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Grasset
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Quelle a été la vraie vie de Jésus ?
À Nazareth, au début de notre ère, deux très jeunes enfants jouent dans la rue. « Mamzer ! » lance l'un à son camarade. « Bâtard ! ». Personne, dans le petit village de Nazareth, n'ignore que Marie a fauté avec un légionnaire romain. Elle est une fille-mère, rejetée et méprisée. Jésus comprend pourquoi, tout autant qu'elle, il sera à jamais exclu de sa communauté : telle est l'exigence de la loi juive à l'égard des bâtards.
Grandissant, Jésus n'a d'autre entreprise que de réformer cette règle d'exclusion. Jusqu'au jour où il rencontre un autre mamzer. Outre d'être un bâtard, Judas est laid, brillant, et révolutionnaire. Il a un plan. S'appuyant sur le beau, non moins brillant, et réformateur Jésus, il met en marche sa vengeance. Quelle est la part de sincérité, quelle est la part de calcul de ces deux jeunes hommes parcourant la Palestine avec un message d'inclusion ?
Un roman audacieux, étonnant, passionnant, qui réinterprète la vie de Jésus dans ses plus grands épisodes. Sa présentation aux docteurs de la loi, son sermon sur la Montagne, la multiplication des pains, les quarante jours dans le désert, tant d'autres moments de la culture religieuse universelle sont revisités à l'aune de l'inguérissable blessure d'enfance de Jésus et de sa relation aussi fructueuse que dangereuse avec Judas. -
Acre, quartier juif, 1078. Avner, qui a quatorze ans, pêche avec son père. À l'occasion d'une livraison à un monastère, son regard tombe sur une icône. C'est l'éblouissement. « Il ne s'agit pas d'un portrait mais d'un objet sacré, lui dit le supérieur du monastère. On ne peint pas une icône, on l'écrit, et on ne peut le faire qu'en ayant une foi profonde ».
Avner n'aura de cesse de pouvoir « écrire ». Et tant pis s'il n'a pas la foi, il fait comme si, acquiert les techniques, apprend les textes sacrés, se fait baptiser, quitte les siens. Mansour, un marchand ambulant musulman, le prend sous son aile. C'est l'occasion d'un merveilleux voyage initiatique d'Acre à Nazareth, de Césarée à Jérusalem, puis à Bethlehem, jusqu'au monastère de Mar Saba, en plein désert de Judée, où Avner reste dix années où il devient l'un des plus grands iconographes de Palestine.
Refusant de s'astreindre aux canons rigides de l'Eglise qui obligent à ne représenter que Dieu et les saints, il ose reproduire des visages de gens de la vie ordinaire, cherchant dans chaque être sa part de divin, sa beauté. C'est un triomphe, c'est un scandale. Se prend-il pour un prophète ? Il est chassé, son oeuvre est brûlée. Quel sera le destin final d'un homme qui a osé défier l'ordre établi ?
Le roman de l'artiste qui, envers et contre tous les ordres établis, tente d'apporter de la grâce au monde. -
Vérone, 1978. Renato, sept ans, entretient avec son père une relation merveilleuse, que bouleverse l'enlèvement de l'homme d'affaires par un commando des Brigades rouges. Lorsqu'elles le relâchent après paiement d'une rançon, il n'est plus qu'une ombre. Laminé, honteux, il met fin à ses jours. Renato et sa mère s'exilent en Suisse. Le jeune garçon y développe le goût des hautes cimes et celui du théâtre, où il excelle. Mal entendant, il se sent à l'aise dans cet univers où les mots sont connus par avance et où son handicap peut être caché. Dix ans plus tard, pour sa dernière année de scolarité, il est inscrit dans un internat de Lausanne. Il y vit des moments difficiles, croise le professeur Paolo Mantegazza, un Italien, responsable des activités théâtrales, comme lui passionné de haute montagne. Une amitié elle aussi merveilleuse s'établit entre les deux, faite d'admiration réciproque et de grande estime. Renato voit en lui un père de substitution. Très vite, pourtant, on apprend que Paolo Mantegazza n'est nul autre que Paolo Rivolta, un ancien des Brigades rouges dont il était le principal théoricien. Onze ans plus tôt, c'était lui qui avait machiné l'enlèvement du père de Renato.
Que va faire le maître ? Comment va réagir l'élève ? Qu'adviendra-t-il de cette amitié foudroyée ? Quel jeu jouera la belle Josy, maîtresse de l'Italien, qui enseigne le hip-hop à l'Institut ? Une paternité peut-elle se reconstruire ? -
Fin de l'été 1950, au large des côtes turques. L'île grecque de Saint Spyridon vit au ralenti. Petite, caillouteuse, rugueuse, dure au mal, elle souffre. Après les quatre années de guerre civile qui ont bouleversé le pays, la misère est partout, les gens ont faim.
