Combien vaut une vie détruite par le terrorisme ? Combien pour la perte d'un proche ? Combien pour des crises d'angoisse ? Ou pour un traumatisme tel qu'il empêche de reprendre le travail ? Durant deux ans, Mathieu Delahousse a exploré la façon dont s'estiment en France les vies brisées par les attentats. Seul à suivre les audiences du nouveau juge de l'indemnisation des victimes d'actes de terrorisme,? et recueillant la parole de dizaines de rescapés, il nous fait découvrir le roman noir de ces procédures nécessaires, mais toujours insatisfaisantes. Nos dispositifs pour les victimes du terrorisme sont les meilleurs au monde, mais des comptes d'apothicaire engendrent des malaises infinis. Des malentendus terribles s'exacerbent. Des courages insoupçonnés s'éveillent, tandis que des profiteurs n'hésitent plus à se glisser parmi les réelles victimes... Heureusement que des juges viennent remettre un peu d'ordre dans ces procédures qui semblent trop souvent inspirées à la fois de Kafka et de Courteline.
Ils sont à peine majeurs et se sont rêvés djihadistes. Ils sont en prison et déjà sur le point d'en sortir. Ils ont voulu combattre la France. Elle doit à la fois les punir, s'en protéger et les réintégrer.
Celle-ci a 19 ans et a tenté de « monter à Paris » pour aller « tuer des gens » et faire « pire qu'au Bataclan ». Celui-là a quitté sa famille pour la Syrie, d'où il est revenu, plein de haine, décidé à frapper son propre pays. Ceux-là s'aimaient en France, mais s'imaginaient un avenir meilleur au coeur de l'État Islamique.
Leur point commun est d'avoir entrepris le pire, et d'avoir échoué.
Revenus vivants, sans gloire ni martyre, tous sont poursuivis pour association de malfaiteurs terroristes. Ils posent à la justice l'énigme de leur parcours, du mépris de soi à la détestation des autres, de l'illusion d'une vie meilleure à l'appel du mal radical.
La justice découvre en eux à la fois des enfants et des ennemis de la société française.
En nous emmenant au coeur des audiences, Mathieu Delahousse élève chaque enquête au rang d'un récit véritable. Il ne nous épargne aucune des questions auxquelles le juge devra répondre en quelques heures. Il nous fait participer à cette justice rendue en notre nom et pour notre avenir.
Mathieu Delahousse est grand reporter spécialiste des affaires judiciaires. Il a déjà publié plusieurs ouvrages, notamment La chambre des innocents (Flammarion, 2017), consacré aux victimes d'erreurs judiciaires.
La salle d'audience, nichée au coeur du palais de justice de Paris, semble totalement secrète. Chaque mois, en petit comité, sont examinées ici des histoires d'hommes et de femmes incarcérés par erreur dans des prisons françaises et totalement blanchis. Parfois, un chèque en forme d'excuses officielles leur est remis. Pas toujours, tant les règles sont strictes. Audience après audience, en ces lieux pesants, des parties judiciaires d'une cruauté glaçante se succèdent.Quel tarif pour dédommager la privation de liberté de ces victimes broyées par la justice ? Quelle réparation pour leurs blessures intimes et profondes ? Entre erreurs authentiques et innocences incertaines, que décider ?Durant une année entière, Mathieu Delahousse est parti à la rencontre de ceux auxquels notre système judiciaire a volé une part de vie, et a tenté de capter leurs révoltes étouffées. Dans ce huis clos oppressant, on cherche, parfois en vain, l'humanité des gens de justice et la sincérité des innocentés. Et l'on croise tant d'existences qui nous ressemblent que l'on en ressort bouleversé.
Trop people ou trop austère, théâtre de crises retentissantes ou chantier permanent de nouvelles réformes...
Le ministère de la Justice est décidément le ministère le plus risqué de la République. Mais comment fonctionne véritablement la place Vendôme? Comment peuvent cohabiter rigueurs judiciaires et exigences politiques? Comment se gèrent au quotidien les affaires, les magistrats, les prisons et surtout la crise de confiance qui frappe l'institution ? Quelle philosophie en retiennent ceux qui y sont passés? Les témoignages inédits de quinze gardes des Sceaux, des plus hauts magistrats français et d'hommes de l'ombre constituent les moments forts de cette enquête, une visite du ministère qui conduit dans les coulisses de la Justice et jusqu'à l'Elysée où l'actuel conseiller judiciaire de Nicolas Sarkozy, surnommé " le ministre bis ", s'exprime pour la première fois.
Après leur plongée - toujours brutale - dans la machine Justice, les gardes des Sceaux se confient. Michèle Alliot-Marie s'amuse des différences avec la place Beauvau. Rachida Dati admet les tensions de son arrivée. Pascal Clément révèle des scènes vécues au plus fort de l'affaire Clearstream. Dominique Perben détaille ta crise d'Outreau vue du ministère. Marylise Lebranchu ainsi qu'Élisabeth Guigou racontent les réformes sacrifiées sur l'autel de la cohabitation et leurs découvertes poignantes de la prison.
L'histoire retient encore l'hélicoptère envoyé vers l'Himalaya, le cauchemar de l'affaire Urba, les réformes mises en oeuvre par Robert Badinter, les chantiers lancés par Albin Chalandon ou les regrets de Pierre Arpaillange. Tous découvrent - et racontent - petits et grands secrets d'un ministère aussi infernal que passionnant.
M. Delahousse fait la biographie de F. Besse qui vient de bénéficier d'une libération conditionnelle après vingt ans passés derrière les barreaux. Interpellé au Maroc après onze ans de cavale avec femme et enfants, il connaît une métamorphose en prison où il fait l'apprentissage de la philosophie et de la vie en société.
L'auteur révèle ce que l'enquête sur la fraude fiscale de J. Cahuzac a véritablement mis à jour et les conséquences de ces découvertes. Il décrit les coulisses des investigations et les tourments vécus par les différents protagonistes de l'affaire.
Cachettes extraordinaires, enveloppes discrètes, valises, liasses en nombre ou petit liquide pour échapper au fisc... Le cash est au coeur de tous les trafics et de toutes les affaires judiciaires.
Les saisies de billets de banque ont explosé ces dernières années. Face à des systèmes bancaires informatisés qui laissent trop de traces, les fraudeurs se sont remis à l'argent liquide. C'est une gigantesque partie de cache-cache qui se joue dans toutes les strates de la société.
Au travers de multiples dossiers judiciaires récents, cette enquête, riche de mille anecdotes, invite à une plongée vertigineuse dans un monde où l'argent liquide règne en maître. Argent des commerçants, ouvriers au « black », trafic de drogue, affaire Bettencourt, caisse noire du patronat... Les astuces du blanchiment sont sans limites. Les sommes, souvent colossales.
L'ampleur du phénomène amène à s'interroger. Question légère : par quelles autres mains que les miennes est donc passé le billet de banque que j'ai en poche ? Question plus fondamentale : doit-on vraiment continuer à diffuser les grosses coupures en euro si elles facilitent tant la vie des réseaux criminels ?