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Prix
Jean Tardieu
-
En septembre 1927, au moment précis où ses premiers vers sont publiés dans La Nouvelle Revue française, le jeune poète Jean Tardieu embarque pour une longue traversée à destination de Hanoï : ses deux années de service militaire lui permettront de rejoindre son père, le peintre Victor Tardieu, qui a fondé l'École des beaux-arts de l'Indochine, où prendra naissance l'art moderne vietnamien. Durant les trois premières saisons de son séjour, Jean Tardieu écrit de longues lettres à trois de ses amis parisiens : d'abord à ses camarades Michel Pontremoli et Jacques Heurgon, de jeunes intellectuels passionnés de littérature et curieux du vaste monde, puis à Roger Martin du Gard, son maître dans l'art d'écrire et son mentor dans la carrière des lettres. Dans le sillage d'André Gide de retour du Congo, le jeune poète propose au fil de ses lettres un ample journal de voyage où les descriptions éblouies des paysages du Tonkin et des oeuvres des artistes de l'École se mêlent à une critique virulente du colonialisme. D. H.
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Courtes pièces à lire et à jouer ; initiation au théâtre
Roland Dubillard, Pierre Gripari, Jean-Claude Grumberg, Jean Tardieu
- Magnard
- Classiques & Contemporains
- 26 Avril 2013
- 9782210755758
- Un titre inédit et original en parfaite adéquation avec les nouveaux programmes et les attentes des enseignants : un recueil unique !
- Un choix d'auteurs contemporains recommandes dans les programmes (Tardieu, Dubillard) et plebiscites par les élèves et les enseignants (Gripari, Grumberg) - Une sélection de pieces courtes, drôles et accessibles des la 6e :
Le pot-au-feu de Roland Dubillard (Gallimard) Inspecteur Toutou de Pierre Gripari (L'Age d'homme) Mange ta main de Jean-Claude Grumberg (Actes Sud) Finissez vos phrases ! de Jean Tardieu (Gallimard) - Des thématiques attrayantes : contes de fées et jeux sur le langage - Une pagination courte (160 p.) et un principe de recueil : synonymes de succès dans la collection - Un appareil pédagogique complet avec une interview exclusive de Grumberg - Un envoi massif en collège : tous les profs de 6e et les documentalistes, pour une prescription enseignants assurée
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Le fleuve caché : poésies 1938-1961
Jean Tardieu
- GALLIMARD
- Poesie Gallimard
- 29 Mars 1968
- 9782070302680
«À la capture, au rapt, à la fascination ou à l'affirmation qui caractérisent le rapport du poème au lecteur pour l'oeuvre d'autres poètes qui sont ses pairs, Jean Tardieu substitue l'aveu, la retenue, le signe dont la discrétion ne fait que rendre plus éperdu l'appel si l'on sait enfin percevoir celui-ci. L'oeuvre de Tardieu s'impose donc en lenteur, en douceur, par toutes les nuances merveilleusement sensibles, émouvantes et savantes, fraîches et raffinées, qui fondent l'originalité de cette poésie tour à tour confiante et tragique, tendre et solennelle, subtile et cocasse. Elle semble l'aboutissement d'une parfaite civilisation du langage plutôt qu'une réponse obsessionnelle à une obsédante question. Ce n'est point qu'on n'entende pas et qu'on ne réponde pas souvent dans les poèmes de Jean Tardieu. Tout au contraire. Mais le ton des questions et des réponses varie si leur message demeure le même. Autrement dit, la voix est faite ici des possibilités mêmes de ses métamorphoses. Analogues aux transpositions qu'un musicien fait subir à ses thèmes, ou aux modulations qu'un peintre confère à ses couleurs, les études de voix permettent à Jean Tardieu, dans ses poèmes comme dans ses pièces, de dépersonnaliser, par pudeur, par courage, par peur aussi - et dans ce cas pour tenter de conjurer Ie sort - une angoisse et une joie qui lui sont, comme à nous tous, consubtantielles. Tantôt il semble que ce soit la sérénité légère d'un jeu qui mène le poète à suivre puis à quitter telle ou telle pente de sa voix ; tantôt l'on croit déceler une fondamentale incertitude sur soi-même et le monde dans cette vocation de la variation. Au vrai, cette attention passionnée à l'espace de la musique, au chant de la peinture, est façon indirecte mais essentielle d'atteindre la poésie, comme si le plus court chemin du poète au poème était non pas la ligne droite, mais la courbe qui passe par les autres langages sacrés, par la gamme sonore ou lumineuse, par le dialogue dramatique, et au terme de cette courbe le poète se retrouve tel qu'en poème enfin une langue inconnue l'a changé.» Georges-Emmanuel Clancier.
