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Michel Deguy
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Comme si comme ça (poèmes 1985-2010)
Michel Deguy
- Gallimard
- Poesie Gallimard
- 13 Septembre 2012
- 9782070446049
Voici, après Donnant Donnant, le deuxième volume de Poésie/Gallimard qui, sous le titre inédit de Comme si Comme ça, propose une refonte éditoriale complète des écrits poétiques de Michel Deguy. D'un parcours en poésie qui s'est d'abord développé comme un passage du simple au complexe, pour aboutir à une forme de maîtrise de la complexité, ce livre porte amplement témoignage dans ses extensions et explorations multiples. Aux paysages de la terre qu'il faut arpenter et repérer s'adjoignent les sites, les strates, les agencements du langage qu'il faut d'un même mouvement questionner et comprendre afin de signifier autrement. Ce défi ne vise nullement à la fin de la langue, qui s'apparenterait à la fin d'un monde, il cherche au contraire la résurgence, le retour de l'urgence initiale, le rythme capable de susciter avec les premiers mots un seuil actuel de reconnaissance et de résistance au non-dire du bavardage ambiant. Pour ce faire, Michel Deguy use de toutes les formes possibles, du poème à la notation philosophique, de la méditation à l'analyse scrupuleuse aux accents parfois pamphlétaires. Aussi, au coeur même de cette oeuvre foisonnante, qui semble à l'écoute de sa propre amplitude, de son expansion permanente, se révèle un texte bouleversant, l'un des thrènes les plus poignants de la littérature : À ce qui n'en finit pas. Dans le livre-univers de Michel Deguy, il y a ce soleil noir qui, à défaut de changer la vie, éclaire, transfigure et change la mort.
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Ut musica, ut poiesis : dialogue avec Bénédicte Gorrillot
Michel Deguy
- Editions du canoe
- 6 Juin 2023
- 9782490251766
Livre posthume de Michel Deguy, "Ut musica, ut poiesis" aborde, sous forme d'une suite d'entretiens avec Bénédicte Gorrillot, la question des rapports entre musique et poésie, où la question du rythme devient primordiale : qu'est-ce que lire et écrire des vers sinon revenir à l'essence même de la prosodie ? Échange libre, intime, intelligent et lumineux, il donne aussi à entendre la voix émue et émouvante d'un Michel Deguy en lutte avec la maladie.
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Donnant donnant (poèmes 1960-1980)
Michel Deguy
- Gallimard
- Poesie/gallimar
- 28 Septembre 2006
- 9782070340804
Ce livre regroupe tous les recueils de Michel Deguy publiés de 1960 à 1980 et remplace les deux volumes précédemment parus en Poésie/Gallimard sous les titres Ouï dire et Poèmes II. Une préface inédite, en forme de manifeste, offre une analyse saisissante du fait poétique tel que l'auteur le perçoit désormais. C'est que le parcours en poésie de Michel Deguy s'est développé d'abord comme un passage du simple au complexe pour aboutir à une forme de maîtrise de la complexité. Aux paysages de la terre qu'il faut arpenter et repérer s'adjoignent les sites, les strates, les agencements du langage qu'il faut d'un même mouvement explorer et comprendre afin de signifier autrement. Ce défi ne vise nullement à la fin de la langue, qui s'apparenterait à la fin d'un monde, il cherche au contraire la résurgence, le retour de l'urgence initiale, le rythme capable de susciter avec les premiers mots un seuil de reconnaissance et de résistance au non-dire du bavardage ambiant. C'est un périple obstiné qui s'apparente à une opération de survie : exploration érudite qui place tout son élan dans un questionnement sans repos, dans un vertige en quête d'espace et de sens. À quoi concourent les mots d'un vocable donné ? Pour qui vont-ils sonner ou chanter ? Et qu'en est-il des bruits de la tribu ? S'interrogeant sur les destinations possibles du poème, Michel Deguy ouvre le champ à l'infini plutôt que de le baliser. Le destin de la poésie lui apparaît errance inéluctable, course sans illusion, passage de l'ère des prophéties, des envoûtements, aux temps de dépossession. La responsabilité des poètes est néanmois engagée, et quasi absolue : proies de l'éphémère, ils ont pouvoir, ni plus ni moins, d'éveiller en l'homme jusqu'aux forces contraires qui fabriquèrent les dieux.
