«J'ai crée toutes les fêtes, tous les triomphes, tous les drames. J'ai essayé d'inventer de nouvelles fleurs, de nouveaux astres, de nouvelles chairs, de nouvelles langues. J'ai cru acquérir des pouvoirs surnaturels. Eh bien ! je dois enterrer mon imagination et mes souvenirs ! Une belle gloire d'artiste et de conteur emportée !» Lorsque Arthur Rimbaud (1854-1891) écrit à sa soeur Isabelle «notre vie est une misère, une misère sans fin. Pourquoi existons-nous ?», il est âgé de trente-sept ans et n'a plus que quelques mois à vivre. Mais qu'importe, il a déjà vécu plusieurs vies en une seule : une vie d'écolier précoce, une vie d'adolescent rebelle, une vie éphémère de poète génial, une vie d'époux aux côtés de Verlaine, une vie de grand voyageur autour du monde, une vie de négociant en Abyssinie, une vie d'estropié, une vie de tragédie grecque, de verbe et de silence. C'est l'unicité de cette existence, une des plus grandes aventures poétiques de tous les temps, que nous restitue, année après année, cette biographie.
«Toutes les beautés contiennent, comme tous les phénomènes possibles, quelque chose d'éternel et quelque chose de transitoire, - d'absolu et de particulier. La beauté absolue et éternelle n'existe pas, ou plutôt elle n'est qu'une abstraction écrémée à la surface générale des beautés diverses. L'élément particulier de chaque beauté vient des passions, et comme nous avons nos passions particulières, nous avons notre beauté.» Charles Baudelaire (1821-1867) reste une des personnalités les plus contradictoires de l'histoire de la littérature. Novateur dans sa poésie et dans son approche de l'art et de la musique, défenseur farouche de la liberté des moeurs, il dénigre le progrès et méprise le peuple. Sa vie, à la fois fastueuse et misérable, dissolue et magnifique, pitoyable et éblouissante, est celle d'un paria de génie.
« L'injure des hommes Qu'est-ce que cela fait ?
Va, notre coeur sait Seul ce que nous sommes. » Paul Verlaine (1844-1896) est sinon le plus grand poète français, du moins le plus mélodieux et le plus pur. Sa vie tumultueuse, ses passions, ses errances et ses fuites à l'étranger font de lui un personnage hors du commun. Né sous le signe de Saturne, qui lui vaut, dit-il, « bonne part de malheur et bonne part de bile », écartelé entre Mathilde, « la petite épouse », et Rimbaud, « l'époux infernal », il tente de percer les mystères du commerce poétique. Qu'elle soit grâce ou dépravation, « crapulerie » ou sagesse, perfection musicale ou violence orageuse, la poésie est avant tout pour lui le moyen le plus sûr de connaître le monde.
Venu à Paris en 1922, à l'âge de dix-neuf ans, Georges Simenon y réside dix ans, durant lesquels il mène une vie trépidante et emmagasine mille impressions et émotions. Sur les quelque deux cents ouvrages qu'il signe de son patronyme, il situe à Paris l'intrigue d'une centaine de romans et évoque très largement la ville dans ses écrits autobiographiques, en particulier dans ses vingt et unes dictées. Mais le plus extraordinaire est que l'immense majorité de ces romans parisiens seront écrits en dehors de Paris, tantôt aux Etats-Unis, tantôt en Suisse où il vécut de 1957 à sa mort. Quel est le Paris de Simenon ? Cet ouvrage montre comment un écrivain de génie s'attache à ses souvenirs et en fait la matière même, la chair et le sang de ses livres.
Chétif et hypersensible, Alexandre, douze ans, séjourne en hiver chez sa tante Lucienne dans une vieille maison de Knokke-Le-Zoute, La Reculée. Alexandre a une passion secrète : trouver un trésor dans les dunes où il passe l'essentiel de son temps. Ô miracle ! le garçon trouve un jour... un revolver ! Muni de ce nouveau « trésor », Alexandre, caché dans les dunes, prend peur devant la silhouette vociférante qui s'est dressée devant lui à la tombée du jour. Et son destin bascule... L'enquête va-t-elle mener jusqu'à lui ? Va-t-il être dénoncé par le docteur Vermote, le médecin de famille ? Quarante ans plus tard, au décès de tante Lucienne, Alexandre revient sur les lieux du... crime. Que découvrira-t-il ?