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L'accent grave et l'accent aigu : poèmes 1976-1983
Jean Tardieu
- GALLIMARD
- Poesie Gallimard
- 31 Octobre 1986
- 9782070323616
Mon théâtre secret Le lieu où je me retire à part moi (quand je m'absente en société et qu'on me cherche, je suis là) est un théâtre en plein vent peuplé d'une multitude, d'où sortent, comme l'écume au bout des vagues, le murmure entrecoupé de la parole, les cris, les rires, les remous, les tempêtes, le contrecoup des secousses planétaires et les splendeurs irritées de la musique. Ce théâtre, que je parcours secrètement depuis mes plus jeunes années sans en atteindre les frontières, a deux faces inséparables mais opposées, bref un «endroit» et un «envers», pareils à ceux d'une médaille ou d'un miroir. De ce côté-ci, voyez comme il imite, à la perfection, l'inébranlable majesté des monuments : il semble que je puisse compter toutes les pierres, caresser de mes mains le glacis du marbre, les fractures des colonnes, la porosité du travertin... Mais, attendez : si je fais le tour du décor (quelques pas me suffisent), alors, de l'autre côté de ces apparences pesantes, de ces voûtes et de ces murailles, mon regard tout à coup n'aperçoit plus que des structures fragiles, des bâtis provisoires et partout, dans les courants d'air et la pénombre poussiéreuse, auprès des câbles électriques entrelacés et des planches mal jointes, la toile rude et pauvre, clouée sur des châssis légers. Telle est la loi de mon théâtre : à l'endroit, les villes et les paysages, la terre et le ciel, tout est peint, simulé à merveille. À l'envers, l'artisan de ce monde illusoire est soudain démasqué, car son oeuvre, si ingénieuse soit-elle, révèle, par transparence, la misère des matériaux qui lui ont servi à édifier ses innombrables «trompe-l'oeil» . (Souvent je l'ai vu qui gémissait, le pinceau à la main, mêlant ses larmes à des couleurs joyeuses.) Pourtant, bien que je sois dans la confidence, je ne saurais dire où est le Vrai, car l'envers et l'endroit sont tous deux les enfants du réel, énigme qui me cerne de toutes parts pour m'enchanter et pour me perdre.
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La comédie de la comédie / la comédie des arts /poèmes à jouer
Jean Tardieu
- Folio
- Folio
- 3 Avril 1990
- 9782070382392
La comédie de la comédie comprend des parodies de certains usages désuets (les conventions bourgeoises, les «apartés», etc.) ainsi que quelques fables modernes, comme Faust et Yorick. La deuxième partie du livre, La comédie des arts, loin de prétendre se moquer de la peinture ou de la musique (on sait la fascination qu'elles exercent sur l'auteur), se borne à faire rire ou sourire - parfois avec tendresse et nostalgie - de la façon dont, parfois, on en parle. La troisième, Poèmes à jouer, est une gerbe imprévue où éclatent les dons contradictoires de Jean Tardieu, son humour et sa profondeur. Pour lui la poésie est, à la fois, la solitude et la rencontre, le livre et le théâtre. Elle passe de l'un à l'autre en ouvrant toutes les portes.
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Finissez vos phrases !
Jean Tardieu
- Gallimard Jeunesse
- Folio Junior Theatre
- 30 Juin 2011
- 9782070640607
Trois pièces facétieuses, drolatiques, qui, avec un esprit inégalé, explorent les possibilités du langage et ses rapports avec la scène. Poète avant tout, Tardieu dynamite les codes de la comédie de boulevard. Dans cet univers surprenant, laissez-vous emporter par la valse des mots...
