatoires pour faire progresser la prospérité de tous ?
La réalité ne se retrouve dans aucune de ces caricatures. À chaque grand spasme national - la Libération, Mai 68, les Gilets jaunes -, l'égalité rejaillit avec force sur la scène nationale. Aujourd'hui, avec la crise du coronavirus, l'égalité est mise à mal et le sujet plus présent que jamais. Le monde d'après sera-t-il plus ou moins égalitaire ?