J'étudie dans cet ouvrage le mode de production capitaliste et les rapports de production et d'échange qui lui correspondent. II ne s'agit point ici du développement plus ou moins complet des antagonismes sociaux qu'engendrent les lois naturelles de la production capitaliste, mais de ces lois elles-mêmes, des tendances qui se manifestent et se réalisent avec une nécessité de fer. Au premier abord, la marchandise nous est apparue comme quelque chose à double face, valeur d'usage et valeur d'échange. Ensuite nous avons vu que tous les caractères qui distinguent le travail productif de valeurs d'usage disparaissent dès qu'il s'exprime dans la valeur proprement dite. J'ai le premier mis en relief ce double caractère du travail représenté dans la marchandise. Tant qu'elle est bourgeoise, c'est-à-dire tant qu'elle voit dans l'ordre capitaliste, non une phase transitoire du progrès historique, mais bien la forme absolue et définitive de la production sociale, l'économie politique ne peut rester une science qu'a condition que la lutte des classes demeure latente ou ne se manifeste que par des phénomènes isolés.
«Le Travail» est au programme des Prépas scientifiques de 2022-2023, ce texte constitue une parfaite introduction à la pensée de Marx.
Premier chapitre du «Capital», ce texte explore un concept au coeur de notre société de consommation contemporaine. Ce chapitre parut en France en 1872, aux prix de dix centimes. Ainsi publié sous forme de petits fascicules, en livraisons périodiques, «Le Capital», oeuvre immense mais chère, «sera plus accessible à la classe ouvrière, et pour moi, déclare Marx à son éditeur français, cette considération l'emporte sur toute autre». Il se trouve en outre que «La Marchandise» contient l'une des trouvailles les plus importantes du «Capital», plus que jamais d'actualité dans ce monde où tout est devenu marchandise.
« La méthode d'analyse que j'ai employée, et qui n'avait pas encore été appliquée aux sujets économiques, rend assez ardue la lecture des premiers chapitres, et il est à craindre que le public français, toujours impatient de conclure, avide de connaître le rapport des principes généraux avec les questions immédiates qui le passionnent, ne se rebute parce qu'il n'aura pu tout d'abord passer outre.
C'est là un désavantage contre lequel je ne puis rien si ce n'est toutefois prévenir et prémunir les lecteurs soucieux de vérité. Il n'y a pas de route royale pour la science, et ceux-là seulement ont chance d'arriver à ses sommets lumineux qui ne craignent pas de se fatiguer à gravir ses sentiers escarpés. » Karl Marx.
Karl Marx (1818-1883) rédige sa Contribution à la critique de la philosophie du droit de Hegel après avoir fui la censure pratiquée en Prusse dans le Paris bouillonnant de la monarchie de Juillet. En 1844, il fait paraître son Introduction en revue. Dès les premières lignes, il mène tambour battant sa critique des régimes réactionnaires en Allemagne et s'attaque à la question politique de la religion : « Le véritable bonheur du peuple exige que la religion soit supprimée en tant que bonheur illusoire du peuple. » Sa qualification d'« opium du peuple » marque les esprits et passera à la postérité.
Le jeune Marx opère sa mue : sa critique radicale de la religion est la première pierre de sa lutte politique, contre l'exploitation de l'homme par l'homme, vers la Révolution.
Dans le monde de l'économie, le caractère fantasmagorique de la marchandise est nommé fétichisme par Karl Marx. Afin d'analyser les formes que prennent les rapports sociaux engendrés par l'échange marchand, l'auteur cherche à décrypter le secret de la valeur. De ces pages géniales, qui appartiennent au premier chapitre du livre I du Capital, sont directement issues la théorie de la réification de Luckacs et celle du spectacle de Debord.
Il faut relire Marx après le déluge. Dans ces Manuscrits économico-philosophiques, rédigés en 1844 à Paris, et publiés pour la première fois en 1932 à Leipzig, ce sont l'inhumanité du capitalisme et l'infamie de ses thuriféraires qui sont dénoncées. Les économistes classiques, tels Smith, Say ou Ricardo, n'ont guère considéré l'ouvrier que comme une bête de somme. Ils n'ont voulu voir dans l'homme qu'une machine à consommer et à produire. Ce qui peut advenir au travailleur en dehors du temps de travail, ils laissent benoîtement au médecin, au juge, au fossoyeur ou bien au prévôt des mendiants le soin de s'en inquiéter quelque peu.