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Correspondance : 1941-1944
Francis Ponge, Jean Tardieu
- GALLIMARD
- Blanche
- 1 Décembre 2022
- 9782072961175
Paris, 1941 : «la température est gravement malade», ironise Jean Tardieu avec les termes imposés par la censure dans les cartes interzones. À Francis Ponge, exilé au sud de la ligne de démarcation, il raconte à mots couverts son quotidien fébrile, tiraillé entre poésie et ravitaillement.Dans cette insolite correspondance, provoquée par le désordre de la guerre, émaillée d'allusions à décrypter, on peut lire le détail de leur travail poétique et leurs stratégies éditoriales, tout comme le désarroi affectif, les incertitudes professionnelles ou les privations matérielles. On peut aussi déchiffrer entre les lignes les positions politiques et tâcher de reconstituer ce qui est tu des activités clandestines.Les deux poètes sont alors engagés dans des expérimentations décisives pour leur oeuvre à venir, tandis que le paysage éditorial est bouleversé du nord au sud par l'occupation allemande. À travers leurs lettres, ce sont ainsi les réseaux parisiens et lyonnais de la littérature en guerre qui se donnent à voir.D. H.
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Margeries : Poèmes inédits 1910-1985
Jean Tardieu
- GALLIMARD
- Poesie Gallimard
- 5 Mars 2009
- 9782070390007
« "Margeries, mot inventé", écrit Tardieu en "Note liminaire". Mais l'auteur d'Un mot pour un autre et d'Une voix sans personne est-il si sûr de ce qui est réel et de ce qui ne l'est pas ? Prendre appui sur les marges de l'ici pour s'aventurer aux bords de l'ailleurs, telle est bien au fond pour lui l'activité poétique, et l'essentiel est peut-être cette désinence en "-ries", "dont la gentillesse un peu archaïque, un peu paysanne, rappelle l'ancien terme danceries". Elle évoque aussi broderies, et l'amateur de fantaisies et de variations - sur le modèle de la musique - ne pouvait qu'en être satisfait. Mais il y a aussi un sous-titre, "Poèmes inédits 1910-1985". Proche du terme de sa carrière d'écrivain, Jean Tardieu éprouve le besoin non pas de constituer une somme, ou un bilan, mais au contraire de la réinventer, d'en faire jouer autrement les articulations. "Peut-être est-ce là le privilège exorbitant de la longévité", écrit-il dans l'"Avant-propos", "que de donner un sens, plus ou moins imaginaire, à notre passé, comme si nous inventions notre vie au moment de la perdre". À cette tâche, il va s'adonner avec un plaisir évident et d'une jeunesse retrouvée, celle d'"un enfant qui parle déjà de sa vieillesse, ou d'un vieillard qui parle encore de son enfance". » Jean-Yves Debreuille.
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«Le présent ouvrage rassemble tout ce que l'on sait actuellement du Professeur Froeppel : le journal de sa folie, le récit de sa mort, ses oeuvres théâtrales, scientifiques, poétiques et pédagogiques connues, mais revues corrigées et augmentées de nombreux inédits. La première découverte de ses oeuvres se situe entre 1944 et 1947. Leur première publication, aux Éditions Gallimard, date de 1951, sous le titre : Un mot pour un autre. Outre les ouvrages publiés il y a plus de trente ans, comme le Journal intime, la célèbre comédie Un mot pour un autre, Le Dictionnaire des Mots Sauvages de la Langue Française, les Petits problèmes et travaux pratiques, l'édition que voici comporte de nombreux inédits récemment retrouvés, tels que les esquisses comiques : Finissez vos phrases et De quoi s'agit-il ?, La Poésie usuelle, un essai mnémotechnique : Au chiffre des grands hommes, diverses adjonctions aux oeuvres pédagogiques, ainsi que la principale oeuvre plastique du Professeur : les Variations sur une ligne.»
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Ce volume regroupe tout l'oeuvre poétique de Jean Tardieu, ses écrits sur les arts, un large choix de son théâtre, un choix d'articles de l'homme de radio qui dirigea le «Club d'essai» (préfiguration de France-Culture et France-Musique), des lettres, entretiens, témoignages et articles critiques (Martin du Gard, Ponge, Paulhan, Supervielle, Blanchot, Frénaud, Jaccottet, Réda...), ainsi qu'une riche iconographie (Victor Tardieu, Roger Vieillard, Élie Lascaux, Picasso, Bazaine, Max Ernst, Hartung, Alechinsky...).
