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Louise De Vilmorin
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10 poèmes et textes poétiques pour découvrir la voix d'une femme de lettres qui a touché à tous les genres et aimait jouer avec les mots et les rimes.
L'araignée du matin ;
La leçon ;
L'invitation ;
Le cheval ;
Le vent réunit deux nuages...
Dans les jardins, le vent sauvage...
Soleil ;
Dans le ciel mauve...
Palindromes ;
Fado / Fa Do ; -
""Tout s'est éteint, flambeaux et musiques de fête..." Voici donc ces poèmes séparés d'une légende qui les enrobait. Peu importe une légende, quand elle ne défigure pas les ouvres. Celle-là les a plus que défigurées. Mais autant en emporte la vie : le seul portrait ressemblant qui restera de Louise de Vilmorin sera bientôt celui qu'apporte le livre de son frère André. Déjà la légende se retire, comme la mer.
La clef de Louise de Vilmorin n'était pas dans une mondanité épisodique (j'ai vu à Verrières moins d'Altesses que de protégés), ni dans une grâce célèbre, mais dans une fantaisie impulsive et féerique. Nulle rêverie n'a mieux transfiguré les Contes de Perrault, que l'étude qu'elle leur a consacrée. Elle parlait à merveille de Titiana, et parfois parlait comme elle. En 1933 (elle n'écrivait pas encore, et toussait) elle m'avait dit : " - Je m'agite, on croit que je vais dire quelque chose d'intelligent.
Pas du tout : je tousse. - Vous ressemblez à certaines jeunes femmes de Shakespeare. - On m'a seulement dit : de Gyp. " Elle ne ressemblait pas à Madame de, mais à Maliciôse. Et à maints égards, ces poèmes sont les poèmes de Maliciôse. On en a rarement compris la nature, parce qu'ils ont été publiés avec toutes sortes de calligrammes, vers olorimes, ou palindromes. Très douée pour des acrobaties qui commençaient par le poème à Gaston Gallimard : "Je méditerai - Tu m'éditeras..." et finissaient par des calligrammes en forme de tonneau compliqué, Louise de Vilmorin les mêlait volontiers à ses vrais poèmes.
Or, sa virtuosité, qui naissait du jeu, semblait liée à un domaine foncièrement littéraire. D'où le malentendu fondamental, plus grave que celui de sa légende : car l'importance de cette poésie, c'est qu'elle est, à contre-courant de la poésie contemporaine, une poésie orale. Quelqu'un parle. " André Malrau
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«Madame de porta soudain ses mains à ses oreilles et, l'air égaré, s'écria : - Ciel ! Je n'ai plus mes boucles d'oreilles ! Elles ont dû tomber pendant la valse. - Non, non, vous n'en aviez pas ce soir, lui affirmèrent toutes les personnes qui l'entouraient alors. - Si, je les avais, je les avais, j'en suis sûre, dit-elle et, cachant toujours ses oreilles dans ses paumes, elle courut à son mari : - Mes boucles d'oreilles ! Mes deux coeurs ! Je les ai perdus, ils sont tombés ! Voyez, voyez, fit-elle en écartant ses mains. - Vous ne portiez pas de boucles d'oreilles ce soir, répondit M. de.»
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«... Catherine je vous... Il s'interrompit et Mme Valle-Didier le regarda. Il cligna des yeux comme s'il cherchait à discerner en elle quelque chose de très lointain; son souffle se fit à la fois hésitant et haletant, son visage se tendit, ses narines palpitèrent et frémirent, ses lèvres s'entrouvrirent et Catherine, reconnaissant en chacun de ces signes l'approche imminente d'un baiser, fut prise de trouble, s'abandonna, et déjà fermait les yeux lorsque:Atchoum! Peter von El éternua. Elle en eut un haut-le-corps.Que Dieu vous bénisse, dit-elle et, ne sachant quelle contenance prendre, elle murmura les premiers vers d'une poésie qu'elle avait lue le matin.»
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«Mildrid, en cet instant, la comprit mieux qu'elle-même : il faillit la prendre dans ses bras. Il l'aurait embrassée s'il avait pu croire qu'ils en mourraient tous les deux. Seule la certitude qu'ils continueraient à vivre l'empêcha de le faire ; il était déjà résolu à ne pas la perdre.» Figure du Tout-Paris, amie de Cocteau, Orson Welles, Ophuls et compagne d'André Malraux à la fin de sa vie, Louise de Vilmorin (1902-1969) est l'auteur d'une quinzaine de romans, de recueils de poèmes et d'une immense correspondance. Sainte-Unefois est son premier roman.
