Que faisons-nous quand nous voyons ? C'est ce que Bonnard et Giacometti peuvent nous aider à comprendre parce qu'ils ont eux-mêmes cherché à le comprendre.
Quant à P., il est l'auteur du récit de la création sur lequel s'ouvre la Bible. Il a eu l'intuition du pouvoir créateur du langage mais, en le réservant à Dieu, il a commis un impair dont les conséquences se sont étendues jusqu'à nous. En remontant son histoire, nous découvrons quelque chose d'important sur une part de nous-mêmes.
Le Tchouang-tseu, l'ouvrage que l'on appelle ainsi parce qu'on en attribue la paternité à un certain Tchouang-tseu, contient les textes les plus étonnants que nous ayons de l'Antiquité chinoise. Le Court Traité, conservé dans son chapitre 2 et dont on ne connaît pas l'auteur, offre du sujet humain et de son rapport au langage, aux choses et à la réalité une vision qui mérite à plusieurs titres notre attention. Elle coïncide, dans son principe, avec celle du philosophe Héraclite. Un intérêt supplémentaire tient au fait que la vision du Court traité est restée incomprise en Chine comme celle d'Héraclite en Europe. Cela fournit un point de vue critique sur l'une et l'autre tradition et permet d'envisager leur dépassement par une véritable connaissance du sujet.
En 1963, l'auteur se rend en Chine, d'abord par jeu puis pour suivre des études. Il ignore tout de ce que le pays vient de traverser. Et heureusement, dit-il. Sans cela, il n'aurait pas persévéré dans cette voie. Ses entrevues avec Wen, jeune femme médecin dont il s'éprend, doivent demeurer furtives. Entretenir une relation avec un étranger ne va pas sans danger. Une seule possibilité s'offre à eux : le mariage. Or, pour cela, Wen doit obtenir l'autorisation de la direction de son hôpital, soit du responsable du Parti. Au-delà des obstacles auxquels se heurtent les deux amants, ce récit saisissant et authentique est aussi un roman d'apprentissage. L'auteur devine peu à peu une réalité sociale et politique censée rester cachée, tandis que sa compagne découvre le passé de sa propre famille.
Voici quelques mois, Jean François Billeter a perdu Wen, son épouse. Face à ce drame, l'auteur a décidé de faire oeuvre utile, de partager les sentiments qui l'ont traversé et les observations qu'il a pu faire dans cette période agitée. Dans ce récit entre confession et journal de bord, il décrit les "opérations salvatrices" qui se produisent en lui au fil du temps. Mais ces observations ne touchent ni la seule personne de l'auteur, ni celle de son épouse en particulier, mais quiconque se trouve confronté à une telle situation. De tels bouleversements sont riches en enseignements : ils nous apprennent "de quoi nous sommes faits". À la précision de l'observation s'ajoute la clarté du style, dans cet ouvrage qui répond à la nécessité de partager une expérience intime à caractère universel.
Depuis l'époque de la philosophie grecque classique, Héraclite a été considéré comme un philosophe de la nature, mais on ne comprend sa pensée que lorsqu'on s'aperçoit qu'elle porte sur le sujet. Ce bref ouvrage démontre que les rares propos qu'on a de lui permettent de la reconstituer et qu'elle est d'un grand intérêt, ce d'autant plus que l'incompréhension dont elle a été l'objet est à l'origine d'une tradition intellectuelle qui a été dominante tout au long de l'histoire occidentale et l'est encore. Héraclite prouve qu'une véritable connaissance du sujet humain était possible de son temps et qu'elle l'est donc aujourd'hui. Héraclite, le sujet comporte une retraduction de tous les propos essentiels d'Héraclite.