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La part de l'ombre / la premiere personne du singulier /retour sans fin : proses 1937-1967
Jean Tardieu
- GALLIMARD
- Poesie Gallimard
- 18 Avril 1972
- 9782070318742
«La poésie de Jean Tardieu étonne par sa transparence. À quoi tient cette transparence ? D'abord, à la familiarité du fond unie à la singularité des formes qui l'expriment. Comme, le plus souvent, chez les fantaisistes, on entend ici un écho de la poésie populaire qui est devenue en France une poésie de la ville : les grilles et balcons, le Tintoret dans la cour de l'immeuble, l'intérieur bourgeois avec, encore, son tube acoustique, ou petit-bourgeois avec ses poufs, pompons et falbalas, le simple bistrot de banlieue, où mangeaient deux plâtriers couverts de triangles de soleil, et une vieille femme en fichu rayé rouge, noir et or. Les sentiments - émerveillement de l'enfance, crainte de l'inconnu - chacun de nous les a éprouvés. Et qui ne s'est pas interrogé sur l'espace, le temps, le soleil, la vie, la mort, le langage ? Oui, au fond, rien que de commun à tous les hommes. Et pourtant, sur ces lieux communs, Jean Tardieu étonne - au sens où Diaghilev disait : Étonnez-moi ! - par l'ingéniosité de ses mises en scène. [...] En prêtant l'oreille, on entend apparaître, selon l'admirable formule de Jean Tardieu. Tout est transparence en ce style qui donne à entendre ce qu'il donne à voir et à voir ce qu'il faut entendre ; qui fait de nous, à la lecture, des comédiens, des imagiers, des penseurs et des musiciens ; qui, prenant le langage dans toute son ampleur, lui rend la créativité du verbe. Enfin, la transparence est celle d'une prose qui ne s'approfondit en poésie qu'en maintenant l'écart entre la signification et le sens. Que nous enseigne par là Jean Tardieu ? Il n'y a pas de transparence en soi, elle est un relatif, le rapport à un fond ; en poésie, il n'y a de simplicité que multivoque et elle n'est réelle que si elle singularise la complexité inépuisable du langage, du ciel, de l'espace, du temps, - que si une voix sans personne peut être la voix de chacun. Un poète nous parle de nous.» Yvon Belaval.
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La cité sans sommeil (Fiction fantastique, en trois tableaux), Le petit voleur (Rêve de banlieue, en deux actes), Pénombre et chuchotements (Mélodrame à voix basse, en un acte), L'épouvantail (Monologue de plein air) sont suivis d'une farce brève inédite. Telles sont les oeuvres à la fois atroces et drolatiques conviant le lecteur à l'univers singulier d'un des plus cruels et plus audacieux poètes de notre temps. L'humour y est grinçant, soutenu et comme irradié par un défi lancé en permanence à la créature humaine avec ses émotions, ses rages, ses lâchetés et, par-dessus tout, ses révoltes en face d'une société que l'époque, abominablement, lui impose.
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Ce que parler veut dire
Jean Tardieu
- Gallimard Jeunesse
- Folio Junior Theatre
- 21 Février 2013
- 9782070651450
«Ce que parler veut dire» ou «Le Patois des familles», «De quoi s'agit-il ?» ou «La Méprise», «Le Meuble», «Le Guichet». Dans les quatre pièces de ce recueil, se mêlent rires, éclats de voix, apparitions furtives, répliques brèves. Tout un monde se dessine en arrière-plan. Le ton est souvent cocasse ou franchement burlesque, l'humour subtil et savoureux.
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Les tours de Trébizonde ; et autres textes
Jean Tardieu
- GALLIMARD
- L'imaginaire
- 14 Janvier 2010
- 9782070128228
« Ce petit livre, constitué de quatre nouvelles (ou poèmes ?) symboliques, mérite de figurer au premier rang des bibliothèques, auprès de Nerval ou de Borges. On ne sait trop ce qu'il a de plus admirable : la splendide énergie de ses phrases labyrinthiques, enveloppantes comme des phrases de rêve, ou l'éclat d'une imagination jamais à court de formes imprévues et inquiétantes, ou encore une réflexion sur l'envers et l'endroit, le possible et l'impossible, le clair et le sombre, dont l'identité s'affirme tout naturellement. «Ce qui est contradictoire devient le même», dit Jean Tardieu dont les monstres mentaux recèlent des secrets de faste, d'humour et d'énormité. » Lionel Ray.
