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Léon Tolstoï
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Au début du XIX? siècle, Pierre Bézoukhov, fils illégitime héritier d'une grande fortune, et son ami André Bolkonsky, officier tourmenté, évoluent dans une haute société russe francophile et mondaine qui ne tardera pas à être rattrapée par les tourments de la guerre qui s'annonce. Le parcours spirituel et politique de Pierre, comme le trajet militaire d'André, est inséparable du destin contrarié de la Russie : Saint-Pétersbourg et Moscou, la campagne et la ville, la Sibérie et l'Europe... La Russie est bicéphale, tragiquement clivée par le désir patiné de haine qui l'attache au reste de l'occident. La France et Napoléon sont l'incarnation de cet idéal policé et calculateur : un ennemi mortel que les personnages admireront avant de le combattre. Au coeur des guerres napoléoniennes qui ravagèrent le vieux continent, Tolstoï tourne les pages d'un roman immortel : l'âme russe.
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«Les familles heureuses se ressemblent toutes ; les familles malheureuses sont malheureuses chacune à leur façon.» Ainsi s'ouvre ce grand roman du couple, de la passion amoureuse et de la tentation. Anna Karénine est une jeune et belle femme de la noblesse russe. Alors qu'elle se rend à Moscou pour voir son frère dont l'infidélité a été révélée, elle tombe sous le charme du brillant mais frivole comte Vronski. C'est la naissance d'une passion. Abandonner mari et enfant, elle y songe. Mais que dirait la bonne société ? Jusqu'où cette liaison interdite peut-elle mener ? Témoin impuissante de leur idylle, Kitty, qui aime secrètement Vronski, refuse la main de Levine, qu'elle connaît pourtant depuis l'enfance. Satire des moeurs de son temps, Anna Karénine (1878) dénonce le carcan des conventions sociales dans une fresque sociale éblouissante. Tolstoï semble poser cette simple question : l'engagement dans le couple est-il aussi une dépossession de soi ?
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Index de Sylvie Luneau
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En 1859, dans sa propriété d'Iasnaïa Poliana, Tolstoï établit une école pour les enfants des paysans de la région. Ses méthodes libertaires ne manqueront pas d'attirer l'attention de la police tsariste. Dans cet esprit, Tolstoï publiera un Abécédaire qu'il considère comme son grand oeuvre. C'est un immense succès, dont sont issues ces Fables.
Comme chez La Fontaine, les animaux prêtent leurs traits aux vices des hommes, pour en exposer la cruauté, la naïveté et la bêtise.
Pour autant, leur morale n'est jamais explicite. Aux vérités simplistes, Tolstoï préfère l'art de la chute. Au lecteur d'en interpréter le sens.
Vivantes et divertissantes, ces Fables nous enseignent que, dans un monde toujours plus avide, le plus petit n'est pas voué à être perdant... pourvu qu'il soit sage ou rusé. -
Nouvelle extraite de La Tempête de neige et autres récits (Folio classique)
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Dans les années 1880, convaincu que la littérature n'est pas réservée à une élite intellectuelle et que le peuple aspire lui aussi à la puissance des mots, écrit une série de contes moraux, paraboles et fables philosophiques teintés d'anticapitalisme qui exaltent la nature et interrogent la nature humaine. Quel est le but d'un pèlerinage religieux ? Ne vaut-il pas mieux se contenter de ce qu'on a que de croire que l'herbe est toujours plus verte ailleurs ? D'où vient le mal ?