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«Son visage cerné d'ombre et ses yeux, dont il distinguait la large place sous son front, avaient l'expression que l'on voit à certains portraits d'inconnues dans les châteaux : quelque chose de fatal et d'éperdu qui rend plus touchante la beauté de la jeunesse et fait haïr le temps. "Qui est-elle ?" murmura-t-il. Comme il se posait cette question, une chauve-souris vint se coller à la vitre illuminée et sembla coiffer Marie-Dorée d'un présage de malheur.»
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«J'ai beaucoup d'amitié pour vous et j'en aurai plus encore si vous êtes franche. - Vous me le jurez ? - Je vous le jure», répondit-il, et Gilberte parla. Elle lui raconta que la lettre que Cécilie avait perdue dans un taxi contenait non seulement les propos très compromettants qu'il avait tenus sur M. Doublard-Despaumes, ses moeurs et sa vénalité, mais aussi, une comédie satirique dont lui, Gustave, était le héros.
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Juriste émérite et amateur fou de violons, le chancelier Krespel, léger excentrique «qui n'a jamais été jeune», mène une vie tranquille dans une petite principauté du coeur de l'Allemagne. Au cours d'un voyage en Italie, où il s'est rendu pour acquérir un violon fabuleux, il assiste à une représentation à l'Opéra San Benedetto et tombe sur le champ amoureux de la célèbre cantatrice Angela. Il la séduit, et l'épouse. Mais le charme a ses revers. La diva se révèle capricieuse et casse, dans un moment de fureur, le violon miraculeux. C'est tout le destin du chancelier, et de tous ceux qui l'entourent, qui s'en trouvera scellé. Publié à l'origine dans les Cahiers du Cinéma, et totalement oublié depuis, ce «scénario impossible à tourner», texte littéraire à part entière, offre une suite de variations autour d'un célèbre conte d'Hoffmann, mais aussi et surtout autour des motifs chers à Louise de Vilmorin : la gravité sous le masque de la frivolité, le ravissement amoureux, les vertiges de la séduction, la hantise de la mort et le rôle de l'art comme réponse aux jeux de dupe du désir.
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Correspondance à trois
Diana Cooper, Duff Cooper, Louise de Vilmorin
- Gallimard
- Le Promeneur
- 28 Février 2008
- 9782070120093
rassemblant plus de quatre cents lettres, cartes postales, billets et télégrammes, la publication de la correspondance entre louise de vilmorin et duff et diana cooper, couple diplomatique en poste à paris après la seconde guerre mondiale, apporte un éclairage nouveau sur la relation originale, " à trois ", qu'ils ont entretenue à partir de 1944, date à laquelle, invité à verrières-le-buisson par louise de vilmorin, duff cooper " l'embrassa et tomba amoureux d'elle ".
son épouse ne tarda pas elle non plus à se dire " subjuguée par son charme ". cet extraordinaire échange épistolaire est presque entièrement inédit. il est d'ailleurs rare qu'une correspondance croisée soit aussi bien conservée ; le don ou le dépôt dans des institutions publiques, plutôt qu'une dispersion dans le marché de l'autographe y est pour beaucoup. l'intérêt de ces lettres est considérable, en ce qu'elles font apparaître le réseau des relations sociales de la romancière et du couple britannique, qu'elles donnent à voir les dessous de la vie politique et littéraire des années 1940-1950 et qu'elles livrent obliquement, mais sous un jour inattendu, un témoignage sur les faits marquants de cette époque.
c'est surtout l'expression d'une formidable et fulgurante histoire d'amour qui ne cessera véritablement qu'à la mort de l'ambassadeur, en 1954.
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Articles de mode
Christian Lacroix, Louise De Vilmorin
- Gallimard
- Le Promeneur
- 7 Septembre 2000
- 9782070757831
«À peine prononce-t-on le mot de coquetterie qu'une idée de frivolité s'y attache ; et pourtant j'estime que la coquetterie, qu'elle soit d'ordre moral et liée à la conscience, ou que liée à la conscience de l'apparence elle soit l'expression du désir de charmer, n'en est pas moins toujours une forme de l'inquiétude... Et je ne connais rien de plus touchant que cette insatisfaction de soi-même, ce besoin de s'embellir, cet effort pour atteindre l'image qu'on veut donner de soi et cette persistance à se composer de telle sorte qu'on se sente plus tranquille. Les femmes qui se trouvent bien telles qu'elles sont et prétendent plaire sans user du moindre artifice, celles qui affichent le dédain de la parure affichent en même temps une prétention plus inquiétante que l'excès de coquetterie. Quant à celles qui ne veulent pas plaire ou ne craignent pas de déplaire, elles me font peur, leur compagnie m'est dangereuse et je prends soin de les éviter.» Louise de Vilmorin.