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Poèmes de Jean Tardieu
Jean Tardieu
- Gallimard Jeunesse
- Folio Junior En Poesie
- 3 Février 2011
- 9782070635368
Sa poésie, souvent irrésistiblement drôle, nous mène parfois aux rives de l'étrange. Jean Tardieu explore les contraires et les fascinantes ambiguïtés du langage. Un humour subtil, une voix amie.
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C'est dans le Paris des tramways et des fiacres que Jean Tardieu vécut son enfance. La rue Chaptal (son domicile), la rue Ballu où l'on venait, en fin d'après-midi, «chercher Monsieur Jean» chez sa marraine, bien d'autres lieux sont, pour lui, peuplés de souvenirs. Plus tard, ce seront les misères, les travaux et les jours, le hasard des rencontres (notamment au «Club d'essai» de la radio, les amitiés fidèles, les seules qui comptent. Une modestie exemplaire, une générosité de coeur et d'esprit, une présence aux autres et au monde qui n'exclut pas la rêverie caractérisent ce grand poète dont le propos, où le sérieux se cache sous l'humour, est de se «demander sans fin comment on peut écrire quelque chose qui ait un sens».
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Dédicace à personne Pour recueillir, comme au futur. Pour perdre dans le passé. Pour attendre, pour piétiner, pour se morfondre, comme au présent. Une suite de jours dispersée, déchirée, entre l'insomnie et le songe. Une vie qui n'appartient à personne, pas même à moi. Une route qui ne conduit nulle part ailleurs qu'en ce point où tout se dissipe et disparaît. (Est-ce la récompense ?) Au vertige vécu. À l'immobile. Au retour sans fin. À la suite irrémédiable, peinte aux couleurs de l'espoir. Aux portes fermées de la sagesse. (Elles tremblent, elles vont céder.) A la conscience maintenue, arc-boutée contre le souffle de l'abîme. Puissent la suie, la poussière, le sang des heures, la colère du monde, l'oubli de tout - ne pas ternir le miroir ! À toutes les personnes que nous sommes et ne serons plus. À tous les temps du verbe. Jean Tardieu.
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«Ce petit livre, constitué de quatre nouvelles (ou poèmes ?) symboliques, mérite de figurer au premier rang des bibliothèques, auprès de Nerval ou de Borges. On ne sait trop ce qu'il a de plus admirable : la splendide énergie de ses phrases labyrinthiques, enveloppantes comme des phrases de rêve, ou l'éclat d'une imagination jamais à court de formes imprévues et inquiétantes, ou encore une réflexion sur l'envers et l'endroit, le possible et l'impossible, le clair et le sombre, dont l'identité s'affirme tout naturellement. Ce qui est contradictoire devient le même, dit Jean Tardieu dont les monstres mentaux recèlent des secrets de faste, d'humour et d'énormité.» Lionel Ray.
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Les cahiers de la NRF : l'amateur de théâtre
Jean Tardieu
- GALLIMARD
- Les Cahiers De La Nrf
- 11 Septembre 2003
- 9782070730087
«L'expérimentation a été la constante de la création dramatique de Jean Tardieu. Chaque "essai" apportait sa pierre à la construction d'un instrument neuf où il estimait retrouver la racine même de l'art théâtral. [...] Dans ses "Cahiers de jeunesse", de seize à vingt ans, apparaissaient aussitôt la préoccupation et la volonté de rompre avec "la convention figurative et académique" du XIX? siècle et d'ouvrir des pistes. Il dénonçait le manque de vérité théâtrale qui avait choqué son esprit d'enfant spectateur devant les décors de carton-pâte du Châtelet. Lui, si ouvert aux novations contemporaines de la peinture et de la musique, était frappé par le retard de l'art dramatique sur les autres arts, "l'espèce de banalité, de faux réalisme, de formalisme académique de la comédie moderne". La pratique quotidienne de la critique à partir de 1944, la fréquentation, d'un soir à l'autre, des salles parisiennes de boulevard accusèrent ce sentiment. [...] Suggérer la pensée secrète sous les discours de circonstance, établir des niveaux différents de réalité, jouer de la double perspective du cauchemar et de ce qu'il peut refléter de l'état de veille, le rendre sensible par des déformations vocales et insolites du langage, par le choix de mots courts et de monosyllabes... autant d'esquisses d'une dramaturgie un quart de siècle avant de lui donner forme en scène.» Paul-Louis Mignon.
