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Lou Nony Virginie
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Ce qui ne peut se dire - l'atelier d'ecriture a l'epreuve du silence
Lou-Nony Virginie
- Actes Sud
- Essais Litteraires
- 5 Février 2014
- 9782330027506
Fruit d'une trentaine d'années de pratique des ateliers d'écriture, menés partout où des conditions sociales difficiles ont coupé l'être humain du langage et de sa capacité à penser, cet essai s'attache à montrer comment l'atelier d'écriture, véritable espace démocratique de conquête de soi, peut contribuer à contrer les discours aussi violents que doctrinaires que suscitent une réalité difficile à appréhender. Membre fondateur des ateliers d'écriture de l'Aleph, l'auteur a créé en 2013 l'association "L'Ermitage, Maison de l'Écriture" afin de mettre en place, dans le Sud de la France, un lieu où accueillir tous ceux qui veulent se retirer pour écrire - et se reconstruire.
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Descendante d'une lignée de tanneurs, Louise Tulaine découvre, derrière une double cloison de la demeure familiale, une peau humaine tannée. Dans un réflexe de clan, elle fait disparaître la preuve irréfutable du crime commis par son grand-père. C'est torturée par la culpabilité qu'elle guette et espère alors le retour de son amour, Victor, fils probable de la victime, tandis que les voix des siens, tonitruantes ou insidieuses, poétiques ou triviales, tissent le récit dans sa profondeur historique, sur trois générations de Tulaine, et dessinent le portrait d'une humanité fatalement enfermée dans une époque, aveuglée par des dogmes dérisoires, tenue en laisse par ses ancêtres.
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Parce que l'histoire humaine abonde en fanatiques qui, au nom de quelque "juste cause", pillent, tuent et s'ensauvagent, parce que les siècles ont vu tant d'idées généreuses se transformer en machines à tuer, Virginie Lou, pour piéger le monstre dans les mots, invente une langue au-delà du temps, une langue-exorciste.
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Cela se passe ici et maintenant, entre deux nationales et une bretelle d'autoroute, sur un triangle de terre banlieusarde, insulaire, où il semble possible - à défaut de lendemains qui chantent - d'abriter des rêves de monde immuable.
A quarante ans passés, Solange, dite "Sardine", s'emploie à maintenir en elle d'anciennes ferveurs humanistes comme pour protéger à son insu le sommeil où sa vie et son couple sont en train de sombrer.
Un soir, un jeune violeur de "la cité derrière", dépossédé de lui-même et au langage frappé de gangrène, réveille Sardine du songe où elle se tenait, la projetant dans le cauchemar de sa presque mort, lors d'une nuit interminable, dont chacun, autour d'elle, va bientôt s'employer à occulter la barbarie.
A travers ce roman d'une force peu commune servi par une écriture admirablement maîtrisée, Virginie Lou nomme le naufrage de notre fin de siècle et met des mots sur l'inhumanité, celle qui se développe à vive allure chez les laissés-pour-compte et celle, immémoriale, dont sont capables les plus civilisés d'entre nous.
Loin d'encenser quelque séduisante culture du désastre, voici enfin un roman "raisonnablement désespéré" qui affirme que nous sommes tous perdus. Et tous aveugles. Mais vivants. -
Marguerite veut tout savoir, tout comprendre. Elle décide alors d'écrire elle-même LE livre qui explique tout.
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Un papillon dans la peau
Virginie Lou-nony
- GALLIMARD
- La Bibliotheque Gallimard
- 9 Novembre 2005
- 9782070306565
Lecture accompagnée par Émilie Bauer
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Victimes du chômage, Eva et Manuel, dont le couple s'est forgé dans le militantisme politique, ont tout vendu et quitté le Sud avec leurs trois enfants pour s'installer à la frontière belge où Eva, reconvertie en aide-soignante, travaille dans un centre de rééducation fonctionnelle réservé à de jeunes patients. C'est là qu'elle rencontre Gabriel, un jeune homme tétraplégique d'une extraordinaire beauté. Postée au bord de son fauteuil comme au bord de l'abîme, Eva croit alors glisser hors du monde quand celui-ci est précisément en train de refermer sur elle son piège. Le bouleversant roman des "immigrés de l'intérieur ", voués par la douloureuse illisibilité de leurs combats à devenir à jamais insolvables aux yeux d'une société toujours plus soucieuse de performance et de résultats explicites.
Eva et Manuel, mariés depuis dix-huit ans, sont contraints de quitter le Sud de la France avec leurs trois enfants après la fermeture de la rizerie où ils travaillaient depuis toujours. Le mouvement social destiné à sauver leurs emplois et dont ils furent les acteurs s'est soldé par un échec, et plus terrible encore, par l'humiliation que leur ont infligée des actionnaires qui, forts d'une conception de la société où les êtres humains ne sont rien face à la rentabilité et au profit, ne leur ont accordé que mépris. Après le chômage, les petits boulots et la réorientation professionnelle, la famille échoue à la frontière belge où Eva, reconvertie en aide-soignante, a décroché un CDI au sein d'une clinique pour enfants, adolescents et jeunes adultes : ils sont myopathes, cancéreux, traumatisés crâniens, leucémiques, paraplégiques, tétraplégiques - des condamnés à plus ou moins long terme.