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Promenades et autres rencontres ; de Moscou à Monte-Carlo
Louise de Vilmorin
- Gallimard
- Le Promeneur
- 7 Septembre 2000
- 9782070757848
De Londres à Budapest, de Moscou à Monte-Carlo, de Verrières à Paris, ce volume rassemble le plus clair des reportages écrits par Louise de Vilmorin à différentes époques de sa vie. On y retrouve le même soin du détail, le sens de l'imprévu, le souci des choses frivoles, le même art de la pointe qui inspire ses récits. Un rythme, des rites, une manière de vivre, le respect des apparences caractéristiques d'une période disparue ressurgissent dans ces pages avec une fraîcheur intacte. L'évocation d'amis et de figures proches, comme autant d'exercices d'admiration, complète cet ensemble de textes qui offre aussi, à sa manière, une sorte d'autobiographie indirecte de l'auteur de Madame de....
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Fictions, poèmes, proses d'occasion et pages d'interviews composent ce volume. Appartenant à toutes les périodes de l'oeuvre de Louise de Vilmorin, des années trente aux années soixante, certains de ces textes furent publiés dans Vogue, Marie-Claire mais aussi Minotaure, tandis que d'autres, amoureusement dactylographiés et brochés par Louise, étaient offerts par elle à certains de ses amis, en une sorte de samizdat amoureux. Écrits pour leur seul plaisir, et le sien, ils sont aujourd'hui dispersés dans des collections privées, et l'on aura ici l'occasion de les lire pour la première fois. Des croquis mordants de «J'étais du mariage» ou «J'ai été séduite» au surréalisme sombre de «Ce soir» ou de «Démone», de la désinvolture apparente de certains entretiens à un hilarant «L'argent me ruine», c'est toute la palette, ou l'écho, de la fantaisie de Louise de Vilmorin qu'offre ce recueil appartenant à tous les genres ou les défiant tous. On pourrait leur appliquer ce que Louise disait, à sa manière, à propos de ses romans : «En ce qui concerne mes propres livres, j'ai toujours regretté que mon éditeur se soit entêté à leur donner l'appellation trompeuse de roman plutôt que "pâté maison", "machin" ou "venez-y-voir".»
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À la fin de 1950 et au début de 1951, Louise de Vilmorin fut invitée par Paul-Louis Weiller à séjourner dans ses propriétés de Saint-Vigor, près de Versailles, et de Sélestat, dans le Bas-Rhin. Avec les deux amis qui l'accompagnent, elle forme le cercle des «Espérons» («[...] étant pauvres et inquiets, nous ne cessons de dire : "espérons", c'est ainsi que nous avons choisi de nous appeler»). Dîners en ville, bals masqués, moments de désespoir amoureux, trouvailles chez les antiquaires et les modistes, petits complots de famille, gentilles médisances, portraits acérés, jeux de farces et attrapes rythment cette chronique, que Louise lisait régulièrement à ses amis, et où l'on retrouve tout l'humour, la justesse de trait, la tristesse légère, tout l'esprit en un mot, de son écriture poétique et romanesque. Cest incidemment dans l'espace de ces mêmes mois que Louise, se souvenant d'un ami lointain, écrit quelques pages, qu'elle publie en revue, et que ne tardent pas à se disputer ses amis éditeurs : Madame de paraîtra ches Bernard Grasset à l'automne 1951. Un fragment de journal tenu en Hongrie en 1937 et un «Bloc-Notes» écrit pour le journal Arts dans les années cinquante complètent cet ensemble d'écrits autobiographiques totalement inédits.