Alors qu'il est à la recherche de la fille d'un producteur de films X, Rubens, détective privé mélomane, tombe sur le cadavre d'un violoniste, ex-professeur au Conservatoire de Bruxelles et dont l'appartement a été mis à sac. Rubens alerte aussitôt la police, laquelle lui apprend peu après qu'on a retrouvé sous le cadavre une lettre pornographique signée d'une de ses anciennes clientes, Jeanne Mansfield. Cette dernière est assassinée à son tour. En cherchant à élucider ces meurtres, Rubens se heurte à son propre passé et au souvenir douloureux d'une ex-compagne qu'il n'a plus revue depuis des mois. Où tout cela le mènera-t-il ?
Dans ce roman policier, nerveux et efficace, se croisent, d'une façon inattendue et originale, le monde lumineux de la musique classique et l'univers glauque du film porno.
De tous les détectives finauds et autres enquêteurs rusés qui peuplent les fictions policières, le commissaire Maigret, le célèbre héros de Georges Simenon inventé en 1931, est peut-être l'un des plus singuliers. Son attitude, des plus placides, est avant tout celle d'un brave fonctionnaire de police soucieux de bien faire son travail. Il scrute, il observe, il absorbe les données multiples de l'environnement psychosociologique du crime. Quelles sont au juste les méthodes de ce commissaire ? Pour répondre à cette question, l'enquête doit se mener dans le coeur des romans comme des films et séries qui ont popularisé le flair de l'énigmatique policier du Quai des Orfèvres. Alors, peut-être, pourra-ton savoir si Maigret est bien l'homme ordinaire qu'il prétend être...
Après son succès de librairie, le Dictionnaire amoureux de la Belgique (Plon 2015), Jean-Baptiste Baronian amuse et étonne dans son guide secret en dévoilant des aspects méconnus de Bruxelles.
Trois grands thèmes sont abordés :
- Les légendes et les faits : l'histoire de la ville et ses secrets.
- Les gens : inconnus ou célèbres, ceux qui ont marqué la capitale de leur empreinte.
- Les lieux: ce qui se cache derrière les bâtiments plus ou moins célèbres.
Le plus : un glossaire du dialecte bruxellois le plus usité pour mieux comprendre les secrets de la ville.
Avec Victor Hugo et Charles Baudelaire, Arthur Rimbaud est probablement le poète français sur lequel on a le plus écrit. On ne compte plus les livres, les brochures et les articles qui lui ont été consacrés depuis la fin du XIXe siècle. Mais en dépit de ce flot ininterrompu de commentaires, de réflexions, de controverses et d'interprétations que son personnage, sa destinée et son oeuvre ont suscité, il n'existait à ce jour aucun ouvrage tel que ce Dictionnaire, dont l'ambition est de faire un large " état des lieux rimbaldiens " et d'opérer la synthèse de tout ce qui a été dit d'important ou d'incongru, voire de fantaisiste à leur propos.
Ce Dictionnaire Rimbaud se veut un outil de référence pour approcher au plus près le poète dans sa vie et dans ses écrits (lesquels comprennent ses devoirs d'écolier et sa correspondance), pour connaître les auteurs qu'il a lus ou qui l'ont peu ou prou influencé, les personnes qu'il a connues et qu'il a rencontrées en France et ailleurs, les lieux les plus mémorables où il s'est rendu et où il a séjourné, les écrivains, les critiques et les exégètes qui se sont intéressés à lui. Les multiples facettes de l'homme et de ses oeuvres sont ici étudiées dans des perspectives tour à tour biographiques, littéraires, analytiques, historiques, politiques et géographiques.
Le Dictionnaire aborde aussi des sujets souvent négligés dans ce genre d'entreprise, comme l'influence du poète dans la chanson française, le rock ou la bande dessinée : autant d'approches inédites qui démontrent le rayonnement de Rimbaud à travers le temps et par-delà les modes.
Les entrées du Dictionnaire s'organisent autour de quatre axes : les noms, les lieux, les oeuvres et les thèmes. Ceux-ci sont divisés en deux catégories. La première a trait aux grands sujets, aux principales notions et idées qu'on trouve chez le poète et à leur interprétation (la Commune, les pastiches ou la sexualité) ; la seconde aux divers aspects de la postérité ou de l'héritage littéraire de Rimbaud (à travers la peinture, le surréalisme ou les revues littéraires).
Cet ouvrage fait ainsi le tour le plus exhaustif possible de l'univers rimbaldien.
Ce livre est un vagabondage sentimental à travers la Belgique d'hier et d'aujourd'hui, ainsi qu'une vibrante célébration de ses personnalités les plus connues et de ses figures les plus méconnues. Roland de Lassus, Pieter Bruegel, Pierre Paul Rubens, Léopold II, Félicien Rops, Émile Verhaeren, Georges Simenon, Hergé, René Magritte, Jacques Brel, Eddy Merckx, Jean-Claude Van Damme, Amélie Nothomb, les frères Dardenne, Simon Leys, Justine Henin, Stromae. eux et des dizaines d'autres, ils sont tous là, au même titre que de drôles de personnages comme Clément Doucet, l'énorme complice de Jean Wiéner, ou Louis Hennepin, le premier homme à avoir atteint les sources du Mississipi.