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Janvier 1928, Hanoï, le soldat de 2? classe Jean Tardieu commence une lettre à Roger Martin du Gard. Il est secrétaire d'état-major, sous le commandement du frère de Marcel Aymé, au moment même où il publie ses premiers poèmes dans la N.R.F. Il a vingt-cinq ans. Cette publication posthume, baignée par l'exotisme des lieux, contient bien avant l'heure une critique vive du colonialisme, ainsi qu'une méditation pertinente sur l'identité des cultures.
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La cité sans sommeil (Fiction tragi-comique, en trois tableaux), Le rite du premier soir ou Le petit voleur (Rêve de banlieue, en deux actes), Pénombre et chuchotements (Nouvelle sentimentale, en un acte), L'Épouvantail (Monologue de plein air) sont suivis de trois farces brèves. Telles sont les oeuvres à la fois atroces et drolatiques conviant le lecteur à l'univers singulier d'un des plus cruels et plus audacieux poètes de notre temps. L'humour y est grinçant, soutenu et comme irradié par un défi lancé en permanence à la créature humaine avec ses émotions, ses rages, ses lâchetés et, par-dessus tout, ses révoltes en face d'une société que l'époque, abominablement, lui impose.
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Le Miroir ébloui : Poèmes traduits des Arts (1927-1992)
Jean Tardieu
- GALLIMARD
- Blanche
- 2 Février 1993
- 9782070728633
Jean Tardieu a réuni dans ce volume la plupart des textes qu'il a écrits sur l'art et les artistes. Tout d'abord, «Une vie ponctuée d'images», avec un texte datant de la jeunesse de l'auteur, inspiré par une gravure du célèbre poète chinois du VIII? siècle, Wang Wei. Ensuite, un recueil publié en 1969, Les portes de toile, repris ici intégralement. Puis, «La création sans fin», qui comporte tous les textes épars ou inédits entre 1970 et 1992. À chaque fois - et c'est ce qui donne son unité à ce livre -, il s'agit pour Jean Tardieu de «traduire en poésie quelques-unes des oeuvres, célèbres ou moins connues, portées à la lumière du jour par l'arbre des arts créateurs aux branches innombrables». Bien que l'ouvrage comporte dans son ensemble plus de textes en prose qu'en vers, tout ce qui concerne les arts est «traduit en poésie», de Poussin à Max Ernst, en passant par Ravel ou Satie, et du Tintoret à Alechinsky.
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Lettres croisées : (1923-1958)
Jean Tardieu, Roger Martin du gard
- GALLIMARD
- Blanche
- 25 Septembre 2003
- 9782070734603
À Pontigny, Roger Martin du Gard rencontre un jeune homme de dix-neuf ans, Jean Tardieu. Un échange épistolaire commence en 1923, qui va se poursuivre jusqu'à la mort de RMG, en 1958. Ce sont ainsi 177 lettres, cartes postales et billets qui ont été heureusement conservés et que nous pouvons lire sous forme de correspondance croisée. Un des mérites de cette correspondance, dont le sujet principal reste la littérature, est d'éclairer de lueurs nombreuses et nouvelles la naissance de l'oeuvre de Jean Tardieu. C'est dans la différence entre les deux hommes, entre les deux hommes, entre deux tempéraments, entre des partis pris esthétiques, que se construit l'échange. C'est aussi dans l'estime et l'affection. «Vous êtes en effet ma vraie famille», écrit Jean Tardieu à RMG le 22 juillet 1932 : le dialogue entre l'écrivain d'expérience et le jeune homme encore tâtonnant a été décisif pour la vocation littéraire de ce dernier. Cette correspondance se lit à la fois pour ce qu'elle pourrait être, un Bildungsroman, un «roman de formation», et comme un véritable dialogue de théâtre, avec son jeu de questions et de réponses, ses mises en scène, son suspense, sa drôlerie, son pathétique : trente-cinq ans de deux vies - exceptionnelles - croisées.
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à quelques pas des lignes ; correspondance 1914-1918
Victor Tardieu, Jean Tardieu
- Pu De Lyon
- 14 Février 2019
- 9782729709471
Ont été ici rassemblés par Giacomo Turolla des documents exceptionnels : la correspondance d'un père et de son fils durant la Grande Guerre, soit des descriptions du front stylisées par le regard singulier d'un peintre, et illustrées par les reproductions de ses plus belles oeuvres, mais aussi les premiers pas littéraires d'un tout jeune garçon qui s'essaye déjà à l'écriture.