«Nous devons prendre une décision. Elle doit avoir deux effets?: nous mettre en mesure de combattre les maux actuels et prochains, non plus dans le désordre et la confusion, mais de façon cohérente, et introduire le moment positif de ce que nous voulons. Car nous ne serons cohérents que si notre action découle d'une décision, et cette décision ne sera opérante que si nous luttons en premier lieu, non plus contre tout ce que nous ne voulons pas, mais pour ce que nous voulons. En quoi cette décision positive consistera-t-elle?? Elle sera un acte, non de la volonté, mais de l'intellection. Elle sera la reconnaissance de notre besoin et désir le plus fondamental, qui est de devenir sujets.» L'auteur a mis à profit le confinement pour revenir à des questions de fond. «Nous n'avons plus de repères, écrit-il, ou nous en avons trop, ce qui revient au même. Comment trouver quelque part un point sûr, ne serait-ce que pour moi?? Le trouverai-je dans l'histoire?? Non, car plus le temps passe, plus il y a d'histoire. Il y en a trop désormais. Ce point sûr ne peut résulter que de l'observation de ce que nous sommes, non dans ce qui nous différencie les uns des autres, mais dans ce que nous avons en commun?: le fait d'être chacun un sujet qui dit je».
Il faut pour cela une observation d'un genre nouveau, à laquelle les philosophes n'ont pas songé jusqu'ici. Menée avec rigueur, elle conduit à une idée juste du sujet dont nous avons le plus grand besoin aujourd'hui. C'est de cette idée nouvelle que traite principalement ce bref essai, dense mais écrit dans un langage simple.
«L'élève doit se souvenir des mots nécessaires, les mettre dans le bon ordre (c'est ce qui compte le plus en chinois), prendre son élan pour les mettre en mouvement afin que de leur suite résulte un geste signifiant. Il doit donner de la voix, veiller à ce que les sons soient chinois, à ce que les tons soient justes et s'enchaînent naturellement - tout en me regardant comme on le fait lorsqu'on s'adresse à quelqu'un, car parler, c'est cela?: dire quelque chose à quelqu'un. Pour l'enseignant, la première règle de l'art est le respect absolu du travail qui s'accomplit à ce moment-là dans l'esprit de l'étudiant. Je ne bouge pas tant que ce travail est en cours.» Le sinologue Jean François Billeter publie simultanément Les Gestes du chinois et L'Art d'enseigner le chinois, deux brefs essais indépendants, mais jumeaux.
Dans celui-ci, il tente de faire, sous une forme brève, la synthèse de l'expérience qu'il a acquise au fil des années en enseignant les premiers éléments de cette langue, tâche qui lui a toujours paru la plus importante et la plus intéressante. Il parle d'un «art» parce que, pour bien enseigner cette langue, dit-il, il ne suffit pas d'appliquer une méthode. Il faut développer une activité plus subtile et plus complète, fondée sur une intuition juste de ce que sont le langage, la parole et la conquête de la parole en général. C'est donc aussi de cette intuition juste qu'il s'agit ici.
Mais, pas plus qu'on ne peut parler de musique sans faire de la musique, on ne peut traiter de la forme que la parole prend en chinois sans faire un peu de chinois. C'est pourquoi le lecteur est invité à s'approprier quelques phrases caractéristiques et à comprendre par là comment on entre dans cette langue.
L'Europe ne sait plus où elle va. Les Européens ne se reconnaissent plus dans l'Union, au point que la plupart d'entre eux se replient sur leurs nations respectives. S'ils veulent un avenir, ils doivent se proclamer citoyens d'une République européenne. Qu'ils fassent comme les Français en 1789 : une révolution, non au sens d'un renversement du pouvoir établi au profit d'un autre, ni de la victoire d'une classe sociale sur une autre, mais un acte «politique», né de la décision des uns et des autres d'exercer leur liberté en commun, ce dont le capitalisme les prive.Avec la primauté du politique sur l'économique, sera aboli «l'assujettissement de la vie sociale à l'accroissement sans fin du capital», tandis que la République pourra satisfaire les besoins et désirs essentiels de chacun.
Dans ces cinq leçons prononcées au Collège de France sur l'oeuvre de Tchouang-Tseu, figure tutélaire de la pensée taoïste, Jean François Billeter, en partant chaque fois du texte même, qu'il traduit de façon scrupuleuse et sans a priori philosophique, parvient à faire émerger le sens d'une pensée qui n'a rien d'abscons, déconcertante parfois mais toujours précise et profonde.