Mais la Belgique ne serait pas ce qu'elle est sans ses grands mythes : le surréalisme et le fantastique, les béguinages et les châteaux, les Schtroumpfs et les belgicismes, le chocolat et la bière, les moules et les frites, les vacances au littoral et celles dans les Ardennes, la balle pelote et les courses cyclistes, Quick et Flupke, Anderlecht et le Standard. Et puis toutes ces villes (Bruxelles, Liège, Anvers, Bruges ou Ostende), et toutes ces choses bizarres, parfois secrètes et mystérieuses, qu'on ne trouve nulle part ailleurs : les Agathopèdes, la fête des chats, la guerre de la vache, la pataphonie. Vagabondage libre, passionnel et ardent, auquel sont également mêlés quelques étrangers de renom tels que Victor Hugo, Karl Marx ou Giacomo Puccini, qui ont droit chacun à une entrée.
Employé au ministère de la Culture, Alex Stevens apprend que son amie, Bénédicte Bracke, dont il vient juste de se séparer, a disparu. Un rien déboussolé, il part à sa recherche. Très vite, il a affaire à de mystérieux individus qui le harcèlent et commencent à le déstabiliser. Petit à petit, son entourage lui raccroche au nez, ses collègues l'ignorent, ses affaires disparaissent, son appartement est saccagé. Comme s'il n'existait plus, qu'il était dépossédé de lui-même et qu'il n'était plus qu'une ombre errante dans la ville... Mais quel est le sens de cette étrange odyssée ?
À l'occasion du trentième anniversaire de la mort de Georges Simenon (1903-1989) en 2019, Jean-Baptiste Baronian examine le cas «Simenon» comme s'il dirigeait une enquête criminelle. Simenon est a` la fois victime, coupable et toujours... en cavale. On voyage a` travers les multiples zones d'ombre et non-dits qui planent encore sur son oeuvre et sa biographie pour redécouvrir l'incroyable modernité, la singularité saisissante de cet écrivain.
Un portrait irrésistible et subtil par l'un des plus grands spécialistes de Simenon.
La littérature fantastique belge de langue française n'est pas un phénomène marginal. Elle s'affirme dès la naissance du fait littéraire belge et traverse toute l'histoire littéraire de la Belgique francophone, des années 1880 à nos jours. Aussi peut-on parler d'une école belge de l'étrange, tout comme on parle du surréalisme belge, distinct du surréalisme français.
L'inspecteur Lapierre, célibataire endurci qui réside toujours chez sa mère, mène une vie monotone d'agent de quartier.
Il attend l'" affaire " grâce à laquelle il révélera son talent. Appelé chez une vieille dame à la suite d'une banale effraction, il la saisit à la gorge et la tue. A moins qu'il ne s'agisse d'un curieux échange de crime...
Treize nouvelles criminelles et passionnelles qui racontent de vraies histoires à suspense où des gens ordinaires sont poussés à commettre le pire dans des circonstances banales.
Ce récit autobiographique retrace les années d'enfance à Bruxelles du "Petit Arménien" , écrivain belge né en 1942, de parents arméniens. L'originalité de ce texte tient à la double résonance que revêt ici l'étranger. Car c'est d'abord l'enfant qui, en véritable petit étranger, s'éveille au monde et fait son éducation tant bien que mal. La passion du football propre à bien des garçons de son âge ne lui suffit plus bientôt : la musique l'attire, les sonorités des noms célèbres le déroutent, les livres peu à peu le guident vers de plus fines découvertes, les cours d'histoire ou de religion n'ont pas toujours sur lui l'effet qu'en escomptaient ses maîtres.
Ce cheminement est avant tout prétexte à des portraits qu'on dirait tout droit sortis d'une bande dessinée : la mère qui ne manque pas de faire le récit de ses rêves quelque peu terrifiants chaque matin, le père qui se livre à des numéros d'imitation irrésistibles, la voisine qui se montre intarissable sur les primitifs flamands sans compter les professeurs, les pères jésuites, etc. Hautement expressifs, ces portraits forment de véritables hommages aux personnages qu'ils animent de passions encore lointaines mais ô combien prometteuses pour le Petit Arménien.
Fragile de santé, indiscipliné mais sensible, il cherche sa voie et ne cesse de voyager de moments ingrats en ravissements inespérés. Où la délivrance surgit presque toujours à la dernière minute comme dans les rêves de sa mère.