C'est que le travail, activité spécifique de l'homme, n'est plus désormais qu'un gagne-pain, une souffrance et une dure nécessité, pour l'obtention de laquelle tous se livrent - paradoxalement - à la plus âpre des concurrences.
La complète domination de l'économie sur la société traduit une aliénation maximale, que manifeste avec éclat la puissance universelle de l'argent : « notre valeur réciproque, écrit Marx, est pour nous la valeur de nos objets réciproques».
À l'occasion d'une célèbre polémique avec Proudhon, Marx règle, dans «Misère de la philosophie», ses comptes avec une certaine idée du socialisme et de l'économie. Critiquant le socialisme "petit-bourgeois", il précise ses thèses et en donne une version très accessible dans un texte brillant - et directement écrit en français - qui peut servir d'introduction pour qui veut s'initier à cet auteur. Outre la préface de Jean Kessler, qui répond à la question: "Peut-on encore lire Marx aujourd'hui?", le lecteur trouvera ici rééditée une lettre de Proudhon à Marx dans laquelle il repousse l'idée de révolution brutale.
Il est des textes qui ont une réputation pauvrement décalée au regard de leur profondeur analytique. Qu'a-t-on retenu des essais d'histoire immédiate de Karl Marx, face aux événements qui secouent la France entre 1848 et 1851, sinon la formule triviale qui voudrait qu'événements et personnages surgissent deux fois, la première comme grande tragédie, la seconde comme misérable farce ?Or les écrits de Marx, historien de la France, sont avant tout des modèles d'histoire conceptuelle. Tocqueville, son contemporain, a forgé, comme grille d'analyse de la démocratie libérale, le couple antagonique liberté-égalité ; Marx nous a laissé en héritage le couple société-État. Historiens, philosophes, sociologues et politistes n'ont cessé d'en débattre depuis lors : autonomie relative de l'État, limites de la société civile, ou bien encore notion, vite devenue inusable fourre-tout, de «bonapartisme». Éclairer l'héritage conceptuel et interprétatif de Marx, qui d'autre mieux que Maximilien Rubel pouvait le faire dans Karl Marx devant le bonapartisme, étude toujours lumineuse sur le statut historique, philosophique et politique de l'État dans la pensée marxienne ?
Argent, État, prolétariatÉconomie et philosophieDe l'abolition de l'État à la constitution de la société humaineLa Sainte Famille ou Critique de la critique critiqueL'Idéologie allemandeLe Manifeste communisteDe la Critique de l'économie politiqueDu Capital
Les Éditions sociales se sont imposées depuis leur recréation comme la maison d´édition de référence des écrits de Marx et d´Engels. La parution en 2016 d´une version révisée par J.-P. Lefebvre de sa traduction de 1983 du livre 1 du Capital a participé de cette reconnaissance. La publication prochaine du livre 1 du Capital en format poche permettra tout d´abord de rendre à nouveau disponible sur le marché l´édition de 2016, aujourd´hui épuisée. Elle sera aussi l´occasion d´une réactualisation du texte, notamment la correction des coquilles, l´ajout d´une introduction et la refonte de l´index. Cette initiative vise plus largement à fournir à un prix accessible et dans un format maniable, la meilleure traduction du Capital en circulation.
Quel est l'objet analysé dans le livre I du Capital ? Marx le dit: "C'est le mode de production capitaliste et les rapports de production et d'échange qui sont les siens". Le coeur du livre I, c'est la théorie de la plus-value, théorie scientifique de ce dont les prolétaires ont l'expérience quotidienne : l'exploitation de classe. La section III et la section IV traitent des deux formes fondamentales de la plus-value dont dispose la classe capitaliste pour pousser au maximum l'exploitation de la classe ouvrière : ce que Marx appelle la plus-value absolue, et la plus-value relative.
«Le capitalisme n'a aucune valeur historique, aucun droit historique à la vie, aucune raison d'être sociale, qu'autant qu'il fonctionne comme capital personnifié. Ce n'est qu'à ce titre que la nécessité transitoire de sa propre existence est impliquée dans la nécessité transitoire du mode de production capitaliste. Le but déterminant de son activité n'est donc ni la valeur d'usage ni la jouissance, mais bien la valeur d'échange et son accroissement continu. Agent fanatique de l'accumulation, il force les hommes, sans merci ni trêve, à produire pour produire, et les pousse ainsi instinctivement à développer les puissances productrices et les conditions matérielles qui seules peuvent former la base d'une société nouvelle et supérieure.
