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Jacques Alain Miller
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Comment finissent les analyses - paradoxes de la passe
Jacques-Alain Miller
- Navarin
- 9 Février 2022
- 9782916124810
Freud parle d'être « analysé à fond ». Qu'est-ce que cela veut dire ? La question a toujours été une pomme de discorde, la bouteille à l'encre, voire le pot-au-noir.
En fait, pour FREUD, toute analyse est vouée à achopper sur une impasse, la rencontre d'un réel immuable. En revanche, selon LACAN, une passe est possible : une cure peut trouver une fin qui ne soit pas un simple satisfecit que l'analyste et l'analysant se décerneraient mutuellement, ni un abandon, une lassitude ou une insurrection, mais une conclusion d'ordre logique. S'ensuit une procédure en chicane, destinée à vérifier que la passe a bel et bien été trouvée par l'analysant.
Lacan batailla dur pour faire adopter la passe par ses élèves. Après sa mort, la plupart s'empressèrent de passer ladite passe par-dessus bord. Elle fut sauvée des eaux par l'École de la Cause freudienne et, par le canal de l'Association mondiale de psychanalyse, elle se répandit à travers l'Europe et en Amérique latine.
Encore fallait-il reconstituer le plan du labyrinthe et procéder à un nouveau réglage de l'opération. J'ai pris part à cette tâche par une suite de textes ici offerts au public. Sont-ils de nature à élucider les multiples paradoxes de la passe ? Je le crois. - JAM Jacques-Alain Miller, psychanalyste membre de l'École de la Cause freudienne, fondateur de l'Association mondiale de psychanalyse. -
Qu'est-ce que l'os d'une cure ? Après l'imaginaire, l'identification phallique et le fantasme, la dernière réponse est le symptôme, précisément le partenaire-symptôme. C'est un mode de jouir de l'inconscient, du savoir inconscient, de l'articulation signifiante. C'est aussi un mode de jouir du corps de l'autre, qui est autant le corps propre que celui d'autrui.
Tel est le squelette de la relation de couple. Le mode de jouir féminin exige que le partenaire parle et aime ; l'amour est tissé dans la jouissance. Le mode de jouir masculin exige que le partenaire réponde à un modèle et l'exigence peut porter sur un détail.
Une psychanalyse procède d'une opération-réductionvers le réel. La parole y tourne autour de cet os, en spirale, le serrant de plus en plus près, jusqu'à le sculpter.
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Revue Ornicar n.57 : Croire
Jacques-Alain Miller
- Navarin
- Revue Ornicar
- 16 Novembre 2023
- 9782916124858
Ornicar ? 57 - Croire Ce 57e numéro d'Ornicar ? met au travail ce que c'est que « croire ».
Au-delà et en deçà de la croyance, croire ne désigne pas seulement un acte de foi ou une attitude ; c'est un rapport à la vérité, à la parole, à l'Autre, au doute, au monde, en somme.
Aussi, Ornicar ? s'intéresse au retour du religieux et au statut du croire dans les trois monothéismes, mais aborde aussi ce que c'est que croire à l'histoire, aux mythes, aux démons, à l'Autre et encore aux discours. À l'heure des fake news et dans une ère qui tourne le dos aux traditions, aux institutions d'hier et dit adieu au Père universel, qu'est-ce qui spécifie le croire aujourd'hui ?
David Lemler, Pierre Manent, François Hartog, Rémi Brague, Danièle Hervieu-Léger, Yana Grinshpun, Jacques-Alain Miller contribueront, avec d'autres, à éclairer ce qui fait la sève du croire, d'hier à aujourd'hui. -
La Théorie de Turin a été prononcée par Jacques-Alain Miller lors du 1er congrès scientifique de la Scuola lacaniana di Psicoanalisi en mai 2000.. 24 ans plus tard, elle reste d'une vive actualité.
La thèse forte est que L'École est un sujet. La vie d'une École est à interpréter. Elle est interprétable. Elle est interprétable analytiquement.