Comment résister à la tentation ? D'un style simple et puissant, où l'humour n'est pas absent, ce recueil de sept contes populaires n'avait pas été réédité depuis le XIXe siècle. -
La mort d'Ivan Ilitch ; trois morts, maître et serviteur
Léon Tolstoï
- Folio
- Folio Classique
- 23 Octobre 1997
- 9782070394333
«Il n'est plus possible de continuer à vivre comme j'ai vécu jusqu'à présent, et comme nous vivons tous. Voilà ce que m'ont révélé la mort d'Ivan Ilitch et le journal qu'il a laissé. Je veux donc décrire ma conception de la vie et de la mort avant cet événement, et je transcrirai son journal tel qu'il m'est parvenu.» Ces lignes de Tolstoï définissent le propos qui lui a dicté ces trois nouvelles. La maladie d'un magistrat, la mort et la rédemption d'un négociant pris dans une tempête de neige, Trois morts, incarnent dans des personnages et des événements simples et poignants la même interrogation : «"Et la mort ? où est-elle ?" Il chercha son ancienne peur et ne la trouva plus. "Où était-elle ? Quelle mort ?"» Et la découverte finale, qui permet de répondre : «Il n'y avait pas de peur, parce qu'il n'y avait pas de mort.»
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Les règles de vie de Tolstoï toutes recueillies dans un petit manuel. Ce livre rassemble des pensées, des maximes et des méditations écrites par l'auteur entre 1847 et 1854. Cette longue gestation témoigne de l'importance de ce petit livre dans la vie de Tolstoï.
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Un cheval est chahuté par ses pairs car il est vieux. Il l'a été par les hommes car il est pie. Car il est différent. Pourtant, il cache un surprenant passé... En donnant la parole à ce cheval, Tolstoï évoque la décrépitude de la vieillesse, et prouve qu'il ne faut pas se fier aux apparences. Deux récits, deux prodiges déchus.
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La sonate à Kreutzer ; le bonheur conjugal ; le diable
Léon Tolstoï
- Folio
- Folio Classique
- 9 Décembre 1974
- 9782070366224
Des histoires d'amour qui se délitent, des personnages tourmentés par leurs sentiments, leurs attirances et leurs pulsions, des couples qui se déchirent jusqu'à la mort : tels sont les sujets évoqués par Tolstoï dans ces trois nouvelles. L'auteur se fait moraliste et analyse tous les soubresauts des rapports entre les hommes et les femmes, allant du désir vu comme une drogue jusqu'à la vie conjugale, vécue comme un désenchantement progressif. Dénonçant la sensualité, la débauche mais aussi le mariage «monté de toutes pièces comme un traquenard» (La Sonate à Kreutzer), Tolstoï dresse un tableau aussi fascinant qu'effrayant des relations humaines : une histoire d'amour deviendrait-elle inévitablement une histoire de haine ?
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Irténiev, propriétaire terrien, est un homme sérieux, qui gère son domaine avec efficacité et rigueur. Marié à la douce et fragile Lise, romantique amoureuse qui l'idéalise, Irténiev fait de son mieux pour être à la hauteur. C'est sans compter sur Stépanida, une belle paysanne impudique, au regard de braise, au corps vigoureux et à la peau laiteuse, qui met tous ses sens en émoi... Peut-on résister aux tentations de la chair ? Tolstoï nous dresse un tableau diabolique de la sensualité.
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«Puisant la matière de son oeuvre dans l'observation de soi nourrie par l'inquiétude morale et la soif de perfection, Léon Tolstoï (1828-1910) fait du roman réaliste, construit à partir de l'évocation plastique de l'instant concret, une épreuve de vérité soumise au critère esthétique de l' authenticité. Le sujet épique de La Guerre et la Paix étend ce critère aux mécanismes de l'Histoire, celui, tragique, d'Anna Karénine aux valeurs de la société et de la civilisation contemporaines dont il devient, après la crise existentielle de 1880-1881, le dénonciateur impitoyable au nom d'un christianisme ramené à l'exigence de l'amour du prochain et du perfectionnement individuel.» Michel Aucouturier.
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Anna Karénine ; résurrection
Léon Tolstoï
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 1 Novembre 1951
- 9782070105649
Anna Karénine et Résurrection sont accompagnés ici d'une partie importante de ce que l'on pourrait appeler leurs dossiers de préparation : pour Anna Karénine, les plans successifs envisagés par Tolstoï, des scènes entières qui n'ont pas été utilisées, des personnages différents ou les mêmes personnages vus tout autrement, une histoire aussi de l'élaboration du roman ; pour Résurrection, le premier brouillon achevé de l'oeuvre et quelques documents qui donneront une idée du travail accompli par Tolstoï avec la rédaction définitive. Entre Anna Karénine et Résurrection se place la période moralisante et théologique de Tolstoï. La préface de Pierre Pascal qui ouvre ce volume en explique le sens et le développement.
