Premier travail d'ensemble sur la question des enfants juifs dans la France des années noires, ce livre étudie, au-delà des enfants proprement dits, les positions prises par les institutions les concernant, qu'il s'agisse de l'école sous Vichy ou des institutions créées par le régime, telles que l'UGIF. Cet ouvrage s'attache également aux enfants rescapés des camps de déportation et, plus généralement, aux orphelins pris en charge dans des cadres collectifs. Au-delà de ces cas particuliers, la question qui se pose dans toutes les familles juives est celle de la façon de vivre après avoir été ostracisé en tant que juif ou considéré comme tel. L'ouvrage propose un apport original à l'histoire de la Shoah et de sa mémoire, et plus largement à celle des traumatismes du XXe siècle et de la manière dont leurs victimes ont pu exprimer et transmettre une expérience trop souvent tue ou trop vite prétendue indicible.
Après deux ouvrages parus aux Éditions de Paris, consacré aux Femmes dans les années quarante et aux Enfants de la Shoah voici un livre qui aborde la Shoah sous l'angle de la transmission : de quelle façon peut-on faire connaître à une population et plus particulièrement aux jeunes - à un moment où les témoins peu à peu disparaissent -, l'entreprise d'extermination des Juifs d'Europe durant la Deuxième Guerre mondiale ? Il ne suffit pas d'opposer les victimes aux bourreaux, mais il faut insérer la Shoah dans l'histoire juive, dans celle du nazisme et aussi de l'Europe - car l'Allemagne nazie a trouvé des collaborateurs zélés dans les pays qu'elle a occupés -, dans l'histoire universelle enfin... Une telle transmission passe par la famille (juive et non juive), et désormais par l'école où la Shoah figure pleinement au programme d'histoire. Elle passe encore par les commémorations et les musées, ainsi que par les productions culturelles, tant au cinéma que dans la littérature et l'art, et enfin par le droit, trop rarement étudié sous cet angle. Deux pays sont ici au coeur des analyses : la France et Israël. La France du Vel d'Hiv ou du camp de Rivesaltes comme celle du Chambon-sur-Lignon. L'Israël du procès Eichmann comme de l'après Shoah de Lanzmann. Il y a là une question cruciale pour nos sociétés, afin que travail d'histoire et devoir de mémoire conjuguent leurs effets. Et un enjeu fondamental pour l'Europe fraternelle dont nous rêvons, mais qui ne se construira que par l'analyse et la méditation d'une tragédie sans exemple dans l'histoire et qui n'a pas même rendu caduc un antisémitisme diffus mais toujours vivace, envers exact des valeurs qui sont au fondement de notre démocratie.
Durant les 25 dernières années, de nombreux problèmes et accidents divers liés aux évolutions scientifiques et technologiques, à leurs applications et à l'expertise scientifique ont émergé. Ces accidents ou dérives technoscientifiques (Tchernobyl, affaire du sang contaminé, ESB, préoccupations autour des biotechnologies et des nanotechnologies, etc.), et le questionnement portant sur les causes et les conséquences des crises environnementales (dérèglements climatiques, modifications des biotopes, pollutions diverses, qualités de l'air et de l'eau, etc.) interrogent les linéarités ou les relations binaires habituelles, par exemple entre sciences et applications, sciences et nature (Callon, Latour, Serres).
Sont questionnées de manière forte les relations entre sciences-technologies et sociétés-politiques, notamment le fonctionnement des expertises scientifiques et le rôle des médiateurs. Ce contexte incertain et critique légitime une prise en compte des interactions sciences-technologies-société dans l'éducation et l'enseignement scientifique. Le courant anglo-saxon des Socioscientific Issues (Kolsto, Sadler, Zeidler, Jimenez-Aleixandre) et celui francophone des Questions socialement vives (Legardez, Simonneaux) placent l'étude des dimensions sociales, économiques et politiques des technosciences, la prise en compte des incertitudes, de la complexité et des risques dans l'enseignement des sciences.