Cette thèse pose de manière nouvelle la question de l'Idéal dans une École. Subjectiver l'École implique pour chacun, un par un, d'adopter l'École comme signifiant idéal. Mais cela implique que chacun mesure le décalage entre la cause particulière de son désir et la Cause freudienne comme signifiant idéal. -
L'anti livre noir de la psychanalyse
Jacques-Alain Miller
- Points
- Points Essais
- 7 Février 2008
- 9782757806890
Le fameux Livre noir de la psychanalyse publié à grand fracas demandait une réplique. Elle vint sans tarder, sous la forme d'un livre tout différent : pas de compilation obèse, pas d'invectives, mais un libelle gai, enlevé, original, bien dans la tradition française. Ce sont quarante textes brefs de psychanalystes lacaniens découvrant avec effarement les sottises, souvent dangereuses, des « TCC » (thérapies cognitivo-comportementales). Comment peut-on être TCC ? Les méthodes, les cas, les symptômes sont passés au crible d'une raison allègre et sans aigreur. Les émissions de radio ou de télévision TCC, les magazines, les grands ancêtres (Pavlov, Skinner) sont persiflés sans méchanceté. Oui, on peut moquer le pire, comme au temps de Montesquieu et Voltaire. On trouvera aussi des informations sur les TCC en Europe. On verra en quoi les TCC sont accordées à la montée en puissance des pratiques de contrôle social et de dressage humain au début du XXIe siècle.
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"La conversation de ces deux jeunes femmes roulait sur la diffamation dont Lacan faisait encore l'objet trente ans après sa mort. La première me reprochait mon silence sur « un dégoûtant ramassis de saloperies », la seconde « une complaisance qui aura permis aux modernes Erinyes de se sentir autorisées à dire n'importe quoi sur celui qu'elles poursuivent d'une hainamoration implacable et éternelle ». Si les deux amazones me communiquèrent sans peine leur fièvre d'arracher la tunique de Nessus consumant Hercule, comment leur désir devenu mien aurait-il été sans perplexité ? Lacan, je l'avais connu, fréquenté, pratiqué seize ans durant, et il n'avait tenu qu'à moi de porter témoignage. Pourquoi m'être tu ? n'avoir rien lu de cette littérature ?
Étudiant son enseignement, rédigeant ses séminaires, prenant le sillage de sa pensée, j'avais négligé sa personne. Préférer sa pensée, oublier sa personne, c'était ce qu'il souhaitait qu'on fasse, au moins le disait-il, et je l'avais pris au mot. Sans doute avais-je toujours eu soin, par méthode, de référer ses énoncés à son énonciation, de ménager toujours la place du Lacan dixit, mais ce n'était nullement faire cas de sa personne. Au contraire, ne dire mot de sa personne était la condition pour m'approprier sa pensée, approprier ma pensée à la sienne, je veux dire universaliser sa pensée, opération où le tien et le mien se confondent et s'annulent.
Je m'étais intéressé à élaborer ce qui, de la pensée de Lacan - mot qui le faisait rire - pouvait être transmis à tous, sans perte, ou avec le moins de perte qu'il était possible, et que chacun pouvait ainsi faire sien. Cette voie était celle de ce qu'il appelait, d'un usage qui lui était propre, le mathème. Or, cette voie implique par elle-même une certaine disparition du sujet et un effacement de la personne. Faire néant de la personnalité singulière de Lacan allait donc de soi. Je la signalais dans mes cours, mais c'était pour la soustraire, la laisser tomber, la sacrifier, si je puis dire, à la splendeur du signifiant. Ce faisant, je me sentais être partie prenante de ce temps futur que, de son vivant, il appelait de ses voeux, celui où sa personne ne ferait plus écran à ce qu'il enseignait. En somme, la voie du mathème m'avait conduit à garder le silence quand j'aurais eu à faire quelque chose que mes deux jeunes amies appelaient le défendre.
Mais le défendre, je l'avais fait de son vivant, et jusqu'au bout, quand il était aux abois, puis à la dernière extrémité. À quoi bon le faire, lui mort ? Mort, il se défendait très bien tout seul - par ses écrits, son séminaire, que je rédigeais. N'était-ce pas assez pour faire voir l'homme qu'il était ?"...
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Tout commence avec cette proposition de Lacan, « le lien social ne sinstaure que de sancrer dans la façon dont le langage se situe et simprime, se situe sur ce qui grouille, à savoir lêtre parlant ». Au fondement de la réalité sociale, il y a « la prise du symbolique » qui sexerce jusquau plus intime de lorganisme humain. La façon dont un sujet tient au social relève donc du logique pur. Pas du psychique. Les six sujets présentés dans ce volume ne sont plus en prise avec la routine sociale: isolement, excès du corps, débranchements successifs discrets à lendroit de la famille et du social. Ils sont plutôt en situation de déprise sociale. Il sagit moins dune inaptitude au lien social que dune absence de liens suivis dans le travail, dans les relations. Ces sujets ne sy retrouvent pas avec les injonctions sociales, en particulier avec celles, générales et anonymes, du monde du travail où ils ne parviennent pas à loger la particularité de leur être. La réunion de ces cas donne un éclairage inédit sur les opérateurs qui président à toute insertion sociale.
