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Léon Bloy
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Qu'est-ce qui se cache derrière le bon sens, la bien-pensance et les expressions toutes faites de la bourgeoisie : rien! du vide! de l'hypocrisie! de la petitesse d'esprit!
Un décorticage et un retournement malins des expressions toutes faites et de la bien- pensance. (Exemple : « Personne n'est parfait.», «Être dans les nuages», «L'argent ne fait pas le bonheur... mais il y contribue!», «Les absents ont toujours tort», etc.
Écrivain et polémiste, au mysticisme chevillé au corps, Léon Bloy (1846-1917) est notamment l'auteur du roman "Le Désespéré." Il exercera une influence importante sur des écrivains tels que Céline, Bernanos, Ernst Jünger, ou encore Philippe Muray. Sa dénonciation de l'antisémitisme sera même saluée par Franz Kafka. -
Léon Bloy est né à Périgueux en 1846. Son père est athée, sa mère est bigote. Il
interrompt tôt ses études, commence à écrire et dessiner puis monte à Paris à 18 ans.
Longtemps haineux de Jésus et de son Eglise, il se convertit après sa rencontre
déterminante avec Barbey d'Aurevilly en 1869. Durant la guerre de 1870, Bloy se bat
comme franc-tireur. Il commence sa carrière littéraire à 36 ans, débordant d'activité et
d'un talent furieux, écrivant romans et pamphlets. Il meurt en 1917. -
Incendiaire volontaire qui brûle pour la littérature, ne rendant de compte à personne sinon à un Dieu terriblement absent, Léon Bloy a mis tout son furieux génie dans ces trente contes ; implacables et hilarantes nouvelles où l'horreur se conjugue au familier, et où, sans jamais se départir d'une distinction grammaticale, il nous fait douter de son sérieux jusqu'au moment de l'explosion. Cet enragé, revenu d'un temps qu'on croyait disparu, pointe sur notre globe affolé sa griffe moqueuse : malheurs et turpitudes sont notre lot et ne valent qu'éclats de rire. « Je le confesse, avoue-t-il, il n'est pas en mon pouvoir de me tenir tranquille. Quand je ne massacre pas, il faut que je désoblige. C'est mon destin. J'ai le fanatisme de l'ingratitude. »
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Premier roman de Léon Bloy, Le Désespéré (1887) est un pavé dans la mare de tous les conformismes.
Caïn Marchenoir est le héros de ce roman largement autobiographique: catholique intransigeant révolté par le silence de Dieu et la vaine attente de la rédemption, paria parmi les hommes, il lance le plus violent des anathèmes contre ses contemporains. Le Désespéré est tout à la fois un cri de révolte, un amoureux blasphème, un pamphlet vitriolé contre la foule des "digérants" républicains et la "Grande Vermine" des lettres.
Mais Le Désespéré est surtout un aérolithe littéraire, écrit dans une langue barbelée de mors rares, étrangement mystique, une oeuvre d'une surprenante modernité. Cette édition, abondamment annotée et qui tient compte des différents états du texte, offre un éclairage précieux sur ce formidable roman de l'inquiétude spirituelle.
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Imprécateur et pamphlétaire « par amour », selon sa formule, Léon Bloy est un auteur de l'excès, de la démesure, de l'engagement total. Sa plume, si révoltée soit-elle, n'est pas celle d'un révolutionnaire : elle est d'abord animée par la défense des pauvres, la dignité de l'homme, l'amour de Dieu et la figure du Christ. Au mépris de tout confort social, intellectuel, spirituel, ce chrétien farouchement attaché à l'esprit des Évangiles s'est toujours situé en dehors de toute institution ou appartenance.