Dans la préface de 1867 à la première édition du Capital, Karl Marx avertit le lecteur : «Dans toutes les sciences le commencement est ardu. Le premier chapitre, principalement la partie qui contient l'analyse de la marchandise, sera donc d'une intelligence un peu difficile.» Ce «premier chapitre», comme on le lit dans la même préface, est le résumé d'un écrit antérieur dont le Capital est le prolongement. Il s'agit précisément du présent livre, Critique de l'économie politique, que nous proposons de nouveau, cent cinquante ans après la première édition de 1859, dans la «bibliothèque jeunes» de notre maison d'édition.
Le choix d'insérer dans cette collection un texte que Marx lui-même considérait comme un des plus ardus de son élaboration s'explique en lui-même. La «bibliothèque jeunes» se fonde sur le présupposé qu'il existe, parmi les nouvelles générations, aujourd'hui plus que jamais, une faim de théorie qui ne se satisfait pas d'aliments prémâchés.
Le succès rencontré par les titres importants déjà publiés nous a confortés dans cette conviction. Les «lecteurs qui veulent apprendre quelque chose de neuf et par conséquent aussi penser par eux-mêmes» - vers lesquels Marx se tourne expressément - sont présents parmi les jeunes d'aujourd'hui en nombre beaucoup plus grand que ne le soupçonne le conformisme paresseux de nombreux sociologues à la mode.
La crise des relations globales actuelle a produit, entre autres, une énième «redécouverte de Marx». Ces fondements théoriques de la doctrine économique marxiste se devaient d'être présents dans la «bibliothèque jeunes». Car c'est précisément dans l'«analyse de la marchandise» que réside l'explication ultime du phénomène typiquement capitaliste de la crise.
Description et analyse de l'attaque en 1871 par les troupes de Thiers des membres de la Commune de Paris, et réflexion du philosophe sur les modalités de la prise du pouvoir.
Les deux textes que nous avons rassemblés dans ce volume ont été rédigés entre 1847 et 1865. Mais bien qu'ils aient été écrits voici près de cent cinquante ans, et malgré leur concision, ils ont l'étonnante capacité d'éclairer nombre de problèmes actuels. Ils sont en outre une illustration des capacités de Marx à «populariser» des notions complexes : ils présentent en effet les fondements de l'analyse économique de manière à la fois simple et scientifique. Ces deux ouvrages, Travail salarié et capital ainsi que Salaire, prix et profit, offrent une base solide et irremplaçable pour l'étude de la théorie marxiste de l'économie.
Travail salarié et capital trouve toute sa richesse et sa modernité dans la combinaison entre le but pour lequel il a été écrit et son idée-force. Selon celle-ci, c'est le propre du capitalisme de dissimuler les rapports entre les hommes sous l'apparence de rapports entre « choses ». Les caractéristiques mystérieuses de « choses » telles que le capital ou le salaire peuvent être clarifiées en les ramenant aux rapports qui leur sont sous-jacents, des rapports entre les hommes. Et ce qui explique l'actualité de ce texte, c'est précisément que le rapport fondamental, aujourd'hui encore, n'a pas changé. La société se fonde sur la base du rapport instauré entre la minorité d'hommes qui monopolisent les moyens de production - les capitalistes - et la grande majorité de ceux qui en sont privés et qui, par conséquent, sont contraints de vendre leur capacité de travailler - les salariés.
Salaire, prix et profit poursuit le même but. À l'origine, il s'agit d'un document lu par Marx au cours de deux séances du Conseil général de l'Association internationale des travailleurs, la Première internationale. Les «nouveautés» que les deux dirigeants de la Première internationale, sans s'en rendre alors réellement compte, eurent la chance de connaître en avant-première, ne sont autres que la découverte fondamentale de la «valeur du travail» ou, plus précisément, du fait qu'il est impossible de déterminer cette valeur sans introduire le concept de «force de travail». Salaire, prix et profit constitue ainsi la première explication scientifique du mécanisme de l'exploitation capitaliste.
Rédigé à chaud à partir de documents, cet opuscule tente d'expliquer le coup d'Etat du 2 décembre 1851. Comment comprendre le succès du futur Napoléon III, cet aventurier qui va à l'encontre des royalistes du parti de l'ordre en rétablissant le suffrage universel masculin, tout en réprimant les manifestations des démocrates, et que les Français plébiscitent néanmoins le 21 décembre 1851 oe
Marx (1818-1883) n'a cessé depuis un siècle d'être au co-eur des luttes idéologiques du monde contemporain. Génie multiforme, il est à la fois le philosophe qui renverse la philosophie idéaliste de Hegel (La Sainte Famille, 1845), l'historien des révolutions (Les Luttes de classes en France, 1850), le pamphlétaire qui donne au prolétariat une doctrine, l'économiste du Capital et l'un des fondateurs de l'Internationale. Mais sous sa dispersion apparente, son o-euvre n'a jamais qu'un seul but, la quête des contradictions de la société capitaliste et des moyens de leur résolution.