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La Commaison accueille et assemble trois ensembles : La Vie subite (2016), Poèmes et tombeau pour Yves Bonnefoy (2018), Poèmes 2019-2020 (inédit).
Avec une préface de l'auteur et une postface de Martin Rueff, il ouvre le catalogue de L'Extrême contemporain, nom de la collection fondée chez Belin par Michel Deguy en 1988.
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Un recueil de dix poésies en hommage au génie créatif du poète contemporain décédé.
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à ce qui n'en finit pas ; thrène
Michel Deguy
- Seuil
- La Librairie Du Xxie Siecle
- 2 Novembre 2017
- 9782021372922
Le thrène et un chant funèbre accompagné de danses.
Te survivre ne va pas de soi.
Je ne crois à aucune survie hors celle qui est la mienne pour aujourd'hui et qui reprend la peine au réveil.
Je ne crois à aucun commerce avec les morts hormis celui que j'entretiens avec ton empreinte en moi.
Je ne crois à aucune vie éternelle, nous ne nous retrouverons jamais nulle part, et c'est précisément ce défoncement du futur qu'aucun travail de deuil ne remblaiera en quoi consiste la tristesse, cette tristesse qui disparaîtra à son tour avec « moi ».
Il y a un mois mourait ma femme. Je ne peux dire tu mourais, d'un tu affolant, sans destinataire ; et je dis bien « mourait », non pas dépérissait ou lisait ou voyageait ou dormait ou riait, mais « mourait », comme si c'était un verbe, comme s'il y avait un sujet à ce verbe parmi d'autres.
Le livre sera non paginé parce que chaque page, ou presque, pourrait être la première, ou la nième. Tout recommence à chaque page ; tout finit à chaque page.
Nouvelle édition revue et augmentée.
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L'Énergie du désespoir ou D'une poétique continuée par tous les moyens
Michel Deguy
- Puf
- 1 Novembre 1998
- 9782130490906
" La poésie est l'hôte (du poème) de la circonstance. Quelle circonstance ? Mais telle est l'essence de l'hôte : on ne sait pas qui c'est. Sait-il lui-même qui il est, qu'il n'apprendra qu'à la faveur de l'hospitalité ? Ce à quoi va se rapporter un dire-en-poème, il n'est pas possible de le déterminer univoquement. Dans cette mesure, c'est toujours l'inconnu.¡" Table des matières Malgré les apparences : L'émotion commande -- Fuir à la cape -- Tant qu'il y aura de la lune sur la terre -- Qu'est-ce qui vient qu'on puisse voir ?, -- « Dans les plis de l'obéissance au vent », -- Le petit pan de mur jaune, -- Même pour Hanovre-Loccum, -- La terre se rétracte, -- Ce qu'on nomme ici poésie, -- On ramasse tout, on recommence, -- Sur ses échasses de 33 000 pieds, -- Comment rendre compatible, -- En 1967 une expédition poétique, -- Il est plus aisé de parler de « la vie », -- Le don n'est pas arbitraire, -- L'essai récent, -- Ce n'est pas la première fois, -- Nous, spectateurs ou lecteurs, -- Recommençons, -- J'ai assis la beauté sur tes genoux, -- Le Prométhée de Kafka, -- Conserver ?, -- La source, -- Échec de cela, -- L'égalité se conclut, -- La difficulté, maintenant
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«Qu'est-ce que ça donne? demande le Français d'une situation en cours, circonstance et expérience. Poésie est un nom à donner à ce dont on attend quelque chose, à savoir le poème qui nomme en donnant ainsi la chose. Donnant donnant vaut ordinairement pour un échange surveillé entre exigences distinctes. Je voudrais entendre la formule comme celle d'une réciprocité prodigue, d'un mouvement du don qui invente les termes entre lesquels l'échange passe, métamorphosés en eux-même par le don (comme entre la terre et une