Ce nouveau roman de Jean-Baptiste Baronian met en scène Arthur Rimbaud. Il se déroule en deux temps :
- en juillet 1873 à Bruxelles, durant les quelques jours qui ont suivi les deux coups de revolver tirés par Verlaine sur Rimbaud et au cours desquels ce dernier a été obligé de se tenir, comme on dit, " à la disposition de la justice " ;
- un jour d'octobre 1973 durant lequel un professeur de lettres fait la tournée des bouquinistes dans un quartier de Bruxelles et tombe, à sa grande stupéfaction, sur un lot de livres précieux parmi lesquels des exemplaires rarissimes d'une Saison en enfer (dont l'édition originale a paru à Bruxelles en 1873).
Dans ce roman, on voit Rimbaud aller lui-même sur les traces de Baudelaire (qui a vécu près de deux ans et demi à Bruxelles, à la fin de sa vie) et faire plusieurs rencontres importantes, en particulier celle de l'imprimeur bruxellois qui a édité à compte d'auteur Une saison en enfer. Celle, également, du jeune peintre qui a peint le célèbre portrait du poète couché sur un lit (portrait qui se trouve aujourd'hui au musée Rimbaud de Charleville-Mézières).
Les faits sur lesquels repose l'intrigue de L'Enfer d'une saison sont authentiques. De même, les gens que rencontre Rimbaud à Bruxelles ont bel et bien existé. En écrivant ce livre (fort différent de tous ses autres romans), Jean-Baptiste Baronian a cherché à combler les trous de la vie aventureuse du poète et à le rendre pour ainsi dire plus vrai, plus vivant.
« Quand Baudelaire décrète, haut et fort, que tous les Belges sont « bêtes, menteurs et voleurs », qu'ils sont des « tas de canailles », qu'ils éclatent de rire sans motif (« signe de crétinisme »), qu'ils s'amusent en bande, qu'ils marchent de travers, « remplissent toute une rue, avec leurs pieds et leurs bras », n'ont aucune souplesse et « ne savent pas se garer, s'effacer », qu'ils sont présomptueux, qu'ils méprisent les hommes célèbres, justement en raison de leur célébrité, qu'ils ne pensent pas et que, dans l'échelle des êtres vivants sur la terre, ils ont leur place « entre le Singe et le Mollusque »...
Et quand il se déchaîne contre l'absence de coquetterie et de pudeurs des femmes belges, toutes avec de gros pieds, de gros bras, de grosses gorges et de gros mollets.
Contre la cuisine belge pleine de sel, « dégoûtante et élémentaire » (nonobstant ce que raconte Georges Barral). » Le 24 avril 1864, Baudelaire arrive à Bruxelles, la capitale d'un jeune royaume (il a été créé en 1830), sur lequel il ne connaît pas grand-chose, si ce n'est de vagues lieux communs. Il envisage de n'y rester que deux ou trois semaines, le temps de donner quelques conférences, de proposer sa collaboration à L'Indépendance belge, le plus important quotidien du pays, de rencontrer les éditeurs des Misérables de Victor Hugo, et de prendre quelques notes en vue d'un ouvrage sur « les riches galeries particulières » de la Belgique. Or, très vite, tous ces projets tournent court. Et du coup, du jour au lendemain, il devient belgophobe. Mais quelles sont les raisons exactes de ces échecs à répétition ? Et qu'est-ce qui pousse au juste Baudelaire à rester deux années entières dans ce pays qu'il déteste, où il accumule une multitude de notes éparses et, surtout, où il s'ennuie « mortellement » ?
Rosalie Clémenti dite la Puce, la secrétaire de mairie d'un village en Provence, est assassinée et c'est le facteur local qui découvre le crime - un facteur assez fantasque qui, à ses heures perdues, réalise de gigantesques sculptures en plein air et adore les énigmes policières.
D'ailleurs, il en parle régulièrement avec un écrivain à succès demeurant non loin du village. Le commissaire Bergman est chargé de l'enquête. C'est un homme vieillissant qui en a déjà beaucoup vu dans son existence et dont la femme, Agnès, est dépressive et malade. Par contraste, son jeune adjoint, Barbeyrac, est encore plein d'entrain et plein d'illusions. En enquêtant, les deux policiers vont bientôt se rendre compte que Rosalie menait une drôle de vie et qu'elle avait notamment des appétits sexuels des plus singuliers.
Et voilà que des personnes qu'elle avait fort bien connues sont assassinées à leur tour... Le coeur de ce grand roman noir de Jean-Baptiste Baronian, c'est le regard désabusé du commissaire Bergman, c'est son errance, son spleen et, surtout, l'idée, l'idée fixe qu'il est la victime d'une étrange manipulation et que, dès le départ, son enquête a été pipée. Une sanglante histoire sous le soleil provençal.