Eva se bat contre la mort comme elle s'est battue contre les actionnaires de la rizerie. Avec un acharnement aveugle, la rage de ne pas savoir. Manuel, qui a fini par retrouver du travail en acceptant d'être rétrogradé au poste de manoeuvre dans une cimenterie, perd son emploi au bout de quelques mois, victime d'une nouvelle fermeture. Pour survivre aux journées où elle côtoie la souffrance et la maladie, Eva doit s'efforcer de séparer le monde de la clinique de sa vie familiale, apprendre à s'endurcir, à traverser les jours comme en apnée. A la rudesse des tâches vient s'ajouter l'arrivée, à la tête de la clinique, d'un certain Lambert, odieux personnage qui, avec deux acolytes, va peu à peu bouleverser l'équilibre des patients et du personnel en instaurant, au nom de l'ordre et de la rentabilité, un climat délétère, fait d'inhumanité et de suspicion.
Dans ce quotidien opaque où elle "tenait" plus qu'elle ne vivait, Eva se sent progressivement couler, et voit en Gabriel, jeune homme tétraplégique d'une extraordinaire beauté, sa lumière, son souffle. Peu à peu, elle ne vit plus, à son insu, que pour les quelques minutes quotidiennes passées à explorer avec Gabriel, dans le sous-sol de la clinique, un érotisme réinventé, fait d'instants de pure sensualité, sans conscience, sans pensée. Postée au bord du fauteuil de Gabriel comme au bord de l'abîme, elle ne sait ce qui lui arrive, ce qui l'aimante dans l'aura de ce jeune homme au corps presque mort.
Pendant des mois, alors que Manuel prend un nouvel élan grâce à ses talents cachés de réalisateur - un court-métrage tourné dans des usines en grève lui vaut un prix et le titre de "cinéaste des sans-voix" -, Eva, happée par cette force qui la pousse vers Gabriel, se vide de sa substance ; elle n'est plus celle qu'elle était, bientôt elle n'est plus ni mère ni épouse. Traversée par des éclairs de lucidité, elle sait qu'elle est en train de détruire le peu qu'elle a construit, mais cela ne semble plus compter. Peut-être à cause de la vague et douloureuse conscience que ce qu'elle laisse derrière elle n'est qu'un paquet de souffrances. Surprise avec Gabriel par l'un des espions de Lambert, Eva finit par perdre son travail et dérive vers un naufrage qui n'est que trop certain.
Terrifiant état des lieux de notre société et grand roman de l'amour impossible, Décharges est une bouleversante élégie à tous les "immigrés de l'intérieur", ces êtres cernés, condamnés à tenir "KO debout" aussi longtemps que possible, accablés qu'ils sont par des forces économiques qui détiennent sur eux droit de vie et de mort.
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éloge de la lumière au temps des dinosaures
Virginie Lou-nony
- Actes Sud
- Babel
- 16 Août 2001
- 9782742734078
A quarante ans passés, Solange s'emploie à maintenir en elle d'anciennes ferveurs humanistes comme pour protéger à son insu le sommeil où sa vie et son couple sont en train de sombrer. Un soir, un jeune violeur de "la cité derrière" la réveille du songe où elle se tenait, la projetant dans le cauchemar de sa presque mort lors d'une nuit interminable, dont chacun, autour d'elle, va bientôt s'employer à occulter la barbarie.
Dans ce roman d'une force peu commune servi par une écriture admirablement maîtrisée, Virginie Lou nomme le naufrage de notre fin de siècle et met des mots sur l'inhumanité - celle qui se développe à vive allure chez les laissés-pour-compte et celle, immémoriale, dont sont capables les plus civilisés d'entre nous.
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Ce roman de Virginie Lou débute par le portrait astucieusement brossé de la grand-mère de la narratrice, une sorte de femme moraliste qui lui inculque la volonté de faire. Ce précepte bien intégré, la narratrice s'embarque dans une suite de péripéties où la nécessité de se rendre utile conduira sa vie. Elle s'improvise dialoguiste de théâtre après une mission humanitaire et tombe sur un(e) metteur en scène, à l'ego surdimensionné, programmé(e) pour anéantir ses proches. Après avoir été laminée par cette expérience, elle s'érige professeur d'une bien étrange créature... Les cartes tirées par Virginie Lou, qu'elles soient placées sous le signe de l'amour, de la tendresse, du pouvoir ou de l'ambition, s'analysent comme autant de cailloux semés sur le chemin d'une destinée.