langue, l'être et la pensée, les mots et les choses, la poésie et le poème...); relation où chaque terme devient donataire d'être donateur et réciproquement. Où avons-nous besoin de poésie? Par le besoin de donner - donner une réception - à la donation - de la capacité d'accueil, ou contenance du langage; don complet, et qui transit:pardon. Ça peut donner des cartes, des airs, des brevets - et les cartes (à jouer) donnent un lien à l'autre, et au destinataire inconnu qu'on appelle poésie. Ex dato. Et les airs (à jouer) - divisions du vent qui font voler les papiers, mines de ressemblance, variations de l'aria - fredonnent des sorties, plutôt qu'ils imposent un manifeste. Les brevets cependant, déposent, abrégés d'invention du donné, dot du livre à un suivant - antidote? qui réponde à la répartition d'origine, et qui redonne au don ce qui lui est dû et à une langue ce qui lui revient de dire.» Michel Deguy.
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Shoah (1985), film de Claude Lanzmann, fut et demeure réponse à la question qu'Adorno formulait pour ses contemporains : « Pouvons-nous, encore. ? ». Mais qui protégera la Shoah et Shoah, maintenant que Claude Lanzmann est mort ? Protéger de quoi ? De l'inéluctable devenir culturel touristique, souvenir de voyage, produits dérivés d'Auschwitz. Sous le déluge du fake et de la trumperie mondiale, quelle arche alors transportera le témoignage jusqu'à quelle colombe ?
Dans ce livre, qui atteste d'une longue amitié, il est moins question du salut pour les Juifs que d'un salut par les Juifs, universel et profane, dont le marranisme moderne ferait l'exemplarité - modèle, mais comment ? - pour un salut des Nations, au seuil d'un chaos destructeur, à quoi il faut que succède une trêve infinie qui remplace le projet du XVIIIème siècle d'une « paix perpétuelle ».
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«N'est-ce rien que d'être un autre? » demande la pupille pubère de La Dispute. De toutes les différences - d'âge, de sexe, de qualité, d'identité - traversées par le désir, la comédie, l'entremetteuse, compose le drame de manière à en machiner la bonne fin, selon son genre, sans un esprit d'arrangement:mariage des rivaux, ou marivaudage.Le théâtre de Marivaux n'a pas fini de nous faire jouer. Le présent essai en administre une preuve, habile à suivre le fil des trente pièces (et plus!) données à la langue française par Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux, pour y apprendre, gaiement, les règles du jeu non hasardeux de l'amour et du hasard.
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Du Bellay, éternel second, étape sacrifiée de la scolarité, est en vérité l'un des tout premiers poètes modernes : déchiré à la jointure d'un monde du Symbole qui décline (il le salue d'Olive) et d'un monde de l'oisiveté affairée où le poète, déserté de muse, appartient à son absence d'état, il découvre l'étendue de la perte : regret.
Ce tombeau qui n'est pas une étude, se souvient de Du Bellay, et écrit en poèmes sur les faces de son mémorial un lien tendu à se rompre avec le regret ; ébauche fébrilement une « Défense » de poésie en période critique ; se demande quelle déception prolongeant la rupture avec la lyrique, avatar ultime de l'imitation qui permet de dériver, nous laisse dire encore les choses sous un dernier jour.
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Une autofiction ? Non. Une auto-bio-graphie ? Fatalement.
Bio ? C'est « ma vie » ; mais pas dans les grandes lignes, celles de la nécrologie ; plutôt dans la circonstance, jour par jour, où l'intense, l'énigme, se murmure en oracles interprétables.