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"En opposant la haine à la haine, on ne fait que la répandre, en surface comme en profondeur", écrivait Gandhi. Tolstoï, qui influença si fortement l'apôtre de la non-violence, ne disait pas autre chose !
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Polikeï - familièrement connu sous le nom de Polikouchka - est un serviteur ivre et quelque peu voleur mais très habile avec les chevaux et avec une famille nombreuse. À une occasion, il va même jusqu'à vendre la montre de sa femme, mais il est découvert et se repent, promettant de ne jamais refaire cela. Pendant ce temps, les villageois, qui doivent envoyer trois personnes comme quota pour le service militaire, proposent qu'il fasse partie des élus. La dame s'y oppose et un paysan, Dutlov, est choisi par tirage au sort. Pour tester sa fidélité, la dame envoie Polikeï récupérer l'argent qu'un jardinier doit lui livrer...
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Riche et désoeuvré, las des fastes de Moscou, le jeune Olénine aspire à l'aventure. Aussi part-il faire son service militaire dans le Caucase, une région lointaine dont l'exotisme l'attire. Au coeur de majestueuses montagnes, entouré d'un peuple fougueux qui puise sa force dans la nature, Olénine se prend à rêver d'une vie nouvelle, plus simple et plus juste.
Lire Les Cosaques, c'est respirer l'air du Caucase.
D'une étonnante richesse poétique, l'oeuvre la plus importante du jeune Tolstoï offre l'expérience sensuelle d'une terre où se joue l'éternelle confrontation entre modernité et tradition, civilisation et nature sauvage. -
La tempête de neige et autres récits
Léon Tolstoï
- Folio
- Folio Classique
- 1 Janvier 2020
- 9782072885891
Reconnu pour son art de la fresque, Tolstoï s'illustre dans ces sept nouvelles par la maîtrise du détail. Avant que le romancier ne fasse chanter le choeur de l'histoire, le nouvelliste nous murmure la poésie des petits évènements : ici la neige se lève, là des paysans délibèrent. Le hennissement du cheval solitaire, la riche musique du violoniste crasseux entonnent à l'unisson une même plainte : celle de la nature blessée. Car la nature est l'autre nom de l'authenticité, mise en péril par le calcul égoïste, et de la communauté, que la société bourgeoise prétend civiliser. En peignant la détresse d'une Russie anonyme, Tolstoï offre un récit à tous ceux que l'Histoire a exclus.
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La Mort d'Ivan Illitch ; Maître et serviteur ; Trois morts
Léon Tolstoï
- Le Livre de Poche
- Classiques
- 23 Juin 1988
- 9782253001775
Trois nouvelles, six morts exemplaires, dont celle d'Ivan Illitch l'agonie la plus célèbre de la littérature.
La mort, la vie et son mensonge soit qu'au dernier moment on s'accroche encore à ce mensonge comme la vieille dame (Trois morts), soit qu'on s'en dépouille enfin, comme Ivan Illitch, soit qu'on meure, comme l'arbre, «paisiblement, honnêtement, en beauté».
«A la grâce de Dieu. Nous y passerons tous un jour !» Préface et commentaires de Dominique Fache. -
Dimitri Nekhlioudov, militaire en permission dans la région de Nijni Novgorod, mène une vie fastueuse : soirées mondaines, amis aristocrates et mariage princier en perspective. Cette existence prend une autre tournure quand il est appelé à être juré lors d'un procès pour meurtre. Et quelle n'est pas sa surprise de reconnaître au rang des accusés Katioucha Maslova, son amour de jeunesse, devenue prostituée. Lui qui l'a autrefois abandonnée, de quelle manière agira-t-il durant ce procès ? À partir d'un simple fait divers, Tolstoï se livre à une passionnante exploration du système judiciaire. Après Anna Karénine et La Guerre et la Paix, Résurrection (1899) marque un tournant dans sa carrière : il invente un nouveau roman, «le roman idéologique, hanté par l'impossible exigence utopique de tout ressusciter» (G. Nivat).