Un paradigme est une représentation du monde, une manière de voir les choses. Le mot signifi e modèle ou exemple mais aussi ce qui est central dans la pensée. Après des décennies consacrées à l'analyse et à la traduction du Tchouang-tseu, Jean François Billeter s'attaque à la Weltanschauung , la vision du monde. Il décrit un ensemble d'expériences qui infl uencent la façon dont un individu perçoit la réalité et réagit à cette perception. Il aborde notamment avec une grande lucidité et une grande clarté le phénomène de la dépression, défaillance de la perception du monde, et donc de la relation à soi. Apologie de l'observation, de ce qu'elle provoque comme de la manière dont elle agit, dans une réconciliation inédite et prometteuse du corps et de la pensée.
La Chine et l'Europe relèvent de deux traditions politiques différentes. En retraçant leur histoire et en les comparant, Billeter en arrive à une compréhension profonde de l'une et de l'autre, précisément au moment où celles-ci entrent en conflit.
Depuis un siècle en Chine, les forces du progrès se sont continûment inspirées de la tradition européenne. Or, l'ambition du pouvoir actuel est de les vaincre et d'entraver leur action partout ailleurs. Quand le pouvoir se réclame de la grandeur passée de la Chine, il lance un défi à l'Europe, défi que celle-ci se doit de relever, puisqu'elle dispose des ressources nécessaires. Encore faut-il qu'elle tire de son histoire un nouveau projet politique et philosophique. Billeter en pose les principes, ceux d'une véritable... «révolution culturelle».
Dans cet ouvrage formé de deux essais qui se complètent l'un l'autre, Jean François Billeter éclaire doublement ce qui se passe en Chine aujourd'hui :
D'abord du point de vue de l'histoire du capitalisme, de cette «réaction en chaîne non maîtrisée" dont il retrace l'histoire depuis son début en Europe, à l'époque de la Renaissance ; ensuite du point de vue de l'histoire chinoise, dont il offre également une synthèse dense, mais claire. Cet ouvrage intéressera les lecteurs qui s'interrogent sur la Chine actuelle, mais aussi ceux qui réflechissent sur le moment présent de l'histoire et ses suites possibles.
«On a parfois dit que le chinois n'avait pas de grammaire. On l'a cru parce que la part essentielle de cette grammaire est un jeu de gestes imaginés et sentis. Parce qu'ils forment un ensemble cohérent et simple, les Chinois n'ont jamais éprouvés le besoin de les signaler par des marques visibles dans leur écriture et n'ont par conséquent jamais explicité la grammaire de leurs langues comme nous l'avons fait des nôtres.» Le sinologue Jean François Billeter publie simultanément Les Gestes du chinois et L'Art d'enseigner le chinois, deux brefs essais indépendants, mais jumeaux.
Celui-ci met en lumière ce qui est le caractère propre du chinois, et qui n'a pas été aperçu jusqu'ici?: dans cette langue, dont les mots sont monosyllabiques et invariables, la phrase naît de gestes intérieurs qui les relient comme la phrase musicale naît du geste intérieur par lequel le musicien lie les notes de la partition. L'auteur montre que toutes les phrases que l'on forme en chinois naissent de cinq gestes et de leurs combinaisons. Il apprend au lecteur à les exécuter, sur des exemples, car ce n'est qu'en les exécutant soi-même qu'on les comprend - comme en musique.
Les Gestes du chinois s'adresse à plusieurs catégories de lecteurs?: ceux qui apprennent cette langue et qui l'apprendront mieux?; à ceux qui l'enseignent et l'enseigneront mieux?; à ceux qui, sans l'apprendre ni l'enseigner, désirent s'en faire une idée, par goût pour les langues?; enfin à ceux qui s'interrogent sur le phénomène extraordinaire qu'est le langage humain.