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Réveiller, secouer, fendre les carapaces, culbuter les idoles, apostropher les patapoufs, dégonfler les baudruches, dissiper les brouillards, souffler sur le feu, scanériser les idées, les passer au fil du rasoir d'Occam, être vrai, «vivre trois secondes en une», argumenter («tout bon raisonnement offense»), être conséquent, mettre au clair, mettre à nu, transpercer, percer jusqu'à l'os, s'incliner devant le réel, servir plus grand que soi, - telles furent quelques-uns des pulsions et ambitions du jeune Jacques Miller, fils d'un radiologue parisien. Ce recueil de textes de jeunesse donne un aperçu des années d'apprentissage d'un personnage qui défraya la petite chronique du Quartier Latin dans les années 60, et qui s'était éclipsé de la scène publique depuis près de vingt ans, avant de solliciter à nouveau l'attention du public cultivé par une polémique passionnée. On trouve ici son entretien avec Jean-Paul Sartre en 1960, ses «réflexions intempestives» de lycéen, son premier exposé au Séminaire de Jacques Lacan, ses premières tentatives logico-philosophiques, son essai sur L'Utile. Le volume s'achève avec son retour auprès de Lacan et son entrée en analyse.
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L'autre méchant ; six cas cliniques commentés
Jacques-Alain Miller
- Navarin
- 19 Avril 2010
- 9782916124070
Sous ce titre faisant écho à la persécution, six psychanalystes explorent les multiples visages de l'Autre méchant : discrets ou tonitruants, depuis la menace diffuse, en suspension dans le monde, toujours prête à surgir, jusqu'à l'incarnation de la malveillance dans le rapport à autrui, multiple ou unique. La phénoménologie de la persécution s'en trouve enrichie. Au fil de la discussion, le lecteur découvre une grande diversité de style dans les positions adoptées par les psychanalystes qui témoignent ici de leur pratique. Chacun y démontre qu'il in-ente vente un savoir-faire sur mesure avec chaque patient. La Conversation s'est déroulée sur un fond clinique fondamental, celui de « la grande noblesse de la paranoïa », la paranoïa comme désignant l'état natif du sujet, selon l'expression de Lacan. La méchanceté est attachée à la chaîne signifiante comme telle. Juste à parler, les sous-entendus apparaissent et laissent supposer la malveillance de l'Autre...
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Variétés de l'humeur
Jacques-Alain Miller
- Navarin
- La Bibliotheque Lacanienne
- 14 Octobre 2008
- 9782916124049
Navarin éditeur inaugure une nouvelle collection, La Bibliothèque lacanienne, avec un ensemble de textes cliniques sur lhumeur, suivis dune « conversation » animée par Jacques-Alain Miller. Il sagit des travaux de la Journées des Sections cliniques (UFORCA) 2007 ; ils ont été relus et sont édités par Christiane Alberti. Ce volume doit être achevé dimprimer aujourdhui même, vendredi 10 octobre, et il est prévu quil sera mis en vente dès demain au Palais des Congrès, à loccasion des Journées de lECF. Variétés de lhumeur Les six cas présentés et commentés dans ce volume furent médités, questionnés, confrontés, un à un, dans un cénacle de praticiens dorientation lacanienne, soucieux de déployer le plus cliniquement délicat. En mettant en question le terme dhumeur, sagissait-il de se mettre au goût du jour des mood disorders ? Plus raisonnablement, on a voulu donner une interprétation nouvelle de ce phénomène à partir des questions les plus sensibles suscitées par la pratique. Située au joint le plus intime du sentiment de la vie (Lacan), lhumeur se démontre ici aisément déchiffrable par le corpus psychanalytique. Dans un contexte où les formes imprécises du trouble (dépressif, bipolaire) sont préférées au concept plus strict de symptôme, cette Conversation nous livre des outils précieux pour nous orienter dans la structure, et mieux savoir y faire avec les phénomènes de lhumeur. Christiane Alberti
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Cas rares : les inclassables de la clinique.
Jacques-Alain Miller
- Agalma
- 1 Décembre 1997
- 9782911636080
LE PAON Lacan avait imaginé une Ecole : elle serait vouée au travail, et ce travail s'exécuterait dans de petits groupes de moins de dix personnes, appelés "cartels".
Il créa ensuite une revue dont les articles n'étaient pas signés. Sans doute cherchait-il pour la psychanalyse quelque mode transindividuel d'élaboration et de publication, à la Bourbaki. Ce seront ici d'autres essais de la même veine.