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Rassemblant plus d'une centaine de lettres, de cartes postales, de billets et de télégrammes, la publication de la correspondance que Louise de Vilmorin a échangée avec Jean Cocteau apporte un éclairage nouveau sur la relation qu'ils ont entretenue de 1934, moment où Cocteau découvre avec stupéfaction et enthousiasme Sainte-Unefois, à 1963, date de la disparition du poète. «Jean, c'est comme un frère», se plaisait à dire Louise de Vilmorin. Il fut aussi un amoureux éconduit et un découvreur de talent : il la lança dans le monde des lettres en 1934, fut associé au tournage du film tiré du Lit à colonnes en 1942, fit partie de la «bande» qu'elle réunit autour d'elle à l'ambassade de Grande-Bretagne en 1945, séjourna à Verrières-le-Buisson où il écrivit La difficulté d'être en 1946, chanta ses louanges dans La revue de Paris en 1955 et fut pressenti pour rédiger un essai sur son oeuvre littéraire en 1962. «Si je l'aime d'un coeur jaloux, écrivit Louise en 1955, c'est qu'il m'a, je crois, inventée».
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Les cahiers de la NRF : objets-chimères ; articles et textes rares (1935-1970)
Louise de Vilmorin
- Gallimard
- Les Cahiers De La Nrf
- 2 Juin 2016
- 9782070196913
Si ce recueil est composé de textes principalement publiés dans la presse (Vogue, Marie Claire, Arts...), entre 1935 et 1970, Louise de Vilmorin déploie toujours son art littéraire : ici elle tourne un poème, là offre un conte, ses souvenirs deviennent des nouvelles et ses fantaisies cachent des méditations.
La Dame de Verrières saisit l'esprit du temps (la circulation à Paris), comme elle voyage dans le temps («L'Aiglon vous reçoit à Schoenbrunn») ; elle réagit avec émotion à la disparition de Saint-Exupéry ou à l'insurrection de Budapest, comme elle évoque avec drôlerie un amiral japonais rencontré à l'âge de dix ans ou les hommes de style d'Édouard VII à Marlon Brando. Et qu'il s'agisse d'une simple noix qu'un jardinier transforme en moulin («Objets-chimères»), des jeux de l'amour et ses hasards («Le petit enchanteur») ou de l'élégance masculine, on retrouve à tout propos le charme, la sagesse et l'esprit de Louise de Vilmorin. -
Louise de Vilmorin eut en commun avec les grandes figures féminines du XVIIIe siècle le génie de la conversation ; elle partagea ainsi avec elles le goût et l'art d'écrire des lettres, et fut une épistolière remarquable, relatant à longueur de journée, et pour divers amis, les événements qui émaillaient son quotidien et celui de son entourage. Elle y fait preuve du même esprit de finesse, du même sens du trait ou du raccourci incongru que l'on retrouve dans ses poèmes et ses fictions. Ses correspondants se nomment Malraux, Morand, Nimier, Poulenc, René Clair, mais aussi Pierre Roy, Marthe Bibesco ou Gaston Gallimard, pour n'en citer que quelques-uns. Rassemblant les lettres envoyées en même tenps que leurs réponses, pratiquement toutes inédites, ce volume apporte une contribution unique à la chronique d'un milieu - celui du Paris littéraire et artistique des années trente aux années soixante -, en même temps qu'il ajoute de nouvelles pièces au puzzle, toujours lacunaire, de la biographie riche et mouvementée de l'auteur de Madame de.
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L'alphabet des aveux
Jean Hugo, Louise de Vilmorin
- Le Promeneur
- Le Promeneur
- 25 Novembre 2004
- 9782070773176
Louise de Vilmorin aurait pu être une virtuose de SMS : chez elle, «élégie» s'écrit déjà LEJ, et «les baisers d'hier», LBZIR... L'Alphabet des Aveux trouve son origine dans le plaisir des mots et la liberté d'en user ; qualité qu'elle partageait avec Jean Hugo, autre «collectionneur» de bonheurs d'expression et de rébus bizarres. Utilisant l'allitération et le calligramme, le palindrome et l'holorime, la charade et le rébus, Louise de Vilmorin prend place dans la tradition des Grands Rhétoriqueurs, et des écrivains et poètes qui voient dans le langage moins le véhicule transparent de l'expression, que la source même de la création et d'une jouissance singulière. Le goût du jeu n'empêche pas, comme toujours chez elle, la lucidité la plus aiguë et la conscience ombrée de mélancolie (comme dans «Le voyageur en noir»), des équivoques et des impasse du désir. Le présent ouvrage [2004] comprend un ensemble de dessins et projets de Jean Hugo pour l'édition originale de L'Alphabet des Aveux, restés jusqu'à ce jour inédits.