« Pèlerin de l'Absolu », il accepte de se faire mendiant pour gagner la liberté de dire la vérité, et il traque la bêtise dont l'illustration parfaite à ses yeux est « le bourgeois, cet homme qui ne fait aucun usage de la faculté de penser ». Le terme de « bourgeois » ne recouvre pas ici une catégorie sociale : le « bourgeois » est un état d'esprit, une idéologie, un inconscient, c'est même un langage, le langage des « lieux communs » dont Bloy fait la patiente exégèse. Bloy, qui intitule son premier livre Propos d'un entrepreneur de démolitions, s'en prend à l'esprit bourgeois en quoi il voit la haine de tout ce qui est beau et essentiel, il attaque ceux qui détestent l'Absolu et qu'il nomme les « théophobes ». Il pourchasse ainsi les métamorphoses de cette « théophobie » chez les politiques, les écrivains, les journalistes, les athées, et aussi, bien que ou parce que converti au catholicisme, chez les chrétiens eux-mêmes. Le catholique Bloy est en effet le plus sévère critique des petites et grandes bassesses des chrétiens de son temps, qu'il met en cause avec une violence magistrale, n'hésitant pas à se brouiller avec la majorité de ses coreligionnaires.
Les pamphlets occupent une place relative dans l'oeuvre de celui qui a tant indisposé ses contemporains. L'auteur des Méditations d'un solitaire et de L'Âme de Napoléon a bâti une oeuvre immense à travers laquelle se déploient une impressionnante philosophie de l'histoire et une réflexion sur la fin des temps digne des premiers chrétiens.
Les ouvrages dont est constituée cette oeuvre majeure ont sans cesse été éclipsés par un ou deux titres, et il ne fut guère aisé jusqu'à présent de se faire une idée d'ensemble des essais et des pamphlets d'un auteur si singulier. En réunissant la quasi-totalité des essais de Léon Bloy, des plus célèbres, comme l'Exégèse des lieux communs et Belluaires et Porchers, aux plus rares, comme Celle qui pleure, Le Révélateur du Globe et l'inachevé Dans les ténèbres, en passant par Le Fils de Louis XVI et Le Salut par les Juifs, ce livre constitue le plus considérable volume d'oeuvres de Léon Bloy jamais publié. Un siècle après la mort de l'auteur, survenue à l'automne 1917, l'oeuvre de celui qui ne voyait pas qu'il fût possible d'écrire autrement qu'« au seuil de l'Apocalypse » est ainsi à nouveau disponible et présentée dans sa cohérence.
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«Je ne suis ni journaliste, ni écrivain, ni pamphlétaire, [...] ni quoi que ce soit enfin, sinon le catholique Léon Bloy » : cette étonnante façon de se présenter souligne la singularité d'un romancier qui a pris pied par effraction sur la scène littéraire et médiatique.
Dans les quelque 250 articles qu'il a laissés, cet émule de Barbey d'Aurevilly pourfend les ennemis de sa foi et les moeurs d'une époque laïque qui le traite en paria. Sa plume acérée met à bas tous les grands : il ridiculise le naturalisme de Zola et la pensée historique de Renan ; il s'attaque à Barrès aussi bien qu'à Daudet. Ses pamphlets ironisent sur la démocratie, dénoncent le colonialisme, conspuent la modernité.
La truculence de Bloy et sa clairvoyance implacable ont attiré les directeurs de journaux, qui pourtant s'y sont souvent brûlés. Car s'il fut rédacteur au Chat noir, au Gil Blas ou encore au Mercure de France, il méprisait la presse avec fureur. C'est ce rapport paradoxal à la prose journalistique que la présente anthologie explore, retraçant la quête d'un écrivain qui affronta l'anecdotique pour y percer à jour les signes de l'Absolu divin.
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«C'était une impossible rencontre. À un siècle de distance, celle d'un empereur, Napoléon, et d'un écrivain maudit, Léon Bloy. L'un croyait à peine au ciel, l'autre, pour ainsi dire, y vivait. L'un voyait dans la religion un simple instrument de gouvernement, un adjuvant de son ambition toute terrestre ; l'autre pratiquait l'extase et l'oubli de soi dans un catholicisme mystique, sombre et flamboyant. L'un mena sa vie comme un météore dont l'éclat illumine encore les imaginations ; l'autre fut un vaincu de l'existence, vivant misérablement dans les emportements vains et les fureurs impuissantes, écrivant faute de vivre et ne vivant jamais bien d'une écriture pourtant magnifique. L'un voyait les humains comme la pâte qu'on modèle pour construire son destin, indifférent aux autres et tout entier dans sa propre légende ; l'autre puisait dans sa foi une immense compassion pour le pauvre, le laid, l'oublié, préférant toujours les humbles aux puissants, apercevant le salut dans le regard des réprouvés. L'un croyait à la force, l'autre à la faiblesse. Et pourtant Napoléon fournit à Léon Bloy le sujet d'un de ses grands livres, l'un des plus étranges et des plus beaux qu'on ait écrits sur l'homme inépuisable. Dans l'océanique bibliographie impériale, L'Âme de Napoléon figure parmi la poignée de curiosités fascinantes, la gerbe de textes hors du commun que le petit général corse a suscités chez les grands écrivains.» Laurent Joffrin.
