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Se pourrait-il qu'un tableau célèbre soit l'unique oeuvre qui nous reste d'un des plus grands peintres de la Renaissance vénitienne ? Un égal du Titien ou du Véronèse ? Né à Constantinople en 1519, Elie Soriano a émigré très jeune à Venise, masqué son identité, troqué son nom contre celui d'Elias Troyanos, fréquenté les ateliers de Titien, et fait une carrière exceptionnelle sous le nom de Turquetto : le "Petit Turc". Metin Arditi retrace le destin mouvementé de cet artiste, né juif en terre musulmane, nourri de foi chrétienne, qui fut traîné en justice pour hérésie.
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Dans la beauté solaire de son île grecque, la jeune Pavlina aime celui qu'elle croit son cousin, Aris.
Elle ignore le secret qui dévastera pour longtemps la famille : Aris est du même père qu'elle. L'enfant qu'elle aura de lui, fruit d'un inceste, sera confié à l'adoption. La Fille des Louganis raconte l'histoire de ce double arrachement, à l'île et à l'enfant. A Genève, où elle émigre, Pavlina poursuivra son existence, comme absente à elle-même, sans renoncer au rêve - obsédant jusqu'à la folie - de retrouver un jour la fille qu'on lui a enlevée.
Sur ce thème à la fois intime et universel de l'abandon, sur le hasard des rencontres et la vertu des amitiés, sur les forces vitales et les péripéties du destin qui nous gouvernent par-delà le bien et le mal, Metin Arditi a composé un roman profond, saisissant d'émotion et de vérité.
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Anne-catherine appartient à la haute société genevoise.
Elle vient de se séparer de son mari et demande à guido gianotti, professeur d'histoire de l'art à la retraite, une estimation pour un tableau dont elle veut se débarrasser. tout oppose anne-catherine et guido : elle a grandi dans les salons, il est fils d'un immigré italien chauffeur de maître ; elle est encore jeune alors que lui subit l'humiliation d'une virilité déclinante. pourtant, au contact l'un de l'autre, ces deux êtres blessés par la vie et par leur milieu vont retrouver une dignité.
A travers les rebondissements d'une enquête qui entraîne le lecteur dans l'univers des grands peintres de la renaissance florentine, surgit le récit d'un violent amour crépusculaire.
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Alors que chaque concert lui vaut un triomphe et qu'il se trouve au sommet de sa gloire, le chef d'orchestre Alexis Kandilis commet une indélicatesse dont les conséquences pourraient être irrémédiables. Sa réputation est ébranlée. Aux déceptions et revers qui s'ensuivent il oppose la certitude de son destin d'exception. Mais les blessures les plus anciennes se rappellent à son souvenir. L'insidieux leitmotiv des Kindertotenlieder - Les chants des enfants morts - de Gustav Mahler lui chuchote sans répit le secret qu'il voudrait oublier.
La chute est inexorable. Seules l'amitié ou la confiance de quelques proches semblent l'ouvrir à une autre approche de son talent, susciter en lui un homme nouveau, dont la personnalité glisserait de la toute-puissance à la compassion, de l'arrogance à l'empathie profonde. Se dessine peut-être une métamorphose...
Roman haletant, parcours exalté, bouleversé par les véhémences de la musique, Prince d'orchestre est aussi une réflexion sur la part d'imprévisible que contient toute existence, sur la force du hasard et les abîmes de la fragilité humaine, sur les souffrances que convoque, apaise, et souvent transcende l'inépuisable fécondité de l'art.
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L'Institut Alderson, pensionnat suisse pour gosses de riches, traverse des jours difficiles et pourrait changer de propriétaire.
Aussi le petit cénacle des professeurs vit-il des jours angoissés. Ici chacun panse une blessure ou dissimule un secret : un deuil, le vice du jeu, le déshonneur d'avoir été «collabo», la lâcheté déguisée en pacifisme, l'opprobre antisémite, des amours «contre nature», le sentiment d'avoir été abandonné. Dans ce refuge de solitudes et de destins brisés, la paroi des silences se fendille peu à peu, laissant à nu des êtres qui doutent autant d'aimer les autres que de s'aimer eux-mêmes.
En courts chapitres extrêmement prenants, Metin Arditi raconte ces quelques mois de crise. Il pousse chacun de ses personnages à assumer ses faiblesses. Metin Arditi est un conteur hors pair et son roman est de ceux qui captivent. Le théâtre, la danse, la littérature nourrissent un récit bondissant, aux ramifications multiples, qui pourtant jamais ne s'écarte de sa magistrale orchestration.