Graphique ? C'est le poème. Auto ? Pas autiste ; plutôt par homologies des choses :
Trouvant ce même qui est cet autre comme quoi elles sont ou peuvent être ; qui a à voir avec son autre « rapproché ». À ne pas confondre avec ce qui n'a rien à voir : dans le différend de la différence. Le poème rend la justesse. La vraie vie est présente, mais dans le peu visible qu'aucune scopie ne peut retenir : mais que le dire peut faire voir.
Comment c'est ? C'est comme ça. À portée de pensée : choses justes.
Autant de choses, autant de monde.
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Grand cahier Michel Deguy
Michel Deguy
- Le bleu du ciel
- Poesie Contemporaine
- 18 Octobre 2007
- 9782915232462
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Michel Deguy reprend ici les parcours dont Fragment du cadastre formait un premier relevé. La Presqu'île est ce grand quai breton où le vent siffle un départ, urgent et presque indéchiffrable, parmi les grappes violettes de la bruyère harcelée d'abeilles : L'Enclos de Rhuys guide à cette jachère de genêts où le promeneur, pareil à une jeune bête dans l'arène, se heurte aux gradins de l'océan, tandis que tourne le soleil, picador indémontable sur grands chevaux de nuages pommelés. Dans Généalogies le poème cède à la mémoire, nostalgique par vocation, et tente de saluer ce qui ne cesse de disparaître. Les Jumeaux parle de cette vie toujours menée à deux, de ce presque insupportable face à face où elle et lui cherchent à naître. Poésie quotidienne évoque un art poétique confondu avec la difficulté de vivre.
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«Au seuil de la poétique est écrit:Que ceux qui ont des oreilles pour entendre entendent. Et qu'avons-nous entendu? L'ouïe cherche à redire, en des poèmes tels que ceux-ci, les rythmes auxquels depuis toujours elle fut éduquée; car notre vue implique une audition première, et nous ne touchons terre que parlant en notre langue, magnifiquement comme le costume; de même que les hommes n'auraient pas idée de se présenter à eux (au désert, à la montagne, aux rives) autrement que vêtus de telle manière, nous nous présentons en certaines tournures:le chant-royal, épigrammes, procès-verbaux, parataxes, diérèses, blasons, madrigaux. La poésie est le contraire de l'esperanto. L'homme est greffé ici de l'étrange manière langagée. Implanté à ce flanc de terre où il est nomade, et pareil à un stoïque sacrifié qui dicterait jusqu'à la fin les derniers mots de son agonie, pour que d'autres les entendent, il perçoit l'écho répercuté dans les gorges.» Michel Deguy.
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« La pensée sera radicale ou ne jouera plus de rôle. » Michel Deguy
En ce début de XXIe siècle, LÉtat de la désunion. Que dire à lUNESCO ? est une réflexion habitée par lurgence sur le pouvoir émancipateur de la culture.
À la veille du 65e anniversaire de lOrganisation des Nations Unies pour léducation, la science et la culture (UNESCO), Michel Deguy oppose le projet de ses pères fondateurs à lobsession actuelle du « tout-culturel », imagine comment rénover radicalement notre approche des notions didentité et de diversité et prône une pensée qui accepte labsolue « inconvertibilité » de lautre.
Polémique, visionnaire et lumineux, ce court texte est à la fois un antimanuel de réalisme politique et un appel pour la renaissance de la pensée radicale.
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« Le géocide est en cours ; non pas un, mais le : il n'y en aura pas deux. L'écologie, une logie (pensée, parole, dires) de l'oïkos (maison, habitation, terre des hommes), n'est pas facultative. Si elle n'est radicale, elle n'est rien. L'écologie ne concerne pas l'environnement (l'Unwelt des éthologues) mais le monde (le Welt des penseurs). La différence des deux est à repenser de fond en comble, à cause de l'oubli où sont tombés le monde et les choses, l'écoumène. La mondialisation est tout simplement une fin de monde, une perte du monde. Car le monde mondoie en choses et, si on m'accorde ce néologisme, son mondoiement doit être confié non à la technoscience, mais aux philosophes et aux artistes à tous les hommes de l'art, et singulièrement aux poétiques des oeuvres.