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Clothilde est née dans la misère ouvrière du Second Empire et a toujours été inspirée par sa foi chrétienne. Mariée à un ivrogne qui l'oblige à se prostituer pour subvenir aux besoins du couple, elle rencontre Leopold, un peintre qui n'hésite pas à jouer le rôle de protecteur auprès de la jeune femme. Mais la mort prématurée de celui-ci entraînera Clothilde au fond de la misère...
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Les colères, les peurs et les exaltations du grand pèlerin de l'absolu. Des mots qui font sursauter. L'auteur du mot qui frappe.
Léon Bloy (1846-1917) est un bloc erratique dans la littérature fin-de-siècle. Il récuse les langues mordorées de son époque pour se lancer, avec véhémence, dans le déchiffrement du mystère qu'est l'homme. Il le fouille sans complaisance, mettant à nu ses faiblesses et ses souffrances. Pamphlétaire corruscant, il combat la société bourgeoise de son temps, mais aussi ses ennemis, comme Zola et les naturalistes. La plupart de ses romans ont un caractère autobiographique et prennent leur essor dans un Journal tenu sans relâche pendant un quart de siècle (1892-1917). C'est ce document que Bloy destinait lui-même à la publication qui est donné ici, entouré pour la première fois des clefs qui permettent au lecteur moderne de déchiffrer les nombreuses allusions à la vie et à l'époque de l'auteur. Pierre Glaudes est professeur à l'université de Toulouse-Le Mirail ; il a publié de nombreux travaux sur la littérature française du XIXe et du XXe siècle (notamment sur Balzac, Barbey d'Aurevilly et Huysmans). -
Obsession terrible ! Entendez-vous ce concert, dans ce palais en fête, cette musique, ces instruments de joie et d'amour qui font croire aux hommes que leur paradis n'est pas perdu ! Eh bien, pour moi, c'est toujours la fanfare du lancer, le signal de la chasse à courre. Est-ce pour moi, aujourd'hui ?
Est-ce pour mon frère ? Et quel moyen de nous défendre ?
Léon Bloy c'est le goût de l'hyperbole, les visions mystiques, l'intransigeance religieuse, les injures aux confrères, les injonctions et le chantage à la misère («Toute personne qui possède un franc me doit cinquante centimes»), mais par la puissance de son verbe et la sincérité de son exigence, il parvenait à donner ses lettres de noblesse à l'abjection. Qui écrit comme cela de nos jours ? Personne. Le siècle des charognes était pour lui le XIXe, mais ce pourrait tout aussi bien être le XXe ou celui en cours : «L'histoire est le déroulement d'une trame d'éternité sous des yeux temporels et transitoires.» Félix de Recondo naît en Espagne en 1932 et obtient à Paris, en 1958 son diplôme d'architecture.
Ce sera le début d'une brillante carrière mais son amour pour la peinture lui fera abandonner l'architecture en 1972. Il dessine alors de très grands formats et utilise une vieille technique de la Renaissance négligée par les peintres actuel : la pointe d'argent. Il découvrira plus tard, à Pietrasanta où il retournera pendant dix ans, que sculpter le marbre et travailler le bronze sont des expressions majeures de son art.
Il accompagne ici de
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La dernière cuite : et autres histoires désobligeantes
Léon Bloy
- Editions Des Lumieres
- 15 Janvier 2024
- 9782487102064
Voici trente contes cruels, assassins même, découpés au hachoir par le grand Léon Bloy (1846-1917). Ces « histoires désobligeantes » se lisent comme on boit un alcool : à chaque page on explore plus avant les bassesses humaines, à chaque gorgée on se grise davantage d'un rire justicier.