Si Marx fascine tant les philosophes, c´est peut-être parce qu´il a si vigoureusement dénoncé l´illusion de « la philosophie », le « discours de la mauvaise abstraction », toujours idéaliste même sous des dehors matérialistes, et toujours stérile malgré sa grandiloquence.
Pourtant, à n´en pas douter, comme le montrent les cent textes rassemblés dans cette anthologie - pris dans les oeuvres de jeunesse et surtout dans Le Capital et ses brouillons -, l´oeuvre de Marx est d´une éclatante richesse philosophique. L´introduction de Lucien Sève revisite le corpus marxien et expose pour la première fois avec précision le réseau catégoriel d´ensemble qui constitue le fond de la « Logique du Capital » : essence, abstraction, universalité, objectivité, matière, forme, rapport, contradiction dialectique, histoire, liberté...
Outre l´introduction et les notes qui accompagnent chacun de ces textes, un index des concepts philosophiques détaillé contribue à faire de ce volume un précieux instrument de travail et de culture.
Cent textes choisis, traduits et présentés par Lucien Sève.
«Marx (1818-1883) n'a cessé depuis un siècle d'être au coeur des luttes idéologiques du monde contemporain. Génie multiforme, il est à la fois le philosophe qui renverse la philosophie idéaliste de Hegel (La Sainte Famille, 1845), l'historien des révolutions (Les Luttes de classes en France, 1850), le pamphlétaire qui donne au prolétariat une doctrine, l'économiste du Capital et l'un des fondateurs de l'Internationale. Mais sous sa dispersion apparente, son oeuvre n'a jamais qu'un seul but, la quête des contradictions de la société capitaliste et des moyens de leur résolution.» Françoise Mélonio.
«Marx (1818-1883) n'a cessé depuis un siècle d'être au coeur des luttes idéologiques du monde contemporain. Génie multiforme, il est à la fois le philosophe qui renverse la philosophie idéaliste de Hegel (La Sainte Famille, 1845), l'historien des révolutions (Les Luttes de classes en France, 1850), le pamphlétaire qui donne au prolétariat une doctrine, l'économiste du Capital et l'un des fondateurs de l'Internationale. Mais sous sa dispersion apparente, son oeuvre n'a jamais qu'un seul but, la quête des contradictions de la société capitaliste et des moyens de leur résolution.» Françoise Mélonio.
«Marx (1818-1883) n'a cessé depuis un siècle d'être au coeur des luttes idéologiques du monde contemporain. Génie multiforme, il est à la fois le philosophe qui renverse la philosophie idéaliste de Hegel (La Sainte Famille, 1845), l'historien des révolutions (Les Luttes de classes en France, 1850), le pamphlétaire qui donne au prolétariat une doctrine, l'économiste du Capital et l'un des fondateurs de l'Internationale. Mais sous sa dispersion apparente, son oeuvre n'a jamais qu'un seul but, la quête des contradictions de la société capitaliste et des moyens de leur résolution.» Françoise Mélonio.
La polémique littéraire lancée par Marx contre Hegel et sa philosophie du droit sert ici de prétexte pour aborder la question du prolétariat et de son asservissement par l'État, l'argent et la religion. Avec ce texte d'une force polémique rarement égalée, le jeune Marx passe du "démocratisme" au communisme, "remettant sur ses pieds" la dialectique hégélienne.
C'est dans cet ouvrage que se trouve la phrase sans doute la plus connue de Karl Marx :
"La religion est l'opium du peuple".
La question du libre-échange est un discours prononcé par Karl Marx en janvier 1848 devant l'Association démocratique de Bruxelles. Le débat qui fait rage entre les promoteurs du libre-échange et les conservateurs, porte sur les taxes douanières des importations de grains. Marx démontre avec brio que la suppression des taxes douanières, le libre-échange donc, profitera aux capitalistes au détriment des ouvriers et des propriétaires fonciers.
Il en conclut que le libre-échange précipitera l'effondrement final du système capitaliste, et c'est pourquoi, dans seulement dans cette optique révolutionnaire, il va se prononcer pour. Le livre est préfacé par l'économiste Thierry Pouch. Un sujet aujourd'hui brûlant d'actualité.