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La vie d'Armand Hugues est bouleversée le jour où l'on propose à ce collectionneur un manuscrit inédit de Kafka, en échange de quoi il devra aider Tatiana à réussir sa carrière de chanteuse d'opéra...
Pavel Kutman, antiquaire à Prague, a découvert une lettre inédite de Kafka qui atteste une rencontre historique insoupçonnée de l'écrivain pragois avec Marcel Proust. Kutman, qui est le père de Tatiana, jeune soprano prometteuse, propose un marché inattendu à Armand Hugues, banquier dans la grande tradition genevoise, fervent collectionneur de manuscrits et, surtout, membre influent du Conseil de fondation du prestigieux concours de chant de Genève : en échange des précieux feuillets, Armand Hugues s'engagera à tout mettre en oeuvre pour permettre à Tatiana d'accéder à la finale du concours, qui se tient dans la salle mythique du Victoria-Hall et à l'occasion de laquelle
sont conviés les plus grands directeurs d'opéra. L'enjeu devient d'autant plus important pour Armand Hugues lorsque, lisant la fameuse lettre, il croit identifier son grand-père en la personne d'un compagnon de route dont parle Kafka. Cette découverte va lui permettre de mieux comprendre sa propre histoire, et de voir sous un autre jour sa relation difficile avec un père implacable. Toute
sa vie, jusque-là rangée, sera bouleversée par cette révélation et aussi, peut-être même davantage, par la rencontre avec Tatiana qui lui fait découvrir l'assomption des sens dans l'amour.
Ainsi donc, dans Victoria-Hall, Metin Arditi mêle subtilement l'Histoire, avec la lettre de Kafka, et l'histoire d'un homme qui redécouvre l'audace de la liberté dans le déploiement du désir.
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Metin Arditi imagine qu'avant de se suicider Vincent écrit à son frère Théo une dernière lettre d'où émerge le portrait d'un peintre à la recherche désespérée d'un regard qui le ferait exister. Avec ce récit en forme de lettre, Metin Arditi propose une interprétation de la vie de Vincent Van Gogh où les éléments légendaires prennent une toute autre dimension que celle de la folie dont on l'a facilement accusé ou loué. Le sort de Vincent apparaît comme la métaphore de son art avec, telle une figure de proue, celle du père méprisant, symbole de la société contemporaine qui méconnut le peintre. La lettre s'entend donc comme le cri désespéré d'un peintre affamé qui ne rencontre qu'incompréhension, et d'un fils mal-aimé dont la révolte est le dernier recours pour obtenir un simple regard du père
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En une journée, la vie d'Aldo Neri, violoniste virtuose, va basculer : alors qu'il doit donner un grand concert à Paris, il reçoit une enveloppe à son hôtel, adressée par le psychanalyste de sa mère, contenant des liasses de feuillets manuscrits rédigés par celle-ci peu avant son suicide.
Alors qu'il est à Paris pour un concert, Aldo Neri, violoniste virtuose, reçoit à son hôtel une enveloppe. Un certain Docteur Rey, psychiatre et psychanalyste, lui transmet une liasse de feuillets manuscrits, rédigés par sa mère, Anna, pendant son analyse. Ces notes couchées sur le papier au hasard des souvenirs détiennent-elles la clé du suicide de sa mère dans une chambre d'hôtel sordide de Berlin, cinq ans auparavant ? Pourquoi Berlin ? Rongé par la curiosité, terrifié aussi par ce qu'il pourrait découvrir, Aldo se lance dans une lecture compulsive de ces notes, malgré les mises en garde de Rose, son épouse qui est aussi sa luthière. Aidée par son analyse, Anna s'y remémore des bribes de vie. Son enfance auprès d'une mère distante, ses premières amours avec Paule qu'elle rencontre dans une institution pour jeunes filles, sa place de femme de chambre à la Pension Marguerite. C'est là qu'Anna rencontre un saltimbanque aux talents de ventriloque qui va devenir le père de son enfant : un fils qu'elle élève seule et à qui elle donne le même prénom que son amant, Aldo. Au fil des pages, les plaies se rouvrent à l'image de la fente sur la table du violon d'Aldo, de laquelle s'échappe, à chaque coup d'archet, un gémissement. Ce roman troublant confronte son personnage aux souvenirs enfouis et menaçants, aux confusions d'identité dont il a subi la douloureuse influence mais qui l'ont forgé en tant qu'homme et en tant qu'artiste. Rien d'étonnant alors à ce que la musique y tienne une place considérable, elle qui exprime si bien l'indicible.