Odile, photographe à Paris, y possède une maison. Elle a appris le grec, aime profondément l'endroit, photographie ses habitants avec passion. Ils ont développé une affection d'abord méfiante puis sincère pour I Gallida, la Française, comme ils la surnomment. Une jeune fille de l'île, Clio, l'aide au ménage. Se développe entre la Française et la jeune Grecque une amitié complice. Pénélope, la fille d'Odile, la vit douloureusement. Du même âge que Clio, elle lui voue une détestation violente.
Arrivée à l'âge où tant de filles de l'île prennent le voile, Clio entre au monastère de l'île. L'higoumène y tient ses ouailles d'une main de fer. L'irruption d'un appareil photographique au sein du monastère bouleversera la vie des moniales dans un sens inattendu.
Pénélope disparaît. L'île est en émoi. À Paris, une exposition de photos qu'elle avait prises au monastère crée le scandale. A Saint Spyridon, Odile devient une réprouvée. On la conspue, on l'injurie. Où est Pénélope ? Qu'a fait la Française ?
Mystérieux et âpre comme l'île, le roman de Metin Arditi brasse ses thèmes favoris : l'art, l'exil, le mystère de la filiation, la foi et le rapport au corps. La tragédie est toujours grecque. -
À Kalamaki, île grecque dévastée par la crise, trois personnages vivent l'un près de l'autre, chacun perdu au fond de sa solitude. Le petit Yannis, muré dans son silence, mesure mille choses, compare les chiffres à ceux de la veille et calcule l'ordre du monde. Maraki, sa mère, se lève aux aurores et gagne sa vie en pêchant à la palangre. Eliot, architecte retraité qui a perdu sa fille, poursuit l'étude qu'elle avait entreprise, parcourt la Grèce à la recherche du Nombre d'Or, raconte à Yannis les grands mythes de l'Antiquité, la vie des dieux, leurs passions et leurs forfaits... Un projet d'hôtel va mettre la population en émoi. Ne vaudrait-il pas mieux construire une école, sorte de phalanstère qui réunirait de brillants sujets et les préparerait à diriger le monde ?
Lequel des deux projets l'emportera ? Alors que l'île s'interroge sur le choix à faire, d'autres rapports se dessinent entre ces trois personnages, grâce à l'amitié bouleversante qui s'installe entre l'enfant autiste et l'homme vieillissant. -
Qui est Rachel, enfant qui aimait raconter des histoires, devenue une dramaturge acclamée sur toutes les grandes scènes du monde ?
Avec ses parents, des Juifs de Palestine, elle habite Jaffa au début du xxe siècle. Ils partagent leur maison avec les Khalifa, des Arabes chrétiens. Les deux familles n'en font qu'une, jusqu'à ce que l'Histoire s'en mêle. Conflits religieux, guerres... Dans les tempêtes, Rachel tient bon grâce à l'art, à sa vocation absolue pour le théâtre. Elle organise le monde sur scène, tandis que sa vie est agitée d'amours et de deuils, d'obstacles et d'exils. De Palestine en Turquie, de Turquie en France, elle affronte, intrépide, amoureuse, un monde hostile, créant une oeuvre bouleversante.
Un inoubliable portrait de femme. -
Janvier 2016 : une jeune étudiante à l'université de Venise est retrouvée noyée dans la lagune. C'est le début d'une série d'assassinats dont on ne comprend pas le motif. Elle consacrait une thèse à l'une des principales confréries du xvie siècle, qui avait été la cible d'une série de crimes durant le Carnaval de Venise en 1575, baptisé par les historiens « Carnaval noir »...
Cinq siècles plus tard, les mêmes obscurantistes qui croyaient faire le bien en semant la terreur seraient-ils toujours actifs ? Bénédict Hugues, professeur de latin à l'université de Genève, parviendra-t-il à déjouer une machination ourdie par l'alliance contre-nature d'un groupuscule d'extrême droite de la Curie romaine et de mercenaires de Daech, visant à éliminer un pape jugé trop bienveillant à l'égard des migrants ?
À croire que l'Histoire se répète éternellement, que le combat entre le fanatisme et la raison n'en finit jamais, et que la folie des hommes est sans limite...