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Une comédie amoureuse diabolique, comme sait les agencer l'auteur de Madame de. M. Zaraguirre, cinquante-six ans, séduit la fiancée du fils de son meilleur ami, l'épouse, l'emmnène en Amérique du Sud. Plus tard, l'ancien fiancé cherchera à se venger. Mais l'on verra comment on ne peut impunément jouer des comédies d'amour pour assouvir une vengeance et satisfaire l'amitié.
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Erica est une enfant dont le coeur se partagea quand elle devint jeune fille. Son père, Eloi Dullum, un horloger qui avait alors passé la cinquantaine, l'élève très simplement à Bourg-en-Pas, village d'artisans où elle rend à chacun l'affection que chacun lui témoigne. Néanmoins elle n'aime vraiment que ce père homme bon et raisonnable qui la chérit. Elle grandit heureuse à ses côtés.
Une nuit de Noël, au cours d'un bal sur la glace, elle allait se fiancer à l'un ou l'autre des prétendants qu'Eloi Dullum avait choisis pour elle lorsque apparaît au milieu de la fête un jeune homme habillé de noir qui ressemble à un promeneur égaré. C'est Hugo Sandermeur, un inconnu sans métier. Érica s'éprendra de lui passionnément. Elle entrera en lutte avec son père qui se refuse à la donner en mariage à un vagabond. Ne pouvant résoudre à faire le malheur de ce père, ne pouvant se résigner à renoncer à son amour, éplorée, tête perdue, coeur partagé, elle ira trouver la mort au fond d'une eau paisible.
Le lecteur verra comment l'affection d'Eloi Dullum fera renaître la jeune fille pour lui seul, comment tout le village bercera cette illusion et comment l'amour ramènera Hugo Sandermeur, fiancé à une ombre, sous le toit du vieil horloger. -
Fausta règne sur le domaine des Quatre-Feux où elle est née. On continue à l'appeler Mademoiselle bien qu'elle ait un mari, et un fils, Ludo, le lutin sauvage. Fausta aime Nivôse, elle se fait construire un palais, l'amour, la fantaisie et la liberté sont ses seules règles de vie. La mort a interrompu ce conte, mais c'était le propre des romans de Louise de Vilmorin que de rester ainsi suspendus dans l'imaginaire sans retomber dans le réalisme d'un dénouement.
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Ces poèmes inédits de Louise de Vilmorin se distinguent par un ton un peu différent de ceux que l'on connaît déjà. Moins de fantaisie et un sentiment très profond et simple qui s'exprime par une poésie lyrique, voilée de tristesse. La présentation du volume est la même que celle des Carnets publiés en 1970.
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"Un soir au début de septembre, alors que le duc et la duchesse de Villavide ayant fini de dîner se levaient de table, la fameuse pendule du grand salon, en forme de château-fort, sonna le premier coup de huit heures. La duchesse hâta le pas et sourit en regardant un pont-levis s'abattre sous le cadran et huit petits personnages s'avancer l'un après l'autre, danser, saluer et disparaître dans un bruit de rouages et de chaînes.
- Ah ! s'écria-t-elle, Julien, comme ils ont bien dansé ce soir. J'aime leurs façons de cette heure-ci, et elle ajouta : il doit être près de huit heures.
Le duc sortit sa montre, en vérifia le tic tac ainsi que les personnes de cet âge avaient l'habitude de le faire, puis les yeux à demi fermés il l'éloigna de son visage.
- Diable, dit-il, diable, ils avancent de plus en plus." -
"Sur le Danube en Février
Les longs îlots d'herbe frissonnent,
Ce sont des tombeaux oubliés
Que la brume d'oubli couronne.
Les souvenirs y sont couchés
Pareils à des anges malades,
Les souvenirs anges cachés
Au coeur d'anciennes promenades.
Le fleuve glisse bras ouverts
À la poursuite d'un visage
Et fait danser tête à l'envers
Les amants en pèlerinage
Quand meurt aux abords de l'Été
Le grand vent qui souffle d'Asie
Le papillon vient grelotter
Sur ces tombeaux des fantaisies.
Oh ! fantaisie Oh ! vérité,
L'heure est partie en étrangère
De ces souvenirs désertés
Dont elle fut la passagère.
Gardienne de ces reposoirs
La ronce, négresse en broussailles,
Vient apporter ses bijoux noirs
Au pied du lit des épousailles.
Mais les anges n'ont d'autre ami
Que ce fleuve au destin tranquille
Et leurs noms se sont endormis
Sous l'herbe haute de ces îles.
Sur le Danube en Février
La mouette lourde et sauvage,
Dans le sable du sablier
Ensable à jamais nos images.