L'affaire est même trop sérieuse pour être confiée à la plupart des écolos, sans parler des autres partis qui n'ont tout simplement pas encore compris l'à-venir. Le clown que met en scène Kierkegaard vient avertir le public que le théâtre brûle. Tous éclatent de rire devant ce bon numéro : l'incendie emporte tout. » Ces Écologiques, dont le titre dit tendrement adieu à Virgile et aux Bucoliques, est un ouvrage composite, composé en mosaïque ; il s'ouvre par un poème à Fukushima, Magnitude, et interrogent les grands mots et les grands maux : terre, monde, planète, choses, monde, etc.
Quelle fin du monde est en cours ? Quels sont les préparatifs de la déterrestration ? -
Michel Deguy amplifie ici la leçon donnée au Collège de France en 2012 : il nous livre " son " Baudelaire, où se condensent une lecture et un usage constants de l'oeuvre de Charles Baudelaire, qui furent ponctués par Choses de la poésie et affaire culturelle (Hachette, 1987) et L'impair (Farrago, 2001).
De " l'admirable faculté de poésie " qui, disait le poète à sa mère en 1855, le douait de sa " netteté d'idées " et de sa " puissance d'espérance ", que nous revient-il de transporter et de transposer dans une poétique pour notre temps, après deux siècles de modernités successives qui ont transformé les matières, les moyens, les ambitions et la réception des oeuvres poétiques, jusqu'à peut-être en assourdir les fins ?
La lecture de Michel Deguy, ni historienne, ni critique, choisit de répondre à la question que se pose le centième sonnet des Fleurs du Mal : " Que pourrais-je répondre à cette âme pieuse ? " La poétique, nullement apitoyée ni pitoyable, recueille les reliques dont peut-être le terme baudelairien de mystique fait entendre à la fois la provenance et la déposition moderne.
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«On trouvera dans cet art poétique le développement de quelques propositions, qui se rangent volontiers elles-mêmes sous certaines épigraphes. En toute condition la vie est pure oisiveté. (Leopardi). Le temps de fixer une attitude primordiale et secrète parmi la vibration de tout (Mallarmé). Comme on parle du langage des oiseaux ou de celui des fleurs, la poésie chercherait-elle le langage du langage? La poésie doit parler maintenant de sa cause:scientia nova qui reprend partout son bien, dévoile partout les assises poétiques, sans tolérer l'idée que d'autres détiendraient les clés de sa propre intelligence. La poésie implique aujourd'hui une extrême surveillance au bord où sa parole renaît:redoublement qui exige la réactivation par la poésie, pour elle, de sa tradition.» Michel Deguy.
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Dans ma réflexion sur le peu de foi (Un homme de peu de foi, Bayard, 2002), je m'interrogeais sur l'humanité juive à partir d'une formulation de Hermann Cohen reprise par Rosenzweig.
Un certain nombre de propositions de mon livre parurent intolérables à Benny Lévy (Etre juif, Verdier, 2003). Je réponds ici à son exécration, et dans une réponse qui, comme son texte, se réclame de la pensée d'Emmanuel Lévinas, mais dans l'autre sens. Je veux redire la pensée du peu de foi et du sans retour, à la fois prompte, recueillie, en alerte parmi l'hostilité, et programmatique. Le recueillement (ce titre de Baudelaire) n'appartient pas seulement à la dévotion, ni le projet de comprendre, seulement à la prophétie.
Comment redire, donc, le sens que je cherche à donner aujourd'hui à lumière, à révélation, et à d'autres grandes illuminations qui, pour une poétique contemporaine, sont nos reliques.