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Bourgeois de bonne famille, Ivan Ilitch est un homme intelligent et respectable. De succès en succès, le magistrat mène une vie tranquille. Mais un mal sourd, inconnu, le frappe. La maladie vient troubler une vie de plaisirs et de conventions. L'agonie, lente et douloureuse, pousse Ivan Ilitch à l'introspection et, au moment de mourir, la médiocrité de son existence lui saute aux yeux. Seul, il attend la mort comme une libération. Publié en 1886, La Mort d'Ivan Ilitch décrit l'angoisse de la mort au crépuscule d'une vie «la plus simple, la plus ordinaire et aussi la plus effroyable qui fût».
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Tolstoï eut pour la première fois l'idée du texte qui devint Le Faux Coupon en 1880. Il en laissa une ébauche de côté durant plus de vingt ans, sans pour autant cesser d'y penser - il y fit de nombreuses allusions dans son journal. Il le reprit en 1902, pour ne l'achever qu'en 1904. Il ne le publia jamais, et le récit parut après sa mort, en 1911.
Oeuvre-testament sur la puissance mortifère de la cupidité, capable de faire oublier toute droiture et toute décence, Tolstoï y expose, avec son immense talent de conteur, sa foi profonde en le fait que la rédemption naît toujours d'un sacrifice, et que le véritable héros n'est pas celui qui se venge d'une faute en se rendant coupable d'une autre, mais celui qui renonce à tout pour interrompre le cycle terrible du meurtre, du mensonge et de l'humiliation. -
Ce classique de la littérature de l'enfance a été écrit par un très jeune homme pour qui le souvenir n'est pas lié à la nostalgie, à l'attendrissement poétique, mais qui voit dans l'écriture le seul moyen de se libérer de ses chaînes et d'aborder l'âge d'homme. D'où le ton si particulier de ce livre, sa tension, son étrange et presque aveuglante vérité, son parfum de fraises sauvages. Enfance, Adolescence, Jeunesse est aussi un des tableaux les plus évocateurs qu'un écrivain nous ait laissés de la Russie du XIX? siècle : la campagne et la vie urbaine, Isnaïa Poliana et les tavernes de Moscou, les nourrices, les précepteurs, les étudiants, les princes, les bals, le jeu, les maîtres et les esclaves.
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Écrits entre 1860 et 1906, ces récits illustrent la lutte contre le pouvoir despotique du tsar. Tolstoï y dénonce la violence militaire (Après le bal raconte le désamour du narrateur pour une jeune fille dont il a surpris le père, colonel, organisant la bastonnade d'un soldat) et s'interroge sur la violence révolutionnaire - notamment celle des «décembristes», auteurs de la tentative de coup d'État du 14 décembre 1825. À la fin de sa vie le ton se fait religieux, exprimant le besoin de repentir (Notes posthumes... reprend la fameuse légende du tsar Alexandre I?? se faisant passer pour mort et allant finir sa vie en Sibérie, sous un faux nom, par expiation volontaire). Comment construire une société plus juste, une société meilleure ? Tolstoï exprime ici un engagement philosophique, littéraire et moral : l'engagement d'une vie.
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Hadji Mourat est un chef caucasien dont Tolstoï a fait le héros d'une ultime grande oeuvre. Malgré ses dimensions modestes, elle nous présente un vaste et saisissant tableau de la «guerre de pacification» du Caucase, à laquelle le romancier avait lui-même pris part un demi-siècle plus tôt et dont il avait rapporté Les Cosaques. Le choix d'un tel personnage est profondément révélateur : sa mort héroïque en fait un symbole de la vie même dans ce qu'elle a de plus irréductible. Ce récit, que Tolstoï n'a cessé de récrire pour le rendre parfait, n'a rien perdu de son actualité : il permet de déchiffrer la cruelle histoire contemporaine.