LA CONVERSATION D'ARCACHON La Conversation vient après le Conciliabule, publié dans la même collection. Première partie : 18 cas cliniques, supposés "rares" ou "inclassables".
Seconde partie : une conversation sur ces cas, dans un cénacle de praticiens, devisant sans souci d'aucun public.
On se parla un jour entier, avec vue sur le Bassin. On se quitta au soir, content de soi et des autres. Voici le "Champ freudien" tel qu'il est depuis vingt ans dans ses thébaïdes. Ce gai savoir n'est pas sans mérites, vu le pathétique de ce dont il s'agit dans la pratique. De là sont sorties plusieurs Ecoles, une "Association Mondiale de Psychanalyse", et sortiront quelques autres petites choses sur lesquelles on appellera l'attention en temps voulu.
Il y a maintenant des raisons de ne plus être aussi discret, Mais chut !
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Ornicar? 50 De Jacques Lacan à Lewis Carroll.
Jacques-Alain Miller
- Navarin
- 15 Janvier 2003
- 9782951916937
" Mais où est donc la psychanalyse ? C'est à croire qu'elle est partout, parce que dans les médias, tous les psys sont psychanalystes, et aussi des essayistes, des économistes, divers fumistes.
Du coup, on se dit que la psychanalyse, elle, n'est plus nulle part. Non, ce n'est pas ça : elle est ailleurs. Ce qui advient et se trémousse sur la scène, n'est pas ce qui se passe. C'est seulement ce qui passe. Ce qui dure, le noyau dur, est moins en évidence. Parce qu'il est discret, qu'il ne fait pas de bruit, on croit qu'il n'existe pas. On croit de même qu'il n'y a que des artifices, des conventions, des constructions, que tout se gère et se manipule, qu'il n'y a rien de réel.
Fariboles. La psychanalyse doit son endurance étrange à l'accès qu'elle donne au réel de l'existence. Comme par miracle, par le moyen d'un bavardage spécial, la contingence, le chahut de la vie quotidienne dans ce monde sublunaire, se révèlent conditionnés par le nécessaire, bordés par l'impossible. Lacan voulait même qu'une analyse aboutisse à un théorème. On a laissé à Ornicar ? sans sous-titre historique, " revue du Champs freudien ".
Mais son ambition est bien d'être la Revue du Réel. " Jacques-Alain Miller.
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Non pas un pamphlet, mais une satire.
Non pas des ennemis, mais des ridicules. un psychanalyste filme le mouvement de la vie intellectuelle et politique au début du vingt et unième siècle. ce n'est pas sa spécialité, et c'est justement ce qui donne à son style une " vigueur hybride ".
Le point de départ : la première page du monde.
Le 21 novembre 2002, elle est consacrée aux " nouveaux réactionnaires ". cela, en l'honneur du tout petit livre (96 pages) d'un inconnu, daniel lindenberg : il " brouille les familles intellectuelles ", assure le journal.
Jam trouve cela étrange. il lit l'ouvrage, y découvre son nom, se pique au jeu, tire le fil jour après jour. dans l'élan, il réfléchit sur l'actualité, la gauche, la droite, la guerre, publie dans la presse, commente toute une littérature d'hier et d'aujourd'hui. quête obstinée, à tâtons dans les ténèbres. elle débouche sur l'invention d'une " académie des sciences immorales et politiques ", la rédaction d'un canular normalien, et un étrange dialogue avec lui-même.
L'auteur croit avoir traversé les apparences. il se retrouve, non sans gaieté, au pays des merveilles.
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Ce livre est fait pour accompagner la sortie du nouveau séminaire de Lacan, en introduire la lecture, et l'actualiser.
Il prend son départ de l'actualité éditoriale : de la floraison de livres dont certains décrivent la dépression en termes poignants (Philippe Labro), et d'autres promettent le bonheur pour pas cher (David Servan-Schreiber, Matthieu Ricard, etc). Lecture critique, respectueuse des expériences authentiques, mais moqueuses des «marchands de bonheur», de leurs théories inconsistantes, de leurs « trucs et systèmes D » spéculant sur la crédulité et l'angoisse du public.
Deuxième chapitre : la scène change ; on prend de la hauteur : on commence par évoquer ce que, depuis toujours, l'angoisse a enseigné aux philosophes et aux théologiens, puis aux existentialistes (de Pascal et Kierkegaard à Heidegger et Sartre). Puis, c'est l'exposé de l'abord lacanien, distinct de Freud : l'angoisse, sentiment d'être exposé au désir d'un Autre inconnu (je ne sais pas ce que je suis pour lui) ; l'angoisse entre désir et jouissance ; l'angoisse féminine ; etc.