"La personne se constitue par l'intégration de l'expérience. Une personne accomplie est celle qui est parvenue à mettre en accord ce qui était en elle et ce qu'elle a rencontré dans son histoire particulière et celle de son temps. Ayant fait de sa vie une oeuvre finie, elle trouve naturel qu'elle ait une fin.
La peur de la mort est au fond la peur de disparaître avant d'avoir connu l'accomplissement qui est notre désir essentiel. Quand cet accomplissement est atteint, la peur disparaît. 'Il y a un moment, disait une vieille dame citée par je ne sais plus quel auteur, où la mort devient un besoin.' Elle devient une amie." On fait une esquisse pour saisir rapidement une idée. Ne sont retenus que les traits essentiels, qui permettront de la retrouver aisément, de la reconsidérer ou de la suggérer à d'autres. En cinquante esquisses, l'auteur éclaire le moment historique actuel, la crise dans laquelle nous sommes et le moyen pour tenter d'en sortir : la critique ne suffit plus, il faut des idées neuves, en particulier une façon juste de se représenter l'être humain et ses besoins. Avec l'aisance du pédagogue averti, Billeter retrace la genèse de la crise, l'héritage ambigu des Lumières et tente de faire saisir à son lecteur ce dont le sujet humain est capable en vertu des lois de son activité. C'est de l'homme en tant que sujet qu'il s'agit. Ces esquisses forment un essai philosophique autant que politique. Elles s'inscrivent dans le prolongement des travaux précédents de l'auteur, mais constituent une proposition nouvelle, présentée avec la sobriété et la clarté dont Billeter est coutumier. Elles remettent en cause les grandes questions philosophiques, moins pour les saper que pour leur redonner leur pleine valeur.
François Julien a publié sur la « pensée chinoise » des ouvrages nombreux, qui ont connu un succès considérable en France et des traductions dans une quinzaine de langues. Un autre sinologue, Jean François Billeter, présente ici quelques-unes des objections qu'on peut lui faire sur sa méthode et sur sa vision de la Chine. Il ouvre un débat qu'il estime indispensable et dont il montre les implications intellectuelles, morales et politiques.
Georg Christoph Lichtenberg (1746-1799) est mal connu dans les pays de langue française :
Un littérateur marginal, croit-on savoir, auteur d'aphorismes, de paradoxes et d'observations amusantes.
On ignore qu'il fut l'un des représentants les plus remarquables des Lumières en Allemagne. Ses Cahiers , où il notait au jour le jour tout ce qui lui passait par la tête, montrent un esprit d'une qualité rare s'interroger et se parler à lui-même sur tous les sujets qui l'intéressent. Billeter a pris le parti de réunir et de traduire les passages qui ont le plus retenu son attention au fi l des années, et de présenter au lecteur français son Lichtenberg. Il a ajouté un aperçu de la vie de cet auteur, de son oeuvre et un bref essai où il explique son intérêt pour cet esprit exceptionnel.
Un sinologue parle de ce qu'il fait lorsqu'il traduit du chinois classique en français.
Ces deux langues sont si différentes que le passage de l'une à l'autre exige une conscience particulièrement aiguë de ce que c'est que traduire. Ce cas d'école est aussi du plus grand intérêt pour les non sinologues. Ils verront le sinologue au travail, découvriront quelquesunes des propriétés remarquables de la langue chinoise classique et, par contraste, certains traits propres au français. Ils découvriront surtout quelques très beaux textes chinois anciens, poèmes ou fragments philosophiques. Dans ces quatre essais, qui sont d'une clarté lumineuse, l'auteur fait aussi quelques propositions sur le perfectionnement de l'art de traduire du chinois - ou de toute autre langue.
Depuis près de deux mille ans, les Chinois considèrent la calligraphie comme l'un des beaux-arts, un art plus ancien que la peinture, et traditionnellement placé au-dessus d'elle. Cet art consiste à donner vie à l'écriture comme l'interprète donne vie à une composition musicale en la jouant. Par la forme qu'il donne à l'écriture, le calligraphe peut exprimer une conviction morale, une manière d'être, une sensibilité, des émotions, dont L'Art chinois de l'écriture retrace la genèse. Cet ouvrage est une magistrale synthèse sur la calligraphie chinoise, écrite pour le grand public autant que pour les historiens de l'art et les sinologues.