Dans ce roman riche de suspense, de passion et de savoir, Metin Arditi se révèle, une fois encore, un conteur exceptionnel. -
Un père peut-il être un homme comme les autres ? Metin Arditi évoque le souvenir du sien, mort il y a vingt ans. En pélerinage dans les Grisons, où son père aimait aller, à sa table de travail, dans un bar d'hôtel, Metin Arditi rappelle à lui les souvenirs. Au fur et à mesure qu'ils reviennent, le portrait se précise, le non-dit s'entend, la vérité affleure.
Revenant à son enfance stambouliote, il retrouve son père avec des yeux de petit garçon ébloui : un homme toujours élégant, admirable et admiré, héros d'une famille juive cosmopolite. Il revit ses onze années d'internat en Suisse, un inoubliable amour d'adolescent avec Géraldine Chaplin, les leçons de sagesse offerts par ce père qu'il voyait à peine, et notamment : « Les livres, c'est autre chose. » Au fil de l'écriture, il revient sur l'éloignement et ses déchirures, l'affrontement sur la question juive, et la quête de l'estime d'un père qu'il continue de chercher après sa mort.
Un récit bouleversant, d'homme à homme. -
La confrérie des moines volants
Metin Arditi
- Grasset
- Litterature Francaise
- 21 Août 2013
- 9782246804390
1937. Le régime soviétique pille, vend et détruit les trésors de l'Eglise russe. Il ferme plus de mille monastères. Des centaines de milliers de prêtres et de moines sont exécutés. Les plus chanceux s'échappent, vivant cachés dans les forêts.
Voici l'histoire de Nikodime, qui, avec l'aide d'une poignée de moines-vagabonds, tente de sauver les plus beaux trésors de l'art sacré orthodoxe. Où l'on rencontrera un ancien trapéziste, un novice de vingt ans et quelques autres fous de Dieu. De l'avant-guerre à nos jours, de la Russie bolchévique à la Moscou des milliardaires et des galeries d'art, l'étourdissante histoire de quelques hommes de courage.
Et puis, bien sûr, il y a Irina. Elle fuit l'Enfer, traverse l'Europe, arrive à Paris, change d'identité... Elle est au coeur de cette lumineuse histoire de résistance et de rédemption. -
Kandiotis ! Kandiotis ! Kandiotis ! La France résonne du nom du richissime mécène Kandiotis, invité au journal télévisé de 20h pour annoncer le don à la France de deux tableaux, l'un de Picasso, l'autre de Braque, qui portent le même nom, Juliette dans son bain.
Est-il possible de bâtir une grande fortune sans se faire d'ennemis? Voilà la question à laquelle Ronald Kandiotis se voit confronté sitôt cette glorieuse annonce faite : sa fille Lara est enlevée ! Qui se cache derrière la mystérieuse « Association des Victimes » qui révèle au public par des messages successifs les turpitudes réelles ou supposées du milliardaire ?
En mêlant avec brio l'intrigue policière et la satire sociale, Metin Arditi dresse le portrait d'un homme ambigu, tiraillé entre le succès et l'isolement, le talent et l'ambition, le cynisme et l'humanité. Une grande vie, un grand personnage. -
La trilogie de Constantinople Tome 1 : Le danseur oriental
Metin Arditi
- Grasset
- Litterature Francaise
- 5 Mars 2025
- 9782246837787
Constantinople, fin de l'Empire ottoman. Gülgül, jeune lutteur au palais du sultan, est formé aux mystères de la calligraphie. Par quel miracle ? On apprendra vite qu'il est le fils caché du calligraphe personnel du sultan. Né d'un père Juif converti à l'islam et d'une mère chrétienne, élancé et d'une rare beauté, il incarne le cosmopolitisme de l'empire finissant.
Le voici mêlé malgré lui à une ténébreuse affaire de faux, ourdie par des marchands du Bazar aux dépens du sultan. Il la dévoilera.
À la chute de l'Empire, il est engagé dans une maison close, où un couple de prostituées le prend en affection et l'associe à ses ébats. Elles lui apprennent la danse orientale, un art où il excellera, déguisé en femme.
Le cosmopolitisme de Constantinople dégénère en tensions ethniques. Dans l'Empire devenu République, Kemal Atatürk modernise le pays à marche forcée. Champion national de lutte, héros de la jeune nation, Gülgül s'attirera l'admiration du nouveau maître. Un complot visant à assassiner Atatürk sera déjoué grâce à lui. Un amour improbable le liera à Bella, une grande bourgeoise plus âgée que lui.
Entre art délicat de la calligraphie et mystères des maisons closes, entre nationalisme sportif et conspiration politique, Le danseur oriental brosse le tableau envoûtant d'une Constantinople décadente.