C'est que l'auteur, fervent catholique, pamphlétaire rageur, réactionnaire distingué et défenseur des pauvres, s'ingénie à dénoncer la méchanceté des bourgeois et la médiocrité de ses contemporains.
Ses crimes littéraires, il les signe à la pointe saignante de sa plume : « Je taille mes projectiles avec le plus d'art que je puis et je me ruine à choisir, pour cet usage, les plus dispendieuses matières. L'un de mes rêves est d'être un joaillier de malédictions. »
Cette édition comprend également le pamphlet Léon Bloy devant les cochons. -
La question juive a un intérêt transcendant pour les quelques fous qui rêvent de savoir le dessous des cartes du Jeu divin ; pour les autres, le livre de M. Bloy aura, du moins, une valeur d'actualité, et les lecteurs de cette catégorie seront bien surpris que l'on traite un tel sujet en citant les évangiles et non pas les « Archives israélites », en invitant le peuple, non pas à « prendre », mais à « comprendre », et en insinuant qu'au-delà des petites querelles de pauvre à riche, il y a la grande querelle du Fini et de l'Infini, autrement insoluble encore, autrement « actuelle » que tout ce que les hommes peuvent inventer dans leur absurde rage d'être malheureux.
Remy de Gourmont
Léon Bloy (1846-1917) fut lun des derniers imprécateurs de la langue française. Les éditions La Part Commune ont déjà publié plusieurs de ses ouvrages : Le désespéré, La Femme pauvre, Le sang du pauvre, Poèmes en prose, Sueur de sang et Méditations dun solitaire en 1916.
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Ces Méditations nous offrent toujours le Bloy imprécateur, vociférant sa critique sociale, son dédain colérique à l'égard du peuple (il ne se range cependant pas du côté de quelque élite que ce soit, puisqu'il déteste les puissants) et livrant une satire du crétinisme bourgeois, dont il voit dans la guerre un effroyable déchaînement. Mais l'invective s'accompagne également de temps de recueillement et de prière devant la mort de certains de ses amis, que Bloy évoque avec tendresse. Proche lui-même du terme de sa vie, le vieil ours grogne encore mais d'une voix plus sourde, et sa misanthropie s'adoucit d'un sentiment de fraternité pour les « pauvres soldats ». La violence extrême de la guerre l'accable et, durant ces heures crépusculaires, le fait longuement songer aux âmes mortes de ceux qu'il a perdus, âmes vers lesquelles il se tourne et que « rien n'étonne, ayant dû passer elles-mêmes par le creuset où s'anéantissent les illusions. » Delphine Descaves
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Le révélateur du globe ; Christophe Colomb et sa béatification future
Léon Bloy
- Millon
- Golgotha
- 19 Septembre 2019
- 9782841373635
Dans cette hagiographie, Léon Bloy veut arracher Colomb à la destinée de silence et d'ingratitude qui pèse sur sa mémoire depuis plus de quatre siècles, se battant contre la mer ténébreuse de l'ignorance, la médiocrité de son époque. L'Église se doit de réparer l'injustice commise par le choléra moderne de la librepensée contre celui qu'il considère l'Envoyé de Dieu, le second Rédempteur de l'humanité. Le navigateur devient guide intérieur, il s'agit d'imiter sa force dans la foi et son courage. Bloy s'inscrit derrière le portrait de son héros, dont il partage « les pesantes agonies et les noires tentations de la mélancolie des exilés ».
... Le navigateur ne sera pas canonisé.
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Dans cet essai, paru en 1908, L. Bloy dénonce l'apostasie du catholicisme mondain qui vit de l'exploitation des pauvres, le sang du pauvre symbolisant l'argent. Il entend montrer comment le monde industriel est régi par les seules lois de l'économie.