"L'action doit avoir un but précis, sinon elle se divise, elle se brouille, elle tourne mal et cause à la fin des dégâts irréparables. Les sages d'autrefois gardaient en eux le ressort de l'action, ils ne le laissaient pas à d'autres. Tant que tu n'es pas sûr de le détenir, ne te mêle pas de mettre fin aux méfaits d'un tyran !" (Tchouang-tseu) "Tchouang-tseu est le plus remarquable des philosophes chinois. On ne sait pas grand-chose de sa personne. Il est probablement mort vers 280 avant notre ère. Nul ne sait très bien quelle part lui attribuer dans l'ouvrage qui porte son nom et qu'on appelle 'le' Tchouang-tseu. Cet ouvrage réunit des textes de Tchouang-tseu lui-même et d'auteurs anonymes qui ont été proches de lui, se sont inspirés de lui après sa mort ou ont été associés à son nom par la suite. L'ouvrage n'est pas gros, il est un peu moins long que les quatre Évangiles. C'est un classique : un ouvrage qui a été beaucoup lu, cité et commenté au cours des siècles, mais aussi mal lu et mal compris, ou compris selon des préjugés qui n'ont plus de raison d'être aujourd'hui. Je me suis efforcé de l'aborder d'un regard neuf. Au seuil de ce livre, le lecteur me demandera peut-être de lui dire quelle sorte de philosophe est Tchouang-tseu. Je ne peux pas répondre parce que je ne puis le classer dans aucune catégorie connue. Il faut que le lecteur voie et juge par lui-même." (Jean François Billeter)
Ces Notes font suite aux Leçons sur Tchouang-tseu, qui ont suscité beaucoup d'intérêt et en sont à leur 10e édition. Elles reprennent en particulier certains problèmes abordés dans ce précédent livre et les éclairent d'un jour nouveau. Surtout, elles s'inscrivent au coeur du moment historique que nous vivons. Elles analysent en particulier la nature des difficultés sur lesquelles butent les échanges entre l'Europe et la Chine sur le plan de la pensée. Rédigées à la suite d'un colloque consacré à la traduction chinoise des Leçons, organisé à Taipei, elles exposent des problèmes philosophiques fondamentaux. Problèmes qui ne paraissent pas si compliqués et loin d'être l'apanage des seuls spécialistes, dès lors qu'ils sont ramenés à l'essentiel.
Un sinologue parle de ce qu'il fait lorsqu'il traduit du chinois classique en français.
Ces deux langues sont si di érentes que le passage de l'une à l'autre exige une conscience particulièrement aiguë de ce que c'est que traduire. Ce cas d'école est aussi du plus grand intérêt pour les non sinologues. Ils verront le sinologue au travail, découvriront quelques-unes des propriétés remarquables de la langue chinoise classique et, par contraste, certains traits propres au français. Ils découvriront surtout quelques très beaux textes chinois anciens, poèmes ou fragments philosophiques. Dans ces trois essais, qui sont d'une clarté lumineuse, l'auteur fait aussi quelques propositions sur le perfectionnement de l'art de traduire du chinois - ou de toute autre langue.
Ce volume, qui constitue le complément des Leçons sur Tchouang-Tseu, rassemble tous les essais qu'au cours de sa carrière, Jean-François Billeter a consacré à son philosophe de prédilection.
La méthode en est la même : traduction et analyse d'un passage, qui engendre d'autres rapprochements, lesquels en produisent à leur tour de nouveaux, de plus en plus étendus et divers. On y trouvera entre autres une comparaison entre Confucius et Tchouang-Tseu, un développement sur l'hypnose, etc. Ces essais extraordinairement stimulants pour l'esprit ne nous disent pas qui était Tchouang-Tseu ou quelle était sa pensée, mais invitent à penser avec lui sur les questions les plus éternelles, qui sont aussi les plus contemporaines.