Dernier chapitre : retour au moment actuel. La pluie d'objets, le « how to » enseigné sur toutes choses, l'érotisation de la vie quotidienne, l'absence de honte, le droit de jouir, la dérision de l'autorité, le chiffrage universel, la « virtualisation » de l'univers tout cela qui donne au sujet contemporain le sentiment de vivre libre dans un monde de semblants, explique la montée du religieux (comme moyen de bonheur), mais bute sur un réel : l'irréductible de l'angoisse, « qui ne trompe pas » (Lacan).
Elle n'est pas à guérir : c'est la boussole de l'action éthique.
Ce livre est fait pour accompagner la sortie du nouveau séminaire de Lacan (Séminaire X, L'Angoisse), en introduire la lecture, et l'actualiser.
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L'amendement Accoyer sur les psychothérapies, adopté à l'unanimité par l'Assemblée nationale en octobre dernier, a été aussitôt dénoncé comme attentatoire aux libertés publiques, comme solidaire du « plan d'actions » Cléry-Melin, projet orwellien de refonte de la « santémentale » en France, comme fomentant l'assassinat de la psychanalyse et la médicalisation forcée de la psychothérapie.
Ce texte scélérat a déclenché au pays de Lacan la première révolte des psys jamais vue, et mobilisé contre lui des écrivains, des intellectuels, des artistes. Il a permis de prendre conscience d'un processus à l'oeuvre dans toute l'Europe : l'hyperbureaucratie de l'Union procède dans tous les domaines à la reconfiguration générale de la vie quotidienne des peuples européens. Nouveau « sujet-supposé-savoir », stockant des armes de réglementation massive, l'hyperbureaucratie entend détruire le monde ancien, et donner aux peuples un «mode d'emploi» de la vie moderne.
Ce livre fait à la fois la chronique de la révolte des psys durant ces derniers mois, et donne les premières clefs pour comprendre la terrifiante politique de santé mentale du nouvel Ubu européen, qui doit beaucoup à la contribution française.
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" Est-ce un nouveau parti intellectuel ? ", demande Edwy Plenel à Jacques-Alain Miller et Philippe Sollers sur LCI.
Ils disent non, mais c'est plutôt oui. C'est un Objet Non Identifié, apparu soudain dans le ciel de la politique française. Est-il bon ou méchant ? De gauche ou de droite ? Du centre ou des extrêmes ? Bien malin qui le dira. Alors, il est ailleurs ? Sans doute, mais cet ailleurs se promène ici même. Sur son passage, il brouille les cartes, joue les passe murailles, suscite de événements bizarres : un ministre de la Santé dément son administration ; un ancien " mao " défend Alain Juppé ; des intellectuels longtemps séparés se retrouvent : des Forums à Paris, en Province, réunissent mois après mois des milliers de participants.
Comment cela c'est-il fait ? On peut s'en faire une idée en lisant ce livre, qui recueille les dialogues de " Jam " avec lui-même, ou avec son Surmoi, tels qu'ils furent écrits et diffusés sur Internet, jour après jour, de la mi-janvier 2005 au début du mois d'avril.
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Le concept de transfert négatif n'est guère prisé par les élèves de Jacques Lacan.
Pourtant en 1998 des psychanalystes d'orientation lacanienne se sont réunis autour de Jacques-Alain Miller à Madrid en 1998 pour converser ensemble sur ce thème. Ce séminaire organisé par nos collègues de la toute jeune Ecole Lacanienne de Psychanalyse du champ freudien, à Madrid, traite d'un sujet qui sied bien à un temps où faire confiance à un Autre a priori de bonne foi relève de l'audace. " Avoir quelqu'un à l'oeil ", telle est la définition que donnait Lacan du transfert négatif pour qualifier son rapport à Freud, saisissant ainsi la portée féconde de cette position ombrageuse.
Ce mot de Jacques Lacan met en évidence en quelque sorte une positivité du transfert négatif par laquelle la pulsion de mort se met au service du savoir. Rapporté à la structure qui le sous-tend, le transfert négatif se découvre une autre pertinence. Extrait du pur registre de l'affect, il devient un instrument de lecture efficace ; resitué dans l'histoire du mouvement psychanalytique il se fait l'interprète de la position du psychanalyste.
Par son originalité et sa richesse, ce séminaire sur le transfert négatif est une date pour tous ceux qui se réclament de l'enseignement de Jacques Lacan et se réfèrent à l'orientation lacanienne. Jean Luc Monnier
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Entretien sur le seminaire avec francois ansermet.
Jacques-Alain Miller
- Navarin
- 1 Octobre 1985
- 3127030002853
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