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Léon Bloy (1846-1917) ressemble à un prophète de l'Ancien Testament dénonçant les vices de la société qui l'entoure. Il ne cesse de lancer ses anathèmes contre la veulerie de ses contemporains, de fustiger leur matérialisme, leur incapacité de s'élever au-dessus des mesquineries quotidiennes et de concevoir un quelconque idéal. Pèlerin d'un absolu situé hors du temps, menant une vie non pas de moins (bien au contraire) mais de marginal bourru, Bloy a fini par devenir un étranger dans son propre pays, moqué, honni. Ses romans (La Femme Pauvre, Le Désespéré) et ses nouvelles (Histoires désobligeantes) n'ont d'abord été appréciés que par de rares lecteurs avertis. Quant à son Journal, auquel il a consacré les vingt-cinq dernières années de sa vie, il est resté totalement méconnu. Il s'agit pourtant d'un des textes majeurs de cette littérature autobiographique qui mène des Confessions de Rousseau au Journal de Gide. Avec une intransigeance et une violence qui n'ont pas leur pareil, Bloy retrace l'histoire de sa vie et de son oeuvre, évoque ses rencontres, enregistre ses impressions de lecture, nous fait part de ses tentations, de ses colères, de ses doutes, de ses déchirements. Ce texte n'est pas seulement un document unique sur la Belle Epoque, mais aussi le cri d'un homme de douleur meurtri dans sa chair et dans son âme.
Robert Kopp. -
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1885. Cette quête sera couronnée de succès - si l'on peut dire - puisque le commanditaire du pamphlet hebdomadaire se désistera dès la quatrième livraison, effaré par la virulence du " journaliste " : le cinquième numéro, rédigé et composé, ne verra jamais le jour. Il faut bien avouer que Léon Bloy ne manie pas la litote dans ses brûlots où il attaque avec une rare violence les " Argousins de la Pensée ". Et de Victor Hugo à Jules Ferry, de Zola aux critiques en vue, c'est toute l'époque qui est passée à la moulinette de la colère véhémente et diffamatoire de Bloy... Laquelle si elle excède de beaucoup le raisonnable, n'en reste pas moins le diagnostique intempérant mais lucide d'une certaine salauderie morale !
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qu'est-ce que la "verve" ? pour la définir, les dictionnaires, comme le grand littré et le petit larousse, ont recours à une métaphore : "chaleur d'imagination", disent-ils.
bonheur d'expression qui surprend le lecteur, arrêté soudain par un "mot", une réflexion, une répartie, dont la justesse et la cocasserie inattendue le laissent ravi devant la page ouverte. depuis que la langue existe, la verve n'appartient qu'à ceux qui sont pris par la rage des mots et du verbe. bref, tous les grands créateurs et les virtuoses du langage. mais elle n'apparaît pas seulement dans les oeuvres imprimées ; certains la confient à leur journal intime ou la sèment en formules heureuses dans la conversation.
les plus brillantes (qui ne sont pas toujours les plus connues) sont rassemblées dans cette collection.
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Voici un pamphlet incandescent. Avec Belluaires et Porchers, Léon Bloy (1846-1917), catholique acharné, écrivain sans le sou, brandit le glaive. Les belluaires, ces farouches gladiateurs romains, sont son modèle, et les porchers, qui conduisent les bêtes à la boue, sa hantise.
Ainsi ce chercheur d'Absolu pourfend les médiocres et les mécréants. En apôtre des pauvres et des humiliés, il assassine les fausses gloires et prend la défense des poètes injustement excommuniés.
Dans ces pages, il appelle à comparaître entre autres Lautréamont (« Pauvre rastaquouère sublime ! »), Alphonse Daudet (« un amas de fumier »), Edmond de Goncourt (« un volatile parvenu »), Ernest Renan (« ce pédant célèbre »), Gustave Flaubert (« ce lamentable colosse »), Barbey d'Aurevilly (« le maître imagier de la Désobéissance »), Ernest Hello (« cette merveilleuse rareté qu'on appelle une âme »), Paul Verlaine (« ce puissant poète agité d'absolu »), Paul Bourget (« ce fendeur de poils et cet englueur d'atomes »), ou encore Maurice Barrès (« cet amoureux de lui-même »)...
Sa verve prodigieuse, sa rage mystique, Bloy les met ici au service d'une vision charnelle de l'art et de la foi, contre toutes les bien-pensances. -